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L’avortement constitutionnalisé en France : une avancée historique mais des défis persistent

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À la veille de la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes, la sénatrice Évelyne Corbière Naminzo a pris la parole lors d’une conférence de presse , accompagnée de la Présidente de Région Huguette Bello. L’objet de cette réunion était d’annoncer un moment historique : l’adoption de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française.

Cet événement marque une étape significative dans l’histoire des droits des femmes en France, un demi-siècle après l’adoption de la loi Veil de 1974. Avec cette constitutionnalisation, la France devient le premier pays au monde à inscrire la protection de l’avortement dans son texte fondamental.

« C’est une victoire pour toutes les féministes et pour toutes les femmes », déclare la sénatrice Corbière Naminzo, également Vice-Présidente de la Délégation aux Droits des Femmes du Sénat. « C’est un moment historique important qui s’est joué lundi et aujourd’hui nous pouvons nous réjouir de cette avancée. Pour autant, il ne faut pas croire que tout est acquis. »

Pourtant, au-delà de cette avancée législative majeure, des défis persistent, notamment à La Réunion, où l’accès à l’IVG reste fragile. En effet, peu de médecins et de sages-femmes pratiquent l’avortement, et son accès varie considérablement en fonction de la situation géographique de la patiente. Cette disparité est particulièrement criante entre les zones urbaines et les régions éloignées, où l’accès aux soins est souvent limité.

La présidente de Région, Huguette Bello, souligne que « la couverture médicale à La Réunion est mauvaise », mettant en lumière les inégalités persistantes dans l’accès aux services de santé.

De plus, le parcours pour obtenir une IVG à La Réunion est encore semé d’embûches. La sénatrice Corbière Naminzo insiste sur la nécessité d’améliorer les moyens sur place, de garantir la présence de professionnels de santé prêts à pratiquer l’avortement, et d’assurer une prise en charge médicale complète. Elle souligne également l’importance d’un approvisionnement adéquat en médicaments pour éviter les pénuries.

Ces préoccupations sont d’autant plus urgentes compte tenu du nombre élevé d’IVG réalisées chaque année à La Réunion, où environ 3000 femmes y ont recours. Les statistiques révèlent également un taux d’IVG plus élevé chez les adolescentes que la moyenne nationale.

Malgré cette avancée législative significative, la sénatrice rappelle qu’il ne faut pas prendre cette inscription dans la Constitution pour acquise. « Il ne faut pas le considérer comme acquis », souligne-t-elle, mettant en garde contre tout recul potentiel dans les droits des femmes.

Il est important de noter que l’IVG reste possible jusqu’à 14 semaines de grossesse en France, soit 16 semaines après le premier jour des dernières règles, offrant ainsi aux femmes une décision éclairée et autonome sur leur corps.

En conclusion, la constitutionnalisation de l’IVG en France est une avancée historique significative, mais elle soulève également des défis cruciaux, notamment en termes d’accès aux soins et de respect des droits des femmes, défis qui nécessitent une action concertée des autorités publiques et des professionnels de santé pour garantir l’accès universel à ce droit fondamental.

Réaction, en vidéo, de la sénatrice Corbière Naminzo :



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