Un Réunionnais sur dix déménage chaque année

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LES MIGRATIONS RÉSIDENTIELLES À LA RÉUNION DE 2010 À 2019

DEUX DÉMÉNAGEMENTS SUR TROIS SONT DE COURTE DISTANCE

Chaque année en moyenne entre 2015 et 2019, un habitant sur dix de La Réunion déménage. Les deux tiers des déménagements se font dans la même microrégion de l’île. Comme ailleurs, les jeunes de moins de 30 ans sont les plus mobiles et contribuent le plus à la mobilité longue distance vers la France métropolitaine. Les départs vers la métropole sont un peu plus nombreux que les arrivées en raison des départs de jeunes « sautant la mer » pour poursuivre leurs études. Le solde des migrations avec la métropole se creuse par rapport à la première moitié des années 2010. Dans le même temps, les départs et arrivées d’actifs en emploi ou au chômage s’équilibrent. Les natifs de La Réunion ne sont à l’origine que d’une minorité des migrations avec la métropole : trois arrivées sur dix et quatre départs sur dix. Quant aux migrations internes à l’île, le Nord est la microrégion la plus attractive, notamment pour les étudiants et les actifs. C’est aussi celle qui génère les flux de départs et d’arrivées les plus importants, au contraire du Sud où les arrivées compensent les départs. De leur côté, l’Ouest et dans une moindre mesure l’Est perdent des habitants à l’issue de ces migrations.

Un Réunionnais sur dix déménage chaque année

Entre 2015 et 2019, chaque année en moyenne 83 200 habitants de La Réunion changent de logement, soit 9,7 % de la population. Cette propension à déménager est un peu plus faible que celle des habitants de la France métropolitaine (10,7 %).

Parmi ces déménagements, deux sur trois n’occasionnent pas de changement de microrégion ; ces migrations considérées ici comme de « courte distance » sont au nombre de 57 900. Les autres migrations se partagent à parts égales entre celles de « moyenne distance » vers une autre microrégion de l’île, et celles de « longue distance » en dehors de l’île.

Plus fréquentes entre 18 et 29 ans, les mobilités résidentielles diminuent ensuite avec l’âge

C’est entre 18 et 29 ans que les personnes déménagent le plus, à La Réunion comme ailleurs : entre 2015 et 2019, chaque année en moyenne, 19 % des jeunes résidant sur l’île déménagent. Les nombreuses transitions qui ont lieu à cette période de la vie (départ du domicile parental, mise en couple, etc.) occasionnent des mobilités résidentielles plus fréquentes. Mais les jeunes de l’Hexagone sont encore plus mobiles : 25 % d’entre eux changent de logement sur la période.

Entre 18 et 24 ans, les mobilités sont les plus lointaines. À La Réunion,un quart des jeunes de cet âge qui changent de résidence « sautent la mer » pour rejoindre la métropole.

Avec l’âge, les personnes deviennent moins mobiles et déménagent sur de plus courtes distances. La mise en couple puis la constitution d’une famille, l’avancement dans sa carrière professionnelle ou encore l’ancrage territorial (notamment l’accès à la propriété), qui interviennent au fil des ans, sont autant de freins à la mobilité de longue distance.

Un peu plus de départs vers la métropole que d’arrivées sur l’île

Entre 2015 et 2019, 12 600 personnes effectuent chaque année une mobilité de longue distance en quittant La Réunion pour l’Hexagone. Ce sont 10 800 personnes qui font le chemin inverse et s’installent sur l’île. Le solde migratoire, différence entre les arrivées sur l’île et les départs, est donc négatif (- 1 800 personnes) mais de faible ampleur ; il influe donc peu sur l’évolution de la population réunionnaise. Ce solde se creuse un peu par rapport à la période 2010-2014 (– 1 200 personnes). Si les arrivées sont un peu plus nombreuses au cours de la deuxième moitié des années 2010, les départs ont augmenté deux fois plus vite que le nombre d’arrivées.

