/

Le Smic à 1600 € nets, c’est pas demain la veille !

18 min de lecture
28

Et si notre monde hypocrite n’était qu’une affaire de gros sous ? Comme beaucoup en ce bas monde, j’aime le foot. J’aime bien. Je ne suis pas spécialement un excité du ballon rond, un mordu du cuir au point d’aller me jeter par dessus un pont en cas d’échec de l’équipe de France, non. Mais j’aime bien, après une journée de travail, me caler dans mon fauteuil et regarder un bon match de football. Mais j’avoue qu’en cette période de coupe du monde au Qatar, je ne peux m’empêcher d’avoir une grosse pensée pour toutes ces familles de travailleurs migrants qui ont perdu un père, un frère, un oncle… lors de la construction de ces stades gigantesques, qui plus est climatisés, en plein désert. Des travailleurs migrants considérés comme des esclaves par les autorités du Qatar qui s’asseyent sur la sécurité au travail. Le Qatar, ce pays qui, par ailleurs, considère l’homosexualité comme un crime. Le Qatar où les femmes sont mises en quarantaine à vie ; Où les relations sexuelles hors mariage sont passibles de poursuites pénales. Le Qatar qui n’en a que faire de l’empreinte carbone. Oui, au risque de me répéter, ils ont climatisé les stades dans le désert. L’argent rend fou et aveugle les dirigeants de ce monde, y compris du monde footballistique via la FIFA qui vénère les roi du pétrole du Qatar. Je sais, ça ne va rien changer du tout, mais je tenais quand même à vous partager mon petit coup de gueule, sorte d’invitation à la méditation sur les « grandes valeurs » de ce monde dans lequel on vit. Après, chacun est libre de mener sa barque comme il le souhaite. Au-delà du Qatar qui en est un exemple criant, c’est le monde de l’argent roi qui est, non seulement hypocrite, mais pourri jusqu’à l’os.

Rien à voir avec le foot, mais ça me fait penser aux grandes campagnes de sensibilisation qui sont lancées en France en faveur des causes nobles comme la lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte contre le tabagisme, contre la consommation de l’alcool, contre les excès de vitesse sur les routes… Alors que, dans le même temps, on continue à fabriquer des voitures de plus en plus rapides parce que c’est vendeur et c’est bon pour la balance commerciale ; Dans le même temps, nos collectivités continuent à aider financièrement ceux qui fabriquent les boissons alcoolisées, le rhum notamment (aides en millions d’euros votées pas plus tard que la semaine dernière par la commission permanente de la Région Réunion en faveur des industriels locaux fabricants de rhum) ; Or, l’on sait tous que certains « la rak » est facteur de violences. « I bèse la rak et après i totoche zot fanm ». Ce qui revient à dire que nos collectivités financent la fabrication de « la rak », puis s’élèvent contre les méfaits de cette même « rak ». Qu’en pense la conseillère régionale Evelyne Corbière, responsable de l’UFR (Union des Femmes de la Réunion) ? Dans le même temps, le Département perçoit la taxe sur le tabac ; Et plus les cigarettes sont vendues, plus les recettes sont importantes pour la collectivité départementale qui réutilisera une petite partie de cet argent pour mener des campagnes publicitaires afin de… lutter contre le tabagisme. Comprenne qui pourra !

Les parlementaires coûtent à l’Etat près d’1 milliard d’euros

Pareil pour le SMIC qui fait actuellement débat au sein des commissions de l’Assemblée nationale suite à la proposition de loi déposée par Alexis Corbière et les députés de la NUPES pour un SMIC à 1 600 € nets. Il faut rappeler que le SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) a connu une augmentation automatique de 2,65% le 1er mai dernier, passant ainsi à 1 645, 58 € bruts mensuel, soit 1 302,64€ nets, suivie d’une deuxième augmentation net de 2%, le 1er août, le portant donc à 1 678,95€, soit 1 329,05 €/mois. Alors, le gouvernement va-t-il suivre la NUPES en optant pour un SMIC à 1 600 € nets mensuel ? Sans doute, dans la semaine des 4 jeudis. En clair, ce ne sera pas demain la veille.

