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Quand la loi n’est pas bonne, il faut la changer !

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Le temps est vraiment bizarre. Il fait froid en novembre. L’hiver austral en plein été. Vous rendez-vous compte ? Il faut prendre une petite laine (voire même une assez grosse) à la mi-novembre pour sortir de chez soi ! Qui l’aurait crû, hormis feu Paul Vergès, sénateur et président du GIEC ? Il n’est plus de ce monde depuis 6 ans (déjà, le temps passe vite), mais il avait tiré la sonnette d’alarme depuis une vingtaine d’années sur le phénomène du réchauffement climatique. A l’époque, on l’avait pris, moi y compris je l’avoue, pour un comique, surtout lorsqu’il avait le chic d’organiser une conférence de presse consacrée à cette thématique en pleine campagne électorale des législatives où Claude Hoarau, le candidat communiste, était engagé dans la deuxième circonscription. Force est de constater que « Gramoune » avait raison. Il avait vu juste. Nous assistons aujourd’hui à un chamboulement des éléments. A ce rythme là, on aura peut-être de la neige en décembre, pour Noël. Qui sait ? Tout est possible !

L’occasion pour moi de relayer un message d’Ary Yee-Chong-Chi-Kan (Akouet pour les intimes) qui nous annonce un hommage à Paul Vergès ce vendredi 18 novembre à 18 heures à l’Espace qui porte le nom de l’ancien patron du PCR et président de Région, en face de l’ancienne Prisunic à Saint-Denis. Ce sera une cérémonie d’évocation historique. Outre ses enfants, Akouet et quelques « camarades » n’ont pas oublié cet élu qui aura marqué l’histoire de la Réunion. Olivier Hoarau, maire du Port, dont le grand-père avait été l’un des bras droit du fondateur du Parti communiste réunionnais en 1959, va lui aussi, à sa façon rendre hommage à ce dernier en donnant son nom, après accord de sa famille, à la future école d’Architecture du Port, qui sera précisément réalisée dans la Zac Triangle de l’Oasis et qui accueillera environ 1500 étudiants.

Paul Vergès, ici aux côtés de Catherine Payet, ancienne cheffe de cabinet à la Région.

« Le Port est la ville des grands combats pour l’égalité, la ville de l’anticipation. C’était la vision de Paul Vergès et c’est normal pour nous de donner son nom à un espace d’étude et de transmission », a souligné le maire du Port lors du dernier conseil municipal. Est-ce que la Région d’Huguette Bello dédiera un jour un lycée, une rue, une place… à Paul Vergès ? Comme je l’avais déjà écrit, j’ai crû comprendre que ce nom ne figurait pas pour l’instant dans les projets de la pyramide. Il est surtout question de l’ancien sénateur PS Albert Ramassamy, de Jean-Claude Fruteau, ancien député-maire socialiste de Saint-Benoit et d’Angélo Lauret, l’ancien leader syndicaliste communiste de la CGPER. Mais il n’est jamais trop tard…

On passe à toute autre chose à présent. Chaque semaine, vous êtes nombreuses, nombreux à me faire part (par téléphone, par mail ou via Messenger et/ou WhatsApp) de vos coups de gueule ou coups de cœur sur divers sujets. Vous m’aviez interpellé sur un tournoi de pétanque qui s’est déroulé le week-end dernier au boulodrome du parc du Colosse en me racontant que « c’était un tournoi organisé par les Karanes et réservé exclusivement aux gens de confession musulmane ». Vous avez ajouté : « n’est-pas une décision dangereuse de la part du maire de Saint-André à l’heure où on ne cesse de mettre en l’air le vivre-ensemble réunionnais ?»

