En Outre-mer, on boit moins d’alcool en moyenne qu’ailleurs

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Malgré les clichés associés au rhum et aux cocktails dans les régions d’Outre-mer comme la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion, les habitudes de consommation d’alcool semblent différer de certains stéréotypes. Selon les données de Santé publique France, les habitants de ces régions boivent moins fréquemment et moins abondamment que dans d’autres régions.

Le constat se base sur deux types de consommation étudiés : la consommation quotidienne et la consommation excessive en une seule occasion. La première mesure, boire tous les jours, peut être un indicateur de la régularité de la consommation d’alcool, tandis que la deuxième mesure, boire beaucoup en une seule fois, peut refléter la propension à la consommation excessive.

Ces données peuvent cependant être influencées par divers facteurs tels que la culture locale, les habitudes sociales, les normes de consommation d’alcool, ainsi que les campagnes de sensibilisation et les politiques de santé publique mises en place dans ces régions.

Les femmes boivent moins et moins souvent

L’étude met en évidence des différences significatives dans les habitudes de consommation d’alcool entre les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM) et l’Hexagone en France, ainsi que des variations importantes entre les sexes.

En résumé, les buveurs consommant de l’alcool tous les jours sont moins nombreux dans les DROM (5% en moyenne) que dans l’Hexagone (8%). En outre, la pratique est fortement genrée, avec des pourcentages plus élevés d’hommes buvant quotidiennement par rapport aux femmes, à la fois dans les DROM et en France métropolitaine.

Les écarts entre hommes et femmes dans la consommation quotidienne d’alcool semblent se réduire, ce qui peut indiquer un « rapprochement des comportements entre hommes et femmes », selon Santé publique France. Cela pourrait être le résultat de changements socioculturels, de campagnes de sensibilisation sur la santé, ou d’autres facteurs influençant les normes de consommation.

Ces observations mettent en lumière l’importance de prendre en compte les spécificités régionales et de genre lors de l’analyse des habitudes de consommation d’alcool, ainsi que la nécessité de développer des approches de prévention et de sensibilisation adaptées à ces contextes particuliers.

Le Binge drinking

À l’exception de la Guyane, les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM) présentent des taux de binge drinking (le fait de boire au moins six verres en une seule occasion) inférieurs à la moyenne nationale en France.

En Guadeloupe, par exemple, la pratique du binge drinking est la moins répandue parmi les territoires français, avec 13,1% des Guadeloupéens concernés chaque mois, comparé à une moyenne nationale de 16,5%. Cette tendance est également observée en Martinique, où le taux est dans la moyenne nationale, et à La Réunion, où le binge drinking concerne 20% des buveurs et 10% des buveuses.

Cependant, en Guyane, le taux de pratique du binge drinking est plus élevé, avec 19,2% des buveurs en moyenne. Les différences entre les sexes sont également notables, avec une fréquence plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Il est intéressant de noter que les Guyanaises sont signalées comme les Françaises qui pratiquent le plus le binge drinking.

Ces variations dans les habitudes de consommation d’alcool soulignent l’importance de prendre en compte les spécificités régionales et de genre lors de l’élaboration de politiques de santé publique et de campagnes de sensibilisation pour prévenir les comportements à risque liés à la consommation d’alcool.

Préférence pour la bière

L’étude de Santé Publique France ne détaille pas le type spécifique de consommation d’alcool, mais une enquête antérieure de 2014 avait indiqué des différences dans les préférences de boissons alcoolisées entre les régions d’Outre-mer et la France métropolitaine. Cette enquête suggérait que l’on consommait davantage de bières et d’alcools forts dans les territoires d’Outre-mer, tandis que la consommation de vin était moins fréquente.

L’absence d’explication dans l’étude actuelle concernant les variations entre les territoires et les comportements des buveurs les plus excessifs souligne la nécessité de mener des enquêtes complémentaires pour obtenir une compréhension plus approfondie des habitudes de consommation d’alcool dans ces régions. Ces enquêtes pourraient se pencher sur des aspects spécifiques tels que les types d’alcool préférés, les contextes sociaux de consommation, les facteurs culturels et économiques, ainsi que les motivations derrière les comportements de consommation excessive.

L’approfondissement de la recherche dans ces domaines pourrait aider à élaborer des interventions de santé publique plus ciblées et efficaces pour répondre aux besoins spécifiques de chaque région, contribuant ainsi à réduire les risques associés à la consommation d’alcool.

6 Commentaires

  1. Qu’est ce que c’est cette enquête pourrie qui minimise l’impact de l’alcool sur notre île ? Encore le lobby (ultra-puissant) de l’alcool qui infeste la République. C’est scandaleux et surtout, sortez de vos bureaux pour venir voir ce qui se passe dans la vraie vie.

  2. Lol. Faire une étude publique pour savoir qu’il faut prendre en compte les spécifités régionales et adapter ses campagnes de prévention selon les territoires. Mouahahahaha. Quand on connaît le prix exorbitant d’une étude, on ne peut que dénoncer ce gaspillage d’argent public.

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