Session plénière de la Région : »Didier Robert n’assume pas, avec lui, c’est courage fuyons ! »

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Parmi la quinzaine de dossiers examinés ce matin vendredi 30 juillet 2021 par les élus de la Région figure notamment le rapport « accablant, choquant » de la Chambre régionale des comptes relatif aux ressources humaines. Un rapport dont la lecture a été faite par le conseiller régional Wilfrid Bertile. Lequel a noté des remarques de la CRC faisant état de « recrutements massifs dérogeant à la réglementation ».

Pour Wilfrid Bertile, « les pratiques de recrutement mises en place par l’ancien président Étaient irrégulières, illégales. Elles sont le reflet de l’instrumentalisation de la Région à des fins partisanes. Didier Robert a, de par le caractère clientéliste de ces recrutements, transformé la Région en une machine électorale. Le cabinet pléthorique de la Région était une force politique à la disposition de l’ancien président ». Ce rapport de la Chambre régionale des comptes a donné lieu à un débat sur lequel nous reviendrons dans le courant de la journée. Ecoutez Wilfrid Bertile, conseiller de la majorité régionale. Il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Concernant les recrutements pléthoriques, la conseillère Céline Sitouze a relevé « l’absence de contrôle sur le travail d’une grande partie des 350 agents dans les lycées » et elle aussi parlé de « système électoraliste organisé dans nos lycées, via les recrutements ». Evelyne Corbière a pour sa part mis l’accent sur « l’injustice existant dans le traitement à tous les niveaux des salariés hommes et femmes » qui, selon, fait aussi partie « des violences faites aux femmes ».

Le député Jean-Hugues Ratenon, également conseiller régional de la majorité a quant à lui regretté et dénoncé surtout « l’exploitation des êtres humains par l’ancienne majorité ». Laquelle, selon lui, « a manipulé des hommes et des femmes, des pères et mères de famille. Je suis choqué. C’est un scandale ». De nombreux élus de la majorité, de Maya Césari, à Virginie Gobalou en passant par Lorraine Nativel, Patrice Boulevard, Patricia Profil, Normane Omarjee ont abondé dans le sens de la présidente Huguette Bello et du 1er vice-président Patrick Lebreton qui, la veille, avaient déjà tenu une conférence de presse pour dénoncer « cette situation financière catastrophique ». Ecoutez Mme Bello :

Christian Annette est intervenu à trois reprises pour fustiger à son tour ce « bilan désastreuxOn va pas continuer dans le déni de la réalité. On nous a toujours dit que tout va très bien Mme la Marquise. Or, nous sommes aujourd’hui face à la réalité des chiffres,face à la vérité. Une vérité qui fait peur, mais nous allons nous retrousser les manches car nous ne sommes pas du genre à baisser les bras et à fuir nos responsabilités ». Le conseiller régional a par ailleurs mis à l’index tous les frais d’avocat engagés par l’ancien président au titre de la protection fonctionnelle « qui le plus souvent faisait appel à des avocats parisiens alors qu’il en existe des talentueux ici ».

Karine Nabenesa, qui a été dans l’opposition sous la mandature de Didier Robert, était à plusieurs reprises montée au créneau, aux côtés d’ailleurs d’Huguette Bello, pour déplorer l’ancienne gestion. Elle ne regrette pas de l’avoir fait car « les chiffres me donnent raison », dit-elle. Ecoutez la vice-présidente de Région, elle est au micro d’Yves Mont-Rouge :

A noter l’absence de Didier Robert, l’ancien président, qui n’est même pas venu défendre sa gestion fortement critiquée par l’actuelle majorité. Ce qui a fait dire à Ericka Bareigts, non sans ironie : « courage fuyons ! L’ancien président n’assume ».

En effet, le siège de Didier Robert est resté désespérément vide. Jean-Jacques Morel, Jean-Louis Lagourgue et Nadia Ramassamy n’ont pas non plus assisté à cette session plénière. Ils ont donné procuration à leurs collègues présents. Sur les bancs des invités en revanche, le député « LR » Jean-Luc Poudroux, qui avait appelé à voter en faveur d’Huguette Bello aux régionales, est resté présent durant toute la séance comme on peut le voir sur notre photo ci-dessous.

