14 candidats en lice pour les Législatives : notre carte interactive des résultats et analyse du scrutin by Yves Mont Rouge

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92 candidats sur la ligne de départ ; 14 à l’arrivée. Les urnes ont rendu leur verdict à l’issue de ce premier tour des élections législatives qui se sont déroulées  dimanche 12 juin.

Et des 14 finalistes qualifiés pour le second tour dans les 7 circonscriptions, soit deux candidats par circonscription, 7 obtiendront leur ticket, dimanche prochain, le 19 juin, au terme du second tour, pour l’Assemblée nationale où ils siégeront pendant 5 ans, soit jusqu’en 2027.

CARTE INTERACTIVE DES RESULTATS

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Alors, qui sont ces 14 finalistes et comment en sont-ils arrivés là ?

Qui ont le plus de chance de remporter la victoire dimanche prochain. Inutile de dire que, dès ce dimanche soir 12 juin, les téléphones ont commencé à sonner, les tractations ont démarré, des alliances, y compris celles contre-nature, vont se faire cette semaine… Bref, le folklore habituel de l’entre-deux tours… C’est ce que nous verrons dans un instant. Mais d’abord, impossible d’analyser ce 1er tour sans parler du grand vainqueur incontestable de ce scrutin, qui est… l’ABSTENTION.

L’abstention, grand vainqueur du 1er tour

Il fallait s’y attendre. Un peu moins de 30% de participation pour ce 1er tour des législatives de 2022. 30% d’électeurs seulement qui ont voté sur un total de 675 000 inscrits. Record battu pour des élections législatives à La Réunion.

Rappelons qu’au scrutin de 2012, le taux d’abstention avait été de 51%. Ce qui veut dire qu’1 électeur sur 2 avait voté. Aux législatives de 2017, le taux d’abstention avait atteint les 65%. Et il est encore plus élevé 5 ans plus tard. L’érosion est de plus en plus grandissante. Si les municipales et la présidentielle mobilisent encore relativement l’électorat, les autres scrutins, à l’instar des législatives, se cassent complètement les dents. Une tendance qui se confirme également dans l’hexagone mais dans des proportions encore moindres puisque le taux d’abstention a été de 52%, hier, alors qu’il était de 38% en 2002, pour vous donner un ordre de grandeur.

Comment expliquer cette désaffection pour la politique ? Plusieurs éléments : beaucoup trop de candidats. 6 293 postulants en France pour 577 postes dont 92 à la Réunion pour 7 postes de députés. On a l’impression que tout le monde est candidat ; Tout le monde veut être député ; même les plus dépités ! Auparavant, c’est le parti qui choisissait le candidat, maintenant on dirait qu’il existe plus de partis que de militants. Auparavant, il était question d’un combat idéologique ; A présent, c’est « je me présente parce que j’en ai envie ; Je fais ce qui me plait quitte à me prendre une claque »

Par ailleurs, au fil des ans, la fonction de député a beaucoup perdu de sa valeur. Sans compter un manque de lisibilité sur le mandat, d’où les questions les plus basiques qui reviennent souvent : « ça fait quoi un député à l’Assemblée nationale ? Il sert à quoi ? En quoi peut-il changer notre vie ? ». Les citoyens sont bien conscients du changement du train de vie des candidats élus à la députation alors qu’eux continuent à « rale le diable par la queue » pour essayer de gagner péniblement leur vie. Ces mêmes citoyens en ont ras-le-bol des promesses non tenues et la récurrence des mêmes discours quand ce ne sont pas tout simplement des mêmes mensonges. A savoir, promettre monts et merveilles et, 5 ans plus, « cabri i mange salade ». Rien n’a été fait. La grande majorité des électeurs ont de plus en plus le sentiment que plus les politiques promettent, plus les problèmes s’accroissent, plus la misère grandit : situation de précarité qui s’intensifie, les demandes de logements sociaux qui s’entassent, la vie qui devient de plus en plus chère, le taux de chômage qui ne cesse de grimper, les retraites agricoles qui n’ont jamais été revalorisées. A cela, on peut aussi ajouter quelques « spécificités » locales : communion ou profession de foi, prétexte à faire la fête. Le scrutin passe ainsi à la trappe. Et, exceptionnellement, hier, il y avait cavadee à Saint-Paul dans l’Ouest et à Saint-Benoit dans l’Est. Plusieurs milliers de personnes qui ne sont pas partis voter préférant manifester leur dévotion au Dieu Mourouga qu’aux très nombreux candidats aux législatives.