A noter que depuis le 1er juillet 2022, suite au relèvement de 3,5% du point d’indice des fonctionnaires, les indemnités de nos députés et de nos sénateurs ont augmenté de 253,39€ bruts, soit de 160€ nets. Ce qui fait que leur « salaire » mensuel, en brut, est passé de 7 239,30€ à 7 493,30€. Sans compter évidemment tous les autres avantages. Vous l’aurez compris, la rémunération de nos 925 parlementaires en France (députés et sénateurs) est calculée à partir du point d’indice des fonctionnaires. Cette augmentation survenue à leur profit en juillet dernier représente un coût pour l’Etat (pour les contribuables plus précisément) de 1,750 million d’euros. Au total, nos parlementaires coûtent aux contribuables près de 1 milliard d’euros. Nos parlementaires qui se vantent d’être les porte-paroles du peuple mais dont le « salaire » est calculé sur la base du point d’indice des fonctionnaires ! Le « salaire » du Président de la République a également été revalorisé… Sans trop exagérer, on pourrait donc dire que les parlementaires sont des « fonctionnaires » de la politique. On comprend mieux pourquoi nombre d’entre eux sont prêts à tous les arrangements, à toutes les alliances et autres manigances derrière la cuisine pour se faire élire et pouvoir vivre ainsi de la politique !

Le député LFI Jean-Hugues Ratenon, ici en class club, va « défendre le Smic à 1600€ » pour les Réunionnais. Photo postée sur son Facebook.

Pour revenir la proposition de loi de la NUPES, je rappelle que la promesse de campagne électorale lors des législatives était un SMIC à 1500€ nets. Après les élections, c’est passé à 1600 € nets. D’ici à l’année prochaine, la NUPES demandera 1700 € nets et ainsi de suite. Ça ne mange pas de pain ! Les députés NUPES, qui ne ratent pas une occasion de dégommer le gouvernement, savent pertinemment que Macron les enverra bouler. C’est parti ainsi pour 5 ans. A moins que d’ici là, « LR » avec son nouveau président et ses 70 députés décident de déposer une motion de censure qui sera alors votée par la NUPES et le Rassemblement National, et l’Assemblée nationale sera dissoute. Au cas contraire, tout ne sera que démagogie. L’opposition proposera, amendera et le gouvernement disposera, rejettera et passera à coups de 49-3. Pas plus compliqué !

 CDPENAF : à quoi servent nos « fonctionnaires » de la politique ?

Nos députés (6 NUPES sur 7 à la Réunion) n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre. Un exemple concret ? La CDPENAF ! Vous savez cette commission soit disant départementale mais composée en grande partie par des services de l’Etat (des fonctionnaires de passage dans l’île) qui font la loi en matière d’aménagement du territoire. J’ai écrit la semaine dernière qu’à l’exception d’une motion du Département sous la présidence de Melchior, pourtant « Macron-compatible », et de la députée Nathalie Bassire, aucun élu n’était monté au créneau sur ce dossier alors que toutes et tous dénoncent en coulisses la mainmise de l’Etat, via l’avis conforme de la CDPNAF, sur l’aménagement du territoire réunionnais. Le député Jean-Hugues Ratenon m’a alors fait transmettre par son secrétariat tout le travail qu’il a déjà entrepris en ce sens. Voici que ce m’écrit son attaché concernant la CDPENAF : « un sujet tellement d’actualité que lors des dernières législatives, cette question était un des thèmes majeurs de la campagne.

« Pour votre parfaite information, je souhaite vous indiquer que depuis son 1 er mandat, le député Jean Hugues RATENON a fait une série d’interventions et d’actions.

 03 juillet 2019 : rencontre avec les directeurs de la DAAF, DEAL ainsi que le secrétariat de la CDPENAF à St Denis ; (voir communiqué)

 24 septembre 2020 : dépôt d’un amendement lors de l’examen du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique.

 En vue de sa défense en séance, par courrier, le député a sollicité le 25 septembre 2020 tous les maires de la Réunion ; les ministres de l’agriculture et des Outre-Mer de l’époque : messieurs julien Denormandie et Sébastien Lecornu ;

 Le 28 septembre 2020 : Jean Hugues a sollicité le président de l’époque de la Délégation aux Outre Mer, Mr Olivier Serva ;

 Le 28 septembre 2020 : la Chambre d’agriculture a aussi demandé aux autres parlementaires d’appuyer son amendement ;

 Le 29 septembre 2020 : le député a écrit au rapporteur du projet de loi, Mr Guillaume Kasbarian ;.

