Tambours malbars : peau cabris ou synthétique dans les temples tamouls ? Le débat est ouvert !

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Fin décembre-début janvier, c’est bien connu, c’est la période notamment à la Réunion des fêtes religieuses tamoules dans les temples éponymes. C’est la période où les tambours résonnent. C’est sans doute la raison pour laquelle, une fidèle de la religion tamoule, via sa page Facebook, avait posé, il y a quelques jours, ce débat. Il s’agit de Lynda Ponapin, fille de prêtre tamoul. Son père (disparu depuis 12 ans), Adrien Ponapin avait officié durant plusieurs décennies comme poussari (maître des cérémonies) au temple du Colosse à Saint-André. Pascal, le frère de Lynda, a pris le relais depuis avec, à ses côtés, André Latchaya. Feu Adrien Ponapin était connu dans quasiment tous les temples de l’île puisqu’il a organisé des marches sur le feu dans de nombreuses communes de la Réunion.

Lynda Ponapin (à droite sur la photo). Crédit Photo : Yves Mont-Rouge

La question posée récemment par Lynda Ponapin est on ne peut plus claire, car elle semble, à l’instar de nombreux coreligionnaires, avoir été surprise par l’utilisation de plus en plus fréquente dans les temples tamouls des tambours non plus « malbars », c’est-à-dire confectionné à base de peau cabri séchée, mais des tambours synthétiques « Made in China ». La question était la suivante : « Faut-il sauver les tambours traditionnels ? ». A noter que, le jour de la marche sur le feu au temple du Colosse, le 1er janvier 2023, la quasi-totalité des tambours étaient des « synthétiques ». D’où l’interrogation, somme toute légitime, pour une pratiquante de l’hindouisme.

Selon elle, si les « synthétiques » peuvent être utilisés pour des manifestations culturelles (comme le Dipavali…), il faudrait, en revanche, recourir aux « traditionnels » dans les temples tamouls lors des cérémonies cultuelles. Nous avons interrogé quelques « tambouriers » qui, aujourd’hui, sont généralement des jeunes. « Le problème avec le tambour traditionnel, c’est qu’il faut le chauffer régulièrement sinon la peau n’est plus assez tendue et il n’y a plus de son », explique Loïc.

« C’est une question d’organisation pratique. Pour utiliser des tambours traditionnels, il nous faut quelqu’un qui puisse nous suivre avec une brouette remplie de braises afin de pouvoir chauffer nos tambours. Alors qu’avec le synthétique, on n’a pas besoin de tout ça. Ça sonne pareil du début à la fin. On n’a pas besoin de se soucier d’un feu du début à la fin des cérémonies », intervient Ulrick, jeune « tambourier » lui aussi.

« C’est une décision que devrait imposer le bureau de l’association qui gère le temple en question : c’est soit tambour traditionnel exclusivement, soit un peu des deux. Mais la décision appartient au président du temple », pense un fidèle qui a remarqué que « dans certains temples de l’île, les synthétiques ne sont pas du tout autorisés ».

Le débat est ouvert. Dites-nous ce que vous en pensez !

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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