Les députés sortants… sortis dès le 1er tour

Parlons d’abord des députés sortants qui sont encore dans la course, car qualifiés pour le second tour : Philippe Naillet (PS/NUPES) dans la 1ère circonscription ; Karine Lebon (PLR/NUPES)dans la 2ème et Jean-Hugues Ratenon (Résistanz 974/NUPES) dans la 5ème, largement en tête. Nathalie Bassire (sans étiquette dans la 3ème) tout comme David Lorion (LR dans la 4ème) se sont qualifié, mais ils sont en ballotage défavorable.

Les « sortis » sont Nadia Ramassamy (LR) dans la 6ème circonscription, complètement éjectée. Quant à Jean-Luc Poudroux (LR dans la 7ème), il ne s’est plus représenté.

Le rapport des forces politiques au terme du 1er tour

La NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) arrive en tête avec la qualification de Philippe Naillet dans la 1ère ; Karine Lebon dans la 2ème ; Emeline K/Bidy dans la 4ème ; Jean-Hugues Ratenon dans la 5ème ; Frédéric Maillot dans la 6ème et Perceval Gaillard dans la 7ème. D’où la joie d’Huguette Bello qui a failli perdre la voix lors de son discours enflammé, hier soir, depuis Saint-Paul avec, à ses côtés, la très câline Karine Lebon qui n’a pu s’empêcher de poser sa tête sur l’épaule de sa présidente. Trop mimi ! 6 qualifiés sur 7 pour la NUPES

Les Républicains sauvent les meubles avec la qualification de justesse d’Audrey Fontaine dans la 2ème circonscription ; de Patrice Thien-Ah-Koon dans la 3ème et celle de David Lorion dans la 4ème. Pour info, le fils d’André Thien-Ah-Koon a bel et bien obtenu l’investiture de « LR » métropole. 3 qualifiés sur 7 pour « LR »

Trois partis locaux émergent à l’occasion de ces législatives 2022 : « BANIAN » avec Ridwane Issa dans la 5ème ; « Croire et Oser » avec Alexandre Laï-Kane-Cheong dans la 6ème et « Le PACT » avec Thierry Robert dans la 7ème.

Deux « sans-étiquettes » de droite : Jean-Jacques Morel dans la 1ère et Nathalie Bassire dans la 3ème. Ils étaient tous les deux des soutiens de Valarie Pécresse (LR) lors de la présidentielle mais n’ont pas obtenu l’investiture « Les Républicains » pour ces législatives.

En Marche… arrière. Le parti de la Majorité présidentielle effacé de la compétition. Zéro qualifié parmi les candidats investis qu’étaient Bachil Valy dans la 3ème ; Laurent Virapoullé dans la 5ème  et Hélène Coddeville dans la 7ème. Idem pour le candidat « soutenu » par En Marche, à savoir Eric Leung dans la 6ème. Il reste dans la compétition 2 candidats « soutenus » par En Marche, qui sont Audrey Fontaine dans la 2ème et David Lorion dans la 4ème, tous deux « investis » LR.

Le Rassemblement national (RN), en progrès. Valérie Legros, dans la 6ème, termine devant la députée sortante Nadia Ramassamy. Saphia Boucher termine 3ème dans 4ème circonscription ; Michèle Grajat finit 4ème dans la 2ème circonscription. Sans oublier Marie-Luce Brasier-Clain dans la 5ème. Des scores non négligeables dont au moins deux s à deux chiffres (une première dans l’île pour une élection qui n’est pas la présidentielle) mais des résultats qui restent malgré tout à des années lumière de la performance électorale de Marine Le Pen (60%) lors du second tour de dernière la présidentielle à la Réunion face à Emmanuel Macron.

On peut donc noter que, contrairement aux années passées, il n’existe plus de discipline de partis politiques. La NUPES n’est pas un parti mais une agrégation de plusieurs partis de gauche regroupés au sein de l’Union populaire. Localement, on retrouve le PS, le Progrès, LFI, EELV, Rézistans 974 et, bien évidemment, PLR d’Huguette Bello.

