Ratenon et Perceval interpellent la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé

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A la veille de l’arrivée de la ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, les députés de La Réunion, Perceval Gaillard et Jean Hugues Ratenon, lui adressent  un courrier en évoquant de la situation de santé sur l’île.

« Depuis quelques années, la question de la prise en compte des réalités de La Réunion se pose sans jamais que cette question ne soit résolue. C’est particulièrement sensible dans le domaine de la santé.

La Réunion est dans une situation « hors nome » comme l’a dit l’INSEE.

Quelques exemples : En 2019, 10 % des Réunionnais estiment être en mauvaise ou très mauvaise santé, contre 7 % de la population métropolitaine. La Réunion présente une surmortalité infantile (6,6 sur mille à La Réunion, 3,5 sur mille en France) ; les troubles liés à l’alcoolisation fœtale sont nettement plus fréquents à La Réunion.

Face à cette situation : des problèmes aussi bien structurels que conjoncturels.

Conjoncturels : la pandémie a fait ressortir des difficultés d’approvisionnement et un renchérissement des coûts d’approvisionnement.

Structurels : ces coûts sont supérieurs à ceux pratiqués en France hexagonale. Certes, la question du transport y est pour beaucoup, mais à elle seule, ne peut expliquer une telle différence de prix. C’est dans ce cadre que l’ancien premier ministre, lors d’un séjour à La Réunion, avait parlé d’études sur l’identification des facteurs de surcoûts en outremer. Nous attendons toujours les conclusions de cette étude.

Lors de cette même visite, la question du coefficient géographique correctif des tarifs d’hospitalisation et forfaits avait été abordée. Alors que ces coefficients ont évolué dans les Antilles Guyane, celui de La Réunion n’a pas évolué depuis 2013. Les coefficients géographiques sont actuellement de 27 % pour la Guadeloupe et la Martinique, 31 % pour la Réunion et la Guyane. L’ancien premier ministre s’était engagé à effectuer une révision de ces taux pour que ceux-ci soient opérationnels en 2023. Où en est le dossier ?

En outre, il y a d’autres inégalités entre les différents territoires d’outre-mer. Par exemple, au titre de la mission d’intérêt général et d’aide à la contractualisation, pour la seule période 2017, La Réunion bénéficie d’une dotation par habitant de 96€, la Martinique de 103€, la Guadeloupe et l’Ile-de-France de 133€, la Corse de 125€, la Guyane de 177€.

Par ailleurs, dès le début de la pandémie, et compte tenu de la situation dans notre île, il y a eu un réel apport financier de la part de l’Etat, à destination des CHU. Ce qui a permis quelques embauches. Néanmoins, celles-ci n’ont pas été suffisantes ; en outre, la fin des financements a impliqué de fait, la suppression des postes créés, sans possibilité, pour les soignants, de renouveler leur contrat.

Dans ces conditions, il apparaît évident que l’on va se retrouver rapidement dans une situation de tension en termes de personnel, et cela, au moment où se dessine une 5e vague COVID, et que, en tout état de cause, la dengue fera de nouveaux ravages chez nos populations. La formation de ces personnels est également une préoccupation majeure : la question des terrains de stage est parfois mise en avant. Mais d’autres alternatives existent. Se pose ainsi l’adéquation entre état de santé de la population et l’évolution de la pyramide des âges d’une part, et le nombre de professionnels de santé formés d’autre part.

Par ailleurs, une étude de l’Insee datée de 20 septembre 2022, à La Réunion, indique que pour 2021, le nombre de décès a augmenté nettement par rapport à 2019, avant la crise sanitaire. Ainsi, 5.750 personnes sont décédées soit 690 de plus qu’en 2019. La hausse des décès résulte, toujours selon l’INSEE, du vieillissement de la population, mais est amplifiée par les crises épidémiques. En conséquence, l’espérance de vie recule en 2021. Mais le vieillissement de la population va également impliquer d’avoir une politique efficiente : construction de structures adéquates (EHPAD) et maintien à domicile.

Enfin, la santé mentale est encore plus que dans l’Hexagone, un secteur particulièrement touché. Dans un rapport de 2018, il est fait état d’une sousdotation de 20% inférieure à celle de la France. Certes, des engagements ont été pris avec l’octroi d’une aide de 3 millions d’euros pour l’ouverture d’une clinique psychiatrique dans l’Est. La dotation est-elle sanctuarisée ?

Ces questions sont primordiales pour La Réunion, Madame la Ministre ; aussi nous voudrions connaître vos positions sur ces problèmes. Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération. »

 

6 Commentaires

  1. On entends pas ces deux là menbres de la nupes des remous qui secouent Adrien quatenens et les tweets de Mélenchon ,or si c était du côté de la majorité ils seraient montesau créneau , ils sont pris a leurs propres pieges, l arroseur arrosé .

  2. On entends pas ces deux là menbres de la nupes des remous qui secouent Adrien quatenens et les tweets de Mélenchon ,or si c était du côté de la majorité ils seraient montesau créneau , ils sont pris a leurs propres pieges, l arroseur arrosé .

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