Avant toute chose, avec deux jours d’avance, je voudrais souhaiter une bonne fête à toutes les mamans, y compris évidemment la mienne et celle de mes enfants. Rien ne peut remplacer l’amour, l’affection, la tendresse d’une maman ! Une pensée pour les mamans qui souffrent, les mamans malades, les mamans abandonnées, les mamans malheureuses. Puisse Dieu leur donner la foi et la force de croire en des jours meilleurs !
La transition est un peu brutale, je le reconnais, mais parlons de politique à présent Jacques Tillier, patron du JIR, qui veut devenir sénateur. Je vous l’avais annoncé il y a un peu plus d’un mois déjà.Celui qui a passé son temps durant plus d’une décennie à flinguer les élus locaux, parfois à raison, mais souvent à tort notamment vis-à-vis de ceux qui refusaient de passer à la caisse de son journal et qu’il n’hésitait pas à suspendre sur la fameuse corde à linge, est aujourd’hui en quête de voix. Des voix, celles précisément des grands électeurs donc des élus, pour se préparer une retraite dorée dans l’EHPAD de luxe qu’est le Sénat. Pour manger, boire, voyager (en classe business) et se loger aux frais de la princesse. Elle est pas belle la vie !
Celui qui se présentait jusqu’ici comme le chevalier blanc, le justicier, le grand moralisateur, le « saboukèr », celui qui n’hésitait pas sortir le fouet pour les élus réfractaires à « banquer » via la pub ou autres, demandent à être reçu par ces mêmes élus qu’il avait dégommés. Des élus devant lesquels il se prosterne (c’est une image) à présent, des élus auxquels il en est réduit à quémander une voix, quitte à faire presque pitié pour espérer finir confortablement ses jours dans les lambris dorés du palais de Luxembourg, aux frais de la République (donc des contribuables) jusqu’à ses 80 ans et plus, lui qui soufflera d’ici à quelques jours ses 75 bougies.
Jacques Tillier, sénateur de la Réunion ? Si c’est le cas, ce serait un retour vers la colonie. Ce que je dis n’engage que moi, évidemment. Il se trouve qu’il y a des élus locaux qui, manifestement, souffrant du syndrome de Stockholm, tremblent encore, de nos jours, face à l’actuel patron du JIR, par peur de se retrouver « pincer » sur la corde à linge. Faut vraiment avoir les fesses pas très propres pour craindre ainsi !
En tout cas, le patron de presse, qui se verrait bien sénateur, poursuit sa tournée des conseils municipaux. Il a été reçu aux Avirons chez Eric Ferrère. Lequel ne peut pas blairer le sénateur sortant et ancien maire des Avirons Michel Dennemont. Il y a au moins un point commun entre Tillier et Ferrère. Mais à part ça, comment expliquer que l’actuel maire des Avirons serait au garde-à-vous devant l’ancien éditorialiste du samedi ? Les mauvaises langues prétendent que, dans l’affaire des emplois du cabinet de la Région du temps de Didier Robert, Eric Ferrère ne serait « pas très net » et qu’il aurait passé pas mal de son temps de travail à la bibliothèque départementale à Saint-Denis pour écrire les deux tomes de son bouquin sur les Avirons (préfacés par Monseigneur Gilbert Aubry).
J’ai eu l’occasion d’en discuter avec lui (avec Ferrère), il m’a juré que « c’était archi faux » et que ses détracteurs « racontaient n’importe quoi ». Concernant la réception de Tillier par son conseil municipal le jeudi 25 mai dernier, Ferrère explique à qui veut l’entendre « qu’à l’exception de Michel Dennemont », son conseil sera ouvert à tous les candidats. Le maire des Avirons, également vice-président du Département et président du Parc national des hauts (merci Cyrille Melchior et Michel Fontaine), voue une admiration certaine au patron du JIR. Il ne s’en cache pas. Reste à savoir maintenant si ses élus vont le suivre et voteront comme un seul homme en faveur de Tillier. Si tant est que le patron du JIR arrive jusqu’au bout de ses rêves. En clair, il voulait être deuxième sur la liste de Michel Fontaine. Mais les places sont chères, très chères et mon petit doigt me dit qu’il ne l’aura pas.
