Une histoire complexe, longue, parsemée d’embûches du début à la fin. Et ce n’est pas fini ! Comment faire pour voir le bout du tunnel ? Benoit Padre ne sait plus où donner de la tête. Nous avons rencontré ce père de famille de 58 ans, à Sainte-Suzanne, hier, dimanche 3 mars. Il n’en peut plus. Il est à bout. « J’ai pensé au suicide à plusieurs reprises », dit-il « mais je ne peux pas agir en lâche et abandonner ainsi ma famille, qui a besoin de moi ».
Sa famille : sa femme Marie Doriane Chane Cho Pine, 59 ans et leur fils Benjy, 20 ans. Tous deux reconnus handicapés. Schizophrénie sévère pour madame. Le fils, lui, est bipolaire depuis qu’il s’est fait agresser par plusieurs jeunes durant son service militaire en tant que cadet de la Défense. Il avait été roué de coups et il ne s’en est jamais remis, « un peu comme s’il vivait dans un autre monde, déconnecté de la réalité ».
Quant à madame, qui avait eu une première vie, tout a basculé le jour de son divorce. Elle avait été mariée à un homme d’affaires à Maurice. Elle était directrice des usines de la famille, sa première famille. Aujourd’hui, elle grille cigarette sur cigarette. Comme Benjy, elle a un peu « décroché ».
Benoit Padre et sa femme sont originaires du Tampon. Leur famille ne les fréquente plus. « Nous sommes rejetés », dit-il. Ils sont ensemble depuis 28 ans. Ils ont eu deux enfants. Une fille, âgée de 25 ans (qui vit aujourd’hui à Saint-Denis) et Benjy. Ils ont longtemps vécu en métropole. Dans le Loir-et-Cher, puis maintenant du côté de Toulouse. Benoit a travaillé comme valoriste, dans le domaine de la gestion des déchets. Son histoire est longue et complexe. S’il fallait tout raconter, cela prendrait des heures et ferait l’objet d’un roman à plusieurs chapitres. Une vie de galères. En effet, Benoit Padre a beaucoup galéré et il continue de galérer pour se faire entendre auprès des services habilités : l’Etat, le Département… Sa vie est un combat ; Un long combat, qui n’est pas près de s’achever, manifestement. Il ne cesse de se battre face à une administration « sans cœur ».
A plusieurs reprises, Benoit, sa femme et leur fils sont revenus à la Réunion. « Notre fils voulait revenir s’installer ici. Dans un premier temps, nous l’avons laissé avec notre fille aînée mais cela ne s’est pas bien passé. Benjy est retourné en métropole. Nous sommes revenus une autre fois. Nous avons été au CCAS de la mairie du Tampon, puis dans les services sociaux du Département, nous avons également contacté la CAF… Nous nous sommes retrouvés, ma femme, Benjy et moi à dormir dans une voiture durant plusieurs jours », raconte Benoit, les larmes aux yeux.
La petite famille est repartie en métropole. Mais Benjy n’arrive pas à s’adapter. Il voulait revenir dans son île natale. « Depuis juillet 2023, nous avons laissé notre maison et toutes nos affaires du côté de Toulouse pour venir à la Réunion. A force de nous battre, nous avons pu trouver une petite maison à Sainte-Suzanne que Benjy paye grâce à son allocation handicapée. J’ai pu également trouver un dentiste pour les soins de ma femme. Un dentiste du Port. Sans ces soins, elle n’aurait plus dents », explique Benoit Padre, qui se trouve aujourd’hui confronté à un autre problème : « la MDPH de métropole, là où on vit, nous a fait savoir que nous n’avons pas le droit d’être hors du département où on habite au-delà d’une période de 3 mois. Or, le temps est passé est très vite depuis qu’on est à la Réunion. Il fallait trouver un loyer à Benjy, sans compter les soins dentaires de madame. Tout cela prend beaucoup de temps. La MDPH nous informe qu’elle va devoir couper l’allocation handicapée de ma femme, à savoir les 1200 euros mensuels étant donné qu’on est considéré comme des étrangers puisqu’on est à la Réunion ». Une histoire de fous !
Benoit Padre explique qu’avec ses 1200 €, « nous continuons à payer notre loyer en métropole, l’abonnement d’électricité, du gaz, nos assurances et cela nous permet également de survivre. Comment va-t-on faire sans cet argent. Pour l’instant, c’est le CCAS de la mairie de Sainte-Suzanne qui nous permet de manger », dit-il. Benoit Padre ne sait plus quoi faire. Il lance aujourd’hui un SOS aux services sociaux, mais aussi aux politiques, aux députés.
Ce qu’il souhaite, c’est que l’allocation de sa femme ne soit pas coupée « car nous ne sommes pas des étrangers », que son fils puisse être placé sous tutelle (de sa sœur) puisqu’il souhaite faire sa vie ici et que lui et Marie Doriane puissent rentrer en métropole où ils ont toutes leurs affaires. C’est facile à le dire mais tout cela relève d’un véritable parcours du combattant car, administrativement, ce n’est pas du tout évident. « Je ne dors plus, je passe mon temps à pleurer, je grossis, la graisse du stress alors que je ne mange plus. Je n’ai plus le courage face à une telle souffrance. Nous sommes abandonnés, rejetés, livrés à nous-mêmes. L’Administration, les services sociaux n’en ont que faire de nous, de notre situation, de la misère, de la détresse dans laquelle nous nous trouvons depuis des mois… ». C’est le SOS de Benoît Padre, aidant familial, qui s’occupe de son fils et de sa femme handicapés et qui ne peut pas prétendre au RSA. Si vous avez un conseil, une aide, Benoit Padre est preneur. « Je laisse mon téléphone, aidez-moi s’il vous plaît ! 06 58 91 35 05 ».
peut-être que monsieur Aurelien CENTON pourrait faire quelque choses. en tout cas je vous souhaite bon courage pour toutes vos démarches administratives.