J’ai contacté le mairie de Saint-André et j’ai posé la question. Réponse de la mairie : « Il y a une association qui a fait une demande en bonne et due forme auprès de la mairie qui, effectivement, a donné son autorisation pour la tenue de ce tournoi international de pétanque à Saint-André. Un tournoi auquel ont participé des centaines de boulistes de la Réunion et des pays de la zone océan Indien mais pas que des gens de confession musulmane. Ils étaient certes majoritaires, mais le maire ne rentre pas dans ce genre de débat. Et la commune de Saint-André est ouverte à toutes les communautés qui composent la population réunionnaise. Dès lors que les demandes d’autorisation sont établies dans les respect de la loi, qui plus est pour des manifestations sportives, culturelles… on ne va pas regarder si elles sont faites par des zarabes, des malbars, des cafres, des chinois, des yabs, des zoreils…, justement parce que le maire, tel qu’il l’a d’ailleurs rappelé dans son discours d’ouverture lors ce tournoi de pétanque, prône plus que jamais le vivre ensemble réunionnais ». Fermez le ban ! Sur le même sujet, Philippe Cadet (professeur agrégé en économie) et Farouk Issop (Docteur en philosophie et poésie persane) interviendront sur la thématique « Vivre ou survivre ensemble », ce vendredi 18 novembre à 11 heures sur Radio Khayamn. Pour tout vous avouer, je ne savais qu’il existait localement une Radio Khayamn.

Encore faut-il avoir les fesses propres !

Rentrons à présent dans le vif du sujet. Il y en a qui disent que les lois sont faites pour être contournées. Je n’irai pas jusque là. En revanche, je pense que quand une loi n’est pas bonne, quand elle pénalise le plus grand nombre, surtout les plus faibles, rien n’empêche ne la changer dans les règles de l’art. Vous allez dire que je suis têtu. Sans doute, un peu, je l’avoue. Je voudrais revenir sur la CDPENAF qui, de l’avis de nombreux élus et de citoyens lambda, s’avère pénalisante à plus d’un titre pour de nombreuses familles réunionnaises qui ne souhaitent qu’une chose : travailler et exploiter les terres que leur ont léguées leurs aînés. Je vous ai donné plusieurs exemples concrets de projets qui vont directement à la poubelle suite à l’avis conforme négatif de ladite Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.

Les maires, les élus n’y peuvent rien car c’est l’avis conforme de la CDPENAF qui fait loi. Chaque jour qui passe, suite à mes « Ti Kozman » de ces dernières semaines dans lesquels j’ai abordé ce sujet, manifestement sensible, je ne cesse de recevoir des appels de la part de nombreuses familles réunionnaises dont les projets ont été « sans explication cohérente » retoqués par la CDPENAF. Je sais que le Département était déjà monté au créneau concernant cette commission qui fait la pluie et le beau temps à la Réunion et dans les Outre-mer en général, alors qu’en métropole, comme je l’ai déjà indiqué, son avis n’est que consultatif.

En effet, le Département avait fait adopté en octobre 2021 une motion demandant la réforme de cette CDPENAF. Motion qui avait été votée à l’unanimité mais qui, visiblement, a fini à la déchetterie. La députée Nathalie Bassire (3ème circonscription) avait, elle aussi, adressé un courrier en ce sens au gouvernement. Rien à faire ! Ce qu’il faudrait, c’est que tous les élus, tous les parlementaires de l’île, sans exception, cosignent à l’unanimité un courrier pour que l’avis de la CDPENAF ne soit plus « conforme » mais « consultatif », comme en métropole. Nou lé pas plis, nou lé pas moin… Et si un courrier ne suffit pas, il faudrait que les parlementaires s’emparent sérieusement du problème et le portent devant la représentation nationale. Pour cela, encore faut-il qu’ils soient un brin courageux et qu’ils acceptent d’aller en frontal contre l’Etat qui redevient de plus en plus centralisateur ! Pour l’instant, hormis la motion du Département et la lettre de Nathalie Bassire, force est de constater que les élus, les maires notamment, bien qu’ils ne soient pas d’accord avec les avis de la CDPENAF concernant la majorité des projets portés par leurs administrés, continuent de ronronner dans leur coin sous prétexte que c’est l’Etat qui commande. Comme si ces élus, qui sont pourtant l’émanation du suffrage universel, les missionnaires du peuple (vox populi, vox dei), avaient peur du représentant de l’Etat, du préfet. Il n’est pas question ici d’appeler ou de faire la révolution, de troubler l’ordre public, mais tout simplement de mettre certaines commissions face à leurs incohérences et de plaider en faveur d’un changement ou d’un assouplissement de la loi pour que l’humain soit davantage pris en considération. Le gros problème de l’Administration (avec un grand A) c’est que, la plupart du temps, elle gère un dossier, un numéro, un matricule, sans vraiment considérer l’histoire humaine que comporte chaque dossier, chaque projet. Et c’est là que le politique devrait être en mesure, en capacité d’intervenir justement pour faire entendre la voix du peuple face au poids de l’Administration.

Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas car le succès électoral et tout ce qui va avec (voyage en business class, le sentiment de jouer dans la cour des grands…) peuvent altérer le comportement de nombreux élus et leur faire oublier d’où ils viennent. Fini l’époque où la Réunion disposait de parlementaires, de présidents de collectivités, de maires qui capables de taper du point sur la table pour se faire entendre face au représentant de l’Etat, face aux ministres. Ceux d’aujourd’hui, hormis quelques communiqués rageurs de temps à autre, pour faire genre, et pour justifier leur nouveau et confortable train de vie d’élu de la République, ont plutôt tendance à se soumettre, à rentrer sous la table tels de gentils « toutous ». Cela dit, je peux comprendre certains d’entre eux. Comme dirait l’autre, quand on veut monter au cocotier, il faut avoir les fesses propres ! C’est pas donné à tout le monde. Au fait, ça se passe comment en Corse (un département français parmi tant d’autres) ? Est-ce que c’est la CDPENAF et/ou le CDNPS qui décident de l’aménagement du territoire corse ? C’était une simple question…

Sénatoriales : 3 pour la gauche, un pour la droite ?

En parlant d’élus, je ne suis pas le premier à le faire, j’en suis conscient mais quand même… Pas plus tard que mercredi dernier, cette question m’a de nouveau taraudé l’esprit. A quoi sert le Sénat ? C’est une institution qui doit coûter cher à l’Etat, aux contribuables que nous sommes, mais son rôle interpelle à plus d’un titre. C’est en lisant un article de l’AFP que j’ai de nouveau pensé à cette question. Un article relatif à l’examen du Projet de loi des finances de la Sécurité sociale (PLFSS) par le sénateurs qui, visiblement sont sortis de leur train éponyme, pour bosser dur au point de faire voter par le Sénat une réforme des retraites qui devrait prendre en compte pénibilité, carrières longues et emploi des séniors. Il est question du report progressif de 62 à 64 ans de l’âge légal pour le départ à la retraite. Les sénateurs ont également voté, toujours dans le cadre du PLFSS, des mesures relatives à l’assurance maladie etc…

Sauf que le PLFSS va revenir devant l’Assemblée nationale d’ici à la semaine prochaine et, en un coup de 49-3 de la Constitution, les députés pro-gouvernementaux vont expédier le travail des sénateurs à la poubelle. Des hommes et des femmes, d’un certain âge pour nombre d’entre eux qui, après un repas bien copieux à la cantine du palais du Luxembourg, se sont pourtant donnés la peine de veiller parfois jusqu’à fort tard durant la nuit pour travailler sur le PLFSS. Travail sur lequel le gouvernement va royalement s’asseoir dessus. Toute cette débauche d’énergie pour rien! D’où ma question : à quoi sert le sénat ?

Vous n’êtes pas sans savoir que dans les coulisses, la campagne des sénatoriales a déjà démarré depuis belle lurette tant à droite qu’à gauche ainsi qu’au centre. Mais la donne politique a quelque peu changé depuis les municipales de 2020, les départementales et les régionales de 2021. La droite « LR » tentera de viser deux mandats. Celui de la sénatrice sortante Viviane Malet, la petite protégée de Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre, ne devrait pas poser de problème. En revanche, celui de Nassimah Dindar ou de Jean-Louis Lagourgue (si ce dernier devait de nouveau postuler) est encore loin d’être acquis. Idem pour le centriste Michel Dennemont, devenu depuis Macroniste, qui avait été élu, en 2017, avec les voix des socialistes. Cyrille Melchior, qui serait partant, sera-t-il en mesure de gagner ? Pas plus tard qu’il y a deux semaines, le principal intéressé m’a confié qu’il se plaisait bien à la présidence du Département « où le boulot ne manque pas ». Je le crois sur parole. Mais il ne tient pas toujours le même discours aux élus qu’il croise sur sa route au fil de ses déplacements dans les communes de l’île, notamment dans le cadre de la signature du PST (Pacte de solidarité territoriale). A suivre !