 05 octobre 2020 : malheureusement l’amendement pour que la CDPENAF émette un avis simple, comme sur l’ensemble du territoire continental, et non conforme comme cela nous est imposé, a été rejeté. (voir communiqué)

 03 novembre 2021 : Jean Hugues a été cosignataire de la proposition de projet de loi de Karine Lebon visant à améliorer l’adaptation des CDPENAF aux réalités agricoles des Outre-Mer.

 Pas plus tard que le 02 juillet 2022 : une délégation d’élus composée de Perceval Gaillard, Karine Lebon, Jean Hugues Ratenon et Amandine Ramaye, vice présidente de la Région ont été reçus au ministère de l’agriculture. A l’ordre du jour : la CDPENAF.

 Les différents interlocuteurs se sont déclarés ouverts au débat afin d’aboutir à une réforme voulue par les acteurs réunionnais. (voir communiqué)

 Enfin je vous informe que d’autres amendements ont été déposés lors de l’examen du PLF et du budget Outre-Mer 2023 ; Mais le 49-3 est passé par là.

 Lors de l’examen du projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables où l’Outre-Mer est totalement oubliée, encore une fois, Jean-Hugues Ratenon a proposé une série d’amendements dont 4 uniquement sur la CDPENAF. Le texte va bientôt être examiné par l’Assemblée.

Comme vous pouvez le constater, c’est un dossier qui tient particulièrement à cœur le député et chaque fois qu’il en a l’occasion, il interpelle le gouvernement. Comme je vois que vous vous intéressez aussi à ce sujet, je me suis permis de vous apporter ces informations. Plus on sera nombreux à défendre la cause de ces femmes et de ces hommes qui ne demandent pas la charité mais juste d’être traités d’égal à égal avec les hexagonaux et aussi participer au développement de leur île, mieux ça sera ».

Merci pour la missive. Message bien reçu Monsieur le député, via votre secrétariat. Donc, Paris i command’ à nou ! Question : à quoi servent nos députés, voire nos parlementaires et on pourrait même ajouter nos élus de façon générale puisque c’est Paris qui, à travers le préfet, décide. Visiblement, nos élus ne sont même pas foutus de faire comprendre au gouvernement qu’il y a un truc qui cloche : pourquoi l’avis de la CDPENAF n’est-elle pas obligatoire en métropole alors qu’elle est absolument ici ? C’est simple comme question, non ? Plus la peine d’aller voter dans ces conditions ! Voilà l’explication du fort taux d’abstention à chaque élection. Les citoyens électeurs en ont marre d’être pris pour des imbéciles et ils se rendent compte, de plus en plus, que nos élus n’ont en réalité pas beaucoup de pouvoir comparé au représentant de l’Etat.

Repas dans le jardin du Luxembourg avec 80 élus (grands électeurs) de la Réunion

Une transition toute trouvée pour vous parler du repas qu’ont offert nos quatre sénateurs aux élus de la Réunion. Cela s’est passé à Paris, dimanche dernier (20 novembre), dans un restaurant situé près du Sénat, dans la cour du magnifique Jardin de Luxembourg. En effet, Nassimah Dindar, Jean-Louis Lagourgue, Viviane Malet et Michel Dennemont ont sorti le chéquier du Sénat pour festoyer avec leurs invités. Sur les 170 élus qui se trouvent actuellement en métropole dans le cadre du congrès des maires, près de 80 ont répondu à l’invitation des quatre sénateurs. Ou plutôt des trois sénateurs puisque Michel Dennemont (En Marche) n’a pu voyager à temps pour être à Paris le dimanche. Il a été représenté par son attaché parlementaire Laurent Lucas. Nombreux élus/es y ont participé, parmi lesquels trois maires (Maurice Gironcel de Sainte-Suzanne ; Juliana M’Doihoma de Saint-Louis et Serge Hoareau de Petite-Ile, également président de l’Association des maires de la Réunion/AMDR). Plusieurs communes étaient représentées par des adjoints et conseillers municipaux (une délégation de Bras-Panon, de la Plaine-des-Palmistes, de Saint-Benoit, de Salazie, de la Possession, de Sainte-Marie, de Saint-André, Saint-Pierre etc…). Pour la Possession, Saint-Benoit, Sainte-Marie, Salazie, ce sont les 1er adjoints/es qui ont effectué le déplacement à ce déjeuner dans le Jardin du Luxembourg.