Le problème c’est que s’il n’a pas cette seconde place, juste derrière Viviane Malet, il lui faudra, au patron du JIR, trouver un autre ou une autre ténor qui veuille bien accepter de faire de lui un sénateur de la République. Ce qui n’est pas du tout évident. Dans ces conditions, s’il souhaite vraiment devenir sénateur, il lui faudra alors monter carrément une liste. Ce qui est encore moins évident car les sénatoriales constituent un scrutin particulier. Ce sont les grands électeurs qui votent.
A l’Entre-Deux, un élu de Bachil Valy claque la porte au nez du candidat Tillier
Outre les Avirons, le patron du JIR a par ailleurs été reçu à l’Entre-Deux, chez Bachil Valy, le maire qui a bien voulu accepter dans sa mairie Dominique Mardaye que Tillier a fait titulariser à l’Etang-Salé avant de le « transférer » à l’Entre-Deux. Pour info, après avoir « totoché » comme pas deux Jean-Claude Lacouture, ancien maire de l’Etang-Salé, durant plusieurs mois, le patron du JIR a demandé à ce dernier de stagiairiser Mardaye, son petit protégé qui a obtenu son concours à Mayotte. Puis, via son journal, il a ouvertement fait campagne (les municipales partielles en février 2022) pour Lacouture. Il a étalé à la Une de son journal la vie de famille de Mathieu Hoareau, l’adversaire de Lacouture.
Manque de pot pour lui, c’est Mathieu Hoarau qui a été élu maire de l’Etang-Salé. Il est revenu vers ce dernier, la queue entre les jambes, et lui a demandé de titulariser Mardaye. Au final, la titularisation a été signée par le 1er adjoint de Mathieu Hoareau, à une seule condition : que cet employé « pistonné » dégage de la mairie de l’Etang-Salé. D’où la décision de Tillier, suite à un arrangement avec Valy,de le placer à la mairie de l’Entre-Deux.
Je referme la parenthèse que j’avais ouverte pour expliquer que le « pistonnage » politique en matière d’emploi, ce n’est pas que l’affaire des élus. Vu sous cet angle, la relaxe de Nassimah Dindar, hier, par la Cour d’Appel me paraît logique.Revenons, aux sénatoriales et à la rencontre entre Tillier et le conseil municipal de l’Entre-Deux. Ce soir là, comme à son habitude, le patron du JIR a taillé un costume à ses bêtes noires Huguette Bello, présidente de Région et à Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul. Thierry Clain, un des adjoints de Bachil Valy, agacé, est parti en claquant la porte. Clain est un homme de gauche, proche de Bello et consorts. Il en avait marre d’entendre Tillier déverser sa bile sur la présidente de Région.
Pour la petite histoire, rappelons que Thierry Clain, pourtant adjoint au maire de l’Entre-Deux, avait soutenu Alexis Chaussalet, candidat de la gauche et de la Région, aux dernières législatives dans la 3ème circonscription, alors que Bachil Valy était lui aussi candidat dans cette même circonscription. Preuve que Valy ne tient pas vraiment sa majorité qui peut lui exploser entre les doigts à tout moment, surtout s’il insiste auprès des siens pour faire voter Tillier. Avant de clore le chapitre « entre-deuxien », signalons que le DGS Pierrick Pignolet a été « remercié » par Valy. Avant de reprendre son poste d’origine au Département, Pignolet a déposé un recours au Tribunal administratif contre le maire de l’Entre-Deux qui va sans doute remplacer Pignolet par Farid Soilihi, directeur du service urbanisme qui sait faire plaisir au maire concernant la révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme) et les déclassements de terrain, y compris ceux de certains élus.
Au fil de ses rencontres avec les élus qui ont bien voulu le recevoir, Tillier raconte, d’après un élu, qu’il voulait aller à la députation en 2022 mais que, finalement, il s’est ravisé, préférant opter pour les sénatoriales. Il explique aussi qu’il envisage de restaurer la justice localement, une justice qui selon lui protège les élus de gauche (suivez son regard). Il a annoncé avoir rencontré quelques « sommités » politiques parisiennes dont Gérard Larcher, le président du Sénat. Tous lui auraient donné le feu vert pour cette candidature aux sénatoriales. Sauf que ce n’est pas Gérard Larcher ni les parisiens qui vont voter à la Réunion. Avec cette candidature, se pose, à mon humble avis, un vrai problème déontologique : un journaliste-éditorialiste »languetteur » patenté des élus qui quémande des voix à ces mêmes élus pour postuler au Sénat ; Bonjour la crédibilité et l’objectivité journalistiques !