En dépit de toutes les critiques, la majorité s’est abstenue sur « cette situation financière dramatique » au moment du vote. D’ailleurs Michel Vergoz l’a fait remarquer : « vous êtes contre ce compte administratif, vous l’avez descendu en flammes, mais vous vous abstenez ! ». Pourquoi la majorité n’a-t-elle donc pas voté contre ? En fait, elle a voté en faveur du compte de gestion et s’est abstenue sur le CA. Le 1er vice-président, délégué aux finances, Patrick Lebreton, répond.

Une version qui, manifestement, ne satisfait pas Michel Vergoz, élu de l’opposition. Ecoutez le maire de Sainte-Rose, élu en juin dernier sur la liste régionale qui avait été conduite par Didier Robert.

Ils sont deux élus seulement, de l’opposition, à avoir pris la parole durant cette assemblée. Le premier, c’est Bernard Picardo, ancien vic-président de Didier Robert, également président de la Chambre des Métiers. Il a expliqué que « l’ancienne majorité a beaucoup fait pour les entreprises et que la gestion n’avait pas été facile en raison de la crise des gilets jaunes et celle sanitaire ». Autrement dit, « pas la peine de noircir le tableau ». Réponse de Jean-Hugues Ratenon : « on ne noircit pas le tableau, il est noir; Noir, c’est noir, il y a toujours de l’espoir ». Pour Ericka Bareigts, « on ne noircit rien, c’est la réalité des chiffres. Et c’est grave. Pour moins que ça, des chefs d’entreprise ont dû rendre des comptes à la justice ». Saisissant la balle au bon, le vice-président Jacques Técher, maire de Sainte-Rose, a proposé à la majorité de se constituer partie civile dans les affaires judiciaires actuellement en cours et impliquant l’ancien président « afin d’être au courant des tenants et aboutissants des dossiers ».

Michel Vergoz, même s’il n’a pas fait partie de cette ancienne majorité, a pris la défense de l’ancien  président, appelant les uns et les autres à « sortir des bouffées délirantes » pour « se mettre à la tâche ». S’adressant à Huguette Bello, il a dit : « J’ai un grand respect pour vous Mme la présidente. J’ai déjà voté pour vous et fais voter pour vous à 52%. Vous êtes une femme honnête madame, au sens philosophique du terme. La tâche ne sera pas facile pour vous Mme la présidente. Je me mets à votre disposition si vous la souhaitez. Vous avez gagné. Grâce à la volonté du peuple. Arrêtons de distiller la peur. ». Puis se tournant vers les jeunes élus, il a déclaré : « vous ne ménagez pas les dinosaures, je ne vais pas vous ménager… ».

Nous n’allons pas revenir sur tous les chiffres évoqués hier lors de la conférence de presse mais rappelons quelques chiffres marquants de ce compte administratif 2020. Ils sont issus du rapport de l’Observatoire de la gestion publique et des finances locales. En 2020, les dépenses de fonctionnement à la Région Réunion étaient de 531 euros par habitant contre 302 € en France métropolitaine; Les frais de personnel de 170 € par habitant à la Région Réunion contre 54 en métropole; La dette au 31/12/2020 de 231 par habitant contre 113 en métropole et le délai de désendettement de 11,7 ans ici contre 5,7 ans en métropole. D’où la remarque de Patrick Lebreton : « La Région Réunion a connu de grands présidents tels que Pierre Lagourgue, Mario Hoarau, Margie Sudre et Paul Vergès, qui ont su développer notre île. Avec Didier Robert, la Réunion a pris un retard considérable à tous les niveaux. La Région est au bord du gouffre. Nous allons devoir emprunter beaucoup mais comment va-t-on faire pour rembourser car notre collectivité est endettée pour très longtemps ». Remarque de Virginie Gobalou : « Didier Robert a endetté les Réunionnais sans doute sur plusieurs générations ».

En attendant le vote des prochains budgets, les élus ont voté une décision modificative afin de procéder à certains réajustements.

Plusieurs audits vont être commandés par la nouvelle majorité afin d’y voir plus clair et de mettre sur les rails son projet projet politique.

