« Un moment clé, fort, important, presqu’historique », a déclaré Patrice Selly, président de la Cirest, en guise de conclusion à la présentation du Schéma de développement économique de la Cirest pour les prochaines années.

Une présentation faite, ce mardi matin 20 juin, par les responsables des bureaux d’études métropolitains Métropolis, CODRA, AID, en présence des représentants de l’Etat, de l’AFD, de l’EPFR, de la Région (Pascal Plante), de la Chambre de commerce (Régis Ramsamy), de la Chambre d’agriculture (Bruno Robert), la FRBTP, NEXA et des administratifs des communes de l’intercommunalité Est.

Un travail décidé par la Cirest depuis l’année dernière sous la houlette du service « Economie » de l’EPCI et qui a réellement commencé en début de cette année via des comités de pilotage, des entretiens, des tables rondes et des analyses de terrain. Les bureaux d’études sont partis des bases existantes ainsi que des documents déjà connus afin de procéder ensuite à un diagnostic puis, surtout, à un plan d’actions en préconisant une véritable stratégie de développement pour cette micro-région considérée comme étant « le parent pauvre » de la Réunion.

Le but de ce schéma de développement économique est de savoir comment répondre au mieux aux attentes des entrepreneurs de la Cirest. D’où les orientations préconisées par les bureaux d’études; Lesquelles devraient par la suite faire l’objet de discussions entre les élus de la l’intercommunalité avant d’être, pourquoi pas, contractualisées dans le cadre d’une Charte de développement économique en y associant tous les partenaires publics.

En tout cas, avec ce schéma de développement économique, la Cirest dispose d’une feuille de route, d’une « vision », d’une « volonté » pour pouvoir solliciter sur la base d’un document concret, les financeurs, notamment la Région, « futur partenaire » de la Cirest, pour reprendre l’expression de Patrice Selly, qui est très fier de cette étude, « une première » pour l’intercommunalité. Ecoutez le président de la Cirest, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

L’étude préconise entre autres une modernisation des deux zones commerciales les plus vieillissantes de la Cirest (Saint-André et Saint-Benoit), une redynamisation des centre-villes, la mise en place d’un marché de gros, l’installation d’une maison de l’Entreprise sorte de guichet pour faciliter les démarches en matière d’aides et de création d’activités économiques.

Tous les représentants de divers organismes présents, y compris l’Etat, se sont félicités de la réalisation et de la richesse de cette étude. Tous ont promis leur soutien, leur accompagnement à la Cirest. « Un cap a été fixé et chiffré. on espère qu’on sera accompagné par la Région, par l’Etat », a insisté Ridwane Issa, vice-président de la Cirest et 1er adjoint au maire de Saint-Benoit, qui a plaidé en faveur des centres de formation sur le territoire « car après le Bac, tous les jeunes de la région s’en vont ailleurs puisqu’il n’existe pas d’établissements adéquats dans l’Est », a-t-il souligné, alors que, contrairement à d’autres intercommunalités, la Cirest dispose encore du foncier, près d’une quarantaine d’hectares.

Pour reprendre les mots du président du club économique bénédictin : « il y a tout dans cette étude. La vraie question est de savoir qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». La question est posée, elle s’adresse aux élus (Cirest, communes, Région, Département), à l’Etat et aux financeurs (AFD, Banque des Territoires). Qu’est-ce qu’on fait pour que dans 10 ans, 20 ans, on ne fredonnera pas encore ce sempiternel refrain que j’ai toujours entendu depuis que je suis journaliste (c’est-à-dire depuis 38 ans) : « l’Est, le parent pauvre de la Réunion ».