Portrait de la jeunesse Réunionnaise : Données et évolutions socio-démographiques

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Pour décrire la situation économique et sociale de La Réunion et son évolution, l’Insee diffuse des données et des études, dont certaines réalisées en partenariat avec des acteurs publics locaux.

L’objet de ce document est de rappeler les principales caractéristiques socio-démographiques des jeunes à La Réunion, à travers des études et données récentes publiées par l’Insee dont certaines en partenariat avec d’autres acteurs publics.

La Réunion est la troisième région la plus jeune de France, après Mayotte et la Guyane.

En 2020, 260 000 personnes ont moins de 20 ans à La Réunion, soit 30 % de la population. Les jeunes sont 1,7 fois plus nombreux que les seniors de 60 ans ou plus. Dans l’Hexagone, les moins de 20 ans forment une part nettement moins élevée de la population (24 %), et sont seulement un peu moins nombreux que les 60 ans ou plus (26 %).

La jeunesse de la population réunionnaise est liée à une forte fécondité, d’environ 2,5 enfants par femme depuis le début des années 1990. L’importance des maternités précoces explique en partie le niveau élevé de la fécondité à La Réunion. Ainsi, 13 % des natives de l’île de la génération 1990-1999 ont été mères avant leur vingtième année, une part deux fois plus élevée que dans l’Hexagone.

Depuis la fin des années 1950 cependant, la population réunionnaise vieillit en raison notamment de l’augmentation spectaculaire de l’espérance de vie.

À l’horizon 2050, le nombre de jeunes continuerait d’augmenter mais faiblement. En parallèle, le nombre de Réunionnais âgés de 60 ans ou plus croîtrait fortement. De fait, en 2050, les jeunes de moins de 20 ans et les seniors de 60 ans ou plus seraient aussi nombreux.

Les jeunes Réunionnais peinent à acquérir leur autonomie

La jeunesse réunionnaise est de plus en plus diplômée. En particulier, en 2019, 21 % des jeunes de moins de 30 ans terminent leurs études avec un diplôme du supérieur contre 17 % en 2011. Parallèlement, Les sorties du système scolaire sans diplôme se réduisent : parmi les jeunes ayant fini leurs études, 25 % n’ont pas de diplôme en 2019 contre 36 % en 2011. Cette part est cependant nettement moindre dans l’Hexagone (16 %).

Malgré l’élévation du niveau de diplôme sur l’île, en 2019, seuls quatre jeunes Réunionnais sur dix sont autonomes à 29 ans, c’est-à-dire travaillent et habitent leur propre logement, contre sept sur dix dans l’Hexagone. Depuis une décennie, l’accès à l’autonomie des jeunes a peu évolué sur l’île. Les diplômés du supérieur sont les plus indépendants en enchaînant études, emploi et logement. Pour les autres, à La Réunion encore plus qu’ailleurs, le parcours vers l’autonomie est très différent selon que l’on soit une femme ou un homme. Les jeunes hommes vivent plus longtemps avec leurs parents, et s’installent dans leur propre logement une fois qu’ils travaillent. Les jeunes femmes prennent d’abord un logement et deviennent majoritairement mères avant de trouver un emploi. Cependant, même sans enfant, les femmes accèdent moins à l’emploi que les hommes.


Un accès au marché du travail difficile pour les jeunes

À La Réunion, en moyenne sur l’année 2022, 49 % des personnes âgées de 15 à 64 ans ont un emploi au sens du Bureau international du travail (BIT), soit nettement moins qu’en France métropolitaine (68 %).

Seuls 29 % des Réunionnais de 15 à 29 ans ont un emploi, soit 20 points de moins que dans l’Hexagone. Pourtant, le taux d’emploi des jeunes Réunionnais augmente de 3 points sur les trois dernières années après avoir diminué de 2 points entre 2014 et 2019. L’évolution est identique pour les jeunes hommes et les jeunes femmes. L’emploi des jeunes augmente essentiellement grâce à l’aide à l’embauche des apprentis dans le cadre du plan de relance déployé lors de la crise sanitaire. En moyenne, 12 600 jeunes étaient en apprentissage en 2022, après 9 500 en 2021 et 3 700 en 2019.

Le taux de chômage des jeunes s’élève à 32 % à La Réunion en 2022, soit 2,5 fois plus que dans l’Hexagone.

En 2021, à La Réunion, 41 000 jeunes de 15 à 29 ans ne sont ainsi ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Ils représentent 26 % de cette classe d’âge, soit deux fois plus qu’au niveau national. Leur part diminue néanmoins en 2021, grâce au dynamisme récent de l’emploi des jeunes lié au développement du recours à l’apprentissage, après cinq années de quasi-stabilité. La part de NEET culmine entre 24 et 29 ans, avec près d’un jeune sur deux dans cette situation. En 2021, les jeunes hommes sont un peu plus souvent concernés que les femmes, alors que c’était le contraire en 2015. Parmi les jeunes NEET, les trois quarts souhaitent travailler. Les non-diplômés sont surreprésentés parmi les NEET : ils représentent quatre jeunes NEET sur dix.


Les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET)

Les jeunes, davantage touchés par la pauvreté Du fait notamment d’une moindre insertion dans l’emploi, la pauvreté concerne davantage les jeunes. Ainsi, en 2020, dans les ménages jeunes, dont la personne de référence a moins de 30 ans, le taux de pauvreté s’élève à 51 % contre 36 % pour l’ensemble de la population.

La pauvreté touche davantage encore les enfants. En 2019, 110 500 enfants mineurs vivent dans un ménage
pauvre, soit 46 % d’entre eux (21 % dans l’Hexagone).

Migrations résidentielles des jeunes

Entre 2015 et 2019, en moyenne chaque année, 12 600 personnes effectuent une mobilité de longue distance en quittant La Réunion pour l’Hexagone. Ce sont 10 800 personnes qui font le chemin inverse et s’installent sur l’île. Le solde migratoire, différence entre les arrivées sur l’île et les départs, est donc négatif (– 1 800 personnes)

Toutefois, le solde migratoire avec l’Hexagone n’est négatif que pour les 18-24 ans. Chaque année, entre 2015 et 2019, 3 400 jeunes quittent ainsi l’île pour 1 300 qui s’y installent, soit un solde migratoire de – 2 100 personnes. Les jeunes qui quittent l’île sont principalement des étudiants majeurs : chaque année en moyenne, 2 300 étudiants partent ainsi s’installer dans l’Hexagone pour se former.

Les filles sont aussi mobiles que les garçons. Ces jeunes partent en majorité entre 18 et 20 ans, dès l’obtention du baccalauréat. Les retours sur l’île se font généralement autour de la trentaine, un peu plus tôt pour les femmes que pour les hommes

Les étudiants réunionnais ont une propension au départ proche de la moyenne nationale, malgré l’éloignement géographique. Les politiques locales d’accompagnement soutiennent cette mobilité.

 

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