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NRL : « il faudra attendre encore 2 ans pour que la totalité de la route soit livrée » Didier Robert

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Ce mardi 30 mars 2021, le Viaduc 5400 de la Nouvelle Route du Littoral était officiellement livré.

Il y a quelques semaines, la barge avait acheminé les derniers éléments de cet ouvrage qui longe la côte nord de l’Île de la Réunion, sur 5,4 km, pour relier Saint-Denis à la Grande Chaloupe. « Bientôt, les risques liés aux éboulements de roches ou submersions marines sur l’actuelle Route du Littoral seront de l’histoire ancienne », promettait le groupe VINCI Construction.

Lors de cette remise de clés très particulière, le président de Région Didier Robert a tenu un point presse. L’occasion de faire un point sur les avancées de cette route qui représente une prouesse technique sans précédent.

La route la plus chère du monde !

La Nouvelle Route du Littoral est à ce jour la route la plus chère du monde. Le montant initial s’élevait à 1,6 milliard d’euros mais le chantier  accumule plus de 300 millions d’euros de surcoûts. Le montant final est ainsi estimé à plus de 2 milliards d’euros !

Cette route sera empruntée par environ 65 000 conducteurs chaque jour.

Encore deux ans de travaux entre la Possession et la Grande Chaloupe

Au micro de notre journaliste Yves Mont-Rouge, le Président de Région explique les différentes étapes de livraison de la totalité de la NRL, prévue pour 2023.

Du côté des transporteurs, c’est un jour à marquer d’une pierre blanche. « Il ne reste que la partie digue à finir et on attend impatiemment le début des travaux. »

Livraison officielle du viaduc : une opération hors-norme

Avec ses 5,4 km de long et quasiment 30 mètres de large, le viaduc de la NRL a nécessité plus de 4 millions d’heures travaillées pour le Groupement et 25 000 heures de formation. Sa livraison aujourd’hui met en avant l’oeuvre des milliers de personnes qui ont participé à sa création, qui est « une réussite technique et environnementale. »

Les réactions

PLR : inauguration d’une demi-route

Ce mardi 30 mars, Didier ROBERT va inaugurer en grande pompe la première demi-route qui ne mène nulle part.
C’est une triste première mondiale pour La Réunion : l’innovation n’est donc pas seulement dans les prouesses techniques de ce chantier hors norme…
C’est d’autant plus triste que Didier ROBERT se félicite de ses échecs. Malgré les effets de communication il ne pourra pas masquer le fiasco de la NRL, les Réunionnais ne sont pas dupes. Pourtant, cet échec était prévisible, il a lancé le chantier le plus cher du monde sans s’assurer de l’approvisionnement en roches. Il a menti sur le coût de la NRL, il avait promis que le chantier ne dépasserait pas les 1,6 milliard d’euros, aujourd’hui le coût de la NRL s’élève à plus de 2 milliards d’euros, des générations de Réunionnais seront endettés pour les cinquante prochaines années.

Il avait également promis une livraison totale de la NRL en 2020 ; nous sommes en 2021, et nous avons le droit seulement à une demi-route qui ne mène nulle part.

Et c’est l’Etat et les contribuables Réunionnais qui devront payer le raccordement afin de limiter les dégâts.

Au grand dam des Réunionnais, le fiasco de la NRL n’est pas terminé.

Ce semblant d’inauguration n’efface pas l’essentiel : quelle solution pour sortir de l’impasse et terminer un chantier si mal engagé ? Personne ne peut se réjouir d’une telle situation ».

Huguette BELLO, Présidente du PLR

Vanessa Miranville : « les Réunionnais ne peuvent pas se contenter d’un morceau de route »

Vanessa Miranville s’exprime sur la nécessité absolue de terminer le chantier et d’agir globalement sur les déplacements, en s’appuyant sur la légitimité citoyenne.

« La livraison du viaduc est une attente forte des Réunionnais, cependant ils ne se contenteront pas d’un morceau de route. Ce, d’autant que la portion la plus exposée aux éboulis se trouve être celle entre La Possession et la Grande Chaloupe.

Nous devons terminer ce chantier au plus vite, le terminer de la façon la plus pragmatique possible, en pesant les coûts et avantages  économiques et écologiques, ainsi que les délais.

Une consultation des Réunionnais est une nécessité absolue concernant la méthode de travaux pour cette 2ème tranche: sur ce sujet majeur, nous devons entendre la voix des Réunionnais et suivre leur choix. Ainsi nous ne céderons jamais aux pressions des lobbies de toutes sortes (politiques, économiques, écologiques…).

Toutefois, n’oublions pas que la fin du chantier de la NRL ne signifie pas la fin des embouteillages sur l’île, à travers la priorité donnée depuis des décennies à la voiture individuelle qui est devenue notre réalité quotidienne …

C’est la raison pour laquelle il nous faut développer un rail autour de l’île avec des connexions en bus ou téléphérique vers les hauts, tout en favorisant les déplacements à pied, à vélo, en covoiturage.

À tous ceux qui diront que cette vision est utopique, je répondrai ceci :

J’affirme qu’il faut enfin trouver des solutions pour faire et non plus des raisons pour ne pas faire. J’affirme que les  Réunionnais sont capables d’évoluer dans leur mode de déplacement. J’affirme que notre devoir d’élus est de mettre en œuvre les infrastructures et systèmes permettant cette transition vers une mobilité apaisée » .

Vanessa Miranville, présidente de CREA

 

Section communiste de Saint Denis : « une opération de campagne électorale sur la NRL » 

L’inauguration que vient d’organiser le Président de Région est contraire à l’article L52-1 du code électoral qui stipule : « À compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin ». 

Le délit est constitué car, 5 jours avant, le 25 mars, le Président a déclaré qu’il est candidat à sa propre succession. En clair, c’est le premier meeting électoral, à la gloire du candidat. 

Pire encore, il n’hésite pas à se projeter au-delà du mandat actuel; son discours relève du programme électoral de la prochaine mandature. On aurait pu admettre une information ordinaire sur un travail fini mais, hélas, la route est toujours impraticable. Parler d’inauguration est très exagéré.  

L’implication du constructeur accentue le sentiment d’une promotion électorale du président-candidat. D’ailleurs, les flonflons terminés, le sujet de campagne électorale se poursuit en permanence avec la diffusion d’un film vidéo réalisé sur fonds publics de l’institution. L’orientation du contenu est à sens unique. 

Ce genre de manifestation conduit à l’intégration des dépenses dans le compte de campagne. On peut atteindre l’inéligibilité (1). Le candidat  peut même finir au pénal pour détournement de fonds publics à son service exclusif ». 

Ary YEE CHONG TCHI KAN

 

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