Profitez-en, c’est la période des soldes politiques !

11 min de lecture
33

Ce sera un édito relativement court car semaine très chargée en raison de… Je vous laisse deviner. En raison de la politique avec les conférences de presse qui s’enchaînent. Trois à quatre par jour pour les deux scrutins confondus : départementales et régionales. Les candidats (es) sont infatigables. Ils et elles font feu de tous bois.

Ils et elles sont partout. Dans les champs de manioc, de cannes, de pitaya et j’en passe… Ils et elles sont avec les agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs, les apiculteurs, les commerçants, les artisans… Les candidats aux régionales et départementales, dont certains ont déjà un ou deux mandats, sont omniprésents. Ils rivalisent d’idées : « la bouteille de gaz à 10 euros » pour Olivier Hoarau; La transformation de l’ancienne route du Littoral en piste de course (ou de pousse) pour Patrick Lebreton; « Cars jaunes gratuits » pour Huguette Bello; « la route Digue sans galets » etc…

Ils ont également trouvé l’astuce pour occuper l’espace médiatique en tenant des conférences de presse thématiques. Sur l’agriculture aujourd’hui, sur l’environnement le lendemain, puis l’emploi et la formation le sur lendemain et ainsi de suite. Bref, ils ont à dire et à redire sur tout et, parfois même, sur rien. La magie de la politique !

Vous l’aurez compris, pas question d’y échapper. De la politique et des candidats à tous les coins de rue. Profitez-en, je vous le dis, certains (es) candidats (es) aux départementales et aux régionales sont aussi maire, parlementaire, président du Département ou de Région sortant. Pour une fois, ce sont eux qui viennent vers vous, qui viennent frapper à votre porte, qui vous sollicitent, avec le sourire en tranche papaye.

Profitez-en, vous dis-je, pour leur demander ce que vous désirez : un contrat PEC pour le ti dernier, une aide pour le tonton ou la « matante »… C’est le moment propice. Pour une fois qu’ils sont accessibles, qu’ils ont quitté leur bureau, qu’ils ont enfilé des baskets, qu’ils passent leur journée sur le terrain, sous le soleil qui « poique » ! Pour une fois qu’ils sont prêts à venir manger à votre table, à boire à votre robinet (ou votre bouteille)… Profitez-en car, près les élections, vous risquez fort de ne plus les voir. Ou alors, il vous faudra prendre rendez-vous et patienter durant des mois, voire plus d’une année s’il s’agit d’une grande collectivité.

Profitez-en car après les élections vous n’aurez plus de leurs nouvelles, vous ne pourriez plus les approcher sans passer, pour certains d’entre eux, par les gardes du corps ou alors par les multiples secrétaires ou collaborateurs/trices de cabinet. Il ne vous sera même plus possible, concernant certaines grandes collectivités, de franchir la grille d’entrée puisque le service de sécurité y veillera au grain comme si la collectivité pouvait se retrouver du jour au lendemain à la merci des terroristes, comme si les militants d’hier pouvaient subitement se transformer en kamikazes.

Vous verrez, après les élections, ils passeront du statut de simple citoyens accessibles, genre « monsieur et madame toute le monde » à celui d’élus intouchables. De même que certains (es) d’entre eux (elles), les candidats je veux dire, changeront de numéro de téléphone après les scrutins. Celui qu’ils ou elles vous auront donné durant la campagne électorale sans même vous laisser le temps de le leur demander ne sera plus en service.  Donc, profitez-en, demandez-leur un service si vous êtes dans le besoin puisqu’ils ont également besoin de vous. Après, ce sera trop tard ! Tant qu’à faire, il ne faut pas hésiter à jouer leur jeu, à savoir donnant-donnant ! Profitez-en, c’est la période des soldes politiques ! Voilà, c’était mon conseil politique du jour.

Départementales, un scrutin tout aussi important que les régionales

Les candidats sont en campagne. L’on se focalise sur les régionales, en oubliant quelque peu les départementales. Certes, les régionales sont plus « lisibles », plus faciles à comprendre. 11 candidats seulement, serai-je tenté de dire alors que pour les départementales, pas facile de s’y retrouver, avec 127 binômes pour 25 cantons, soit au total plus de 500 candidats si l’on ajoute leurs remplaçants.

