Plus de 230 000 € détournés à l’Union Mutualité Solidarité (UMS) ? Son président, Michel Lambert, convoqué en Correctionnelle

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Michel Lambert, qui a été entendu en juillet dernier par les enquêteurs, a reçu sa convocation en août afin de comparaître, le 4 novembre prochain, à 14 heures, devant le tribunal correctionnel à Saint-Pierre pour des faits présumés de détournements de fonds. Le montant du préjudice s’élève à plus de 230 000 €.

Michel Lambert, président de l’UMS, convoqué au tribunal correctionnel de Saint-Pierre, le 4 novembre prochain, à 14 heures.

Le président de l’UMS, Michel Lambert, avait déjà fait l’objet de deux plaintes déposées, fin 2017, à son encontre pour des faits présumés de détournements de fonds présumés au sein de l’Union Mutualité Solidarité (UMS) créée en octobre 2002 et dont le siège est basé à Saint-Pierre sur le front de mer. L’UMS qui emploie une trentaine de salariés.

Mais depuis cette date, les plaignants commençaient à désespérer. Ils avaient même tourné la page, pensant que le dossier avait été mis à la poubelle. Or, suite vraisemblablement à une lettre anonyme « bien fournie », la justice a décidé de relancer l’affaire. Selon nos informations, le président de l’UMS à la Réunion, Michel Lambert, a été entendu en juillet dernier par les enquêteurs. Il est à présent poursuivi pour des faits relevant du pénal.

Michel Lambert avait déjà fait parler de lui dans la presse locale fin 2017 lorsque des employés de l’UMS avaient débrayé pour dénoncer « certaines méthodes » de leur président et également le souhait de ce dernier de délocaliser des contrats de travail à Madagascar, au moment même où des soupçons de détournements de fonds avaient commencé à peser sur la gestion du président.

Ce dernier décide dans le même temps de « virer » les exécutifs des Mutuelles du Sud et de l’Ouest. Il ne les invite plus aux réunions de travail. Il s’agit pourtant de deux grosses mutuelles regroupant à elles seules près de 65% des adhérents. Très rapidement, Michel Lambert commence à « siphonner » ces deux mutuelles afin de ramener les adhérents vers les deux autres pôles de l’UMS qu’il a sous contrôle.

« Achat de pièces voiture pour sa Maserati à Paris, des sacs de marque Lancel… »

Il semblerait que Michel Lambert n’aurait pas apprécié que les deux exécutifs (un président pour le Sud et une présidente pour l’Ouest) lui demandent des explications, début 2016, sur sa gestion considérée comme « opaque » de l’UMS. Il est question notamment de « dépenses non justifiées » et « des décisions prises unilatéralement en particulier s’agissant du paiement des travaux somptuaires du siège social à Saint-Pierre ». Les présidents respectifs des Mutuelles du Sud et de l’Ouest déposent plainte contre cette décision du président. Ils obtiennent gain de cause en première instance mais Michel Lambert fait appel.

Dans une plainte déposée au pénal cette fois pour « abus de biens sociaux » auprès du Procureur de la République contre Michel Lambert en septembre 2017, il est signalé que le président de l’UMS « confond manifestement le compte de l’Union Mutualité Solidaire avec son compte personnel ». Déjà propriétaire d’une Audi Q7, il aurait également acheté « des pièces de voiture pour sa Maserati à Paris, des parfums ainsi que des sacs de marque Lancel… ». Il est signalé également « qu’il mène grand train de vie, voyage en classe Affaires, descend dans de grands hôtels, mange dans des restaurants de luxe lors de ses déplacements à Paris, tout cela sur le compte de l’UMS ».

Les sommes qu’il aurait dépensées avec la carte de l’UMS à des fins plus ou moins personnelles sont de l’ordre de 38 000 €. Mais selon un courrier anonyme adressé au Procureur de la République il y a quelques mois, courrier qui est à l’origine de la réouverture du dossier UMS/Lambert, les 38 000 € feraient pâle figure face aux 196 000 euros de frais somptuaires pour la période de 2017 à 2019 dénoncés dans la lettre anonyme.

Une somme qui a pu être retracée dans les transmissions des CAC, des relevés bancaires de l’UMS et dans le rapport de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), à savoir l’organe de supervision français de la banque et de l’assurance.

L’étau semble à présent se resserrer autour du président de l’UMS qui va devoir s’expliquer sur sa gestion et sur « les dépenses douteuses », le 4 novembre prochain, à partir de 14 heures, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Pierre. Il comparaîtra pour des faits présumés de détournements de fonds publics (plus de 230 000 €).

La direction de l’UMS a déjà fait savoir qu’elle ne se constituera pas partie civile. En revanche, il est à noter que chaque adhérent peut se constituer partie civile étant donné que si les détournements sont avérés, ils porteraient préjudice aux cinq mutuelles substituées qui composent l’UMS, donc directement aux adhérents. Affaire à suivre !

Y.M.

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Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

3 Commentaires

  1. Avec un C A composé de personnes séniles ; une ancienne caissière de grande surface comme Directrice ; l’épouse et le fils qui gèrent les plus importants services de gestion ( loccation , budget etc….) ; et un président de C A qui fait office de responsable de l’ensemble du fonctionnement de la structure comment voulez vous que ça fonctionne bien ;tout appartient à cette personne ; mème les conclusions de l’ ACPR ne lui faisait pas peur alors là le tribunal ! rien ne semble ébranler ce personnage !

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