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Sainte-Marie bientôt placée sous tutelle de l’Etat ?

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D’abord quelques mots sur la Covid ! On causera politique juste après. Covid, pour vous dire que tant que l’on n’aura pas compris que, de toutes les façons, l’on sera bien obligé de vivre avec cette épidémie, on n’aura rien compris du tout. Je ne voudrais culpabiliser personne mais le rôle de l’Etat interpelle à plus d’un titre dans la gestion de cette crise sanitaire. On nous annonce du jour au lendemain que tout va pour le mieux, qu’il faut laisser tomber le masque en public et dans les écoles, que la vie normale reprend son cours, que les boîtes de nuit peuvent s’ouvrir de nouveau, que les pique-niques reprennent, que le Grand Raid peut avoir lieu, que les fêtes peuvent se tenir, que les avions bondés sont autorisés à atterrir, que la vie touristique reprend son cours.

Puis, subitement, l’on nous annonce, comme si c’était la surprise du siècle, que le taux d’incidence est reparti à la hausse, que le Coronavirus est plus que jamais là, qu’il y a danger pour notre santé, que le masque sera de nouveau obligatoire dans les espaces publics et dans les écoles. Franchement ça devient agaçant !

Et je vous passe le business de la première dose, ensuite de la deuxième dose et, maintenant, de la troisième, avant sans doute la quatrième, cinquième… dose. Personnellement, j’en ai ma dose !

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Plutôt que d’annoncer, avec triomphalisme, que tout va bien, du genre « nous avons vaincu l’épidémie », dites tout simplement que « le coronavirus, nous allons devoir vivre avec encore pendant longtemps » et qu’il va nous falloir prendre nos responsabilités et toutes les précautions d’usage pour ne pas la choper. Arrêtez de faire croire à la population, via une communication d’un optimisme béat, que le virus s’est barré, qu’il a quasiment disparu de la circulation par le fait du Saint Esprit, pour nous annoncer, quelques jours plus tard, que les chiffres recommencent à grimper, comme si c’était de notre faute. C’est pas la population qui ouvre les aéroports, qui donne les autorisations pour les grandes fêtes populaires, qui décide d’arrêter le port du masque à l’école et dans les espaces publics etc… Ce qui nous tombe sur le bout du nez aujourd’hui était évidemment prévisible. Pas besoin d’être devineur pour savoir que les chiffres allaient de nouveau s’emballer et que le virus allait se propager. Loin de moi la prétention de détenir la solution ou le remède miracle pour maîtriser la p’tite bébête, mais ce que je voudrais, le plus humblement possible, faire comprendre aux autorités, c’est d’arrêter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes en nous disant que tout baigne et que, deux semaines plus tard, c’est la cata. Un peu plus de rigueur et de sérieux s’il vous plaît !

BANIAN de Patrice Selly présentera, ce dimanche, son projet pour la Présidentielle et les législatives

On arrive à la politique à présent. Non, Patrice Selly ne sera pas candidat à la Présidentielle. Lol ! Certes, il a beaucoup d’ambition ce jeune maire, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui n’a nullement l’intention de se mettre au garde-à-vous des anciens, ni devant le PS de Gilbert Annette, ni devant le PLR d’Huguette Bello et encore moins devant la droite. Mais il ne vise pas (encore) l’Elysée. Son projet à lui concerne la Réunion. Sans doute parce qu’en 2028 le leader de BANIAN, s’il est réélu à Saint-Benoit deux plus tôt, pourrait avoir des ambitions régionales en conduisant une liste. Etre président de Région c’est être en quelque sorte président de la Réunion. Il voit loin cet avocat issu du quartier de Bras-Fusil !

Pour le moment, Patrice Selly a d’autres priorités. Ce dimanche, à Sainte-Anne, à l’occasion du rassemblement de son parti BANIAN (Bâtir notre île ansam), il sera question de son projet dans la perspective de l’élection présidentielle et des législatives. BANIAN veut voir ses racines pousser partout. Ici et de l’autre côté la mer !

