21 septembre 2020/21 septembre 2022 : deux ans, jour pour jour. En effet, deux ans sont passés et cette mère de famille, qui habite à Saint-André, attend toujours une réponse de la collectivité départementale responsable du centre dans lequel était inscrit son fils reconnu handicapé car souffrant de « troubles autistiques ». Un centre installé à Sainte-Suzanne et qui accueille des jeunes en situation de handicap.

A l’époque, le garçon avait 17 ans. Depuis « qu’il a été tabassé dans ce centre, il est resté chez moi, à la maison car il a peur d’y retourner », raconte la mère de famille. « Le 21 septembre 2020, mon fils est arrivé à la maison avec des traces de sang sur ses vêtements, avec une oreille blessée et son sac déchiré. Il était complètement affolé », explique cette maman, deux ans plus tard, au micro d’Yves Mont-Rouge :

Que s’est-il passé ? Impossible de le savoir. « Le jour même, j’ai essayé de joindre le centre. Pour résumer, je dirai que personne ne semble être au courant. A ce moment là, le directeur est en formation. On me fait comprendre que je n’ai pas le droit de voir un membre de l’équipe qui s’occupe de mon hormis la cadre. Or, comment expliquer les hématomes sur le visage de mon fils ?… »

La mère de famille dépose plainte dans sa commune de résidence, donc à Saint-André, au commissariat de police. Selon elle, le dossier traîne. Il devait être envoyé aux gendarmes de Sainte-Suzanne, « mais on me dit que le policier en charge du dossier avait contracté le Covid. Dans un second temps, on me dit qu’il était cas contact. Bref, la police de Saint-André prendra quasiment un an pour transférer le dossier à la gendarmerie de Sainte-Suzanne », déplore la maman.

Durant l’année 2021, elle a relancé les gendarmes de Sainte-Suzanne. « L’un d’eux ma carrément dit que c’est la parole de votre fils contre celle du centre. Or, mon fils ne parle pas mais il arrive bien à se faire comprendre ».

La mère de famille est en colère. Elle ne sait plus quoi faire. Toutes les démarches qu’elle entreprend pour connaître la vérité se soldent par un échec. Tout le monde, enquêteurs, personnel du centre de Sainte-Suzanne, lui ferment la porte au nez.

« C’est pot de terre, contre pot de fer », constate-t-elle amère et, surtout, révoltée face « cette espèce de m’en-foutisme. En fait, tant l’administration concernée que la justice vous font comprendre qu’ils en ont rien à cirer de votre affaire, de votre fils handicapé pourtant tabassé dans son centre. Tout le monde nie ou vous fuit ».

Le fils est ainsi radié de son centre. « En revanche, si le centre n’a pas été capable de me donner une réponse concernant l’agression de mon fils, il a été très rapide pour alerter la CAF et me faire rembourser 545 € d’allocation puisque je n’avais plus envoyé mon enfant à son centre. Il y a même eu une démarche judiciaire et j’ai dû rembourser cette somme à la CAF… Franchement, je trouve ça très louche. Il y a anguille sous roche. Je suis sûre que le personnel du centre a voulu couvrir un des siens, un moniteur qui aurait pété un câble. D’ailleurs, le lendemain de l’agression, quand nous sommes allés au centre, avec mon fils, pour avoir des explications, mon enfant a fait une crise d’angoisse lorsqu’il a vu un de ses moniteurs et ne voulait plus rentrer dans le centre », souligne la mère de famille qui, même si deux années ont passé, ne désespère pas de découvrir la vérité. « Je ne demande pas spécialement réparation, mais je veux connaître la vérité et je veux surtout alerter les autres parents ».