Ukraine-Russie : un résumé chronologique pour mieux comprendre le conflit

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Le conflit entre l’Ukraine et la Russie prend de plus en plus d’ampleur après plus de 18 ans de tensions. Nous vous donnons rapidement quelques éléments clés pour comprendre.

Suite à la chute de l’empire soviétique en 1991, quelques pays ex-URSS prennent leur indépendance. L’Ukraine en profite également malgré une forte influence russe tant au niveau culturel qu’économique. De 2004 à 2014, le pays est pris dans une instabilité tantôt pro-russe, tantôt pro-occidental découlant finalement sur la crise du Donbass avec un pays coupé en deux. La partie Ouest plutôt pro-occidentale, la partie Est (dans les territoires de Donetsk et Louhansk) pro-russe. La guerre qui éclate fait près de 13 000 morts et un million de personnes déplacées. C’est aussi à cette époque que la Crimée vote un référendum afin de rester sous le giron russe. Celui-ci est décrié par les occidentaux invoquant des fraudes et une annexion unilatérale Russe.

Les tensions ne s’apaisent pas malgré l’accord de Minsk entre les séparatistes et les Ukrainiens, et la volonté d’adhésion Ukrainienne à l’OTAN ne passe pas du tout à l’Est. Vladimir Poutine y voyant un élargissement vers la Russie intolérable dévoile 2 projets de traités pour bannir toute adhésion de l’Ukraine à L’OTAN et le retrait de leurs forces. C’est le début de l’escalade et de la défenses des positions. Moscou, à la Douma, vote une résolution le 15 février pour reconnaitre les deux territoires séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine et envoie l’armée dans ces régions pour « assurer la paix «  dans ces républiques.

2013 :

  • Novembre : L’Ukraine est partagée entre le projet d’intégration économique à l’Union européenne et la proposition d’union douanière russe. Le président ukrainien en date, Viktor Ianoukovitch, refuse de signer l’accord d’association proposé par l’UE. Sa décision provoque des manifestations pro-européennes.
  • Décembre : Plus de 100 000 personnes se rassemblent sur la place de l’Indépendance à Kiev, la place Maïdan. Les manifestants favorables à un accord d’association avec l’UE exigent la démission du président Viktor Ianoukovitch. Ce dernier confirme malgré tout son choix d’accepter la proposition d’union douanière russe. Le président russe Vladimir Poutine annonce la levée des barrières douanières entre les deux pays, une baisse du prix du gaz ainsi qu’un prêt de 15 milliards de dollars.

2014 :

  • Février : Après des heurts entre des manifestants et les forces de l’ordre, le président ukrainien et les représentants de l’opposition s’engagent dans 48 heures de négociations. Ils signent un accord de sortie de crise, malgré lequel la Rada (Parlement ukrainien) destitue Ianoukovitch et annonce la tenue d’une élection présidentielle le 25 mai. Les députés de Crimée votent l’organisation d’un référendum d’autonomie.
  • Mars : La population de Crimée se prononce à 96,6% en faveur d’un rattachement à la Russie. Les pays occidentaux s’opposent à cet acte qu’ils qualifient d’annexion. Le lendemain, l’UE vote des sanctions économiques contre la Russie.
  • Avril : La guerre du Donbass (région à l’est de l’Ukraine) éclate. Elle donne lieu à de violents affrontement entre les loyalistes et les séparatistes. Ces derniers seraient secrètement soutenus et armés par la Russie.
  • Mai : Petro Porochenko est élu président ukrainien. Une semaine plus tard, il annonce une trêve dans les combats entre loyalistes et séparatistes qui prendra fin le 30 juin.
  • Juillet : Le vol MH17 de la Malaysia Airlines, qui rejoignant Kuala Lampur depuis Amsterdam, est abattu par un missile. 298 personnes y trouvent la mort. L’enquête internationale accuse les séparatistes ; l’UE et les États-Unis renforcent leurs sanctions contre la Russie.
  • Septembre : Un cessez-le-feu entre les deux camps est signé à Minsk. Les parlements européen et ukrainien ratifient l’accord d’association de Crimée à la Russie.
  • Décembre : La Rada vote en faveur d’une adhésion à l’OTAN.

2015 :

  • Janvier : Les combats et les bombardements reprennent. Le 24, les séparatistes bombardent la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov entre la frontière russe et la Crimée et causent le mort d’une trentaine de civils.
  • Février : De nouvelles négociations ont lieu entre la Russie et l’Ukraine, auxquelles participent l’Allemagne et la France. Angela Merkel et François Hollande se rendent à Kiev puis à Moscou afin de proposer à Petro Porochenko et à Vladimir Poutine un plan de règlement du conflit qui se poursuit. Vladimir Poutine annonce finalement un nouveau cessez-le-feu.
  • Août : La région de Marioupol devient le théâtre des affrontements les plus violents depuis le cessez-le-feu du mois de février.