Nassimah Dindar sénatrice sortante et Cyrille Melchior, sénateur « rentrant » ?. (Crédit photo : YM)

Le lendemain, lundi, une réunion a eu lieu au Sénat sur le thème, entre autres, de l’évolution institutionnelle des Outre-mer. Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie, son adjoint James Clain et son directeur de cabinet Pascal Renaudière-de-Vaux sont arrivés très en retard. Ils sont restés debout durant un bon moment avant, tout compte-fait, de rebrousser chemin. « Les jambes i tenaient plus ».

Les sénatoriales, un sujet hautement d’actualité politique par les temps qui courent. Je vous l’ai déjà dit. Michel Fontaine fera tout pour garantir un autre mandat à sa protégée Viviane Malet. En revanche, pour les trois autres sortants (Nassimah Dindar, Michel Dennemont et Jean-Louis Lagourgue) la partie s’annonce plus compliquée d’autant qu’Huguette Bello a bien l’intention d’envoyer son camarade Wilfrid Bertile au palais du Luxembourg. Sans compter que Claude Hoarau vise lui aussi le Sénat. Sans compter que Gilbert Annette n’a pas encore dit son dernier mot. Qui maîtrise réellement les grands électeurs socialistes de Saint-Denis, Gilbert Annette, le stratège du PS, ou Ericka Bareigts, la maire tout-terrain du chef-lieu ? Maurice Gironcel s’y voit déjà mais faut pas trop vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Jean-Louis Lagourgue ne cause pas beaucoup mais il n’a pas l’intention de jeter l’éponge. Il compte notamment sur les grands électeurs de l’opposition à Saint-Denis, à Saint-Louis, sur ceux de la majorité à Salazie, à Saint-Philippe etc…

Quid de Michel Dennemont ? Et de Nassimah Dindar ? Aux dernières nouvelles, il semble que la conseillère départementale de Saint-Denis laisse entendre à qui veut bien l’écouter que Cyrille Melchior aurait toutes ses chances aux sénatoriales. Elle ferait du lobbying en faveur de Melchior ? Coup de foudre politique ? A vrai dire, il paraît que Nassimah Dindar n’exclurait pas de reprendre la présidence du Département si la place redevient vacante. A ce niveau, avec l’aide de Saint-Denis, Saint-Louis, de Sainte-Suzanne, du Tampon et d’autres cantons, elle aurait toutes ses chances. Reste à savoir maintenant si Cyrille Melchior est prêt à quitter le Département en 2023. Ou s’il ne va pas plutôt poursuivre jusqu’à la fin du mandat, c’est-à-dire jusqu’ en 2028, en se positionnant entretemps un peu comme « un faiseur de roi » pour les municipales de 2026, pour briguer un mandat aux sénatoriales de 2029, histoire de boucler de bien belle façon sa carrière politique. Au lieu de risquer de perdre les sénatoriales de 2023 et de bousiller sa carrière politique. A suivre ! En tout, vous l’aurez compris, à droite, pour les sénatoriales, ce sont les maires des grandes communes comme Saint-Pierre et le Tampon qui détiennent une partie des clés du succès.

Etang-Salé : Gilles Clain, le 1er adjoint qui se prenait pour le « maire bis »

Dans cette élection pour la présidence nationale de « LR », Michel Fontaine, président de « LR » Réunion a décidé de ne pas se positionner publiquement mais, comme à l’accoutumée, via ses militants, il doit sûrement jouer sur tous les tableaux en plaçant ses pions chez les 3 candidats en lice. (Crédit photo : Y.M)