Comme je l’ai déjà écrit plus d’une fois dans cet espace du vendredi, Patrice Selly et son Parti veulent creuser leur propre sillon sans s’aligner sur le mot d’ordre de la majorité régionale, à savoir « priorité aux sortants » aux législatives. Patrice Selly a sa vision à lui pour ce scrutin. Quant à la Présidentielle, il mettra sur la table son projet pour la Réunion et ce sera aux candidats à l’Elysée de se positionner. Le maire de Saint-Benoit l’a déjà dit, droite ou gauche, il s’en fiche comme de sa première dent de lait ; Le plus important est de prendre en compte les problématiques auxquelles est confrontée la Réunion et, en particulier, l’Est de l’île. On en saura plus ce dimanche sur les velléités de Patrice Selly et de son équipe et, peut-être aussi, sur le nom des candidats (es) qui porteront les couleurs de BANIAN dans les circonscriptions lors des prochaines législatives.

En attendant ce dimanche 7 novembre, le maire de Saint-Benoit doit faire face à une montée de violence dans la cité bénédictine. Un groupe de jeunes dont des mineurs qui sème la panique dans certains quartiers de la commune. Le message de Patrice Selly est on ne peut plus clair : chacun doit prendre ses responsabilité. A commencer par les parents qui ne doivent pas laisser traîner leurs progénitures de nuit dans la rue ; Ensuite les autorités (Etat et municipalité) en mettant en place les moyens nécessaires pour lutter contre cette forme de violence. Quitte à sanctionner sévèrement, via des condamnations, les fauteurs de troubles en culotte courte « avec encore le rhume dans le nez » comme on dit en créole. Facile à dire mais difficile à faire de nos jours. Une simple réprimande peut conduire un parent devant le tribunal. Ne parlons même pas d’un coup de ceinture (Kaporal) !

Pour en venir à bout de ce problème de jeunes qui errent en nocturne dans la rue et qui brûlent des poubelles quand ils ne caillassent pas les policiers ou gendarmes, faudrait peut-être toucher là où ça fait mal, c’est-à-dire au porte-monnaie des parents, aux allocations familiales, afin de ramener ces derniers à leur mission première, à savoir l’éducation de leurs enfants. Tout est une question d’éducation. Rappelons que l’éducation relève de la responsabilité des parents alors que l’instruction incombe à la responsabilité de l’éducation nationale. Je referme la parenthèse. Plus de fermeté pour barrer la route à cette forme de délinquance. Je partage le positionnement de Patrice Selly et sa prise de position sur ce problème contre lequel les maires devraient, à l’instar de celui de Saint-Benoit, faire preuve d’autorité. On ne négocie pas avec des délinquants, fussent-ils en short ou en bas de survêtement « colet bouteille » !

Le retrait de Didier Robert de la vie politique fait toujours jaser

Il l’avait annoncé, la semaine dernière. Certains à droite ne se sont pas encore remis de cette annonce. Didier Robert, l’ancien président de Région devrait démissionner prochainement de ses mandats politiques (opposition municipale à Saint-Denis, Cinor, Région et Objectif Réunion). Qui pour prendre le relais ? A Objectif Réunion, il ne faudra pas compter sur Vincent Payet, l’ancien vice-président de Région, qui devrait lui aussi se mettre un peu en retrait de la vie politique afin de privilégier son travail, dans le privé, semble-t-il. Au sein de l’opposition municipale dionysienne, les regards se tournent vers Vincent Bègue, l’ancien dir-cab de Didier Robert à la pyramide inversée. A la Région et aux législatives dans la 1ère circonscription, l’avocat Jean-Jacques Morel doit sûrement penser que son heure est arrivée. Mais dans ce groupe de l’opposition régionale, d’autres voix se font entendre comme celle de Michel Vergoz. Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie ne dit mot mais il se verrait sans doute bien incarner le leadership de l’opposition régionale. Ce serait sans compter Jean-Louis Lagourgue, le sénateur, ancien vice-président de Région et très proche de Didier Robert, qui pourrait se considérer comme le patron du groupe. Un groupe duquel se sont retirées deux élues de Saint-Pierre, fidèles de Michel Fontaine. Jacquet Hoarau, du Tampon, considéré comme les yeux et les oreilles d’André Thien-Ah-Koon, devrait lui se désolidariser des Vergoz et autres.