2016 :

  • Avril : Arseni Iatseniouk démissionne. Il nomme premier ministre le président du Parlement Volodymyr Hroïsman.
  • Septembre : Le parquet néerlandais présente les premiers résultats officiels de l’enquête menée par la justice des Pays-Bas, de l’Australie, de la Belgique, de la Malaisie et de l’Ukraine au sujet du vol MH17 : le missile aurait été tiré par une batterie antiaérienne apportée de Russie depuis une zone contrôlée par les séparatistes. La Russie nie cette accusation.
  • Octobre-décembre : Le conflit est alimenté par des incidents réguliers.

2017 :

  • Décembre : Les États-Unis fournissent des armes dites « défensives » à l’Ukraine.

2018 :

  • Août : Le séparatiste Alexandre Zakhartchenko est assassiné à Donetsk.
  • Novembre : Trois navires de la Marine ukrainienne sont arraisonnés par les forces russes sous le pont de Crimée et leurs 24 membres d’équipage sont arrêtés. Le lendemain, le président Porochenko décrète la loi martiale pour trente jours dans les régions russophones de l’Est du pays.

2019 :

  • Mai : Volodymyr Zelensky est élu président ukrainien face à son prédécesseur Petro Porochenko. Acteur et humoriste, il est russophone et aurait fait une grande partie de sa carrière en Russie. Il annonce aussitôt la dissolution du Parlement.
  • Août : Emmanuel Macron rencontre Vladimir Poutine à Brégançon. Il déclare qu’il souhaite réinventer une architecture de confiance et de sécurité en Europe qui inclurait la Russie.
  • Septembre : Les 24 marins ukrainiens ainsi que dix autres citoyens sont libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers.
  • Octobre : Des représentants ukrainiens et russes se réunissent à Minsk sous la protection de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et s’accordent à organiser des élections dans les régions séparatistes du Donbass afin de leur octroyer un statut spécial. Suite à cette décision, des milliers de personnes manifestent car elles y voient une capitulation face à la Russie.
  • Décembre : Les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand se rencontrent. Au-delà du conflit, ils discutent de l’accord visant à réguler le transit du gaz russe en Ukraine vers l’Europe, conclu en 2009 et arrivant à terme le 31 décembre 2019. La Russie et l’Ukraine concluent un nouvel accord de cinq ans.

2020 :

  • Juin : L’OTAN reconnaît l’Ukraine comme partenaire. L’interopérabilité et la coopération entre les forces de l’Alliance et celles de l’armée ukrainienne se veulent alors améliorées.

2021 :

  • Avril : La Russie mobilise près de 100 000 hommes à la frontière de l’Ukraine.
  • Juin : Le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine se rencontrent à Genève. Ils discutent de questions stratégiques.
  • Novembre : La Russie déploie à nouveau des troupes à proximité de l’Ukraine.
  • Décembre : Les États-Unis et la Russie s’entretiennent au sujet des tensions à la frontière ukrainienne. La Russie demande des garanties écrites sur la non-extension de l’OTAN à l’est du pays, au nom de la sécurité collective en Europe. En retour, l’Ukraine demande à l’OTAN un « paquet de dissuasion » contre la Russie, soupçonnée de préparer une invasion.

2022 :

  • Janvier : Alors que 100 000 soldats russes se trouvent toujours aux frontières de l’Ukraine, un sommet présidentiel russo-américain se tient à Genève. S’en suit une réunion entre l’OTAN et la Russie ainsi qu’une discussion dans le cadre de l’OSCE. Ces rencontres ne donnent lieu à aucune solution. Les États-Unis proposent une nouvelle aide militaire de 200 millions de dollars à l’Ukraine.
  • Février : Emmanuel Macron rencontre Vladimir Poutine à Moscou. Joe Biden s’entretient avec Vladimir Poutine à travers un appel diplomatique. La Russie pointe du doigt une « hystérie américaine » et est aussitôt menacée par la Maison Blanche de « répercussions sévères et rapides ». Les tensions échouent à être apaisées.
  • 16 février : Les forces russes déployées aux frontières ukrainiennes se retirent, mais les occidentaux continuent à craindre une opération militaire imminente.
  • 21 février : Vladimir Poutine reconnait l’indépendance des régions de Donetsk et Louhansk, à l’Est de l’Ukraine. L’armée russe a pour mission d’y maintenir la paix.
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