Cela dit, les élus qu’il a rencontrés localement lui ont réservé un accueil républicain. Des élus polis et bien éduqués. Quasiment tous lui ont fait comprendre qu’il pouvait compter sur eux. « Dent blanc cœur noir », comme dit créole. Ou encore, dans le même registre, « dan’ oui n’a point bataille ». Tous (ou presque) n’ont pas oublié combien ils ont morflé – souvent injustement- dans l’édito du samedi. Au fond d’eux, ils rigolent de voir aujourd’hui venir devant eux celui-là même qui les a dézingués au fil des pages. Aidez-moi, je veux devenir sénateur et avoir une belle retraite. Pathétique !
Les élus de l’Etang-Salé ne sont pas prêts à recevoir le candidat-patron du JIR : les plaies des municipales partielles saignent encore
Le patron du JIR a également demandé à être reçu par le conseil municipal de l’Etang-Salé mais, selon mes informations, les élus Etang-Saléens ne sont pas encore prêts – psychologiquement ? – pour une « confrontation » avec celui qui, juste avant les municipales partielles de 2022, s’était érigé en juge pour instruire (écrire) à charge contre eux. Celui qui les avait condamnés avant même le déroulement du scrutin. N’est-ce pas Monsieur le maire ? N’est-ce madame Ysaline Tronc, l’adjointe de Mathieu Hoareau ? Qu’en pensez-vous de cette candidature ? Les plaies sont toujours ouvertes et elles saignent encore à l’Etang-Salé.
Tout cela pour dire qu’entre le désir de venir sénateur, péter dans la soie pour le restant de sa vie, et décrocher le mandat, il y a tout un monde qui n’est pas du tout celui des bisounours. C’est celui de la politique, cet univers impitoyable, sale où tous les coups bas sont permis où la parole donnée n’existe pas.
Autant dire que pour l’instant, ces élections sénatoriales ressemblent à une véritable bouteille à encre. Une partie de poker menteur. Ce qui est vrai aujourd’hui, vendredi 2 juin, ne le sera sans doute plus d’ici au 4 septembre prochain, date limite du dépôt des listes à la préfecture. Rappelons que le scrutin à un tour se déroulera le dimanche 24 septembre. Comme pour les sénatoriales de 2017, la situation se décantera trois semaines avant le jour-J. Pour le moment, les uns et les autres s’observent et font des calculs. Certains conseils municipaux seront appelés à désigner leurs grands électeurs (élus et délégués) le 9 juin prochain. La préfecture devrait publier la liste des 1300 et quelques grands électeurs (élus municipaux, départementaux, régionaux, parlementaires et les délégués) le 16 juin.
Les communes de moins de 10 000 habitants (Cilaos, Entre-Deux, Plaine-des-Palmistes, Saint-Philippe, Sainte-Rose, Trois-Bassins et Salazie) disposeront de 15 grands électeurs. Celles de 10 000 à 30 000 habitants (Les Avirons, Bras-Panon, Etang-Salé, Petite-Ile auront 33 grands électeurs, à l’exception de Saint-Joseph (39), Sainte-Suzanne (35) et Saint-Leu (39). Dans les communes de plus de 30 000 habitants, tous les élus seront des grands électeurs, sans compter qu’elles devront élire des délégués supplémentaires. Ce qui fait que le Port aura 3 délégués en plus de ses 39 élus ; La Possession (4 délégués +39 élus) ; Saint-André (33+45 élus) ; Saint-Benoit (8+39) ; Saint-Denis (153+55) ; Saint-Louis (29+55) ; Saint-Paul (92+55) ; Saint-Pierre (80+53), Sainte-Marie (5+39) ; Le Tampon (63+49).
Les tractations vont donc bon train dans l’arrière cuisine. Les bookmakers donnent pour l’instant 2 sénateurs à la liste conçue par Huguette Bello (avec Wilfrid Bertile et Evelyne Corbière), un à la liste de Michel Fontaine (Viviane Malet) et un à la liste Bareigts. Il est dit pour l’instant que la liste de Michel Fontaine serait composée dans l’ordre de Viviane Malet (la sortante LR), de Serge Hoareau, maire de Petite-Ile, de Nassimah Dindar (sortante UDI). Celle d’Ericka Bareigts serait menée par Monique Orphé avec, peut-être à la seconde place, un élu de Patrice Selly à Saint-Benoit. Rien n’a encore été calé.
