Le Journal de l’île (JIR) en fait sa grande Une ce samedi matin, 1er juin. Je vous en avais parlé depuis le mois de mars dernier. C’était en effet le titre principal de mon Ti Kozman du 8 mars. Voici ce que j’écrivais :
Une aide publique a été en effet sollicitée par la société Cana Tera de Jacques de Chateauvieux pour reprendre Sapmer SA. Du côté de la Région, on parle de 5 millions d’euros. Un accord de principe a sans doute été donné mais aucune décision n’a encore été prise et la commission permanente ne s’est toujours pas prononcée sur ce dossier, qui n’a jamais été examiné par les élus de la pyramide ; Il ne figure pas non plus à l’ordre du jour de la prochaine réunion du 15 mars. Un dossier qui fait pourtant beaucoup causer dans le milieu des affaires.
Reprise de la SAPMER : de Chateauvieux n’a-t-il pas vendu la peau de la légine avant de l’avoir pêchée ?
C’est un sujet qui fait beaucoup jaser actuellement dans les milieux bancaires et même du côté des chefs d’entreprises qui ont été approchés par Jacques de Chateauvieux dans le but de réunir un tour de table afin de reprendre la SAPMER, cette société spécialisée dans la pêche à la légine, aux langoustes et aux thons. L’homme d’affaires a jusqu’au 29 mars prochain pour rendre son offre. Autrement dit, il serait toujours à la recherche d’investisseurs potentiels pour réunir la somme annoncée de 20 millions d’euros dans le cadre de l’augmentation du capital de la société en question. Je vous explique, en m’appuyant tout simplement sur un communiqué de la Sapmer, daté du 6 février dernier et signé de son Pdg Adrien de Chomereau. Il était écrit dans ce communiqué que Jacques de Châteauvieux, qui avait fait fortune dans le sucre à la Réunion, reprenait les rênes de la Sapmer SA. Il a donc fait une offre via Cana Tera, le holding patrimonial de de Chateauvieux. Cana Terra actionnaire à hauteur de 94,4% de Sapmer Investissements est une société qui contrôle 90% des actions de Sapmer SA. L’acception de cette offre faite par de Chateauvieux, comme il est expliqué dans le communiqué, est assortie d’une garantie de couverture d’une augmentation de capital en numéraire de 20 millions d’euros et du bénéfice d’un protocole d’accord avec les banques de Sapmer SA. Le communiqué précise encore que « la garantie de couverture de l’augmentation du capital a pu être donnée grâce à la mobilisation d’institutions, d’entrepreneurs et de familles réunionnaises qui ont souhaité assurer la pérennité d’une entreprise emblématique du territoire ». Le communiqué poursuit : « Cette solution a pu être réalisée aussi grâce au soutien des banques de Sapmer SA implantées à la Réunion et engagées solidairement envers le tissu économique local ».
Quand on lit ce communiqué, on ne peut plus clair, l’on se dit que le tour de table a été effectué ou qu’il ne devrait pas tarder à l’être, grâce notamment au coup de pouce financier des institutions. La seule institution pouvant intervenir dans le développement économique étant la Région dont la présidente prône régulièrement « le patriotisme économique », comme ce fut le cas dans le dossier de Run Market, même si, au final, ça a foiré et l’affaire a été conclue par les Mauriciens. En revanche, le « patriotisme économique » a marché pour Air Austral. Via la Sematra, la Région et des investisseurs avec une aide énorme de l’Etat (écrasement des dettes), la Région, avec le Département et la CCIR, a pu sauver la compagnie aérienne régionale, un secteur stratégique.
Qu’en sera-t-il pour la Sapmer de Jacques de Chateauvieux. Peut-on réellement parler ici de « patriotisme économique » ? Dans son discours prononcé lors de l’évènement « La Réunion à la carte, un avant-goût du SIA », le 22 février dernier à l’Orangerie d’Auteuil, à Paris, Huguette Bello avait fait une sortie remarquée sur la légine. Elle avait parlé de l’exportation des produits de la pêche avant d’insister sur « la légine, ce fameux poisson, plein d’Oméga 3, produit exceptionnel ». Elle avait remis une couche, le 26 février, lors de l’inauguration du « Village Réunion », au Salon International de l’Agriculture (SIA), toujours à Paris, en ne parlant plus de légine, mais en déclarant : « la pêche fait partie de nos préoccupations. Le monde de la pêche peut compter sur le soutien de la Région ».
