Présenté ce jeudi 17 novembre au Parc Technologique Universitaire par l’IRD, le projet SeqCOI, pour Séquestration du Carbone dans les territoires des Iles de l’Océan Indien propose un outil d’aide à la décision permettant d’agir concrètement sur la réduction des gaz à effet de serre, par l’identification et la valorisation des puits de carbone.
Valoriser les données scientifiques de manière concrète
Mis en œuvre sur les territoires de La Réunion, de l’île Rodrigues et d’une commune rurale de la région Itasy à Madagascar, l’outil en question se présente sous la forme d’un calculateur de bilan de gaz à effet de serre (GES) permettant d’évaluer les émissions et stockages des GES provenant de l’Agriculture, de la Foresterie et des autres Affectations des Terres.
Accessible gratuitement en ligne, cet outil est fondé sur la mise à disposition des données de la recherche scientifique par l’association d’un nouveau calculateur et d’une base de données provenant de la littérature ou de mesures directes dans les territoires du projet et préalablement intégrées. Cet outil génère également des cartes afin de décrire le territoire et permettre de visualiser directement les zones d’émissions (positives ou négatives) de GES.
L’outil est ainsi capable d’évaluer les émissions de GES issues des usages des sols du territoire au présent comme au futur. Il est possible de simuler différentes trajectoires de développement d’un territoire en termes d’usages des terres et l’outil calcule automatiquement le potentiel de séquestration du carbone dans le sol et la biomasse après 20 ans de ces scénarios prospectifs. L’objectif est ici d’aider à la mise en œuvre de politiques territoriales qui prennent en compte l’atténuation du changement climatique.
Coopération régionale et territoires cibles
Coordonné par l’IRD, ce programme scientifique associe le Mauritius Research and Innovation Council pour l’île Rodrigues, l’Université d’Antananarivo à Madagascar et le Cirad à La Réunion. Chaque territoire possède ses spécificités et priorités nécessitant la mise en œuvre de solutions adaptées afin de valoriser les potentiels puits de carbone.
Ainsi, à Madagascar, les rizières occupent-elles une part importante dans le paysage agricole et sont émettrices de méthane, important gaz à effet de serre. A La Réunion, la problématique repose essentiellement sur les changements d’usage des terres (urbanisation, maraîchage, prairies, …). Enfin, Rodrigues s’est fixé un objectif de neutralité carbone qui affectera la dynamique de tous les modes d’usage des terres sur le territoire.
De cette façon, sur chacun des territoires cibles, l’outil d’aide à la décision du projet SeqCOI va-t-il permettre d’identifier de manière quasi-instantanée les solutions les mieux adaptées à leur environnement.
Des objectifs à court, moyen et long terme
L’objectif principal du projet SeqCOI est d’apporter les données scientifiques à la connaissance des citoyens et des gestionnaires des territoires, et de les leur transmettre à travers un outil d’aide à la décision fiable, facile d’utilisation et d’accès. Le produit majeur attendu à court terme est l’élaboration de cartes exprimant l’offre et la demande en séquestration du carbone des territoires.
S’inscrivant pleinement dans la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique et du projet 4 pour 1000 outre-mer, présenté cette semaine à la COP 27, cet outil doit permettre de soutenir les politiques publiques en matière d’environnement, d’atténuation du changement climatique, ainsi que les initiatives des ONG et du secteur privé soucieux des questions climatiques.
Enfin, afin de poursuivre l’effort de la démarche, SeqCOI s’attache à la création d’un groupe d’expertes et d’experts juniors formés durant le projet. Provenant des trois territoires d’expérimentation, ils auront pour mission de faire en sorte que l’outil soit utilisé et compris de toutes et tous.
Signalons que des réunions de restitutions du projet SeqCOI auront lieu à Madagascar et à Rodrigues les 23 et 29 novembre prochain respectivement.