Analyse circonscription par circonscription

 Dans la 1ère circonscription : Philippe Naillet contre Jean-Jacques Morel

Le socialiste de la NUPES, député sortant, Philippe Naillet arrive sans grande surprise en tête de ce premier tour dans la 1ère circonscription. Sa suppléante est Vanessa Payet-Pignolet, une ancienne de « Croire et Oser ». C’est la première fois que Philippe Naillet se présente directement et sur son nom aux suffrages des dionysiens. Avec le soutien de toute municipale menée par Ericka Bareigts, Philippe Naillet se hisse ainsi à la première place, loin devant Jean-Jacques Morel. Il y avait pas moins de 17 candidats dans cette circonscription. En 2012, c’est Ericka Bareigts qui avait été élue face à Nassimah Dindar. Bis repetita en 2017 pour la socialiste Ericka Bareigts mais face à Jean-Jacques Morel. Les deux fois, Ericka Bareigts n’avait pas terminé son mandat car appelée à d’autres responsabilités, y compris gouvernementales. Elle avait alors passé le relais à son suppléant Naillet. Comme dans toutes les circonscriptions, les tractations ont démarré cette nuit ; Les appels du pied et autres clins d’œil sont de sortie. Les finalistes vont tenter autant que faire se peut de rassembler, de ratisser le plus large possible. Ce sera valable pour les deux candidats en lice. Jean-Jacques Morel a d’ores et déjà annoncé la couleur. Son mode opératoire : torpiller l’adversaire. Mais nul doute que Philippe Naillet va exploiter la division de la droite dans cette circonscription où « LR » a préféré pousser Murielle Sisteron, une inconnue, qui s’est d’ailleurs complètement « ramassée ». Avocate de profession, elle a été poussée par Michel Fontaine, patron local de « Les Républicains », avec le soutien de René-Paul Victoria, l’ancien député-maire de Saint-Denis (2001-2008). Lesquels avaient un compte à régler avec Didier Robert, patron d’Objectif Réunion, ancien président de Région, dont Jean-Jacques Morel est un proche. Lequel Morel a été contraint de se présenter sans étiquette à ces législatives. Va-t-il pouvoir ramener les barons de la droite dionysienne ainsi que le patron sudiste de « LR » à la raison ? A noter que dans cette circonscription les centristes Nassimah Dindar et Ibrahim Dindar font partie de la majorité municipale de Bareigts. Donc la droite n’est pas vraiment en position de force.

Dans la 2ème circonscription : Karine Lebon contre Audrey Fontaine, ou le remake de la partielle de septembre 2020

La petite « protégée » d’Huguette Bello s’en sort comme une grande après un peu moins de 2 ans de mandat. La candidate de « PLR » (Pour La Réunion) confirme son assise électorale dans cette circonscription qui avait été celle de son mentor durant près de 20 ans. Karine Lebon avait hérité ce territoire d’Huguette Bello en septembre 2020 et elle a su la garder dans le giron de la gauche. Presqu’un costume taillé sur mesure pour l’ancienne comédienne. Son avance est très large sur Audrey Fontaine, la candidate de la droite investie « LR » et soutenue par la majorité présidentielle (En Marche). Audrey Fontaine, cheffe de file de l’opposition à Saint-Paul, qui a d’ailleurs failli perdre sa place de deuxième au profit Erick Fontaine, qui performe au Port et à la Possession mais abdique à Saint-Paul. Le « Monsieur logement » a fait forte impression. Son combat permanent auprès des plus démunis en matière de logement semble politiquement payer et lui donner de l’espoir pour l’avenir. Comme dans d’autres circonscriptions, droite et gauche étaient divisées dans la 2ème. Mais cette division impacte davantage la droite. Même s’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, on peut dire sans trop de risques, qu’une victoire d’Audrey Fontaine dans cette circonscription relèverait du miracle politique.

Dans la 3ème circonscription : un duel droite/droite entre Patrice Thien-Ah-Koon et Nathalie Bassire

