La crise du logement est aiguë à St-Pierre et les élus de la ville de St-Pierre s’en indignent fortement. Ces derniers montent au créneau pour dénoncer le problème de logement ainsi que le manque d’accompagnement social.

Ces deux problématiques ont été les points forts du Conseil communal qui s’est déroulé ce mardi 16 mai à l’Hôtel de ville de St-Pierre. Car, en effet, St-Pierre compte plus de 4000 demandes de logement contre un peu plus de 400 attributions. Sur le territoire de la CIVIS, ce n’est pas moins de 6500 demandes de logements qui ont été recensées.

Un gros dossier sur le logement

Parmi les affaires importantes de la vie quotidienne des citoyens qui ont été abordées, on retrouve notamment l’habitat ainsi que le CCAS, l’aide au monde associatif et l’environnement. Il y a eu, en effet, un gros dossier concernant le logement et, particulièrement, le manque de logement sur le territoire.

« Les enjeux ainsi que les interrogations sont multiples », nous dit Michel Fontaine. St-Pierre comptabilise ainsi les deux tiers des demandes de logement de la CIVIS. Et, le maire de St-Pierre regrette fortement que la partie de l’accompagnement social soit négligée par les bailleurs sociaux.

Et, ce sont souvent les communes qui doivent se substituer à ces derniers pour effectuer cet accompagnement. D’où les gros problèmes de budget rencontrés pour le CCAS avec des augmentations et des demandes sans arrêt pressantes pour des aides supplémentaires pour ceux qui sont dans le besoin.

La question des gardiens d’immeuble toujours non résolue

La question des gardiens d’immeuble reste toujours non résolue. « Ils savent très bien qu’il faut absolument qu’il y ait des gardiens d’immeuble. A chaque fois, on nous dit y que ça va venir mais on attend toujours », déplore Michel Fontaine.

« De même pour l’aide au monde associatif. Demandez donc aux associations si elles ont des choses véritablement concrètes. Travailler avec les marmailles lakour est, quand même, important. Car, c’est un marmaille lakour qui est véritablement apte à mettre en valeur son logement et l’environnement où il vit tous les jours. », souligne Michel Fontaine.

Maintenir la cohésion sociale 

« Lorsqu’il y a un embellissement, une plantation, un coup de peinture ou une boite aux lettres à faire, que l’on fasse appel au monde associatif du coin. Cela permettrait aux gamins de se dire que l’on sait qu’ils existent et qu’ils sont utiles tout en maintenant une cohésion sociale », indique le maire de St-Pierre.

Michel Fontaine s’interroge franchement sur le fait que les bailleurs sociaux souhaitent aller dans cette direction. « On va de réunion en réunion. A force de réunions, on finit par perdre notre orientation. A un moment donné, il faut prendre des décisions », martèle-t-il.

St-Pierre ne pourra pas, à elle seule, gérer la problématique du logement car celle-ci est, comme l’indique le maire de St-Pierre, une obligation régalienne de l’État.

En ce qu’il s’agit du foncier, Michel Fontaine indique que St-Pierre ne peut pas être la ville qui récupère 65% des poubelles de la Réunion, la ville où l’on s’installe lorsque l’on recherche un logement et, en même temps, la ville où l’on recherche un emploi ainsi que la ville où l’on souhaite s’installer quand on veut lancer son entreprise.

Donner à St-Pierre la reconnaissance qu’elle mérite

« St-Pierre ne peut pas tout faire. Ou alors, il faudra regarder St-Pierre d’une manière différente. Car, tous ceux qui viennent à la Réunion, viennent dans le sud et visitent le volcan et le cirque de Cilaos », souligne Michel Fontaine.

Ce dernier ambitionne que St-Pierre continue à se développer et qui soit reconnue comme telle. Il souligne, cependant, l’importance d’être accompagné dans cette démarche sans être limité dans sa progression.

Il est urgent d’attirer les entreprises, de créer des emplois et de créer des richesses. Faisant écho au besoin de diminuer par deux le temps d’installation des entreprises évoqué par président de la République, le maire de St-Pierre émet son souhait que les administrations entendent ce message et que cela soit appliqué à la Réunion.

Une vision d’ensemble pour accompagner les SDF

Le maire de St-Pierre indique que, malheureusement, beaucoup de SDF viennent à St-Pierre. Selon lui, parmi ces derniers, beaucoup sont sous tutelle ou sous curatelle car certaines associations ne jouent pas convenablement le rôle pour lequel elles ont été choisies.

Michel Fontaine dit, aujourd’hui, se battre pour que les SDF qui se retrouvent à St-Pierre puissent être accompagnés. Le maire de St-Pierre indique travailler avec plusieurs associations pour l’accompagnement des SDF dans divers domaines, à savoir, pour tout ce qui est de la nourriture, des démarches administratives, de la question sanitaire ainsi que pour le logement.