En parlant de Saint-Pierre, on n’entend très peu Michel Fontaine dans cette campagne électorale pour la présidence nationale de « Les Républicains ». Le président local de « LR » ne souhaite pas se mouiller dans cette compétition. Certains de ses proches tels Anas Selot (employé à la Civis) et Murielle Sisteron (avocate et tout récemment candidate LR aux législatives dans la 1ère circonscription) soutiennent Aurélien Pradié, le jeune député de 36 ans de Vendée. La référente Nord, Murielle Sisteron, a organisé une réunion, ce mercredi, en faveur du candidat Pradié. Une petite vingtaine de personnes y ont répondu présentes. Anas Selot, le référent Sud, avait lui aussi fait le déplacement dans le Nord. Jean-Jacques Morel, hors du département, a envoyé trois de ses militants à cette réunion. En revanche, aucune trace des Victoria (René-Paul), Hubert (Richenelle)… « LR » Réunion ne compte plus beaucoup d’élus dans ses rangs.

La fédération ne dispose plus que de 600 adhérents à jour de cotisation, lesquels seront appelés aux urnes les 3 et 4 décembre prochains pour élire leur nouveau président national. La visio-conférence organisée par l’autre candidat, Bruno Retailleau, président du groupe « LR » au Sénat, n’a pas connu un grand succès. C’est un certain Bertrand Lenclume qui s’occupe de sa campagne électorale localement. Il m’a fait savoir que la visio avec Retailleau, mercredi dernier, avait été prévue de longue date et qu’elle n’a pas été motivée par la réunion organisée par le staff local de Pradié. Enfin, personne ne s’est pour le moment manifesté à la Réunion au nom d’Eric Ciotti, le troisième candidat. Qui de Retailleau, Pradié ou de Ciotti sera en mesure d’accéder à la présidence de « LR » ? Réponse après le second tour du scrutin, le 11 décembre prochain. On ne peut pas dire que c’est une élection qui passionne les foules, ni même Michel Fontaine, le président de la fédération locale.

De gauche à droite : Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. (Crédit photo : LR national)

Politique toujours, mais à l’Etang-Salé cette fois. Je voudrais revenir sur la démission de Gilles Clain de son mandat de 1er adjoint. Il expliquait sa décision par ces quelques lignes : « Après avoir contribué à la victoire de la liste qu’il (ndlr :que Mathieu Hoarau) conduisait en février dernier, j’ai malheureusement constaté que je ne suis pas en phase avec les méthodes employées, les orientations choisies et bon nombre de décisions… »

A la gauche du maire Marhieu Hoarau (costume noir) se trouce Gilles Clain, l’ancien « maire bis ». C’est l’actuel 3e adjoint Harry Emma qui va le remplacer en tant que 1er adjoint. (Crédit photo : service Com’ de l’Etang-Salé)

Puis, il a déclaré à la télé : « Dès notre arrivée, les frais de représentation du maire ont été multipliés par 5 par rapport à l’ancienne majorité. On est passé de 3000 à 15 000 € (…) ». Il explique par ailleurs que « la goutte d’eau a été le vote d’un budget de 80 000 € pour le feu d’artifice du 20 décembre… ». J’ai voulu en savoir plus. En fait, le feu d’artifice du 20 décembre prochain coûtera 39 999,07€.

Concernant l’augmentation des frais de représentation (freedom avait fait un article en son temps), il s’agit d’une provision de 15 000€. De mars 2022 à novembre 2022, le maire a utilisé 2560,70€ de frais de représentation. Je ne vais pas revenir en détails sur cette chronique annoncée d’une relation intenable (j’ai tous les échanges de mails et courriers entre le maire et son ancien 1er adjoint en ma possession) mais pour résumer, je dirai que Gilles Clain avait un peu amalgamé les rôles et qu’il s’est souvent comporté comme un « maire bis » allant même, à en juger par ses mails, à quasiment donner des ordres à Mathieu Hoarau concernant la sécurité publique, le Plan Orsec et autres sujets. Celui qui n’avait obtenu qu’un tout petit peu plus de 8% des suffrages aux élections municipales de 2020, avant de rejoindre Mathieu Hoarau en février 2022, voulait être le « patron » des services techniques qui compte 114 agents et refusait que les autres viennent s’y aventurer, pas même d’ailleurs Stephenson Lallemand qui avait pourtant délégation Régie Travaux et Réseaux. Gilles Clain s’était également octroyé un bureau en mairie qu’il ne souhaitait partager avec aucun élu. D’après mes infos, il aura fallu convoquer une réunion de crise avec l’ensemble des élus pour qu’il accepte finalement le partage dudit bureau avec ses autres collègues de la majorité municipale.

