Comme une lettre à la Poste ! L’ordre du jour de l’assemblée générale de la Chambre de commerce et d’industrie de la Réunion (CCIR), qui s’est tenue ce vendredi 14 février, jour de la Fête des Amoureux, a été plié en deux temps-trois mouvements; En a peine une petite heure ! Cinq points mis au débat parmi lesquels notamment les conclusions du rapport définitif de la Chambre régionale des comptes (CRC) portant sur les exercices de 2019 à 2024.

Un rapport à cheval donc sur la gestion de l’ancien président Ibrahim Patel et sur celle de l’actuel, à savoir Pierrick Robert. Mais avant l’examen des dossiers, le Robert a appelé les élus à observer une minute de silence à la mémoire de l’ancien président de la CCIR, Roger Roland (1995-2000), décédé en janvier dernier. « Roger Roland, un bâtisseur », a précisé Pierrick Robert, avant d’annoncer que le centre de formation du Chaudron qui regroupe l’école numérique, l’école de management et l’EGC, portera le nom de Roger Roland d’ici à avril prochain, le temps de boucler toutes les procédures.

Revenons à l’ordre du jour : c’est l’ancien DGS de la CIREST (jusqu’en décembre dernier), Pierre Catapoullé, recruté à la CCIR en janvier de cette année en tant que nouveau directeur des finances et des marchés publics qui a présenté un résumé des grandes lignes de ce rapport. Un rapport qui ne surprend pas vraiment l’actuelle majorité; Laquelle, dès son arrivée aux pouvoir en mai 2022, avait commandé un audit financier et un audit organisationnel (RH). Dans le rapport de la CRC, comme l’a relevé le Pierre Catapoullé, il y a du bon et du moins bon.

Comme l’a indiqué le DGS Jocelyn Trulès concernant les listes électorales, le travail de régularisation est en cours au niveau du greffe. Tout sera fait d’ici à quelques mois pour que les élections de la Chambre, prévues du 1er au 15 octobre 2026, puissent se dérouler avec des listes électorales remises à jour. Un travail qui est actuellement mené sous l’égide du service de greffe de la ‘Etat en collaboration avec la CCIR.

Le rapport relatif à la protection fonctionnelle d’Ibrahim Patel retiré de l’ordre du jour

Concernant les autres recommandations de la CRC, à savoir « la nécessité d’une gestion plus rigoureuse », c’est le cas déjà depuis 2022 grâce aux actions mises en œuvre par Pierrick Robert et son équipe. Sur la partie immobilière, « la CCIR va faire des acquisitions rentables « , a insisté le président Robert, en rappelant l’objectif « qui est de servir les entreprises réunionnaises, avec une présence plus accrue à leurs côtés. Nous avons mis en place la caravane économique qui a touché plus de 1000 chefs d’entreprises; Nous avons organisé divers évènements  (journées portes ouvertes, journées thématiques, journée innovation entrepreneuriale et l’intelligence artificielle  pour les entreprises ». Pierrick Robert a également insisté sur un projet qui lui tient à cœur et qui est en cours de concrétisation : le guichet des entreprises en difficultés.

Deux rapports examinés par les élus consulaires concernaient deux demandes de protection fonctionnelle : une première pour deux agents de la CCI dans le cadre d’une procédure pour harcèlement moral et une deuxième pour un ancien élu de la CCI, qui n’est autre que l’ancien président Ibrahim Patel dans le cadre de la même affaire. Les élus ont favorablement voté pour la protection fonctionnelle des deux agents (Léïla Akhoun et Christine Hoarau). Il faut dire que la CCIR n’avait plus vraiment le choix car ce refus, dans un premier temps, de la protection fonctionnelle à ces deux agents par l’ancienne majorité en 2015 a été condamné par la Cour d’Appel de Bordeaux. Ce qui fait que la majorité de Pierrick Robert s’est conformée à cette décision de Bordeaux.

En revanche, pour ce qui est de la demande faite par Ibrahim Patel, la CCIR a préféré demander une expertise juridique avant de se prononcer sur ce dossier. Ecoutez les explications de Pierrick Robert sur cette demande de protection fonctionnelle, mais auparavant, il tient à préciser que le travail de l’actuelle de majorité « va dans le bon sens ». Le président de la CCIR est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Pour rappel, dans l’affaire de harcèlement moral jugée en 2021, suite à une plainte déposée en 2013 par Mme Akhoun et Mme Hoarau contre lbrahim Patel, l’ancien DGS Patrick Honorine et deux autres cadres Azize Amode (directeur du Pôle économique) et Nicole Boyer (DRH), il faut savoir que le tribunal correctionnel avait, en première instance en octobre 2021, prononcé la relaxe pour tous les accusés. La partie civile avait fait appel en décembre de la même année. En avril 2022, la Cour d’appel a confirmé la décision prononcée en première instance. Mais le 6 juin 2023, nouveau rebondissement dans cette affaire : en effet, la Cour de Cassation annule l’arrêt d’avril 2022 de la Cour d’appel de Saint-Denis et demande à ce que toute cette affaire soit rejugée à Paris. Un procès qui est prévu mardi prochain, le 18 février.