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Petite-Ile : une dizaine de familles bénéficient d’un logement décent et réhabilité grâce à l’OGRAL

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Dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne, la Commune de Petite-Île a lancé l’Opération GRoupée d’Amélioration Légère de l’habitat (OGRAL). Grâce aux efforts conjoints du Département, de la Fondation Abbé Pierre, des Compagnons Bâtisseurs de La Réunion mais aussi de la CIVIS, la CAF, la DEAL et de la ville de Petite-Île, une dizaine de familles ont pu bénéficier d’un logement décent et réhabilité.  

Le phénomène de l’insalubrité reste encore préoccupant malgré les politiques de lutte mises en œuvre par l’État et les collectivités locales. Notre Plan Communal de Lutte contre l’Habitat Indigne (PCLHI) validé en 2016 a établi que l’insalubrité est de plus en plus diffuse et qu’elle nécessite de trouver d’autres solutions que la réalisation d’opérations de résorption de l’habitat insalubre.

Les habitations insalubres se situent en majeure partie entre les mi-pentes et les Hauts, dans des secteurs qui sont pas ou peu équipés et structurés en voiries et réseaux divers. Ces zones sont éloignées des équipements publics structurants et des services.
Les familles concernées ont souvent un statut d’occupation précaire (indivisions, occupation contestée, sans titre, …).

C’est pourquoi la commune a souhaité réaliser une Opération GRoupée d’Amélioration Légère de l’habitat (OGRAL) sur le quartier de Manapany Les Hauts. Avec pour objectif d’améliorer, à faible coût, les cases et maisons d’occupants très modestes,
notamment ceux qui ne peuvent pas prouver leur titre de propriété et qui ont construit sur l’assiette foncière sans en assurer la salubrité et la sécurité minimales. Cela leur permet de s’approprier leur logement, en favorisant le rétablissement des
liens sociaux et en prévenant les exclusions.

Les critères de sélection des bénéficiaires

Afin de bénéficier de l’aide, il faut que le logement soit dégradé, insalubre ou indécent, occupé et achevé depuis au moins 10 ans. Sont exclus les logements dans des zones à risques (PPR) ou inconstructibles (PLU), et ayant déjà bénéficié d’une autre aide à l’amélioration de l’habitat.

Les statuts d’occupation pris en compte sont les indivisions et les occupants sans titre. Les personnes ayant une grande difficulté
économique, précarité sociale et les ménages défavorisés peuvent solliciter l’aide. Sont concernés les ménages qui ont encore des
enfants (allocataires de la CAF) et les personnes isolées bénéficiaires des minimas sociaux. Les ménages doivent montrer une réelle motivation pour le projet, s’impliquer dans les travaux et les accompagnements proposés. Ils doivent mobiliser leur entourage (famille, voisins, amis,…), apporter leur aide aux autres foyers bénéficiaires à l’échelle du quartier et accepter l’aide des autres bénéficiaires du quartier sur leur propre chantier.

La commune de Petite-Île, maitre d’ouvrage de cette opération, a missionné les Compagnons Bâtisseurs de la Réunion (CBR) pour la réalisation de l’étude pré-opérationnelle et a créé un groupe de travail, composé de représentants de la DEAL, la Fondation Abbé Pierre, la CAF, le Conseil Départemental, la CIVIS et le CCAS de Petite-Île.

Le choix des Compagnons Bâtisseurs de La Réunion (CBR) pour l’étude et les travaux s’est imposé au vu de l’aspect expérimental de ce projet mais surtout de l’expérience de l’association en matière d’accompagnement social et technique dans l’auto-réhabilitation.

Les CBR s’appuient sur du volontariat au service civique. Leur engagement s’intègre dans les actions d’amélioration de l’habitat des personnes en difficultés sociales et économiques, au travers des chantiers.

L’Auto-Réhabilitation Accompagnée (ARA) menée par les CBR permet à des personnes démunies de s’approprier leur logement, favoriser le rétablissement des liens sociaux en améliorant le logement et le cadre de vie, prévenir les exclusions en autonomisant et dynamisant les bénéficiaires, favoriser l’entraide et la solidarité de voisinage, selon trois principes d’intervention :
– « Faire » (le geste technique, le chantier),
– « Faire avec » (l’accompagnement humain et social)
– « Faire ensemble» (l’entraide, la dynamique collective et territoriale).

Cette démarche innovante d’auto-réhabilitation encadrée est aujourd’hui engagée avec l’Association des Compagnons Bâtisseurs. L’originalité de ce dispositif réside dans la participation obligatoire des membres de la famille, des voisins et de l’entourage aux travaux.

L’OGRAL permet à des personnes démunies de s’approprier leur logement, en favorisant le rétablissement des liens sociaux et en prévenant les exclusions. L’accompagnement des familles s’est fait également dans le cadre d’une MOUS (Maitrise d’OEuvre Urbaine et Sociale). La phase pré-opérationnelle qui avait pour objectif de définir les conditions de faisabilité d’une telle opération a permis de retenir ainsi 10 situations entrant dans les critères d’éligibilité du dispositif OGRAL. C’est ainsi que 10 ménages ont été accompagnés, dont 3 ménages de type dispositif « famille » et 7 de type dispositif « familles
isolées » sur 21 mois. Les familles, qui habitent dans le quartier de Manapany les Hauts, ont en e et pu bénéficier
d’aides financière, matérielle et technique, pour réhabiliter leurs habitations, grâce à cette opération.

L’ensemble des partenaires financiers (Etat, FAP, CAF et commune) avait convenu de décomposer cette opération en 2 tranches, la première en 2018-2019 et la seconde en 2019-2020, avec 5 familles chacune. Aujourd’hui, ces chantiers touchent à leur fin.

Bilan prévisionnel

© Ville de Petite-Ile

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