Les régionales sont également plus « visibles » et plus « audibles ». 11 candidats, 11 têtes de liste, 11 « capitaines » facilement identifiables menant chacun, chacune une équipe de 47 personnes et visant la présidence de la pyramide inversée. Alors qu’aux départementales, il faudra d’abord gagner son canton pour ensuite postuler à la présidence du Département. Dans certains cantons, plus 9 binômes sont en lice. Vous vous emmêlez les pinceaux avec ces deux scrutins qui vont se dérouler les mêmes jours, soit les 20 et 27 juins prochains. Pas la peine de vous casser la tête. Vous n’êtes pas les seuls !

Aussi, si je peux me permettre, je vais essayer d’éclairer un peu votre lanterne. A la Région, c’est plus simple. Il vous faudra choisir entre 11 têtes de listes. Vous aurez l’occasion de vous faire une idée de ces 11 candidats (es) lors des prochains débats télévisés tant sur Antenne Réunion que sur Réunion La 1ère. Vous êtes nombreux à m’appeler et à me demander qui a une chance aux régionales. Je suis comme vous et j’attends le soir du premier tour pour en savoir plus. Ne vous laissez pas induire en erreur par les faux sondages qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Le seul institut, qui est reconnu sur la place, travaille actuellement sur un sondage dont les résultats seront connus d’ici au plus tard à la semaine prochaine. Un sondage commandé par le service public. Il s’agira des intentions de vote à trois semaines du premier tour du scrutin. Ce qui veut dire que, quels que soient les résultats de ce sondage à venir prochainement, les lignes pourront encore bouger d’ici au Jour-J parce que la grande inconnue demeure la mobilisation (ou pas) des électeurs. Cela dit, tout laisse à penser que trois candidats se détachent déjà du lot, à savoir dans l’ordre ou le désordre, Ericka Bareigts, Huguette Bello et Didier Robert.  Ce groupe est suivi par un deuxième groupe de trois autres candidats composé, toujours dans l’ordre ou le désordre, de Vanessa Miranville, de Patrick Lebreton et d’Olivier Hoarau. Les 5 autres (Jean-Pierre Marchau, Joseph Rivière, Philippe Cadet, Jean-Yves Payet et Corinne De Flore) arrivent après.

Ce que je peux vous dire aussi et je pense d’ailleurs l’avoir déjà écrit dans un des éditos du vendredi, c’est que la gauche devrait se retrouver au deuxième tour des régionales en cas de duel avec le sortant. Et si les deux premiers sont Bello et Bareigts (ou vice-versa) ? Bonne question, merci de l’avoir posée ! Je préfère donner ma langue au chat pour ne pas faire comme certains qui laissent entendre que Didier Robert pourrait se retirer et appeler à voter en faveur d’Huguette Bello, afin de se garder une porte de sortie à Saint-Denis pour les prochaines élections. Des « on dit », à l’instar sans doute de toutes ces rumeurs qui circulent en prétendant que « Michel Fontaine appelle en misouk à voter Ericka Bareigts ».

Tiens, en parlant d’Erika Bareigts, elle était aux Makes le week-end dernier. Et outre le fait d’avoir cuisiné – c’est l’exercice favori de nos candidats en ce moment – elle a longuement échangé avec l’ancien maire de Saint-Louis, le Dr Patrick Malet, un très proche de Michel Fontaine.

Parlons donc des départementales ! Je vous l’accorde, beaucoup de candidats. Trop ? Non, nous sommes en démocratie. Plus il y a de fous, plus on rit, comme dirait l’autre. C’est une élection très importante, à plusieurs titres. Premièrement, parce qu’il sera question de choisir la gouvernance pour les sept années qui viennent. N’oublions pas que si la Région est en charge de notre avenir (développement économique et infrastructures structurantes), le Département s’occupe de notre quotidien (actions sociales). Deuxièmement, parce que d’un point de vue politique, ce scrutin constituera un véritable test pour les nouvelles majorités municipales. Des maires sont directement engagés dans cette élection : Jean-Claude Lacouture (Etang-Salé) et Eric (Les Avirons) dans le canton 1, Jeannick Atchapa (maire de Bras-Panon) dans le canton 6/Saint-André 3, Olivier Rivière (maire de Saint-Philippe) dans le canton 8/Saint-Benoit 2, Bruno Domen (maire de Saint-Leu) dans le canton 14/Saint-Leu, Bachil Valy (maire de l’Entre-Deux) dans le canton 16/Saint-Louis 2, Serge Hoareau (maire de la Petite-Ile) dans le canton 22/Saint-Pierre 3, André Thien-Ah-Koon (maire du Tampon) dans le canton 25/Tampon 2. Sans compter le maire de Saint-Joseph Patrick Lebreton, suppléant d’Harry Mussard dans le canton 13 (Saint-Joseph). Il est dit d’ailleurs que s’il n’est pas élu à la Région, il pourrait faire démissionner Harry Mussard du Département pour prendre la place de ce dernier, tout en gardant son mandat de maire.