Quant aux législatives dans la première circonscription, Didier Robert ne venant plus, Jean-Jacques Morel pourrait se sentir pousser des ailes. Sauf que René-Paul Victoria, ancien député-maire de Saint-Denis, revenu depuis peu dans le giron de « LR » de Michel Fontaine, laisse entendre aux militants dionysiens, sur le terrain, que « li bouge encore ». Ce qui est sûr, c’est que suite au retrait de la vie politique de Didier Robert, la nature ayant horreur du vide, vite fait bien fait, ce vide sera comblé.

Les Macronistes se mettent en marche ; Michel Barnier « LR » à la Réunion mi-novembre

A un peu plus de quatre mois de l’élection présidentielle, les réseaux macronistes s’organisent tant à droite qu’à gauche en passant par le centre. Bachil Valy, le référent local, se manifeste plus que d’habitude. Le sénateur Michel Dennemont (En Marche) semble reprendre du poil de la bête. Il vient de parrainer le premier comité de soutien officiel pro-Macron. Comité qui a vu le jour, hier jeudi, aux Avirons (où Dennemont a été maire durant 30 ans). Un comité « pour la ré-élection d’Emmanuel Macron », porté par Roseline Lucas que le sénateur Dennemont avait soutenue aux dernières municipales face à Eric Ferrère. Rappelez-vous également, comme je vous l’avais annoncé, il y a deux semaines, Cyrille Melchior, président « LR » du Département avait clairement déclaré à son groupe majoritaire au palais de la Source qu’il était plus que jamais « Macron-compatible ». Il faut dire que la droite locale est toujours dans l’expectative. Elle doit attendre début décembre, la fin du congrès « LR » pour connaître qui de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Eric Ciotti et Philippe Juvin, sera désigné par les adhérents pour porter les couleurs de « Les Républicains » à la présidentielle des 10 et 24 avril prochains. L’eurodéputé Michel Barnier sera quant à lui dans notre île à la mi-novembre. Il passera aussi par Mayotte. Localement, c’est le député David Lorion (4e circonscription, et très proche de Michel Fontaine) qui s’occupe de l’organisation de son séjour. Lorion a déjà fait son choix. Du côté d’En Marche, après Roselyne Bachelot, c’est Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, qui est attendu avant la fin de l’année dans le département. Il est dit par ailleurs qu’Emmanuel Macron envisagerait lui aussi de venir nous rendre une petite visite avant la présidentielle. Concernant Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, j’écrivais dans l’édito de la semaine que son frère, pharmacien, résidait dans notre île. Je rectifie : il ne s’agit pas de son frère mais de son ex mari, Jacques Bachelot, pharmacien au Tampon, aujourd’hui à la retraite. Il a vendu son officine et il réside toujours dans la commune de Tak. Mme Roseline Bachelot était elle aussi pharmacienne de profession et avait habité au Tampon avant de repartir pour l’hexagone.

Le maire de Sainte-Marie, Richard Nirlo, « invité » à la préfecture pour causer finances communales

J’en arrive maintenant à Sainte-Marie, commune aux multiples rumeurs, où il n’est pas toujours facile et évident de s’y retrouver entre les infos et les intox. Selon mes informations, le maire Richard Nirlo devrait se rendre prochainement à la préfecture pour discuter finances. Certains disent qu’il est « convoqué », d’autres préfèrent le terme « invité ». En fait, la situation financière communale se trouve dans le rouge vif. Après analyse des budgets de la commune, le préfet a besoin d’entendre les explications de Richard Nirlo. D’où le signal d’alerte que tire la préfecture. Un peu comme elle l’avait fait pour la Possession juste après l’arrivée au pouvoir de Vanessa Miranville en 2014. La commune de Sainte-Marie risque-t-elle pour autant d’être placée sous tutelle de l’Etat ? J’ai appelé les proches collaborateurs du maire pour en savoir plus. La réponse de ces derniers se veut catégorique : « non, pas du tout ! ».