 

 

40 Commentaires

  1. a chaque changement c’est tjr les critiques ou la voulu etre présidente ,vue out l’age ,si ou sent pas ou capable,depose,out démission ,au lieu tirer sur ton prédecesseur,de toute façon avec les communistes
    rien est bon avec équipe pareil la REUNION VA COULER

    • Directeur des ressources humaines est le complice de robert et du SOFÈR ! Tous les emplois politiques passaient dans ses mains et il était de mèche pour couvrir tout cela! Virer lé madame Bello et élus de la majorité , un placard dans le Sud serait parfait pour lui

  2. Elle ne pourra pas tenir ces promesses ,et la on cherche des excuses ,en plus de la par Bertile
    Que des mensonges pendant la campagne ,elle le savait tres bien la situation en plus ces elle la responsable des manifestations… ton tour y vien tout ca promesse ou la fait.
    Les communistes ont toujours critiqué le travail des autres ,c’est dans le gène des communistes voleur menteur

    • Mais vas t’acheter un cerveau ….. Quand on soutient un type qui met le budget à 1,2 milliards d’euros de déficit, on est autorisé à se taire et surtout à pas venir donner des leçons de moral à la Roosevelt….. Vas donc inaugurer ta demi route avec ton ex mentor, étonnamment absent des bancs de l’opposition ce jour.

    • Et Rep je t’es pas critiqué ! Un cerveau y achete pas …ta connu l’histoire de l’endiguement de la rivière des galets 7 millions franc français disparue ou en cavale ,
      Par contre, ou allez faire un tour chez le veterinaire juste a coté chez toi …et te fait vacciné pour te faire rapeller le passé

  3. Effectivemenla DRH sous couvert de rochtam et monsieur Patel

    Ont fait plus de propagande électorale pour monsieur Didier Robert pour les élections régionales

    Ils y à beaucoup harcèlement moral et de détournement de fonds publics. Voir les bons de commande lié au lycée avec la collaborations des techniciens de région ET des gestionnaires des lycée qui n’ont pas de connaissances techniques du bâtiment et les techniciens ont bien compris que les gestionnaires et les proviseur ne connaissent rien au bâtiment d’où augmentations de dette régional .

    A méditer

  4. J’espère que tous ses magouilles prendront fin . Il y a des Agents des lycées qui n’ont même pas les compétences, qui ne peuvent pas répondre au téléphone , ni orienter un parent se retrouvent Agent d’accueil par copinage. Quelle belle image de l’établissement . Madame la Présidente il faudrait commencer à revoir les compétences dans les lycées.

  5. Bana I blague un tas… Mais un délégation zot band zelus Bana la pocor fait… Bande de rigolo !
    En plus de pas savoir lire des chiffres zot I gagne pas mette à zot d’accord sur les délégations de chacun!
    Baisement sa péter quand ça voir zot nullité

  6. Tout le monde a oublié que Camille Sudre avait déjà, de nombreuses fois, alerté sur ces dérives, ces « magouilles »; il avait même était trainé en Justice pour ça (avec votre pognon, bien sûr).

    Pour un résumé de l’affaire Robert, je vous conseille simplement de lire la fiche Wikipédia : éloquent et sans besoin de plus de commentaires !

    Réunionnais, vous dansiez pendant 11 ans ?

    Et bien payez maintenant, pendant plusieurs dizaines d’années, vous, vos enfants et vos petits enfants !

  7. Excusez moi d’avance pour ce long message mais c’est juste l’histoire de Didier Robert c’est édifiant, si vraiment vous voulez savoir tout le pognon que ça vole.

    Cumul des mandats, des fonctions et des indemnités Modifier
    Didier Robert est un des élus français qui a le plus cumulé de mandats et fonctions et donc d’indemnités[56]. En 2009, selon le classement des députés cumulant le plus de mandat du journal Le Monde, Didier Robert est en 48e position, avec un « budget théorique » à gérer de 138 millions d’euros[57],[58].

    En 2013, selon la magazine L’Express, il est le 56e « cumulard » de la République au classement national comptant 1 573 élus, et premier au classement réunionnais[59],[60].

    Le JIR affirme en septembre 2014 au regard sa déclaration d’intérêt de sénateur, qu’il déclare environ 15 000 € par mois (6 800 € de la SPLA Maraïna, 4 571 € en tant que président de région, et 7 100 € en tant que sénateur). Par ailleurs, il reçoit aussi des « jetons de présence » au conseil de surveillance d’Air Austral estimé entre 500 € et 1 000 € par séance (il assiste à 4 à 5 séances par an)[61].

    En janvier 2016, il fait voter lors de la première assemblée plénière de l’année du conseil régional une indemnité de fonction maximale de 5 512 € bruts[62]. Ainsi, il bénéficie d’une indemnité logement de 2 300 € mensuelle[63]. Les conseillers régionaux d’opposition Thierry Robert et Huguette Bello dénoncent l’augmentation de cette indemnité[64].