Parmi les anciens maires, on retrouve Eric Fruteau dans le canton 5/Saint-André 2, qui aura face à lui Jean-Marie Virapoullé et, indirectement, Joé Bédier suppléant de Primilla Cevamy. Toujours parmi les anciens, à noter la candidature de Daniel Gonthier (Bras-Panon) qui croisera le fer avec son « tombeur » de juin 2020 aux municipales, à savoir Jeannick Atchapa. A noter encore la présence de Jean-Yves Langenier (ancien maire du Port) dans le canton 2 (Le Port). A ne pas oublier non plus Claude Hoarau (ancien maire de Saint-Louis) dans le canton 15/Saint-Louis 1.

La guerre « Lagourgue/Nirlo » : pathétique !

L’enjeu politique de ce scrutin départemental est important dans le sens où, pour un maire candidat ou suppléant, une défaite serait un mauvais signal dix mois seulement après les dernières municipales. Rappelons enfin que le président sortant du conseil départemental, Cyrille Melchior, joue aussi son avenir politique dans le canton 17/Saint-Paul 1 et que deux parlementaires seront présentes dans cette compétition électorale : la sénatrice Nassimah Dindar dans le canton 10/Saint-Denis 2 et la députée Nathalie Bassire dans le canton 25/Tampon. Cette dernière sera face notamment à Tak.

Un mot peut-être sur la guerre entre les Lagourgue père et fils et le maire de Sainte-Marie Richard Nirlo. Est-ce bien nécessaire ! On aurait pu trouver ça comique, mais tout compte fait, c’est pathétique de voir ces hommes, ces élus, ces amis de 30 ans qui se sont tant aimés et qui, aujourd’hui, se mangent le derrière comme des poules de France (vous savez, ces grosses poules blanches élevées en batterie !). Justement, entre ces deux là, c’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. « C’est pas moi qui ai commencé, c’est lui ! ». Lagourgue accuse Nirlo de le snober depuis la victoire des dernières municipales. Nirlo reproche à Lagourgue père de l’avoir largué en rase campagne des municipales et à Lagourgue fils d’avoir quitté la majorité municipale. Du coup, Lagourgue père soutient Lagourgue fils aux départementales contre l’adjointe de Nirlo, Marie-Line Soubadou (ex binôme de Rémy Lagourgue), elle même soutenue par l’actuel maire. Et, tenez-vous bien, les deux maires (ancien et nouveau), qui se détestent à présent, sont sur la liste de Didier Robert aux régionales ; Les deux, qui se regardent maintenant en chiens de faïence, iront faire du porte-à-porte à Sainte-Marie pour demander aux Sainte-Mariennes et Sainte-Mariens de voter pour le même candidat.

Le sénateur Lagourgue est 5e sur la liste d’Objectif Ré-Union, tandis que le maire Nirlo est 15e. Selon l’entourage des Lagourgue, Nirlo avait promis à Didier Robert de ne pas prendre position aux départementales. Or, il n’aurait pas respecté sa promesse en tenant une conférence de presse aux côtés de Soubadou et en moucatant l’ancienne gestion municipale. D’où le tract de Lagourgue père. Selon Nirlo, c’est Les lagourgue qui lui en veulent car ils voulaient qu’il reste leur larbin ou « la marionnette de service ». Marmaille, marmaille… Oté, l’on se croirait dans une cour d’école maternelle !