Existe-t-il un lien entre le communiqué de la Sapmer du 6 février expliquant que « la garantie de la couverture de l’augmentation du capital a pu être donnée grâce à la mobilisation d’institutions… » et le coup de foudre de la présidente de Région, à Paris, pour la légine, ce poisson pêché par la Sapmer SA ?
Il faut savoir que la Réunion dispose d’un quota de 6 000 tonnes de légine. 8 bateaux ont obtenu le droit de pêcher ce poisson autour des Kerguélen et autour des îles Crozet dans les TAAF. Sur les 8 bateaux, 4 appartiennent à la Sapmer, 1 à Cap Bourbon (Armement Le Garrec, groupe breton), 1 à Intermarché (Comata), 1 à Pêche Avenir (Laurent Virapoullé) et 1 à Réunion Pêche Australe, le dernier entrant depuis 2022. Tous ces bateaux pouvaient bénéficier auparavant de la défiscalisation. Ce n’est plus les cas aujourd’hui. L’aide à la construction de bateaux est interdite dans l’Union européenne.
La légine est un poisson très prisé par les consommateurs, notamment par les Japonnais. Depuis les années 2000, les armateurs français se sont installés en investissant dans les palandriers. La Sapmer, qui existe depuis 1947, pêchait déjà la langouste avant de se lancer dans la pêche à la légine. Une activité qui date depuis maintenant près de 30 ans et qui a permis de la relancer. La légine est « produit vraiment exceptionnel ».
A un moment donné, la Sapmer a été rachetée par Jaccar holding. Jaccar comme Jacques et Caroline. Jaccar a souhaité, ce fut une époque, vendre la Sapmer, avant d’y renoncer. Jaccar se lance alors dans la pêche aux thons, se fait construire au Vietnam 3 thoniers grâce à la défiscalisation. Il s’installe également à Maurice et aux Seychelles. Il disposera au total d’une dizaine de thoniers senneurs, investit à Maurice où sera installée la direction générale de son entreprise. Jaccar investi ce qu’il gagne grâce à la légine dans le thon, une filière qui connaît des difficultés. Jaccar se voit contraint de vendre des bateaux, sa société enregistre des pertes massives. Jaccar (qui comprend Bourbon et Sapmer) fait faillite. 2 milliards d’euros de dettes. Le tribunal de commerce de Marseille donne à Jaccar jusqu’en 2025 pour vendre les actions. De Chateauvieux doit aussi vendre la Sapmer, endetté en raison des mauvaises affaires faites à Maurice et aux Seychelles. Un appel à candidatures est ouvert pour le rachat de la Sapmer. C’est à ce moment que Jacques de Chateauvieux réapparaît via Cana Tera qui fait une offre. Des concurrents ont essayé de s’aligner mais « tout aurait été fait pour qu’ils soient mis sur la touche », explique-t-on. Cana Tera de Jacques de Chateauvieux fait ainsi une offre de rachat à son ancien holding Jaccar. Une offre qui est acceptée. D’où le communiqué triomphant du 6 février dernier de la Sapmer, société gérée par son gendre.
D’après nos informations, l’offre a été acceptée à plusieurs conditions dont celle de réunir le tour de table de 20 millions d’euros pour l’augmentation du capital. Et Cana Tera ou Jacques de Chateauvieux compte beaucoup sur la subvention régionale. Il serait question de 5 millions d’euros. C’est la somme qui m’a été rapportée du côté de la pyramide inversée. Une somme qui ne serait pas encore définitivement formalisée ni actée dans le cadre d’une commission permanente. Ce dossier ne figurait pas l’ordre du jour de la commission permanente d’avant le 6 février (date du communiqué de la sapmer), ni à celui de la commission permanente des 9 et 23 février et même pas à l’ordre du jour de la commission du 15 mars prochain. Jacques de Chateauvieux aurait-il vendu la peau de la légine avant de l’avoir pêchée ? Un coup de bluff pour crédibiliser son offre auprès des potentiels investisseurs réunionnais ? Cette possible participation financière de la Région au rachat de la Sapmer via Cana Tera de Jacques de Chateauvieux interroge plus d’un dans le milieu des affaires d’autant que le secteur de la pêche à la légine et à la langouste n’est pas en crise et ne nécessite pas forcément des aides publiques, comme le souligne un rapport de l’inspection des finances. D’autres secteurs de l’économie locale ont besoin de l’aide publique. Des artisans, des commerçants sont obligés de mettre la clé sous la porte faute de subventions. Toujours dans le milieu des affaires, on considère que si la Région rentre dans la Sapmer par le biais de Cana Tera, cela va fausser la concurrence. Quant au « patriotisme économique », il n’y avait aucun risque, contrairement à ce qui a pu être dit, que la Sapmer passe aux mains des étrangers. Certains rappellent que des armateurs français, réunionnais dont la gestion de leur société n’a jamais fait défaut et encore moins l’objet d’une sanction judiciaire étaient prêts à racheter la Sapmer. Si la Région n’intervient pas financièrement, Cana Tera sera-t-elle en mesure de réunir le tour de table pour le rachat de la Sapmer ? Pour l’instant, la Région n’a pris aucune décision. Les banques veillent au grain. Certains acteurs de la filière ont déjà alerté Paris ainsi que Bruxelles sur ce dossier où l’aide publique (l’argent des contribuables) pourrait être sollicitée pour une affaire « quasi familiale ». A suivre !
