« Insultes et injures raciales » : relaxé, Patrick Lebreton, maire de St-Joseph, réagit

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Le maire de Saint-Joseph (1er vice-président de Région depuis fin juin dernier) était appelé à comparaitre devant le tribunal correctionnel le 24 février dernier pour insultes et injures raciales. Il aurait traité son opposant politique Jeannot Lebon de « trou du cul » et André Thien-Ah-Koon de « chinois ». Renvoyé à deux reprises, l’affaire a été examinée ce matin. A l’issue du procès, le maire de Saint-Joseph a été relaxé. Il a tenu à réagir suite à cette décision de justice :

« Le tribunal judiciaire de Saint-Pierre a tranché et a prononcé la relaxe. Il reconnaît donc que les actions engagées par André Thien Ah Koon et Louis Jeannot Lebon sont infondées. Ce procès a été intenté pour masquer la vraie question, celle de la situation de l’intercommunalité dans le Sud. Au lieu d’un vrai débat sur la gestion de la CASUD, certains ont préféré se fourvoyer dans des procédures indignes au frais des contribuables du Tampon, de l’Entre-Deux, de Saint-Philippe et de Saint-Joseph », écrit-il

C’est suite à une plainte de Jeannot Lebon, conseiller municipal de l’opposition à Saint-Joseph et conseiller communautaire à la CASUD que le maire de Saint-Joseph (également candidat aux prochaines régionales et suppléant aux départementales) a été en avril dernier mis en examen et renvoyé en Correctionnelle le 22 juillet.

Dans sa plainte, Jeannot Lebon a expliqué que Patrick Lebreton l’avait insulté en employant l’expression « TDC, Trou du cul ». C’était lors d’une réunion dans une salle a Manapany. Jeannot Lebon soutient qu’il s’est fait insulter de la sorte parce que Patrick Lebreton, candidat à la présidence de la CASUD , n’aurait pas digéré sa défaite en juillet 2020 face à André Thien-Ah-Koon, qui a été élu au bénéfice de l’âge et grâce surtout aux deux voix de l’opposition Saint-Joséphoise, en l’occurence celles de Jeannot Lebon et de Fabienne Bénard . « Il m’en veut à moi et à Fabienne », insiste l’élu de l’opposition à Saint-Joseph.

Jeannot Lebon (notre photo ci-dessus) poursuit : « en notre âme et conscience, Fabienne et moi-même avions décidé, en dehors de toute appartenance politique, de soutenir la candidature du Monsieur Thien-Ah-Koon Maire Tampon, ville centre qui compte près de 90 000 habitants et notamment, le plus gros contributeur de la CASUD. Son bilan, mais aussi sa réputation dans le monde politique locale nous a rassuré sur la tenue de cette instance dans laquelle nous faisons nos premiers pas en politique.

Manifestement, Monsieur Lebreton, vexé, n’a pas apprécié notre prise de position. Notre vote, qui est la traduction de nos résultats des municipales, qu’il s’acharne par ailleurs à minimiser, a fait la différence. Nos voix ont en effet, déjoué tous ses calculs et son plan fourbe.

De toute évidence, Monsieur Lebreton n’avait pas encore pris conscience lors de ce vote, que l’expression de notre équipe pouvait être déterminante, mais aussi que ne partagions ni sa vision pour l’avenir de St Joseph et ce grand sud ni son mode de gouvernance et encore moins ses méthodes qui sont indignes d’un homme politique, qui plus est premier magistrat de notre Commune et ancien parlementaire ».

Jeannot Lebon ajoute : « mauvais perdant, après son échec à la présidence de la CASUD, il a tenu une réunion publique en présence d’une centaine de personnes. Réunion, au cours de laquelle, il s’en est pris violemment à Monsieur Thien-Ah-Koon et à moi-même. Choqués par les propos tenus, plusieurs personnes ont trouvé inacceptable, ont enregistré son discours de près de 2 heures et me l’ont communiqué. Ils étaient aussi gênés de me communiquer cet enregistrement au regard des propos injurieux et ignobles de Monsieur Lebreton. Propos, à caractère d’insulte raciale envers Monsieur Thien-Ah-Koon le traitant de « chinois » et injurieux à mon encontre me traitant de « TDC …. C’est un trou du cul ».

J’ai transmis cet enregistrement à Monsieur Thien-Ah-Koon, président de la CASUD, en sollicitant la protection fonctionnelle en ma qualité de conseiller communautaire de la CASUD. Cet enregistrement a été retranscrit par un huissier et communiqué à Madame La Procureur de la République de St Pierre. Au regard de la gravité des faits, Madame La Procureur de St Pierre a estimé juste de procéder à la mise en examen de Monsieur Lebreton et a demandé au doyen des juges d’instruction de renvoyer Monsieur Lebreton devant le Tribunal Correctionnel.

Par ordonnance en date du 26 avril 2021, Monsieur Lebreton a été renvoyé devant le tribunal correctionnel le 22 juillet prochain. A cette date, Monsieur Lebreton sera donc jugé pour :

–  En ce qui me concerne, sur des faits d’injures publiques sur un citoyen chargé d’un service et d’un mandat public

–  En ce qui concerne Monsieur Thien-Ah-Koon, pour des faits de discriminations raciales … ».

Patrick Lebreton : « je m’y attendais à ce que ça sorte en pleine campagne électorale, je ne suis pas surpris »

Contacté par téléphone, Patrick Lebreton  dit « ne pas du tout être surpris » que « cette affaire, comme par hasard arrive en pleine campagne électorale. Je serai curieux de savoir qui paye toutes les démarches judiciaires entamées par l’élu de l’opposition de Saint-Joseph et à quelles fins ! ».

Patrick Lebreton, candidat aux régionales et suppléant dans un canton de Saint-Joseph, précise que « le juge a retenu le juron. Mais je suis serein. Quant au mot chinois, je ne vois pas le caractère racial puisque le président de la CASUD a même dansé plusieurs sur la chanson « Alé Chinois ! ». Donc quand le mot chinois l’arrange électoralement parlant, ce n’est pas raciste et là, tout d’un coup, ça devient raciste ? ».

Patrick Lebreton reconnaît qu’il a bien tenu une réunion avec le personnel de la CASUD dans une salle à Manapany quelques jours après l’élection pour la présidence de l’intercommunalité et qu’un des agents avait été payé manifestement pour enregistrer. Ce même agent a, depuis, obtenu une belle promotion au sein de la CASUD. On peut dire qu’il a été récompensé. Mais moi aussi j’ai enregistré tous mes propos lors de cette réunion. Tout sera expliqué comme il se doit par mon avocat le jour du procès ».

L’affaire devait être jugée ce jeudi 22 juillet. Mais elle a été renvoyée à février 2022. Patrick Lebreton est défendu par Me Djalil Gangate. Jeannot Lebreton, par Me Rémi Boniface comme avocat.

L’affaire a été examinée aujourd’hui, 14 avril 2022. Le maire de Saint-Joseph a été relaxé.

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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