Cela dit, reconnaissons que la réplique de Nirlo aux Lagourgue, mercredi soir lors d’une conférence de presse, était assez piquante, surtout lorsque l’actuel a ressorti la bande-son sur laquelle on entend clairement Rémy Lagourgue lui faire des compliments, tout comme le document « bilan municipal 2014-2020 » dans lequel Lagourgue père ne tarissait pas d’éloges à l’égard de son remplaçant à la mairie. Sans compter les propos contradictoires de Valérie Rivière, aujourd’hui binôme de Rémy Lagourgue et ex-binôme de Mario Lechat aux départementales de 2015. Valérie Rivière, l’infirmière libérale de Sainte-Marie, qui déclarait en 2015 en parlant des Lagourgue « vouloir rompre avec la familiocratie… Il s’agit d’une élection sur un canton-commune qui conditionne la municipale à venir. Jean-Louis Lagourgue s’en sert comme d’une rampe de lancement pour placer son fils. La commune n’est pas un bien de fonds que l’on transmet à ses enfants ». Les anciens disaient toujours qu’il fallait tourner sa langue 7 fois fois dans sa bouche avant de causer !

Je vous l’ai dit, je ne serai pas long aujourd’hui. Pour finir, je voudrais faire plaisir à Lucien Nouilhan, le correspondant, depuis 2017, de « l’Inclusion En Marche 974 », lequel ne comprend pas « pourquoi la presse ne s’intéresse pas à l’inclusion ». Lequel Nouilhan travaille en étroite collaboration avec Anne-Marie Papy, sa compagne dans la vie et également élue de la majorité municipale et fan inconditionnelle de Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et patron local de « Les Républicains ». Nouilhan qui se félicite aussi depuis avant-hier de la signature de la Charte pour l’inclusion par des candidats aux départementales (David Sinimalé, neveu de Joseph à Saint-Paul, avec sa binôme Sonita Tiroumalé et leurs suppléants Alex Pota et Claire Vidot), soit 4 candidats sur 508.

Philippe Cadet, l’un des 11 têtes de liste aux régionales a également signé la Charte. Quant à l’inclusion à l’école (insertion et suivi des enfants porteurs de handicap dans le milieu scolaire), cela reste un vaste débat. Et, pas sûr, que les parents concernés par le sujet soient entièrement satisfaits. Il reste encore beaucoup à faire à ce niveau, mais entendons-nous bien, ce n’est pas de la faute au correspondant local de « l’Inclusion En Marche 974 » !.

Oups ! J’allais oublier de vous dire un petit mot sur la Covid ! Peut-être, tout simplement, parce qu’il n’y a rien à dire car rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est que ça explose plus que jamais et il fallait s’y attendre. Les classes se ferment tous les jours, les marmailles se retrouvent en septaine. Idem pour tous les cas contact. Les parents doivent s’organiser. Mais du côté des autorités, pas plus d’affolement que ça ! Pourquoi ? Parce que la stratégie sanitaire a changé. Plus les cas exploseront, plus la population ira se faire vacciner. Pas plus compliqué ! Raison pour laquelle, « préfet et directrice de l’ARS pu la ek ça ! ». C’est comme pour les masques, rappelez-vous. Quand il n’y en avait pas en France et qu’il fallait en commander en Chine, le ministre de la Santé nous rabâchait que le masque n’était pas obligatoire. La suite, on la connaît… C’est 135 euros pour non port de masque aujourd’hui, même devant votre portail ! Pareil maintenant pour les vaccins. Tout le temps que la France était en manque, l’Etat se montrait intransigeant sur les consignes sanitaires, les gestes barrières et autres. Maintenant qu’il y en a à la pelle, voire même des lots entiers qui atterrissent à la poubelle faute de volontaires, les autorités ne bougent plus trop le petit doigt en attendant qu’un bon pourcentage de la population aille se faire vacciner. Nous en sommes à plus de 165 000 vaccinés (de la première dose) aujourd’hui. Faites-vous vacciner mais pas piquer… par les moustiques. N’oubliez pas qu’à la Réunion, la dengue tue autant que la Covid et que nos autorités ne sont même pas capables de faire la guerre à des moustiques. Faudrait qu’elles prennent conseils auprès des Lagourgue et de Nirlo  !

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

0 0 votes
Note de l'article
S'inscrire
Me notifier des
33 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Article précédent

« La bouche en cul de poule, puis le coup de pied de l’âne »

Article suivant

Départementales et régionales : le vrai sondage sera celui des urnes, le 20 juin !

Free Dom