Ce qui est sûr, c’est que le pouvoir est passé à gauche depuis les dernières élections locales. Huguette Bello va incontestablement présenter une liste en se fixant comme objectif de décrocher deux postes pour Wilfrid Bertile et pour une femme, vraisemblablement Evelyne Corbière. La piste Laëtitia Lebreton (conseillère régionale) ne semble plus être d’actualité. Ericka Bareigts pourrait également en faire autant avec Maurice Gironcel, le maire de Sainte-Suzanne, comme tête de liste. Gageons que la bataille va être rude entre la droite et la gauche.

Maurice Gironcel et Lilian Malet se font tailler un costard en Martinique ; Jean-François Carenco « apprécierait beaucoup le jus de cannes fermenté »

A propos de Gironcel, les Antillais lui ont taillé un beau costard tout récemment. Gironcel, en tant que président de l’ACCD’OM (Association des communes et collectivités d’Outre-mer), en a pris pour son grade. Idem pour Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer et pour Lilian Malet, délégué général de l’ACCD’OM. Il s’agit d’un article paru sur « Bondamanjak » (du nom du piment antillais), un site d’actualités Antilles-Guyane-Réunion qui relate ce qui s’est passé lors du 30e congrès de l’ACCD’OM. Lequel se tient actuellement (du 14 au 18 novembre) en Martinique. Le site raconte comment « la parole à l’exécutif martiniquais a été tout bonnement squeezée » lors de l’ouverture de ce congrès auquel a pris part pour la première fois de son histoire un ministre délégué, en la personne de Jean-François Carenco « qui, si l’on croit les ouï dire, apprécierait beaucoup, beaucoup le jus de cannes fermenté et à toute heure de la journée », écrit « Bondamanjak ». Les Antillais n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Le site fait état de « censure de la parole du Conseil exécutif de la Martinique… David Zobda, arrivé fraîchement avec son discours à la main pour représenter le Président Roi Letchimy, s’est vu littéralement squeezé ».

Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer.

Et le site de poursuivre : « Le président de l’ACCDOM s’est naturellement confondu en excuses, mille environ. Il parait que ça arrive… On a pourtant du mal à imaginer qu’on puisse oublier son hôte! On n’a par ailleurs jamais vu squeezer la parole à un ministre dans l’hexagone et encore moins sur les territoires d’outre-mer…. Un conseiller exécutif est à la Martinique au rang d’un ministre à Paris. On parle là, d’échelle de représentation bien sûr ».

Comment expliquer un tel oubli ? « Bondamanjak » a son explication : « Peut-être est-ce lié au discours particulièrement engagé du maire Zobda inscrit dans l’esprit de l’appel de Fort-de-France; plus d’écoute des territoires, plus de co-construction, plus de marges de manœuvre locales, …moins de verticalité…etc. Ce discours en faveur des libertés locales dans les Outre mer, voire d’une autonomie mieux consacrée n’est pas au goût de Paris. L’inquiétude et le stress rôdent rue oudinot…alors cet oubli tombe à pic… ».

Concernant Maurice Gironcel, président de l’ACCD’OM, Bondamanjak rappelle que : « sur le site de l’ACCD’OM, on peut lire le mot de son président : « Notre association a largement contribué, jusqu’à ce jour, à l’édification et à la consolidation d’un concept qui parait évident pour la plupart d’entre nous aujourd’hui : les Outre-Mer »… Le site antillais ajoute non sans ironie que « s’il est vrai que le Président, maire de Sainte-Suzanne, monsieur Maurice Gironcel n’a pas l’air de faire la différence entre un concept et une réalité; – faut il rappeler que les « Outre mer », ce n’est pas un concept mais une réalité géographique, culturelle, historique et surtout humaine …bref, une réalité matérielle – on ne peut croire que cet ancien militant CGT, communiste, signataire de l’Appel à la célébration du 19 mars 1946 abolissant le statut colonial, puisse être à l’initiative ou de mèche avec une telle manœuvre ».

Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, président de la Cinor, du Sidélec et de l’ACCD’OM.

« Bondamanjak » s’intéresse ensuite au délégué général de l’ACCD’OM, à savoir Lilian Malet, ancien élu de la Possession, qui vit aujourd’hui en Afrique du Sud. « C’est peut être du côté du délégué général de l’ACCDOM qu’il faut se tourner. Ce délégué décrié par d’anciens membres et élus martiniquais, qualifié par certains de drôle de personnage, aurait une autorité, nous dit-on hors du commun et ne saurait répondre favorablement aux ordres de ce pauvre président bien dépassé par les événements. Il tient sûrement cet aplomb naturel de son ancienne expérience politique. Il était élu de la ville de la Possession à l’île de la réunion et a d’ailleurs été condamné à cette occasion pour prise illégale d’intérêts. Il se serait depuis établi en Afrique du Sud, d’où il exercerait avec brio ses fonctions de délégué général de l’ACCDOM. Sa proximité avec le cabinet ministériel a été remarquée à l’occasion de l’octroi d’une subvention du ministère. L’ACCDOM aurait fait l’objet d’un traitement spécifique en comparaison avec les autres organisations d’élus qui ne touchent pas un kopeck du ministère.
Si en plus, notre ministre délégué fait le déplacement, c’est formidable. Ça vient renforcer notre délégué général. Ça valait bien un petit oubli, non? ».

L’on apprend encore, via le site antillais, que Malet va bientôt partir à la retraite et qu’il se démène pour placer sa fille comme adjointe au délégué général. D’où la conclusion de l’article : « Et oui c’est comme cela en outre mer, on travaille en famille avec la bénédiction des élus et du ministère des Outre-mer. Vive l’argent public et vive la France !! Peut être serait-il utile de rappeler à cette assemblée d’inconscients qu’un navire qui n’obéit pas à son gouvernail finit par obéir au récif ». Ça pique, comme le piment antillais ! Maurice Gironcel, Lilian Malet et Jean-François Carenco n’oublieront pas de si tôt ce 30e congrès de l’ACCD’OM. Je vous le disais, les Antillais ne sont pas du genre à mâcher leurs mots.

Les élus en vadrouille à Paris

Si vous comptez voir votre maire, votre conseiller départemental, régional, municipal, communautaire, président d’EPCI, la semaine prochaine pour un rendez-vous, ce ne sera pas possible. Ils ne seront pas à la Réunion. Comme chaque année, avant Noël (c’est pas moi, c’est le calendrier), ils s’envolent pour l’hexagone. Ils prendront l’avion ce week-end au plus tard. Ces élus, à l’instar de leurs collègues de métropole, sont attendus du 21 au 24 novembre prochains à Paris pour le congrès des maires, auquel n’assistent pas que les maires, mais tous les autres élus également.

Comme vous le savez déjà, l’Association de maires de la Réunion (AMDR) présidée par Serge Hoareau, maire de la Petite-Ile, finance 72 billets d’avion. Les autres billets seront payés par les mairies et autres collectivités. Au total, plus d’une centaine de nos élus se retrouveront à Paris pour participer aux ateliers du congrès des maires, assister aux conférences, prendre part aux dîners organisés à cette occasion, y compris par les sénateurs sortants qui en profiteront pour draguer quelques grands électeurs en vue des sénatoriales de l’année prochaine. Et puis aussi, ces mêmes élus profiteront pour faire quelques emplettes pour les fêtes de fin d’année et pour rendre une petite visite aux enfants qui font les études dans l’hexagone. C’est humain oté !