    En décembre 2018, pendant le mouvement des Gilets jaunes, il affirme qu’il prône « un homme, un mandat »[65].

    Affaire de la SPLA Maraïna Modifier
    Fin novembre 2010, lors de la visite de la ministre Marie-Luce Penchard à La Réunion, Didier Robert s’est fait désigner comme PDG de la SPLA (société publique locale d’aménagement) Maraïna et s’est attribué une rémunération de 6 800 € nets par mois[66]. Cette SPLA a été créée en janvier 2010 par Paul Vergès dans l’objectif de conduire le projet du tram-train, celui-ci ne recevait aucune rémunération à ce titre. Comme Didier Robert avait abandonné ce projet il a requalifié les missions de cette SPLA. En 2014, Didier Robert laisse sa place à Fabienne Couapel-Sauret qui a une rémunération inférieure à la sienne, de 4 500 € nets par mois. En 2017, la Chambre régionale des comptes dénonce cette structure car trop dépendante de la Région et critique le montant de rémunération des PDG de la SPLA Maraïna[67],[68]. Selon sa déclaration du 18 décembre 2015 à la HATVP, il a reçu à ce titre 84 416 € en 2011, 87 977 € en 2012, 87 677 € en 2013 et 83 211 € en 2014[69].

    Affaire des musées régionaux Modifier
    En novembre 2017, Karine Nabenessa, élue d’opposition au conseil régional, dénonce « un gaspillage d’argent public […] caractérisé sur certains salaires de complaisance » dans la gestion de la SPL Réunion des musées régionaux (RMR). Elle dénonce les augmentations de salaires de la direction proche de Didier Robert alors que la SPL est déficitaire[70].

    Le 10 octobre 2018, une enquête pénale est ouverte, car Didier Robert est suspecté d’un « détournement de fonds publics et recel de fonds publics »[71].

    Le 8 novembre 2018, la presse révèle qu’il est devenu président-directeur général de la SPL Réunion des musées régionaux le 3 juillet 2018 par vote du conseil d’administration de cette SPL. Par conséquent, il bénéficie d’un salaire de 6 800 € net (8 400 € brut) par mois, soit une augmentation de 52 % par rapport à la personne qui occupait le poste auparavant. De plus, il mettait en place un plan de licenciement économique à cette période. La presse locale note qu’il s’agit d’un montant analogue à la somme qu’il percevait à la SPLA Maraïna[72]. Cette révélation suscite un fort scandale et de nombreuses réactions politiques dans l’île[73].

    Lors du mouvement des Gilets jaunes, fin novembre 2018, il est obligé de démissionner de ce poste. Le journal Le Quotidien révèle qu’il a mis en place un stratagème pour récupérer 33 mois d’arriérés de salaires à la SPL RMR (environ 120 000 €) sur la période de mars 2016 à juillet 2017[71]. Il déclare le 17 décembre 2018 à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avoir reçu 35 204 € nets en 2017 et 78 147 € nets en 2018, de la part de la SPL RMR[74].

    Le 17 janvier 2019, la Chambre régionale des comptes demande à Didier Robert le remboursement des salaires qu’il a perçu entre 2017 et 2018 en sa qualité de PDG de la SPL RMR, car elle dénonce l’absence de fondement juridique à ces versements. L’avocat de Didier Robert, Me Creissen, conteste cette lecture des faits qu’elle juge « erronée »[75]. Didier Robert est interrogé en septembre 2019 sur ses revenus[76]. Le 21 mai 2021, il est condamné à 15 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité par le tribunal correctionnel de Saint-Denis ; Didier Robert fait appel de cette décision[77],[78].

    Affaire Corine Beaulieu : emploi familial et contournement de la loi Modifier
    Didier Robert est depuis longtemps entouré de sa conjointe dans l’exercice de ses fonctions politiques. Lors de son élection à la région en 2010, Corine Beaulieu devient directrice de la communication et cheffe de cabinet.

    En novembre 2017, en raison de la loi de moralisation initiée par François Bayrou, interdisant l’embauche de leurs conjoints ou enfants par des élus, Corine Beaulieu doit démissionner de ses postes de cheffe de cabinet auprès de son conjoint Didier Robert[79]. Le cabinet serait désormais dirigé par Vincent Bègue[80].

    Toutefois, en mars 2018, elle travaille de nouveau à la région Réunion dirigée par son époux, bien qu’elle se présente toujours comme « directrice de l’information et de la communication du conseil régional » sur ses cartes de visites et en signant les communiqués de presse[81],[82].