Après la part belle faite à CBO lors de la réalisation du PLU à StPaul alors que Mme BELLO était maire, voici maintenant venu le temps d’accorder une belle subvention à la SAPMER alors que Mme BELLO est présidente de région. Il serait temps que la justice s’occupe d’un peu plus près des cadeaux que les politiciens font avec l’argent public…
consommateur, regarde l’ assemblée, comment est transformé par la franche insoumise, comment voter pour des gens qui n’ ont pas de sens. c’est çà la démocratie, attend à nous au pire.
En réponse a Amine surtout pas la France insoumise vu le cirque qu ils font a l assemblée nationale et le nombre de motion censure afin de bloquer les débats,surtout pas LFI un parti qu il faut éliminer de la scène politique.
non consommateur, tu n’ as pas compris , c’est avec l’ octroi mer, l’ impôt colonial que Macron veut supprimer pour les DOM TOM , que la région Réunion refuse qui sera injecter dans tous ces bidons gommer de merde . je réponds à monsieur le journaliste , si aucune décision n’est pas prise pour l’ instant, si le système est positif, la décision sera prise après les élections. vient mon école ma monte au ça bringelle y charge. on donnera la France insoumise le maximum de députés d’ abord, après n’ arrange ça. bonne chance à autres.
Avec cette subvention issue de nos impôts espérons que le kilo de legine seras vendu a prix coûtant pour les les consommateurs créoles .
La legine hors de prix pour nous reunionnais. Poisson pour les riches, nous les pauvres, c thon, daurade, capitaine, peche cavale… Bello i favorise la politique des richards. C comme pour air austral, trop cher billets.
Donnez a air Austral , donner a deux châteaux vieux , donner encore nos impôts a vos pseudo colistiers , prenez aussi pour vous ! Qu’est ce qu’on peut faire avec ces raptouts d’égouts ? Quand le pognon est roi on vend sa mère en barrique
après basculement d’ eau Est Ouest , déclassement terrain agricole , Monsieur Macron ouvre out yeux.
l’ état français, chercher un autre taxe pour remplacer l’ octroi mer, l’ impôt colonial, que vous souhaitez de supprimer pour le bien être du peuple, quand nous savons tous les difficultés économiques que la France subit et le peuple succombe, sous ce poids , ce fardeau, et la région n’ en veut pas , du moins ne souhaite pas. mais toujours pour faire cadeau aux riches . la legine est bon , il ne faut pas perdre . cela démontre bien, la politique économique que mène nos politiques est contradictoire . bonne chance à autres.
Comment creol i fé pou mange royal bourbon en boîte ? Ça le chien sa non ?
Bientôt soupe en boite de legine ek les abats ,la po ek zarét…
Vira à tout fait pour favoriser son fiston subventionné.
Il voulait même un port à St André..
Merci Bedier d’être maire de st andre.
riches est un grand mot: riche en fraudant, en volant autrui, en dessous de table…. bref ça ne leur porte jamais chance comme vous dites « cette richesse »
En attendant le groupe BH achète tout ce qui bouge, on entend pas les médias peyi faire leur danse du ventre pour un encart de pub.
Pôvre de nous quand il s’agite d’une société familiale, on revient nous raconter belle histoire de dessin animé avec des images en noir et blanc, sans le son
Encore de l’argent injecté pour quelqu’un qui est fait partie des plus riches de l’île, qui a peut-être le ventre creux. Si on doit l’aider à financer son palangrier pour la pêche à la l’égide, qu’il fasse profiter à ses concitoyens réunionnais à 10 euros le kilo
Là on pourrait prôner consommer locale. Au moins les foyers les plus modestes auront la chance de goûter aux mets les fins. À l’heure actuelle, vu son prix trop excessif, ce poisson très prisé des riches ne donne pas l’opportunité à la classe la plus démunie de le mettre dans la marmitte. Nous lé pas plus, nous lé pas moins.