Violences à Bras-Fusil : le SAFPTR fustige « les dérives xénophobes envers les Mahorais et les Comoriens »

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le SAFPTR (Syndicat autonome de la fonction publique territoriale de la Réunion) appelle « à la responsabilité des décideurs ». Représentant les agents territoriaux et la société civile, le SAFPTR tient à apporter sa contribution dans ce climat malsain et nauséabond.

« Le Bureau du SAFPTR déplore et dénonce les agressions perpétrées récemment à Saint Benoît et témoigne sa solidarité aux victimes. Cependant, le syndicat dénonce les propos xénophobes du maire de Saint Benoît, M. Patrice Selly, qui a pointé du doigt les communautés mahoraises et comoriennes, de manière simpliste et accusatoire. Parmi les solutions proposées par le maire de Saint Benoît figurent essentiellement des mesures répressives, sans jamais évoquer les raisons structurelles qui nécessitent des réponses globales et inclusives. Le danger serait de réduire ces phénomènes à la faute d’une seule communauté alors que les raisons sont multiples et géopolitiques.

Lors d’une conférence de presse le 24/01/2022, M. Patrice Selly a fait état de la communautarisation du quartier de Bras Fusil avec comme conséquence « des problèmes d’intégration ». Ce dernier a pointé du doigt exclusivement « la communauté mahoraise et comorienne ».

Ces propos, qui accentuent les rivalités entre habitants, sont sources de dissensions et alimentent encore plus les sentiments racistes observés ces dernières années envers ces communautés. Le rôle du maire est la préservation de l’ordre public. Dans un contexte de tension sociale, il serait de bon ton que les élus apaisent le climat. La Réunion, régulièrement citée en exemple pour son vivre ensemble, devrait se montrer solidaire des peuples frères de l’océan Indien. 

Les tensions survenues dans plusieurs quartiers de l’île sont la résultante d’une dégradation générale de l’offre de logement à La Réunion qui affecte l’ensemble des Réunionnais. Il en est de même de l’absence d’anticipation, de programmation et de gestion globale de la politique foncière et d’aménagement du territoire par les collectivités. Il faut rappeler que la population mahoraise et comorienne (native de ces territoires, en situation régulière ou de nationalité française) ne représente que moins de 1 % de la population totale de La Réunion (Recensement INSEE de 2016). Des accusations dangereuses, simplistes et xénophobes proférées, ne font qu’attiser la haine et la recherche de boucs émissaires dans un contexte social explosif.

Faut-il également lui rappeler qu’avant d’être Maire, M. SELLY était, pendant plusieurs années Adjoint en charge de la Politique de la Ville et de la Rénovation Urbaine. Un poste qui lui a donc permis d’avoir toutes les clés de compréhension et d’analyse s’agissant notamment des lacunes en matière de politique du logement à La Réunion. Qu’a-t-il donc fait ? Comme dans le débat national sur l’immigration, nos élus devraient se garder de tomber dans le piège du populisme de bas étage. Voudrait-il concurrencer son collègue Maire de la Plaine des Palmistes qui s’inscrit également dans une mouvance politique extrémiste ?

Enfin, tous les indicateurs montrent que ces phénomènes migratoires entre les Comores, Mayotte et La Réunion vont s’intensifier. Il appartient aux décideurs, Etats (la France et les Comores) comme les collectivités réunionnaises et mahoraises, de dégager des pistes pérennes visant à limiter les migrations dramatiques entre les Comores et Mayotte puis vers La Réunion ».

 

 

Yves Mont-Rouge

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