    Elle serait réintégrée sur le papier en devenant administratrice de l’inspection générale. L’éditorial du journaliste Yves Montrouge, publié le 4 janvier 2018, qui expliquait qu’elle allait officiellement revenir à la région occuper le poste d’Alain Abbadie, a été supprimé du site de la radio locale Free Dom. Au sein de la région, le journaliste du Quotidien Stéphane Fontaine révèle qu’en mars 2018 des pressions ont été faites aux employés par l’envoi de notes internes rappelant que « toutes les informations relatives au dossier d’un agent sont confidentielles » et qu’il y a « l’interdiction faite à tous les agents de faire de sa fonction l’instrument d’une quelconque propagande », ainsi « que des procédures disciplinaires sont susceptibles d’être engagées par la collectivité régionale sur la base de dispositifs de contrôles sur les communications électroniques et/ou contrôles ponctuels des courriels professionnels »[83].

    Entre décembre 2017 et janvier 2018, elle travaille à la mairie de Sainte-Marie dirigée par Jean-Louis Lagourgue, où un poste de « directrice de la culture et du patrimoine » avait été créé pour elle. Mi-décembre, elle se met en disponibilité pour trois ans pour rejoindre la région.

    Attribution des chantiers de la nouvelle route du Littoral Modifier
    Au printemps 2014, pour donner suite à des dénonciations, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour corruption, favoritisme et trafic d’influence concernant l’attribution des marchés de la nouvelle route du Littoral (NRL)[84],[85].

    Le 15 octobre 2013, le groupement Vinci/Bouygues et GTOI (Colas)/SBTPC avait reçu l’attribution des deux principales tranches du chantier de la NRL pour un montant de 1,2 milliard d’euros, de la part du conseil régional. En décembre 2013, le groupe Eiffage TP qui avait perdu l’appel d’offre avait contesté l’attribution de ces marchés au tribunal administratif de Saint-Denis, celui-ci avait rejeté ses deux recours[86].

    Le 30 janvier 2015, les gendarmes de la brigade financière ont interrogé Didier Robert au siège de la région concernant l’attribution des marchés de la nouvelle route du Littoral[87]. L’agence de presse Imaz Press qui avait annoncé l’ouverture d’une enquête sous le titre « Les gendarmes à la région » voit quelques jours plus tard les bandeaux publicitaires de la région Réunion sur son site supprimés, et perd ainsi une partie de ses recettes publicitaires[88].

    Le 8 octobre 2015, une quinzaine de perquisitions sont menées concernant cette affaire, notamment au domicile de Didier Robert au quartier de la Montagne à Saint-Denis (cambriolé moins de deux mois avant) et à celui de son épouse Corine Beaulieu à Saint-Paul (considéré comme leur résidence secondaire), au siège du conseil régional, au siège du groupement Vinci-Bouygues au Port et chez des élus comme Dominique Fournel[89]. Lors de ces perquisitions, le couple Robert-Beaulieu était à Paris dans le cadre de « divers rendez-vous institutionnels »[90],[91],[92].

    Au mois d’août 2015, plusieurs mois avant les élections régionales de décembre 2015 où Didier Robert était candidat à sa réélection, son domicile dionysien avait été cambriolé, alors qu’il y dormait avec sa famille[93]. Quelques bijoux, deux téléphones mobiles (celui qu’il utilise pour le Sénat et pour la campagne des régionales à l’époque en cours) et des ordinateurs privés et professionnels avait été dérobés[94]. Des soupçons quant à l’origine de ce cambriolage avait été émis, affirmant qu’il pourrait s’agir d’un cambriolage « commandité » avant l’arrivée des enquêteurs du PNF, visant à faire disparaître des preuves compromettantes[95]. Après avoir retrouvé les objets en juin 2017, en décembre 2017, trois personnes considérées comme étant les receleurs des objets volés chez Didier Robert ont été condamnées, mais les voleurs n’ont jamais été retrouvés[96],[97],[98].

    Le 20 et 21 juin 2017, Dominique Fournel, conseiller régional, et des salariés administratifs de la région sont placés en garde à vue et le député-maire Thierry Robert est entendu comme témoin[99],[100],[101],[102],[103].

    En septembre 2018, la procureur Éliane Houlette du PNF vient à La Réunion en visite pour faire le point sur cette affaire et les autres en cours dans l’île[104],[105],[106],[107].

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