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St-Pierre s’illumine pour le Dipavali 2023 (Vidéo-Photos)

7 min de lecture
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Les rues de St-Pierre se sont parées de lumières éclatantes et de couleurs vibrantes ce samedi 18 novembre pour marquer le début des festivités du Dipavali 2023.

Célébrant la victoire de la lumière sur l’obscurité, cet événement emblématique a attiré des foules enthousiastes venues partager la magie de cette fête hindoue.

Ne manquez pas la suite des festivités ce dimanche! Les organisateurs promettent encore plus de surprises, de spectacles, et de moments mémorables.

Reportage :

Célébration de l’héritage Indien ces 18 & 19 novembre

La Réunion est un île multiculturelle peuplée de migrants venus surtout d’Afrique, d’Europe et d’Asie. Chaque année, en novembre, le 11 marque la commémoration de l’armistice signé en 1918 à l’issue de la Première Guerre mondiale et la fin de l’engagisme à La Réunion, le 11 novembre 1882. Il était donc logique de choisir ce mois pour honorer les mémoires, faire vivre cette transmission surtout envers les plus jeunes et
célébrer, par la même occasion, le peuplement et l’héritage de l’importante population indienne, dont la présence remonte des débuts du peuplement.

En s’associant à cette journée à la mémoire des engagés qui ont contribué à construire la société réunionnaise, la ville de Saint-Pierre confirme sa volonté de mieux faire connaître notre histoire. La Réunion a accueilli près de 200 000 engagés, la plupart originaires de l’Inde. Beaucoup sont restés, contri-
buant ainsi au métissage et à l’enrichissement culturel de l’île. Le Dipavali est avant tout un rendez-vous mémoriel qui nous éclaire sur le rôle majeur des Indiens dans la construction de La Réunion. Leurs apports multiples ont façonné notre société d’aujourd’hui et dynamisé notre manière de vivre créole.

Notre capacité à bien vivre ensemble demeure une grande fierté !

Célébrer le peuplement à travers le Dipavali, c’est valoriser l’unité réunionnaise, notre diversité culturelle face à l’uniformité, l’intolérance, les a priori, l’exclusion. Le Dipavali, c‘est la victoire de la lumière sur les ténèbres, du bien sur le mal, de la sagesse sur l’ignorance. Avec le Dipavali, nous célébrons l’ensemble des identités plurielles des communautés de La Réunion. Bon Dipavali 2023 !

Michel Fontaine
Maire de Saint-Pierre

HISTORIQUE

La présence indienne à Bourbon remonte aux origines du peuplement de l’île en 1663. Selon Michèle Marimoutou-Oberlé, 15 des 37 premières habitantes considérées comme les grand-mères des Réunionnais, étaient indiennes. Ces chiffres montrent l’importance de l’apport indien dès les débuts du peuplement de l’île. Ces Indo-portugaises, originaires des comptoirs de Surate, Pondichéry ou Daman, ont été envoyées à Bourbon dès 1678 par la Compagnie des Indes orientales pour épouser les colons européens récemment installés dans l’île. Avec une descendance directe estimée à 109 enfants, elles ont largement participé au peuplement de l’île. Ces femmes sont arrivées libres et fortunées. Parfois, elles possédaient des domaines, surtout à l’est de l’île Bourbon. Ces premières Indiennes ont joué un rôle crucial dans la préservation de l’identité et des traditions indo-portugaises à La Réunion et dans la transmission de leur culture aux générations suivantes.

A la même époque, certains indiens étaient des esclaves. D’ailleurs, le premier acte concernant l’esclavage date de 1687. Il s’agit de la vente d’un jeune Indien de 12 ans par un jésuite de passage à un habitant de l’île. Au début du XVIIIe siècle, la traite des esclaves avec l’Inde est organisée : 24 % des esclaves de Bourbon en sont originaires !

Un temps interdite, la traite indienne est réactivée par le gouverneur Mahé de Labourdonnais, à partir des côtes de Malabar, de Coromandel et du Bengale. L’accélération du trafic d’esclaves en Afrique de l’ouest, diminue le nombre d’esclaves indiens au début du XIXe siècle qui ne forment que 3 % de la population servile en 1848. Réputés pour leurs talents, ils sont plutôt employés comme artisans. Tous ne connaissent pas la servitude. Des coolies, maçons, ouvriers du bâtiment, porteurs de palanquin sont recrutés dans l’île pour des contrats de 3 à 6 ans et pour la construction de magasins, bateaux et autres fortifications… La présence indienne à La Réunion remonte donc à une période bien antérieure à l’engagisme.