Toutefois, le solde migratoire avec l’Hexagone n’est négatif que pour les jeunes de 18 à 24 ans. Chaque année, 3 400 jeunes quittent ainsi l’île pour 1 300 qui s’y installent, soit un solde migratoire de – 2 100 personnes. Les jeunes qui quittent l’île sont principalement des étudiants majeurs : 2 300 étudiants partent ainsi s’installer en métropole pour se former. Les filles sont aussi mobiles que les garçons.

Les régions du sud de la France sont très attractives pour les Réunionnais quittant l’île pour l’Hexagone : quatre sur dix s’installent en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine ou Provence-Alpes-Côte d’Azur. A contrario, seuls un peu plus d’un sur dix choisissent l’Île-de-France, où l’offre de formation et d’emplois est pourtant la plus conséquente.

Les actifs : autant d’arrivées de métropole que de départs de l’île

Chaque année entre 2015 et 2019, La Réunion attire 6 300 actifs, tandis que 6 600 autres la quittent. Parmi ces actifs s’installant sur l’île, deux sur trois sont en emploi et un sur trois au chômage quelques mois après leur arrivée.

Les migrations d’actifs sont fortement liées à la fonction publique : quatre sur dix découlent d’une mutation dans la fonction publique, que ce soit dans le sens des arrivées ou des départs. Dans la fonction publique comme dans le secteur privé, les actifs les plus diplômés et les cadres sont plus nombreux à arriver sur l’île qu’à la quitter.

Les personnes nées à La Réunion sont peu mobiles

Les Réunionnais de naissance sont peu enclins à la mobilité. Ainsi, en moyenne, seuls 44 % de ceux qui quittent l’île entre 2015 et 2019 sont nés à La Réunion (5 500 personnes), et c’est le cas de 29 % des résidents de métropole qui y reviennent (3 100 personnes). Quel que soit l’âge, les natifs de La Réunion sont minoritaires parmi les arrivants de l’Hexagone. C’est en particulier le cas entre 25 et 34 ans, âges auxquels les arrivées à La Réunion sont pourtant les plus massives.

Peu de migrations avec Mayotte et d’arrivées depuis l’étranger

Les arrivées depuis Mayotte comme les départs vers l’île aux parfums sont faibles. Chaque année, entre 2015 et 2019, 550 résidents de Mayotte s’installent à La Réunion ; autant de personnes font le chemin inverse.

Dans le même temps, 1 500 personnes arrivent chaque année à La Réunion depuis l’étranger. Six sur dix sont natifs de l’étranger : 400 de Madagascar, contre seulement quelques dizaines en provenance de Maurice comme des Comores.

Le Nord, microrégion la plus attractive

Le Nord est de loin la microrégion la plus attractive. Quatre Réunionnais sur dix ayant changé de microrégion se sont installés dans le Nord, dont les trois quarts à Saint-Denis. Le Nord gagne ainsi en moyenne chaque année 1 000 personnes venant d’autres microrégions entre 2015 et 2019, soit quasiment autant qu’entre 2010 et 2014.

Davantage de départs que d’arrivées à l’Ouest, et un équilibre au Sud

L’Ouest est la microrégion la moins attractive sur la période récente : sa population baisse de 700 personnes au profit des autres microrégions à la suite des mobilités résidentielles. Malgré l’héliotropisme dont elle bénéficie, les contraintes professionnelles et estudiantines entraînent des départs vers les autres microrégions, qui excèdent largement les arrivées. Le solde négatif concerne surtout les étudiants (- 500 par an), mais également les personnes au chômage (- 200 par an).

Avec des taux de départ et d’arrivée les plus faibles des microrégions de l’île, les flux de départs et d’arrivées entre microrégions s’équilibrent dans le Sud.

Dans l’Est, le solde migratoire avec les autres microrégions est légèrement négatif (– 300 personnes)

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