Une entrée réussie dans cette compétition des législatives pour Patrice Thien-Ah-Koon, le fils du maire du Tampon. Plutôt discret, il n’avait pas vraiment fait forte impression lors du débat télévisé, mais son travail et celui de l’équipe municipale du Tampon sur le terrain ont manifestement payé. Sans oublier également celui du maire de Cilaos, Jacques Técher, vice-président d’Huguette Bello à la Région. Par ailleurs, Patrice Thien-Ah-Koon profite sans doute de la division très marquée à gauche avec un Jean-Jacques Vlody qui n’a jamais cessé de se revendiquer NUPES alors que l’Union populaire a investi le jeune Alexis Chaussalet, poussé par Huguette Bello. Comme l’a souligné, hier soir, Danon Lutchmee-Odayen d’EELV (Europe Ecologie Les Verts), « la division a privé le candidat de la NUPES d’une deuxième place ». En effet, cela s’est joué à une cinquantaine de voix près en faveur de Nathalie Bassire, la députée sortante sans étiquette. Faut rappeler également que dans cette circonscription, Rémy Bourgogne ancien militant LFI (La France Insoumise), a maintenu sa candidature. En tout cas, cette division fait incontestablement le jeu de Nathalie Bassire qui, bien que sans le soutien de la droite, est parvenue à s’imposer. En 2017, elle avait le soutien de Didier Robert, alors président de Région. Il va sans dire qu’André Thien-Ah-Koon va mettre le paquet pour envoyer son fils à l’Assemblée nationale. Idem pour Jacques Técher à Cilaos afin de creuser l’écart en allant chercher chez les abstentionnistes. Un exercice beaucoup facile quand on est au pouvoir dans les mairies. Mais Nathalie Bassire a bien l’intention de s’accrocher jusqu’au bout.

Dans la 4ème circonscription : Emeline K/Bidy (NUPES) crée la surprise face à David Lorion (LR)

Non pas en gagnant dès le 1er tour – impossible vu le taux d’abstention – mais en mettant le député sortant en ballotage défavorable. Pour sa première participation, l’avocate de profession, adjointe de Patrick Lebreton (Le Progrès) à la mairie de Saint-Joseph, candidate investie «NUPES » se paye le luxe de terminer en tête surprenant ainsi son adversaire de droite, investi « LR » donné comme favori dans cette circonscription qui comprend les communes de Petite-Ile (pro-Lorion), Saint-Pierre (pro-Lorion) et Saint-Joseph. « Que s’est-il passé ? », s’est interrogé le député sortant en découvrant les résultats finaux alors qu’il avait déjà appelé ses militants à la fête. David Lorion semble si intrigué par ce revers de situation qu’il a déjà laissé entendre qu’il va contester ces résultats et qu’il mettra un nombre suffisant d’assesseurs et de délégués dans les bureaux de vote de Saint-Joseph pour contrôler les opérations de vote. Sous-entendu que le résultat d’Emeline K/Bidy ne serait pas net ? En tout même si l’écart est relativement faible entre les deux finalistes, psychologiquement, la « protégée » de Patrick Lebreton semble avoir marqué un point sur son adversaire qui, pour autant, n’a pas encore dit son dernier mot. Un résultat qui semble avoir secoué une droite sudiste quelque peu endormie ou, peut-être, un peu trop sûre d’elle. Rien n’est encore joué dans cette circonscription et la bataille s’annonce très animée et intense.

Dans la 5ème circonscription : un duel gauche/gauche entre Jean-Hugues Ratenon (NUPES) et Ridwane Issa (BANIAN)

Jean-Hugues Ratenon est loin, très loin devant. Mais dans cette circonscription, rien n’est impossible si l’on regarde ce qu’il s’est passé au second tour des législatives de 2017. A cette époque, Daniel Gonthier, le candidat de la droite unie, soutenu par 5 maires sur 7 avait totalisé plus de 30 % des suffrages face à Jean-Hugues Ratenon (17%). Au second tour, renversement de situation. Daniel Gonthier capote. Ratenon obtient le soutien de l’ancien maire socialiste de Saint-Benoit, feu Jean-Claude Fruteau, et gagne la circonscription. Ce dimanche, le candidat de la NUPES a terminé premier à Saint-André, à Bras-Panon, à la Plaine-des-Palmistes, à Sainte-Rose et à Saint-Philippe. Stéphane Fouassin s’est imposé dans sa commune et Ridwane Issa, le 1er adjoint de Patrice Selly, l’a emporté à Saint-Benoit. Ridwane Issa est le candidat de « BANIAN », parti politique local présidé par Patrice Selly, le maire de Saint-Benoit et président de la Cirest. Les deux candidats vont d’abord essayer d’aller chercher des voix chez les 60 000 inscrits qui n’ont pas voté ce dimanche. Au niveau des alliances, Ridwane Issa pourra toujours compter sur Stéphane Fouassin, vice-président de la Cirest. En revanche, avec Laurent Virapoullé, la situation s’annonce très compliquée tant ce dernier aura été la cible des attaques venant aussi bien de Salazie que de Saint-Benoit. Laurent Virapoullé, pour une première participation, termine 4ème sur les 9 candidats avec un score dépassant les 13%. Sa suppléante n’est autre que Sabrina Ramin, adversaire numéro 1 de Selly à Saint-Benoit. Laurent Virapoullé a surtout pris ses marques pour l’avenir à Saint-André. Tout laisse à penser qu’il se positionnera aux municipales de 2026 dans cette commune afin de marcher dans les pas de son père Jean-Paul Virapoullé qui sera resté aux commandes de la mairie de Saint-André de 1972 à 2020, avec une parenthèse de 2008 à 2014. Pour Joé Bédier, le job a été fait. La commune qu’il gère depuis 2020 est à cheval sur la 5ème et la 6ème. Dans ces deux circonscriptions les candidats de la majorité régionale qu’il soutient ont fini en tête : Ratenon dans la 5ème et Frédéric Maillot dans la 6ème. Il est bien entendu « satisfait ». Une belle bataille en perspective dans cette circonscription où deux candidats de gauche vont s’affronter. Deux candidats appartenant également -directement pour l’un, indirectement pour l’autre – à la majorité régionale.

