Trafic illégal de sable à Saint-André : la municipalité a déposé plainte contre X

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Nous vous relations dans l’édito d’hier (vendredi 18 juin 2021) cette affaire de trafic illégal de sable à Saint-André, du côté du chemin Bel Ombre, au lieu-dit Colosse où, durant deux samedis consécutifs, des transporteurs de la commune sont allés se servir allègrement dans un dépôt de sable se trouvant sur un terrain communal situé juste derrière la Maison Familiale de l’Est (MFE).

Le samedi 29 mai dernier, les services municipaux, via son Gilles Naze, adjoint au maire délégué à la Sécurité, ont constaté sur le lieu la présence de pas moins d’une vingtaine de camions. Les transporteurs identifiés sont arrivés avec un porte-char sur lequel se trouvait une tractopelle pour charger les camions.

Ces derniers ont cassé les chaînes ainsi que les plots de protection protégeant l’accès au terrain communal pour se servir (voir notre photo de Une). Les camions sont par la suite allés vider leurs chargements du côté de Bois-Rouge et du chemin Canal Moreau. Plusieurs milliers de m3 de sable ont été prélevés durant les deux samedis.

Du sable qui, d’après nos informations, appartient au groupement GRTT. Lequel avait obtenu, en 2017, l’autorisation de Willy Nourby, de déposer le matériau sur ce terrain. Un terrain que le chef d’entreprise gérait dans le cadre d’un bail avec l’ancienne municipalité. Ce sable provenait des travaux de désensablement du port de Sainte-Marie.

Suite à notre article d’hier (édito du vendredi 18 juin 2021), la mairie a aussitôt réagi en précisant que, concernant cette affaire, elle avait déjà déposé plainte, depuis le mardi 15 juin 2021, auprès du commissariat de police de Saint-André. Une plainte déposée contre X non pas pour le vol du sable mais contre ceux qui sont entrés par effraction sur un terrain appartenant à la commune.

De gauche à droite : Jean-Marc Péquin et Joé Bédier, respectivement 1er adjoint et maire de Saint-André. (Photo Yves Mont-Rouge)

« Le terrain est la propriété communale. Ce terrain était protégé. Nous constatons que des transporteurs y sont entrés sans aucune autorisation de la mairie. Raison pour laquelle nous avons déposé plainte auprès du commandant Dubuc, responsable de la police nationale à Saint-André», explique Jean-Marc Péquin, 1er adjoint au maire, délégué à l’Aménagement, aux Finances, à l’Economie, aux Marchés publics et au NPRU.

Quid du sable volé ? « Ce sable n’appartient pas à la municipalité. Je pense que son propriétaire fera le nécessaire ».

Le GRTT, propriétaire du sable volé, va également déposer plainte la semaine prochaine

Le sable appartient en effet au GRTT (Groupement Réunionnais des Transporteurs et Terrassiers) dont le siège se trouve à Sainte-Suzanne. Les transporteurs et terrassiers actionnaires de ce Groupement n’ont strictement rien à voir avec ceux qui sont allés « voler » le sable durant les deux samedis.

Contacté par téléphone, hier, un des actionnaires du GRTT a confirmé que le Groupement ira à son tour déposer plainte contre X la semaine prochaine pour le vol du sable auprès du commissariat de police de Saint-André.

A propos du terrain et du bail, la mairie de Saint-André tient à préciser que « le bail n’était plus payé depuis plusieurs années à la municipalité, que la dette s’élève aujourd’hui à environ 35 000 euros ». Jean-Marc Péquin explique qu’il avait rencontré Willy Nourby, que ce dernier s’était engagé à régulariser la situation dans le cadre d’une convention en bonne et due forme qui allait être mise en place. Mais le chef d’entreprise est décédé le 17 mars dernier.

Autrement dit, juridiquement parlant, la partie du terrain qui était en contrat de bail entre Willy Nourby et la municipalité se trouve de nouveau sous le contrôle de la mairie. Et le sable (du moins ce qu’il en reste) relève de la propriété du GRTT. Plus personne, hormis la municipalité, n’a la main sur ce terrain.

