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Retrouvez en VIDEO les premiers mots de Jérôme Filippini, nouveau préfet de la Réunion

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Il succède à Jacques Billant, parti début août dernier et qui a pris ses nouvelles fonctions dans le Pas-de-Calais le 10 août. Lui, c’est Jérôme Filippini. Il est d’origine corse, donc îlien comme nous les Réunionnais. Il a pris ses fonctions ce mardi 23 août. Sa journée a commencé par le traditionnel dépôt de gerbes devant « l’impressionnant et émouvant » monument aux Morts de Saint-Denis, rue de la Victoire, en présence des principaux élus de la Réunion dont des parlementaires ainsi que les exécutifs des deux grandes collectivités : Huguette Bello pour la Région et Cyrille Melchior pour le Département. Sans oublier bien entendu la maire du chef-lieu, Ericka Bareigts ainsi que les personnalités civiles et militaires.

Ensuite, le temps pour lui de laisser sa tenue de « petit blanc » encore en vigueur dans les anciennes colonies (dans l’hexagone les préfets arborent la tenue de couleur noire), Jérôme Filippini a tenu à échanger de façon informelle avec les représentants des médias locaux. En toute décontraction, en toute franchise aussi. Le nouveau préfet, âgé de 54 ans, formé dans les plus grandes écoles administratives de France, est plutôt du genre cash. Il ne mâche pas ses mots. Il promet de jouer la transparence et ne cache pas qu’il sera, comme il l’a été depuis l’âge de 19 ans, « un serviteur de l’action publique, du bien public » car il a une très haute estime de la République  lui, l’enfant de l’école publique, de famille de moyenne bourgeoisie.

La Réunion ?

« je ne sais pas grand-chose de la Réunion. J’ai beaucoup échangé avec mon prédécesseur Jacques Billant que je connais depuis 25 ans. Je tiens d’ailleurs à lui rendre hommage pour son action à la Réunion ». Mais à force de discuter, Jérôme Filippini qui a dû séjourner dans notre île il y a quelques années déjà, le temps d’une petite poignée de jours, se souvient que sa grand-mère lui avait beaucoup parlé de cette île. « Mes grands-parents y ont vécu quelques temps et ma grand-mère avait gardé de très bons souvenirs en me disant que c’étaient les 5 plus belles années de sa vie », se rappelle-t-il.

Il ne connaît pas encore bien la Réunion mais jure qu’il l’aime déjà et qu’il va la servir tel un véritable ambassadeur. Ecoutez le nouveau préfet Jérôme Filippini, qui répond aux questions des journalistes locaux dont votre serviteur :

Au-delà de la gestion du quotidien qui incombe à la responsabilité de tout représentant de l’Etat, Jérôme Filippini est venu surtout avec une feuille de route assez précise notamment en ce qui concerne le pouvoir d’achat et la lutte contre la vie chère. « Jean-François Carenco, le ministre des Outre-mers, a demandé à faire plus et mieux. Je vais m’y atteler très vite », souligne Jérôme Filippini en parlant, entre autres, du Bouclier Qualité Prix.

« J’aimerai avoir un potager et un poullailler à la préfecture »

Il sait que la vie d’un préfet n’est pas de tout repos dans une île comme la Réunion. Son prédécesseur l’avait brieffé à ce niveau. Mais le travail ne lui fait pas peur. Bien au contraire. Il sait par ailleurs que le représentant de l’Etat qu’il est ne manquera pas d’être sollicité sur des dossiers « bouillants » tels que celui de la canne à sucre avec, peut-être une manifestation des planteurs de l’usine de Bois-Rouge dès ce matin (mercredi 24 août) devant la préfecture. Mais il annonce d’ores et déjà que l’Etat pourra le rôle de médiateur dans le conflit qui oppose depuis quelques jours les planteurs et la direction de TEREOS.

La fermeture probable de Run Market ?

« il y a un risque de concentration dans ce secteur de la grande distribution. Nous allons prendre le dossier à bras-le-corps avec tous les acteurs concernés. L’Etat jouera son rôle ».

La NRL ?

« l’Etat accompagne ce chantier depuis le début. Il l’a financé à hauteur de 1,2 milliard d’euros ». Jérôme Filippini était aux côtés d’Huguette Bdello cet après-midi pour l’annonce de l’ouverture partielle du grand viaduc ce dimanche.

Air Austral ?

« Toutes les solutions ont été mises sur la table. Il y a un besoin d’Etat qui est très fort. L’Etat y porte une attention énorme. Il est question notamment de l’effacement de la dette de la compagnie attendue par les élus et les repreneurs potentiels. L’Etat étudie toutes les pistes ».

La suppression des batay coqs ?

« Je ne me prononcerai pas sur les combats de coqs. Je suis très attaché aux traditions qui font notre histoire… J’aimerai avoir un potager et un poulailler à la préfecture ».

L’errance animale ?

« Une vraie problématique, de compétence municipale mais j’en appelle d’abord à la responsabilité individuelle de tout un chacun car ici ça prend des proportions incroyables d’après ce qu’on m’a dit… Moi, j’ai un chat que j’ai fait stériliser. Pour l’instant, il est enfermé dans ma chambre et il miaule toute la journée ».

Le volcan rendu au public  ?

« C’est un atout, une pépite mais je ne reviendrai pas sur les mesures prises par mon prédécesseur et qui vont dans le sens de la sécurité des citoyens. IL faut concilier tourisme volcanique et sécurité de la population ».

Et, pour finir, sachez que si vous faites votre footing sur le front de mer de Saint-Denis, vous avez de grandes chances de le croiser car Monsieur le préfet est plutôt sportif, « en terrain plat, pas en trail ». Donc, le Grand Raid, c’est pas pour tout de suite, à moins que l’on considère qu’être préfet à la Réunion, c’est déjà un Grand-Raid en soi !

Yves Mont-Rouge

Yves Mont-Rouge

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