Il a également fait livrer une citerne d’eau à un chef d’entreprise-garagiste, sans l’accord du maire, du DGS et du DST. Il a donné directement au chauffeur camion du service technique. J’en passe et des meilleurs. J’en garde quand même un peu (pour ne pas dire beaucoup) sous le coude, ça pourrait toujours servir et je terminerai avec une scène qui a fait beaucoup rire en mairie. C’était lors de la rencontre officielle entre le maire de l’Etang-Salé et le préfet. Le représentant de l’Etat devait être entouré du maire et de la conseillère départementale Louise Simbaye. Le plan de table avait déjà été dressé par le service protocole et les chevalets placés comme il se doit. Nombreux sont les témoins de la scène pour le moins comique : Gilles Clain a volontairement déplacé le chevalet de Louise Simbaye et l’a remplacé par le sien pour se retrouver à côté du préfet, au même titre que le maire Mathieu Hoarau. C’est bien ce que je vous disais : Gilles Clain se prenait pour un « maire bis », pour un « numéro 1 bis » car, manifestement, le costume de « numéro 2 » était trop petit pour lui. Il voulait être Calife à la place du Calife.

Idem auprès des administrés : il laissait clairement entendre que tout ce qui allait, c’était grâce à lui (voir sa page Facebook). En revanche, tout ce qui n’allait pas, c’était de la faute du maire. A plusieurs reprises, il s’était fait remonter les bretelles par Mathieu Hoarau. D’où les lettres qui lui avait été adressées en recommandé avec accusé-réception. Cliquez sur les liens ci-dessous pour lire deux des lettres que le maire s’est vu contraint d’adresser à celui qui était son 1er adjoint.

Gilles Clain PC Orsec Gilles Clain, citerne d’eau

Comme je l’avais déjà fait ici, plus d’une fois, je voulais évoquer cette guerre d’un autre temps qui se déroule à Mayotte et qui, demain, plus vite qu’on ne le pense, pourrait nous concerner vu le nombre de condamnés Mahorais que le gouvernement a décidé d’envoyer dans les prisons réunionnaises. Question : que deviennent-ils une fois libérés ? A suivre ! Tout compte fait, je n’aborderai pas ce grave et sensible sujet car Emmanuel Macron a promis hier « une réponse sécuritaire au plus vite ». On verra bien s’il a réellement compris l’ampleur et la gravité de ce qui se passe dans ce 101e département de France, loin, très loin de Paris.

Un sujet léger pour finir. Une photo plus précisément que j’ai piquée sur l’Instagram d’Antenne Réunion, sur laquelle on y voit, au centre, Gora Patel.

Gora Patel (avec lunettes et barbe blanche). Crédit photo : Instagram d’Antenne Réunion.

Je vous l’avais annoncé il y a quelques mois déjà, et l’information s’est confirmée, comme vous pouvez le voir. Gora Patel qui fait partie du comité d’éthique d’Antenne Réunion. L’ancien Big Boss qui a fait toute sa longue et remarquable carrière au sein (et à la tête) du service public (de l’ORTF à Réunion la 1ère en passant par FR3 et RFO), qui se permettait même de lancer quelques piques bien ciblées en direction de la télé privée lors des conférences de presse de rentrée et qui veille aujourd’hui à l’éthique d’Antenne Réunion. Qui l’aurait crû ?

De gauche à droite : Elyas Akhoun et Gora Patel. Crédit photo : YM)

L’histoire ne dit pas en revanche s’il continue ou non de filer, en misouk, quelques conseils à Elyas Akhoun, son fils spirituel, devenu depuis rédacteur en chef TV de Réunion la 1ère, la chaîne concurrente d’Antenne Réunion, tout en faisant partie au comité d’éthique de la télé de Mario Lechat. Comme disait l’autre, « La télé rend fou ».

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

0 0 votes
Note de l'article
S'inscrire
Me notifier des
28 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Article précédent

Karoline Guichard est décédée : elle était animatrice sur la radio réunionnaise LFM

Article suivant

Cyrille Melchior : « Bâtir une stratégie régionale d’économie bleue »

Free Dom