Il est à noter que la nouvelle équipe municipale est en train de « remettre de l’ordre dans toutes ces affaires de terrain abandonnés par l’ancienne majorité municipalité ». Comme le précise Jean-Marc Péquin, « une partie de ce terrain qui se trouve derrière la MFE, pas loin du parc du Colosse, a été attribuée récemment à la société S2R, gérée par Isabelle Narayanin, pour le recyclage et traitement des déchets ».

Il faut savoir également que sur une grande partie de ces terrains municipaux, plusieurs chefs d’entreprises de la commune avaient pris l’habitude de jeter toutes sortes de déchets dont certains très polluants (notre photo ci-dessus). Parmi ceux, se trouve un entrepreneur dont le frère est policier municipal à Saint-André.

Joé Bédier, maire depuis juin 2020, annonce qu’il ne se laissera pas intimider par qui que ce soit, « en dépit de toutes les menaces de mort » qu’il a déjà reçues. Il ajoute : « il faut mettre fin à tout ce bordel pas possible qui existait auparavant. Nous avons des projets constructifs et créateurs d’activités et d’emplois sur ces terrains à proximité du parc du Colosse. Il n’est pas question de les transformer en dépotoirs ». A suivre !

Voici l’extrait de l’édito d’hier consacré à cette affaire :

« Voleurs » de sable à Saint-André 

On connaissait l’expression « marchand de sable » ; Il faudrait y ajouter dorénavant celle de « voleur de sable ». C’est le bruit qui circule depuis quelques jours déjà du côté de Saint-André, plus précisément dans le quartier du Colosse où, depuis trois week-ends déjà, de gros camions (semi remorques) feraient un va-et-vient incessant entre un dépôt de sable se trouvant derrière la Maison familiale de l’Est (MFE), rue Bel Ombre, pas loin du parc du Colosse, et Bois-Rouge, la Marine ainsi que chemin Canal Moreau à Ravine-Creuse.

La rumeur qui circule fait état « de trois entrepreneurs qui se serviraient sur un terrain appartenant à la municipalité de Saint-André avec la bénédiction de celle-ci». Nous avons mené notre petite enquête. Nous avons appelé la mairie de Saint-André qui réfute catégoriquement le mot « bénédiction » et encore moins celle de « complicité ». Explications : « il s’agit effectivement d’un terrain communal qui était géré dans le cadre d’un bail passé avec feu Willy Nourby, chef d’entreprise aujourd’hui disparu».

Concernant le « trafic » de sable, la municipalité précise ne pas être au courant. « On nous a dit qu’il s’agissait d’une affaire privée entre chefs d’entreprise, d’une affaire de dettes entre entrepreneurs qui auraient trouvé un arrangement en se faisant rembourser via des chargements de sable ». La mairie qui a manifestement d’autres chats à fouetter n’a pas cherché à en savoir plus.

Au fil des jours qui passent, dans le milieu du monde de l’entreprise, l’affaire commence à faire grand bruit. Ce qui ressort de notre enquête, c’est que le terrain d’environ 3 hectares situé derrière la MFE est bien en bail précaire. Le bail initial avait été signé dans un premier temps entre l’ancienne municipalité, sous Virapoullé, avec Willy Nourby. Ce dernier, qui avait fait un malaise cardiaque en 2018, avait une santé fragile. Il est décédé le 17 mars dernier après avoir contracté le coronavirus. Alors que son épouse et ses enfants n’ont pas encore fait le deuil de cette tragique disparition, des petits malins s’amusent aujourd’hui à venir « voler » le sable qui était stocké sur le terrain de Willy Nourby.