Dans la 6ème circonscription : Frédéric Maillot (NUPES) contre Alek, son ancien dalon de « Croiser et Oser »

Tous deux ont été les fondateurs du mouvement politique « Croire et Oser ». Puis, Frédéric Maillot a pris ses distances, n’étant plus sur la même longueur d’ondes qu’Alexandre Laï-Kane-Cheong (Alek). Ce dernier est devenu, à partir de 2020, conseiller municipal de l’opposition à Sainte-Suzanne, tandis que Frédéric Maillot a rejoint Huguette Bello aux régionales de juin 2021 et est devenu vice-président de Région. C’est avec l’investiture « NUPES » qu’il s’est présenté aux législatives dans cette circonscription où la sortante était Nadia Ramassamy (LR). A l’issue de ce premier tour, Frédéric Maillot devance les 12 autres candidats parmi lesquels son ancien dalon de « Croire et Oser », à savoir Alek, avec qui il va devoir croiser le fer. Un duel PLR contre « Croire et Oser ». Deux marmailles la kour « Anti Macron » qui vont s’affronter pour un poste de député. La bataille s’annonce rude. Qui sera le plus fort ? Nadine Gironcel, candidate du PCR, qui n’a pu se qualifier apportera-t-elle son soutien à Frédéric Maillot, son collègue de la majorité régionale ? Quid de la socialiste Monique Orphé, en sachant que le PS est aussi une composante de la majorité régionale via Ericka Bareigts, la maire de Saint-Denis ? Tout est possible dans cette circonscription où la balle est pour beaucoup dans le camp des abstentionnistes.

Dans la 7ème circonscription : le retour réussi de Thierry Robert et la percée de Perceval Gaillard

Thierry Robert avait été élu député pour la première fois en 2012, puis réélu en 2017. Mais en 2018, pour une histoire de non conformité à la fiscalité, il est mis hors-jeu par ses pairs de l’Assemblée nationale. Le centriste du MoDem est déclaré inéligible. Et dire qu’il avait pris Macron quasiment par la main pour l’emmener faire du terrain à la Réunion lors de la campagne de la présidentielle de 2017. Thierry Robert a même failli devenir ministre. 2018, il est déclaré inéligible. Il laisse la mairie de Saint-Leu à son « ami » Bruno Domen, qui se fera élire sur son nom en 2020. Lors de la législative partielle de septembre 2018, Pierrick Robert est battu par le candidat « LR » Jean-Luc Poudroux, soutenu à la fois par Michel Fontaine que par Didier Robert. Thierry Robert observe de loin, sans avoir son mot à dire. Il fera sa traversée du désert puis créera le « PACT », son mouvement politique en 2021. Et quelques mois plus tard, le revoilà sur le devant de la scène politique, avec le soutien du maire des Avirons et celui de Trois-Bassins. Il tente aujourd’hui de reconquérir son poste de député. Il vient de passer avec succès la première étape. Mais le plus dur reste à faire : battre Perceval Gaillard, le candidat de la NUPES qui, dans un contexte de division de la gauche, réussit malgré tout une percée spectaculaire dans cette circonscription. Pour autant, le combat ne sera pas de tout repos pour les deux candidats. Johan Guillou bien que soutenu par deux maires de la circonscription (Bruno Domen à Saint-Leu et Juliana M’Doihoma à Saint-Louis) n’a pas réussi à s’imposer.

Yves Mont-Rouge

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