Une cérémonie dans un contexte de crise internationale

Dans un contexte de crise actuelle avec la guerre en Ukraine, il est d’autant plus important de se souvenir, de commémorer, tous ces « Poilus » qui se sont sacrifiés pour notre Nation lors de la Première Guerre mondiale.

Lors de la guerre de 1914 à 1918, plus de 14 000 soldats réunionnais ont été mobilisés, soit près de 10% de la population. Plus de 1 000 d’entre eux ne sont jamais revenus et plus de 750 sont morts au champ d’honneur. Les autres Poilus ont mis parfois jusqu’à une année pour retrouver leur île, en ramenant en prime la grippe espagnole. Bien que des Réunionnais se voient refuser cet engagement, pas moins de 350 citations seront accordées à ces combattants créoles et à leurs comportements exemplaires, la majorité à titre posthume.

La commémoration du 11 novembre a une saveur toute particulière cette année. En effet, c’est également l’occasion de célébrer le centenaire de la création de la Société des Membres de la Légion d’Honneur (SMLH). L’association tend à faire rayonner les valeurs patriotiques, tout en contribuant notamment au développement de cet esprit et culture civique auprès de la jeunesse. L’événement se conjugue également avec le centenaire de l’ensevelissement de la sépulture du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe.

Pour célébrer cet anniversaire symbolique, la flamme du Soldat Inconnu a entamé un long tour de France. Il s’agit de la première fois de l’Histoire que la flamme est reçue sur un territoire ultramarin. Après avoir été dans les 23 autres communes réunionnaises et avoir gravi le plus haut sommet de l’Océan Indien, la flamme du Soldat Inconnu a terminé son voyage à Saint-Denis, le jour du 11 novembre, pour célébrer l’Armistice et promouvoir l’action de solidarité, de fraternité et de transmission intergenerationelle. A t-on déjà imaginé que le Soldat inconnu puisse être originaire de La Réunion ?

Ericka Bareigts, Maire de Saint-Denis : «La présence aujourd’hui de nombreux élèves et de jeunes de nos quartiers traduit la volonté de la Ville de Saint-Denis de transmettre aux jeunes générations leur histoire. I fo konet oussa nou sorte pou konet oussa nou sava. Ce devoir de transmission est une nécessité pour ne jamais oublier l’horreur de la guerre, aussi bien celles d’hier que celles d’aujourd’hui. Je tiens à dire à tous les jeunes présents ce matin de ne jamais oublier que la paix est fragile et qu’elle n’est jamais acquise. Ayez toujours à l’esprit que tout peut basculer du jour au lendemain si nous manquons de vigilance.»

Ary Langenier, Président de la section réunionnaise de la SMLH : « Recevoir la flamme du Soldat Inconnu est un honneur, mais la recevoir en dernier et sur notre territoire n’est pas anodin. En effet, le territoire nord étant celui où il y a eu le plus de morts au combat et étant terre d’origine du héros Roland Garros, il s’agit d’un symbole fort pour Saint-Denis. Il était aussi important de partager ce devoir de mémoire, avec l’ensemble des Réunionnais, mais en particulier avec les jeunes. En collaboration avec l’Éducation Nationale, les établissements scolaires des villes où la flamme est passée ont travaillé sur son Histoire, sur celle des poilus et sur l’Histoire avec un grand H, avec notamment un fort engagement des écoles dionysiennes. »

Le Soldat inconnu à Bras-Panon (VIDÉOS)