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Marine le Pen accusée de détournement de fonds publics à 7 jours du second tour

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Le journal d’investigation MEDIPART a jeté un pavé dans la mare à la veille du second tour de la présidentielle, en révélant l’existence d’un rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne, transmis il y a un mois à la justice française. Ces écrits accusent la candidate du Rassemblement national d’avoir personnellement détourné près de 140 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée.

CREDIT TEXTE MEDIAPART

En meeting à Avignon (Vaucluse), jeudi 14 avril, Marine Le Pen a lancé depuis la tribune, la voix gorgée de promesses : « Je rendrai leur argent aux Français. Je remettrai à l’honneur la valeur travail et pour cela, nous nous attacherons à ce que le travail paye. » Problème, elle n’est peut-être pas la mieux placée en la matière.

La justice française a été saisie mi-mars d’un rapport accablant de l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) de l’Union européenne (UE), que révèle Mediapart aujourd’hui. Le document vise en effet personnellement la candidate du Rassemblement national (RN), l’accusant d’avoir détourné l’argent public du parlement de Strasbourg quand elle y a siégé en tant que députée entre 2004 et 2017.

Au terme de son rapport long de 116 pages et siglé « sensible », l’Olaf préconise le remboursement par Marine Le Pen, à titre personnel, de la somme de 136 993,99 euros, correspondant à différents détournements de fonds imputés par l’organisme anti-fraude à la candidate d’extrême droite qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle.

Outre Marine Le Pen, trois autres ex-députés européens – son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN –, ainsi que le groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL), sont directement mis en cause par l’Olaf. Le montant total des sommes réclamées s’élève exactement à 617 379,77 euros.

Les conclusions du rapport de l’Olaf sont assassines pour Marine Le Pen et son clan, qui revendiquent pourtant depuis des années le vieux slogan maison : « Mains propres et tête haute ».

« L’Olaf a conclu que le comportement des quatre anciens députés du Parlement européen (Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch, Marine Le Pen et Louis Aliot) a mis en péril la réputation des institutions de l’Union », peut-on lire dans le rapport.

Autre extrait : « Leurs actes intentionnels répétés au cours d’un certain nombre d’années […] et leur comportement inapproprié, compte tenu de leur niveau de fonctions et de responsabilités au Parlement européen, constituent des motifs suffisants étayant une faute grave commise par ces quatre anciens députés. Leur comportement et leur non-respect des règles signifient qu’ils devraient être tenus responsables de leurs violations graves. »

La justice française saisie mi-mars

D’après les informations de Mediapart, l’Olaf a transmis son rapport à la justice française le 11 mars dernier. « Il est en cours d’analyse », indique le parquet de Paris. Marine Le Pen, dont le parti est cerné par les « affaires », est par conséquent menacée d’un nouveau front judiciaire.

Dans son rapport, l’Olaf écrit d’ailleurs que les faits mis au jour « sont susceptibles de donner lieu à des poursuites pénales contre les anciens députés […] pour les agissements frauduleux qu’ils ont commis au détriment du budget de l’Union ». La liste des délits susceptibles d’être reprochés est longue : « escroquerie », « faux », « abus de confiance »,« détournement de fonds publics ».

Sollicitée par Mediapart, Marine Le Pen a répondu par l’entremise de l’un de ses avocats, Me Rodolphe Bosselut. Celui-ci a, sur la forme, dénoncé la « coïncidence » de la publication de notre enquête avec « la campagne du second tour des élections présidentielles qui bat son plein », rappelant qu’en 2017 « dès le premier tour des élections la justice avait éprouvé le besoin irrépressible et urgent d’interroger [sa] cliente sur une plainte déposée plus de trois ans auparavant ».

Concernant le rapport de l’Olaf, l’avocat de Marine Le Pen dit qu’elle « ignore tout » de ses conclusions et qu’elle n’y a « jamais eu accès » alors qu’elle est « pourtant une personne particulièrement concernée ». Il met aussi en cause une supposée « absence d’indépendance » de l’Olaf et ses « pouvoirs exorbitants du droit commun dans la façon dont il mène ses enquêtes ».

« Ma cliente, poursuit-il, se réserve d’ailleurs le droit de saisir la justice pénale belge, via une plainte avec constitution de partie civile, à l’encontre de divers prestataires, voire d’anciens assistants parlementaires si, d’aventure, il ressortait de ces éléments que ces prestataires ou anciens assistants avaient commis des délits, détournements, manœuvres, à son insu et à son préjudice, et s’étaient rendus coupables de conflits d’intérêts. »

CREDIT TEXTE : Mediapart

Article complet : https://www.mediapart.fr/journal/france/160422/argent-public-un-rapport-accuse-marine-le-pen-de-detournements-la-justice-saisie

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