Ravine Bernica : un rassemblement samedi matin pour sauver des vestiges archéologiques

3 min de lecture
7

L’association ASCLB – anciennement Association Bellemène Pavé – et le collectif des habitants des lotissements Gonneau Montbrun et Corbara alertent depuis plusieurs semaines sur la destruction de vestiges archéologiques à Fleurimont sur 2 parcelles du bord de Ravine Bernica.

Une vingtaine de courriers et mails ont été envoyés aux élus, particulièrement le Maire de Saint Paul M. Seraphin, son directeur de cabinet, mais aussi le Président du Conseil Départemental et la Présidente du Conseil Général, ainsi qu’au service Urbanisme de la Mairie, au propriétaire du site CBO Territoria, à l’Architecte des Bâtiments de France, et aux représentants de l’état : Direction des Affaires Culturelles, préfet.

La Ravine Bernica et les parcelles qui contiennent les vestiges sont classées en zone naturelle Nerl par la mairie de Saint Paul, ce sont des espaces remarquables du littoral identifiés au SAR. SAFER a entrepris des travaux de valorisation agricole sur ces parcelles protégées, cadastrées CB 692 et CW354 appartenant à CBO Territoria, dans le cadre d’un projet d’agriculture biologique. Ce site emblématique de l’histoire du peuplement de notre île contient de nombreux vestiges témoins de notre histoire collective érigés par nos ancêtres, datant du 18ème siècle pour certains, parmi lesquels les plus notables sont un parc à bestiaux, un chemin pavé et plusieurs chemins cavaliers. Il est aussi plus que probable que ce site renferme des objets de la vie courante datant eux aussi des époques passées jusqu’au 17ème siècle, puisque ces versants en bord de ravine surplombant Saint Paul été peuplés et cultivés depuis cette époque.

C’est pourquoi, les travaux engagés doivent respecter un cahier des charges drastique contenu au permis d’aménager délivré par la Mairie et la DEAL. Or, depuis plusieurs semaines, une imposante pelleteuse dénature le site et opère un terrassement massif dont l’envergure et le mode opératoire semblent en total décalage avec les recommandations et les autorisations issues du diagnostic archéologique lui aussi attaché au permis d’aménager. Ainsi ont été endommagés plusieurs chemins patrimoniaux tricentenaires, pavés ou cavaliers, construits en pierre taillées et positionnées à main d’homme par les premiers habitants de l’île. Venu rencontrer le responsable de projet de la SAFER, M. Durand, sur site lundi 29 août avec un élu local, le président de l’association ASCLB s’est vue refusé tout dialogue ainsi que l’accès et la possibilité d’une visite avec ce responsable pour évaluer ou stopper les dommages déjà opérés sur les vestiges du site.

C’est face à ces constats inadmissibles que l’Association (qui a sauvé et restauré les chemins pavés de Bellemène Lougnon) et le Collectif des riverains ont décidé d’alerter les autorités. Mais à ce jour, et malgré l’accent particulier mis sur lesrécentes journées européennes du patrimoine, malgré les nombreuses relances effectuées, aucune réponse n’a été reçue, aucune demande de rendez-vous honorée, aucun contact établi !

C’est pourquoi aujourd’hui, en raison du refus de dialogue de l’exploitant, et du silence assourdissant des élus, administration, et propriétaire, au sujet de l’atteinte portée aux précieux vestiges, l’Association et le Collectif ont décidé de se faire entendre par voie de presse.

Chaque jour les travaux, engagés depuis près d’un mois, détériorent un peu plus ce site classé et remarquable et ces mêmes travaux viennent désormais d’être engagés sur une parcelle sur l’autre versant de la Ravine.

Association et Collectif appellent au devoir de mémoire qui s’impose, et qui concerne chaque réunionnais, chaque citoyen. Ils appellent à la sauvegarde de l’ensemble des vestiges du site (dont certains n’apparaissent étrangement pas au diagnostic archéologique pourtant sont bien connus des anciens), car il s’agit d’un patrimoine public unique et inestimable, véritable mémorial de notre histoire et du fondement de l’île. Il est donc primordial de le protéger, et de réhabiliter tous les sentiers tricentenaires présents sur ce bord de ravine Bernica, construits par nos ancêtres, alors pour la plupart esclaves sur l’île.

Cette alerte présente un véritable caractère d’urgence pour qu’une prise de conscience collective soit faite et que des mesures immédiates soient prises par les autorités et que cesse la destruction. Comme indiqué sur le site du ministère de la culture, le patrimoine archéologique est fragile et il faut le préserver.

L’Association et le Collectif appellent à un rassemblement sur site samedi matin à 9h. Plusieurs anciens, « témoins de l’histoire », qui connaissent bien les lieux, leur histoire, et celle des hauts de Saint Paul seront également présents pour faire revivre le passé et nous alerter sur la nécessité de préserver ce patrimoine inestimable.

ASCLB et Collectif des habitants de Gonneau Montbrun et Corbara

0 0 votes
Note de l'article
S'inscrire
Me notifier des
7 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Article précédent

Un virus « très contagieux » au collège de Bras-Panon ? « Rien d’alarmant », selon le principal

Article suivant

Contrôles des coupeurs de cannes : Jean-Hugues Ratenon demande qu’on leur « foute la paix »

Free Dom