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St-André : une route au nom de la Saint-Andréenne Mère Marie Magdeleine de la Croix (VIDÉOS)

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Notons d’emblée, avant même de parler de la dénomination de cette route, que le procès diocésain en béatification de Mère Marie Magdeleine de la Croix a été le 8 juillet 2021. Si le diocèse obtient gain de cause auprès du Vatican, la Saint-Andréenne sera la première religieuse Réunionnaise à être reconnue Sainte. Un dossier que le diocèse avec à sa tête Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de la Réunion, y veille très attentivement. Il était à Saint-André ce vendredi 10 juin 2022 pour la dénomination de la route Mère Marie Magdeleine de la Croix, de son vrai nom Françoise Aimée Pignolet De Fresnes (1810-1889), fondatrice de la Congrégation des Filles de Marie en 1814 et venait en aide aux plus démunis. Elle habitait à l’époque au lieu dit « Le Désert » à Saint-André qui se trouve en bordure de la route qui monte vers les quartiers de Bras-des-Chevrettes et de Sarabé.

 

C’est cette route départementale 46 et précisément la portion allant du rond-point Chemin Morin jusqu’au début du chemin Bras des Chevrettes  qui se nomme désormais Rue Mère Marie Magdeleine de la Croix.

Une  voirie a été re- nommée vendredi 10 juin, en  présence du maire Joé Bédier, de Jeannick Atchapa, 9 ème vice-président du Conseil Départemental , de l’Évêque Monseigneur Aubry et de Marie Pulcherie Yamicole, représentante de la Congrégation des Filles de Marie.

Une fierté pour la ville de Saint-André, pour la paroisse et le diocèse de voir le travail de cette religieuse Saint-Andréenne, originaire du lieu -dit  « Le Désert »  reconnue. « Un peuple sans mémoire est un arbre sans racines », a dit Monseigneur Aubry dans son discours. Ecoutez l’évêque de la Réunion. Il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

 

Juste avant l’évêque, c’est le maire Joé Bédier qui avait tenu à salué l’œuvre de Mère Marie Magdeleine : « A son époque, elle a fait preuve de courage et d’abnégation et d’un esprit avangardiste ».

Découvrez l’intégralité du discours de Joé Bédier :

 « J’ai l’honneur et le plaisir de vous accueillir aujourd’hui à Saint-André pour rendre hommage à Mère Marie Magdeleine de la Croix. Cet hommage prend ici la forme d’une nouvelle dénomination de rue. Ce n’est pas un moment courant dans l’activité d’un Maire // car souvent toutes nos voies, comme partout en France portent déjà des noms / anciens et historiques. Faisant référence à des destinations, à un fait historique marquant ou une personnalité renommée. Il me semble que c’est le cas aujourd’hui / et nous sommes bien d’accord pour affirmer que Mère Marie Magdeleine de la Croix est une personnalité de La Réunion.

Françoise Aimée Pignolet de Fresnes est la fondatrice de la congrégation des Filles de Marie en 1949. C’est une Saint-Andréenne illustre par sa vie et son histoire. Elle est née en 1810 dans ce lieu-dit du « Désert ». Son action en faveur de l’apprentissage et son rôle central dans la création de la congrégation religieuse rassemblant des esclaves affranchies et des filles de la bourgeoisie, sans distinction de couleurs démontrent sa sagesse et sa bienveillance avangardiste.

Je rappelle souvent aux équipes qui m’accompagnent qu’il est primordial pour le développement de notre territoire, que l’histoire, que notre histoire, notre passé commun soit mieux connu, enseigné et valorisé. // Qu’est-ce qu’un peuple sans mémoire, un peuple sans Histoire, sans reconnaissance des moments et des personnages qui érigent le présent auquel nous sommes confrontés. Il est presque indécent souvent, de voir que nous privilégions l’histoire et les personnages éponymes des pays voisins alors que notre région recèle de potentiel à valoriser.

Il nous faut renouer avec notre histoire, avec les valeurs et les principes qui fondent notre vivre ensemble et notre cohésion locale. Mère Marie Magdeleine de la Croix est une Saint-Andréenne très mal connue // mais à son époque il est indiscutable qu’elle a fait preuve de courage, d’engagement et d’abnégation. Fonder une congrégation qui se répand en Afrique, à Maurice, à Madagascar, aux Seychelles, à Rodrigues et en France Métropolitaine avec les valeurs de respect, de partage et de justice qui semblent imprégner son action vis-à-vis des esclaves affranchies et de la bourgeoisie ne doit pas nous laisser indifférents.

Je le dis souvent et je me permets de le répéter aujourd’hui, la politique, faire de la politique est avant tout un combat, un combat fondé sur des valeurs fortes. Les valeurs de justice, de partage et de respect // sont celles qui ont toujours guidé et animé mon action. C’est un moment privilégié aujourd’hui en présence de l’Évêque, de la congrégation et des membres de la communauté religieuse chrétienne de Saint-André de pouvoir rendre hommage à une femme qui a marqué son époque, qui marqué notre histoire et qui est une moraliste.