L’AMDR peut se permettre de payer des billets d’avion aux élus. C’est une petite structure avec de gros moyens. Il faut savoir que les communes payent une cotisation annuelle calculée sur la base du nombre d’habitants. A titre d’exemple, une commune d’environ 30 000 habitants paye une cotisation annuelle de l’ordre de 50 000 € à l’AMDR. Parmi les maires choisis par l’AMDR pour aller « coquetéliser » à l’Elysée, il y a Serge Hoareau lui même (tant qu’à faire), Jeannick Atchapa (Bras-Panon), Patrice Selly (Saint-Benoit) et Bachil Vally (Entre-Deux). La préfecture a également eu pour mission d’inviter des élus à une réception à l’Elysée dans le cadre du congrès. Je sais que le maire de Saint-André, Joé Bédier, y a été convié mais qu’il a décliné l’invitation.

A propos de commune de 30 000 habitants, ça me fait penser à Sainte-Marie, qui se trouve toujours en alerte financière puisqu’elle accusait un déficit de 16 millions d’euros. Petit à petit, d’après mes infos, les efforts de gestion sont notables. Les comptes sont en train de passer du rouge vif, au rouge clair. L’objectif serait de passer à l’orange d’ici à l’année prochaine. Sainte-Marie, une commune qui travaille pour l’instant uniquement sur fonds propres, sans l’aide d’une autre collectivité. Mais le maire Richard Nirlo ne désespère pas de décrocher quelques budgets de la part de l’Etat, de la Région, du Département. D’où sa posture politique très consensuelle du genre « mi aime zot tout’ », « mi compose aussi bien avec Bello qu’avec Macron ».

Un COROM (Contrat de Redressement en Outre-Mer/ dispositif introduit dans la loi de finances de 2021 avec une enveloppe de 30 M€ sur 3 ans) apporterait à coup sûr une bouffée d’oxygène à la commune de Sainte-Marie). Richard Nirlo et son équipe espèrent que le gouvernement lui accordera cette faveur comme cela a été le cas pour la commune de Saint-Benoit gérée par Patrice Selly, qui avait obtenu 3 millions d’euros. Le maire de Sainte-Marie croise les doigts, même s’il sait que sur les 30 millions d’euros du dispositif, 20 millions ont profité au Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) qui était, si on puis dire, au fond de l’eau (en quasi faillite).

Téléphérique à St-Denis : 1 million de passagers en moins d’un an

Encore un petit mot sur Sainte-Marie pour vous dire que le jeune Mathias Dassot, administrateur au CCAS de cette commune suit bel et bien en distanciel une formation pour être directeur de cabinet, formation dispensée par une école privée nationale, mais que, contrairement à une rumeur qui circule, c’est lui même (et la Cinor où il travaille) qui financent ce cursus. Lequel coûte au total 5 000 € et durera 8 mois. Ce n’est pas le CCAS de Sainte-Marie qui casque.

André Thien-Ah-Koon, président du Syndicat mixte de Pierrefonds, de la Casud, maire du Tampon et Normane Ormarjee, vice-président de la Région. (Crédit photo : Yves Mont-Rouge)

Allez, une bonne nouvelle pour finir. Je voudrais revenir sur le « redécollage » de l’aéroport de Pierrefonds porté par André Thien-Ah-Koon, président du Syndicat mixte de Pierrefonds ainsi que par Air Austral avec l’aide de la Région et du gouvernement mauricien. Dommage que Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et président de la Civis, n’ait pas pris le temps d’assister à la conférence de presse donnée à cette occasion, ce mercredi, depuis l’aéroport de Pierrefonds par Tak, avec à ses côtés le Pdg d’Air Austral Joseph Bréma, la Région représentée par son 3e vice-président Normane Omarjee et les Mauriciens. Certes, la municipalité de Saint-Pierre a été représentée mais, symboliquement, la présence de Michel Fontaine aux côtés de son homologue du Tampon aurait donné encore plus de résonnance à ce « redécollage » qui tient tant à cœur aux agents de cet aéroport de Saint-Pierre (resté inactif durant quasiment 2 ans) et aux habitants du Sud. Bravo en tout cas à André Thien-Ah-Koon, 82 ans, qui, avec l’aide de la Région, passe pour celui qui souhaite vraiment désenclaver cette micro-région de l’île depuis Pierrefonds. C’est de la politique au sens noble du terme !

Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis.

Un petit mot également pour vous dire que les téléphériques de Saint-Denis dont certains sont souvent tombés en panne depuis leur mise en service affichent malgré tout des chiffres encourageants : déjà 1 million de passagers. « C’est une fierté, surtout en moins d’un an. Cela prouve que les gens en avaient vraiment besoin… Bus, téléphérique, vélo, tant de solutions dans notre ville, pour un objectif commun : la sauvegarde de notre ville, de notre planète. Cela diminue la pollution, le bruit et donc augmente notre qualité de vie », explique Ericka Bareigts, la maire du chef-lieu de la Réunion. Il ne manque plus que le tram-train de Paul Vergès !

Y.M.

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Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

31 Commentaires

  1. Mr Monrouge j entend parler bocoup des élus mais j entend pas parler de Madame la maire de St louis qui en misouck à fait démissionner votre collègue Estelle ancienne animatrice de radio freedom nous St louisienne on envie de savoir ce qui se passe à l intérieur de cette mairie parce que les agents communaux sont des animaux c des humains plutôt de Arcelor c employées elle doit tout d abord de revoir ces tenus vestimentaires elle doit apprendre à s habiller prend l exemple sur Mm bello Mm erika bareich Mm Nathalie Basire et j’en passe

  2. Monsieur Montrouge, toujours pas un seul mot sur les affaires d’embauches clientélistes et familiales actuellement mises à jour par un autre organe de presse. Pourquoi ce silence alors que je pense que toutes les informations vous sont déjà remontées par celles et ceux qui comme vous le dites vous contactent régulièrement pour dénoncer ceci et celà. Il y a-t-il une consigne pour une omerta sur la nouvelle majorité régionale?

  3. malheureusement comme ns dit c tout le temps les même personnes .La plaine des palmiste .N’a le papa i travail chef dans l’espace vert .La nena son gendre. et la sa fille la rentrée i travail salle guy agenore. Mr le maire regarde un cou sa .

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  19. Quoi qu’il advienne, sauf changement de l’inclinaison de l’axe de rotation (sur elle-même) de notre chère planète Terre, enfin vous avez compris ce que je veux dire (…), La Réunion est une île et restera une île ! Comprendre, quelle que soit la politique menée depuis Versailles, mistake, depuis le 55 du Faubourgs St-Honoré, voire depuis l’Hôtel Matignon, Place Beauvau, et bien sûr de la rue Oudinot, La Réunion n’est pas extensible!
    Notre tout premier problème provient de notre densité réelle, c’est-à-dire en déduisant la partie cirques, remparts, montagnes, grosso modo la superficie du Parc national, environ 350 habitants par km2 mais multiplié par un coefficient d’au moins 2!! Pas étonnant que sur le seul axe routier de cette petite île, on a autant de congestion routière tous les jours, et il n’y a pratiquement plus d’heure de pointe du matin et du soir… Pour avoir les facteurs favorables pour améliorer cette situation, au vu de ce qui se passe tous les jours du côté de Roland Garros (piste longue!), du Grand Port Maritime, manifestement on prend pas le bon chemin pour au moins ne pas aggraver notre destin !
    Alors congrès de l’AMF ou pas, participation financière de l’asso des maires d’ici, AMDR, quoi qu’on a à 2, les Départementalites, cela ne fait ni chaud ni froid…
    Effectivement, au mois de septembre prochain, les petits clans (déjà qu’on peine à avoir une culture citoyenne, quant à celle de l’électeur lambda???), seront de sortie comme en 2017 (MD a juste menti ou trompé), septembre 2011, septembre …1983, parrain aura fait 18 ans non stop, etc. .
    Les vrais défenseurs de La Réunion ont presque tous trépassé, je crois… C’est très dur d’être jeunes réunionnais et de vouloir bien commencer sa vie active ici… Aujourd’hui, les Bellecombe, Chanvalon s’appellent la CDPENAF, ces messieurs dames continuent de faire effectivement la pluy icy…

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