C’est un des dossiers qui a été abordé lors du conseil municipal de jeudi dernier, au parc du Colosse, à Saint-André, dans le cadre notamment de l’examen du budget principal de la commune. Une séance relativement tendue lors de laquelle l’opposition représentée par Jean-Marie Virapoullé est montée au créneau et n’a pas hésité à pointer du doigt un budget qui, selon lui, « est insincère », en rappelant que, « financièrement parlant », la commune de Saint-André était proche « d’une mise sous tutelle ».

Des critiques que le maire Joé Bédier a balayé d’emblée d’un revers de main en s’appuyant notamment sur le compte de gestion du comptable public, à savoir un budget certifié, ainsi que sur un niveau d’investissement « remarquable » s’élevant pour 2023 à plus de 50 millions d’euros, sans compter une revalorisation salariale des agents ayant plus de 40 ans de service et, pour finir, des impôts qui n’augmentent pas.

Comme l’a expliqué Joé Bédier, cette revalorisation « fait partie d’un engagement pris par la nouvelle municipalité ; Il s’agit d’un choix politique fort en faveur des agents communaux qui travaillent pour nombre d’entre eux depuis au moins 40 ans avec une rémunération de moins de 1000 €. Des agents dont près de 500 travaillent dans les écoles jusqu’à l’âge de 67 ans». Grâce à cette revalorisation voulue par la majorité municipale, le salaire net est passé de 952,10€ à 1882,49€ entre janvier 2021 et novembre 2022 (passage à temps plein + RIFSEEP+impact des mesures gouvernementales)

Face aux remarques de l’opposition, le maire Joé Bédier a répliqué : « comment pouvez-vous être contre les agents communaux ? Comment pouvez-vous vouloir remettre en cause sur la place publique l’augmentation de la rémunération des agents qui se sont sacrifiés pendant plus de 40 ans pour la collectivité en touchant un salaire de misère ? Quelle considération avez-vous pour ces femmes, mères de famille, qui œuvrent dans nos écoles pour nos enfants ? Quelle considération avez-vous pour l’éducation de notre population ? ».

Et Joé Bédier de répondre lui-même : «Aucune, car vous êtes le clientélisme incarné sans aucune considération ni humanité pour ces braves femmes qui aujourd’hui peuvent enfin relever la tête. A votre place j’aurais honte. Vous parlez de budget, moi je parle des femmes et des hommes qui travaillent pour la commune depuis des années et qui n’en pouvaient plus de votre gestion chaotique et clientéliste ».

Cette revalorisation des salaires des agents communaux fait que la commune engage en 2023 près de 10 millions d’euros pour le personnel communal. Une dépense qui se concrétise à travers la mise en place du RIFSEEP, des tickets restaurant (presqu’un million d’euros), du CNAS, la mise en place également des primes de départ à la retraite de 4500€ « en toute transparence et équité ». Sans compter l’augmentation du SMIC depuis 2022 et le dégel du point d’indice pour les fonctionnaires.

52 millions d’euros d’investissements en 2023

Concernant le budget, Jean-Marie Virapoullé a mis en doute les chiffres présentés par la majorité municipale en parlant « d’insincérité ». Réponse du maire : « cette année les dépenses réelles d’investissement s’élèvent à plus de 52 millions d’euros. Saint-André, comme vous pouvez le constater, est une ville en chantier depuis quelques mois déjà. Notre commune n’a jamais autant investi pour son développement et pour la modernisation de ses infrastructures ». Et le maire d’énumérer un à un les travaux actuellement en cours tant en centre-ville que dans les quartiers de la commune.

Il a par ailleurs expliqué que « ces investissements sont possibles grâce à une gestion maîtrisée, réaliste et rigoureuse, qui s’illustre par une épargne nette positive de plus de 700 000 € alors que dans les collectivités voisines, on note une épargne négative catastrophique et un recours au levier fiscal ». (Ndlr : comme à la Cirest, par exemple ?).

« Notre capacité de désendettement est de 6 ans environ, ce qui nous place dans la moyenne générale loin des indicateurs de tutelle connus de nos voisins… Saint-André se métamorphose depuis 2020 et s’organise en tant que collectivité municipale de projets. Elle se transforme et se dissocie de tout clientélisme qui était monnaie courante dans le passé… Je souhaite incarner l’action et la responsabilité quand d’autres pleurent le pouvoir et la paternité… Saint-André est la fabrique de la ville du bien-vivre ».

Plusieurs autres dossiers ont été examinés par le conseil municipal parmi lesquels le PLU (Plan Local d’Urbanisme) pour lequel les réunions vont prochainement commencer.