C’est une première étape que nous réalisons aujourd’hui pour rendre hommage aux personnages qui ont contribué à l’histoire de notre commune. Je n’ai pas sollicité d’enquête sur les noms des rues de la Ville mais j’ose espérer que si l’on examine la représentativité des femmes sur cette affaire, le résultat soit équilibré. // Je sais que nous avons entrepris un nouveau projet global de dénomination et de clarification des noms de rue sur la commune cette année. Cette mission nous permettra sans aucun doute de faire prendre conscience que la parité doit être totale. Les femmes ont toujours marqué leur époque, elles accomplissent de grandes choses et sont garantes de la transmission aux générations futures. La valorisation ne doit pas relever de l’exception elle doit être permanente.

Enfin, il me semble important d’insister sur le fait que cette nouvelle dénomination de la rue anciennement appelé Payet, participera à redonner sa place et / la reconnaissance nécessaire à Mère Marie Magdeleine de la Croix. Je tiens à remercier l’Église de La Réunion qui a demandé au Pape sa béatification. Votre message au souverain pontife en faveur de cette illustre Saint-Andréenne doit être soulignée. C’est une action importante pour la commune de Saint-André. Rappelons l’histoire, rendons hommage et partageons avec notre jeunesse ces valeurs fortes qui ont rythmé la vie de Marie Magdeleine de la Croix ».

Le maire de Bras-Panon et vice-président du Département, Jeannick Atchapa, au micro.

La parole a ensuite été donnée à Jeannick Atchapa, vice-président du Département, représentant le président Cyrille Melchior : « C’est avec un grand honneur que je représente le Président du Conseil départemental, Monsieur Cyrille Melchior, à cette cérémonie de dénomination de la rue Payet en rue Mère Marie Madeleine de La Croix.

Je commencerai mon propos en rendant hommage à une grande absente de cette cérémonie, la regrettée Sœur Marie Claire Rivière, Supérieure Générale de la Congrégation des Filles de Marie, qui s’en est allée en ce lundi de Pentecôte. Nous avons perdu une femme d’une grande générosité, d’une immense bienveillance et dont la foi admirable guidait son engagement quotidien. Sa voix nous manque aujourd’hui et je pense que nous pouvons affirmer qu’à travers cette séquence, nous rendons hommage à sa mémoire.

Je dirais même que cette inauguration de la rue Mère Marie Madeleine de La Croix qui fut la fondatrice de cette Congrégation des Filles de Marie, doit nous amener à faire valoir le legs de ces deux grandes dames. Celui d’un esprit de solidarité sans faille qui fait que Mère Marie Madeleine de La Croix s’est toujours engagée pour les autres, et notamment les plus vulnérables, ceux d’ici et d’ailleurs, pour lesquels elle a mené tout au long de sa vie des actions caritatives démontrant toute sa générosité.

Ce leg, c’est aussi une grande bienveillance dans la conduite de cette institution historique qu’est la Congrégation des Filles de Marie qui, sous l’impulsion de Mère Marie Madeleine de La Croix, a œuvré à rapprocher les Hommes dans un système marqué par le reniement de l’Humanité des esclaves. Nous n’oublierons pas son combat pour qu’esclaves, affranchies et libres puissent prier au sein de la même communauté. C’est un message puissant que véhiculait Mère Marie Madeleine de La Croix, un message qui fait encore écho aujourd’hui dans un contexte où la haine, l’intolérance et la violence prennent le pas sur les valeurs d’amour et de compassion qui fondent notre Humanité. Puisse ce leg être connu et véhiculé partout sur notre île, car c’est grâce à ce type d’engagement, cet esprit de fraternité et d’égalité que notre île s’est construire sur un modèle de bien-vivre ensemble exemplaire que nous connaissons aujourd’hui.

En ce jour, c’est donc avec beaucoup de fierté que le Département s’associe à cette initiative de la Ville de Saint-André de mettre en lumière le parcours et l’engagement de cette grande Saint-Andréenne en renommant cette route départementale dont nos équipes assurent l’entretien avec beaucoup de soin et de professionnalisme. Je tiens à féliciter la ville pour ce choix important qui permettra aux Saint-Andréens, et plus largement aux Réunionnais, de mieux connaître l’histoire, le parcours et les leçons de vie de celle qui pourrait être la première Réunionnaise béatifiée. Nous suivons avec attention le procès en béatification et je sais toute la force de votre engagement, Monseigneur, pour que le parcours de Mère Marie Madeleine de La Croix soit reconnu par l’Eglise. En attendant c’est grande nouvelle, c’est une fierté réunionnaise que d’être le témoin aujourd’hui de cette modeste mais importante reconnaissance ».

Voici les photos de la dénomination de la route Mère Marie Magdeleine de la Croix.

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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