Leur explication est la suivante : « une dizaine de communes à la Réunion se trouvent financièrement en alerte rouge. La préfecture ne fait que son travail. Sainte-Marie se trouve dans cette situation depuis longtemps ; Ce n’est pas du fait de Richard Nirlo ». Jean-Louis Lagourgue appréciera ! Sainte-Marie financièrement dans le rouge ? Les chèques cadeaux et les tickets resto retirés ? La commune serait « OKI » ? Manifestement, non, puisque le maire, son directeur de cabinet Pascal Renaudière-Devaux et son adjointe Nadia Wu-Tiu-Yen prendront l’avion la semaine prochaine en direction de Paris pour assister au congrès des maires. Billets d’avion et hébergement payés sur les finances communales. Sans compter trois autres élus de Sainte-Marie qui effectueront également le voyage à Paris mais avec des billets d’avion payés par l’Association des maires de la Réunion (AMDR), présidée par Serge Hoareau. Pas moins de six personnes de la municipalité sainte-marienne au congrès des maires. C’est la fin de l’année. Bientôt Noël. Les élus locaux ont certainement beaucoup à apprendre dans ce genre de rendez-vous parisien. C’est bien connu, les échanges et les voyages, ça ouvre l’esprit !

Je me rappelle qu’à une époque, Jean-Hugues Ratenon était monté au créneau sur les voyages des élus au congrès des maires. Depuis qu’il a été élu député en 2017 dans la 5ème circonscription, il ne dit plus rien, lui qui, dans le cadre de ses fonctions, prend l’avion parfois deux à trois fois par mois en classe Club.

Pour revenir à Sainte-Marie, les cinq cadres « remerciés » par le maire Richard Nirlo, dont le DGS Stéphan Servan, sont toujours en poste mais au placard. C’est-à-dire qu’ils sont payés à se tourner les pouces. Certains parmi eux sont en arrêt maladie. Mais ils continuent à être payés à ne rien faire. Teddy Fock, ancien DGA, qui faisait partie de cette charrette, vient d’être recruté par le maire de Saint-André.

Des cadres qui sont toujours là, qui sont payés mais qui ne travaillent plus. Alors que la mairie de Sainte-Marie est à la recherche d’autres cadres pour remplacer les cadres qui sont toujours présents à la mairie… Comprenne qui pourra ! Il y en a une qui a su tirer son épingle du jeu. C’est Nelly Hagen qui, il faut croire, bénéficierait d’un alignement des planètes. Tant mieux pour elle !

Du côté de la DRH, la nièce du maire a beaucoup de boulot. Débordée. Elle prépare le réaménagement des horaires des agents communaux. 36 heures par semaine au lieu de 35 et 45 minutes, pas une de plus, pour déjeuner. J’ai appelé là encore les collaborateurs du maire qui m’ont déclaré : « il s’agit ni plus ni moins que de l’application de la loi qui entrera en vigueur à compter de janvier prochain ». Du côté des agents, on parle de mouvement de grève à prévoir. On verra bien.

Ce sera tout pour aujourd’hui. Je profite du Dipavali, fête de la lumière qui symbolise la victoire du Bien sur le Mal, pour vous appeler à plus de bienveillance envers votre prochain. Une fête « du partage et de la fraternité » inaugurée hier soir à Saint-André ; Fête à laquelle les élus de l’opposition n’ont visiblement pas été conviés, comme cela a toujours été le cas… depuis 32 ans. Force est de constater que les considérations politiciennes sont malheureusement toujours plus « étincelantes » que la lumière universelle ? Bonne semaine à vous !

Y.M.

([email protected])

 

 

 

Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

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