C’était un sujet clé de la campagne présidentielle. Le pouvoir d’achat a concentré les débats du début du mandat d’Emanuel MACRON, en forme de test pour la « nouvelle méthode » de l’exécutif, privé de majorité absolue, et qui a dû se tourner vers la droite pour obtenir des voix.
Après trois semaines de débats acharnés et de compromis avec la droite: le Parlement a adopté définitivement jeudi 4 août, le second volet du paquet de mesures en faveur du pouvoir d’achat, avant la pause estivale des députés et sénateurs.
« Une victoire politique » et « la démonstration que nous avançons », Bruno Le Maire, ministre de l’économie
Un premier volet avait été validé mercredi avec 20 milliards d’euros de dépenses. Hier, c’était au tour du projet de budget rectifié pour 2022 et du nouveau lot de mesures face à l’inflation.
292 voix pour, 120 contre et 98 abstentions.
Outre la majorité, la plupart des députés LR se sont prononcés pour, en se proclamant « la seule opposition utile aux Français ».
Les élus RN ont préféré s’abstenir, arguant ne pas vouloir « entraver » les quelques « avancées » portées.
La gauche, qui va déposer un recours au Conseil constitutionnel, a voté contre, après un baroud d’honneur des socialistes via une ultime motion de rejet contre les « miettes » proposées.
En référence à l’abolition des privilèges lors de la nuit du 4 août 1789, la patronne du groupe LFI Mathilde PANOT a dénoncé en cette date anniversaire la « régénérescence d’une société de castes ».
« Une dérive malheureuse d’une certaine gauche passée à l’extrême », qui « a le bruit pour méthode et l’enfer fiscal pour projet » Gabriel ATTAL, ministre des Comptes publics
233 voix pour, 97 contre le projet de budget rectifié
Le projet de loi ouvre 44 milliards d’euros de crédits, dont 9,7 pour financer la renationalisation à 100% d’EDF.
La revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, la suppression de la redevance audiovisuelle, la poursuite du bouclier tarifaire sur l’énergie et de la remise carburant à 30 centimes le litre ont été reprogrammés pour les mois de septembre-octobre puis 10 en novembre-décembre.
Quelque 500 millions d’euros de dépenses ont été ajoutés au cours des débats.
« Fin des 35 heures »
Entre la majorité présidentielle et la droite, un compromis avait été trouvé mercredi soir en commission mixte paritaire. La monétisation polémique des RTT sera finalement possible jusque fin 2025.
Aux yeux de la députée LR Véronique Louwagie, « c’est le retour du travailler plus pour gagner plus », un slogan de Nicolas Sarkozy.
Concernant la prime de rentrée exceptionnelle, que le Sénat voulait réserver aux travailleurs modestes, là aussi un compromis a été trouvé. La prime sera versée aux bénéficiaires des minima sociaux, et ceux touchant la prime d’activité auront un versement complémentaire.
Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau avait exigé le maintien d’un autre ajout du Sénat : la mise en place d’une carte Vitale biométrique afin de lutter contre les fraudes.
Pas de taxes sur les « superprofits »
Comme réclamée à gauche, à l’extrême droite et par certains centristes, cette proposition pour pouvoir baisser les taxes sur les petites entreprises, avait pour objectifs les gros groupes industriels.
L’idée d’une supertaxe, déjà appliquée en Grande-Bretagne ou en Italie, et réclamée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, avait été relancée par le débat TotalEnergies.
Triplement du plafond de la prime Macron
Le premier volet en faveur du pouvoir d’achat, qui avait obtenu le feu vert du Parlement mercredi 3 août, concernait le triplement du plafond de la prime Macron.
Cette prime pouvant être versée par les employeurs, l’augmentation de 4% des retraites et de plusieurs allocations, ainsi que la « déconjugalisation » de l’allocation adultes handicapés, ont été validés.
« C’est le quotidien de nombreux concitoyens qui va être amélioré », Emmanuel Macron.
Il n’y aura pas de session extraordinaire en septembre pour la première fois depuis vingt ans, illustration de la volonté de mieux préparer les textes en amont.
Beaucoup de Français croient naïvement que l’appartenance à l’Europe les oblige à l’austérité. Ils imaginent que l’Europe pèse sur leur niveau de vie en exigeant d’eux des efforts indus.
La réalité est inverse : l’appartenance à l’Europe permet à la France de s’endetter sans limite pour nourrir une bureaucratie inefficace qui étouffe progressivement les forces vives du pays. Inexorablement, le confort “bourgeois” de l’Europe, mal expliqué aux Français, les enfonce dans la paresse et la facilité.
eho les dépités , a quand un débat pour nos SDF , la pauvresse d avoir?