APPORTS ET HÉRITAGES

L’héritage des Indiens, riche et diversifié, se manifeste dans la culture, la langue, la musique, la cuisine et l’économique. A partir de 1848, une partie importante des immigrés est Indienne, surtout d’origine tamoule, pendant la période de l’engagisme. Entre 1848 et 1882, des milliers d’Indiens, recrutés comme travailleurs sous contrat, ont travaillé dans les plantations de canne à sucre. Originaires principalement du sud de l’Inde, Tamil Nadu et Kerala, ces engagés sont venus à La Réunion pour compenser l’abolition de l’esclavage et répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les plantations. Cependant, l’exploitation et les mauvais traitements liés à l’esclavage ont plus ou moins perduré… Au fil des années, la communauté indienne s’est considérablement développée et a joué un rôle majeur dans l’essor économique de l’île. Ses influences culturelles, linguistiques et religieuses ont façonné la société réunionnaise dans son ensemble. Bien que la présence indienne remonte loin, c’est principalement pendant l’engagisme période que la communauté indienne s’est établie et a changé La Réunion. Les apports liés à son installation sont nombreux dans la culture, les traditions, la langue, la musique, la cuisine, l’identité et les contributions, les héritages biologique, matériel et immatériel…

LE DIPAVALI

Chaque année, entre fin octobre et mi-novembre, est célébré le Dipavali, dont le sens, « rangée de lumières», rappelle le chemin de lampes fait à Rama par les habitants d’Ayodhya pour éclairer son retour. Le point d’orgue est la journée d’adoration pour la déesse Lakshmi, divinité de la (bonne) fortune, de la prospérité, de la richesse et de l’abondance.
Le Dipavali trouve son origine dans la mythologie hindoue et commémorerait, selon une certaine légende, la mort de Narakasura, démon tué par Khrisna, divinité puissante, soit la victoire du bien sur le mal. Mais d’après le Râmâyana, illustre épopée indienne, le Dipavali serait lié à l’histoire du jeune prince Rama qui terrassa Ravana, démon à dix têtes et vingt bras, pour sauver sa belle épouse Sita.

Si la fête des lumières rappelle le retour du dieu Rama et de son épouse Sita après leur combat victorieux, elle commémore, cette année, le peuplement des Indiens à La Réunion depuis le début de la colonie, retour sur l’histoire et l’héritage laissé par les ancêtres. Du samedi 18 au dimanche 19 novembre, Saint-Pierre s’illuminera et s’enflammera au rythme des traditions et de la religion indienne.

LA PROGRAMMATION

La célébration du Dipavali est devenue incontournable à Saint-Pierre depuis une trentaine d’années. A cette occasion, de grandes festivités sont organisées sur le front de mer de Saint-Pierre. En point d’orgue : une parade de chars composée par plusieurs associations. Plusieurs centaines de personnes défilent sur le boulevard Hubert Delisle. Couleurs, sons, lumières dans une ambiance festive, durant cette manifestation, demeurent toujours magiques.
Pour l’occasion, le boulevard Hubert Delisle sera fermé à la circulation. Le village de l’Inde accueille dès le premier jour des familles tamoules présentant au public la culture indienne gastronomie, danses, musique, expositions… Comme le soutient Sandrine Aho-Nienne, l’élue à la Culture, près de 15.000 personnes sont attendues pour ces festivités : « Après le Grand Raid, c’est l’un des évènements qui rassemble le plus de personnes ».
Les soirées du 18 et 19 novembre se clôturent avec un podium musical. Des danses et des chants sont également au programme.

LE DEFILE

Depuis plusieurs années, la Mairie de Saint-Pierre s’est associée aux associations tamoules pour l’organisation de cet événement et afin de lui donner une plus grande ampleur. Elle s’est entourée d’un collectif constitué d’associations représentant la communauté et d’associations de proximité. Cette commémoration est placée sous le signe du partage et de la transmission, particulièrement auprès des jeunes. Elle s’inscrit dans la volonté de faire connaître l’histoire de l’engagisme au plus grand nombre car les travailleurs engagés ont contribué à façonner le visage métissé de La Réunion d’aujourd’hui. Le défilé débutera avec des Brass Bands et permettra de découvrir la magie des illuminations, la créativité des chars des associations et le talent artistique des danseurs et des chorégraphes au son des tambours « malbars ».

LE VILLAGE

Un «village indien» s’installera sous des chapiteaux aux Jardins de la plage : vente de pâtisseries, ateliers et initiations… Quelques ateliers seront consacrés à l’artisanat et permettront au public de découvrir l’art de fabriquer des bijoux, de dessiner à l’henné, de monter des tambours, d’apprendre à ’écrire en tamoule et à faire de la cuisine indienne avec des spécialités du Sud de l’Inde. Des petits chapiteaux dédiés à la décoration, à la mode, au bien-être permettront de répondre à toutes les questions à propos des Indiens de La Réunion

INFORMATIONS PRATIQUES POUR LE PUBLIC

Dipavali 2023 Du samedi 18 au dimanche 19 novembre

RENSEIGNEMENTS

Service culturel de la mairie de Saint-Pierre 15 rue de La République 02 62 32 62 00 www.saintpierre.re SUR INTERNET ET LES RÉSEAUX SOCIAUX www.saintpierre.re Facebook/mairiedesaintpierre @dipavali2023 La Mairie de Saint-Pierre remercie l’ensemble des acteurs de cette manifestions et particulièrement les participants et les associations tamoules qui font de cet événement l’une des plus grandes fêtes de la ville.

1 Commentaire

  1. Lé bien de connaître un peu l’histoire des malbars à la Run. Et ben dit donc si mon paternel avait su ça ! Pfff ! Il aurait même pas crû tellement qu’il était borné ! (Pour lui ses ancêtres n’ont jamais été esclaves) ! dans la tête des gens ça toujours été le kaf…

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