Outre le vol, le sable est également vendu par quelqu’un qui s’est arrogé le titre de propriétaire du bien. Or, le sable en question est la propriété du GRTT (Groupement Réunionnais de Transports Terrassiers) dont le siège social se trouve à Sainte-Suzanne. Du sable provenant du désensablement du port de Sainte-Marie depuis 2017. Ce sable avait été réglementairement prélevé, avec l’autorisation de la DEAL, par GRTT dans le cadre d’un appel d’offres lancé par la CINOR, maître d’ouvrage du chantier du port de Sainte-Marie. C’est donc le GRTT qui avait obtenu le marché. Le Groupement, qui était à l’époque à la recherche d’un site pour exposer le sable, avait obtenu l’autorisation de Willy Nourby pour le stockage du sable sur le terrain du Colosse. (Voir document ci-dessous).

Plus de 40 000 m3 de sable ont ainsi été stockés sur ce terrain, qui servait également ces derniers temps à un dépôt pour des déchets de démolition, y compris de l’amiante, semble-t-il. Un terrain fermé, avec un portail cadenassé. Mais il y a environ trois semaines, deux chefs d’entreprise bien connus à Saint-André dont un transporteur, ont « explosé » les chaînes et le cadenas avant de prélever plusieurs milliers de m3 de sable qu’ils sont allés entreposer sur des terrains à Bois-Rouge (Saint-André), à Canal Moreau (Ravine-Creuse) et à la Marine (Sainte-Suzanne). Sur place à chemin Bel Ombre, il ne resterait plus aujourd’hui qu’environ 5 000 m3 de sable. Le camion de sable est vendu à 600 €, les paiements se font uniquement en espèces. Un marché qui se déroule complètement au « black ».

Nous nous sommes renseignés concernant l’histoire de dettes évoquée par la mairie de Saint-André. La réponse qui nous a été fournie par des personnes très au fait de ce dossier est la suivante : « Willy Nourby ne devait rien à personne, pas même à sa famille, frères ou autres. Et quand bien même, il en aurait été question, il existe des tribunaux pour cela, pour faire respecter la loi et appliquer la justice. Il suffit d’alerter la justice. Personne n’a le droit de se faire justice soit même ».

Pour l’instant, aucune plainte n’a été déposée. Le trafic se poursuit, notamment le samedi. Il y a beaucoup de tensions dans l’air. De menaces et du chantage également. Un des « voleurs » bénéficierait même, dit-on, de l’aide d’un ancien policier du commissariat de police de Saint-André, aujourd’hui à la retraite. Toujours d’après nos infos, la DEAL (service de l’Etat) n’a jusqu’à présent jamais autorisé le prélèvement et le transport de ce sable.

Comment se fait-il que les entrepreneurs ont pu outrepasser la loi pour y effectuer non seulement des prélèvements mais pour procéder également à de la vente illégale, sans s’acquitter d’aucune taxe, pas même la TGAP (taxe générale d’activités polluantes) pourtant obligatoire dans de tel cas ? Qui sont ces entrepreneurs de Bois-Rouge, du chemin Canal Moreau et de la Marine « voleurs » de sable ? Auraient-ils bénéficié de la complicité d’un des membres de la famille de Willy Nourby dans le cadre de ce marché au noir ? Il suffirait de se rendre sur le site du chemin Bel Ombre derrière la Maison familiale de l’Est, un week-end, pour se rendre compte du trafic qui correspond à un « vol organisé sur la tête d’un mort» selon l’expression employée par un ami de feu Willy Nourby. La justice ne devrait pas tarder à mettre son nez dans cette affaire qui ne sent pas bon du tout. A suivre !

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

2 Commentaires

  1. Mr pequin pourquoi quand les policiers ont constate le vol en tout debut du mois vous avez telephone au commandant de police pour étouffer l’affaire .le transporteur s’était le fils de votre grand copain caroupaye ce meme monsieur que vous soutenez pour la station service a la cressonniere au détriment de Mr paquiry que vous avez annuler injustement le permis de construire c’est de porte plainte mais il faut aller jusqu’au bout et comme ca on verra voleur y vole voleur le diable y rit

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