Jean-Jacques Morel, à l’instar de Tillier, multiplie les rencontres. Il a dîné cette semaine avec le maire de l’Etang-Salé. Il aurait le soutien de la députée Nathalie Bassire. Rien de surprenant car tous deux avaient parrainé et soutenu Valérie Pécresse lors de la présidentielle de 2022. Imrhane Moullan, proche de Nathalie Bassire, mais qui bosse aujourd’hui au cabinet de Patrick Lebreton à Saint-Joseph, ferait également campagne pour Morel. C’est ce qui se dit. Audrey Fontaine, opposante à Saint-Paul et encartée UDI et non « LR » (jusqu’à preuve du contraire) espère que les sénatoriales se feront avec elle et ses trois autres « dalons » de l’opposition saint-pauloise. L’espoir fait vivre…
Nombre de maires du Sud ne comprennent pas trop « le silence » de Michel Fontaine, patron de la Civis. Ils attendent un geste, une parole, une consigne de la part du maire de Saint-Pierre et patron de « Les Républicains ».
Vincent Bègue, ancien dir-cab de Didier Robert, en poste comme DGS de Bruno Domen à la mairie de Saint-Leu
Certaines et certains élus.es réfléchissent sérieusement à une liste alternative LR/Trait d’Union/centriste du genre une alliance Tampon (Tak)/Entre-Deux (Valy)/Saint-Philippe (Rivière)/Saint-Louis (M’Doihoma)/Cilaos (Técher)/Sainte-Rose (Vergoz)/Salazie. Encore faut-il trouver la tête de liste qui pourrait fédérer ! D’autres parient d’ores et déjà sur « un échec » de la liste Fontaine, « une liste trop sudiste, avec en position d’éligibilité un voire deux conseillers communautaires Civis et rien pour les autres micro régions », disent-ils. A un moment donné, l’option Jeannick Atchapa, avait été proposée. Mais le maire de Bras-Panon (Cirest), encore jeune, ne semble pas intéressé.
D’autres encore parient sur un deal PLR/Progrès/Banian/PCR/Le Port qui pourrait peser lourd dans la balance en faveur d’Huguette Bello. Et puis, il y a ceux qui accordent beaucoup de crédit à Bareigts si elle arrive à fédérer le PCR de Gironcel, Banian de Selly et deux ou trois autres maires comme Vanessa Miranville ou M’Doihoma, sans compter les grands électeurs de la société civile. Mais Huguette Bello, qui a le chéquier de la Région dans les mains, veille au grain.
Connaissant par expérience la méthode Fontaine, je ne parierai pas sur son échec. En tant que big boss de la Civis, filou comme il est, il n’a pas encore sonné le tocsin dans le Sud. Nassimah Dindar, conseillère municipale d’Ericka Bareigts serait, je vous l’ai dit 3ème sur sa liste. Quid d’un deal Fontaine/Bareigts ? Les deux ont Didier Robert dans le collimateur.
Toujours à propos des sénatoriales, on m’a dit que c’était un des collaborateurs de cabinet de Cyrille Melchior, un certain Eric Païnaye, qui servait de « secrétaire » au patron du JIR pour lui caler ses rendez-vous avec certains maires. Je me suis renseigné. Ça ressemble plus à une intox qu’à une info.
En revanche, et ça c’est une info, Didier Robert pourrait profiter de ces sénatoriales pour compter ses voix. Non pas directement, en tant que candidat, puisqu’il attend le procès des emplois dits du cabinet de la Région qui, selon la Procureure de la République, devrait être « correctionnalisé » d’ici au premier semestre de 2024 (déclaration faite sur Antenne Réunion tout récemment). Celui là, je vous l’avais déjà dit, il ne faudrait pas l’enterrer trop vite. La politique est un éternel recommencement. Son inéligibilité dans les affaires précédentes prendra fin en 2024. Les prochaines régionales sont prévues pour 2028. Et s’il passe avec succès le cap du prochain procès, celui relatif aux emplois de cabinet, il pourrait même postuler à Saint-Denis (ou à Saint-Paul) dès les municipales de 2026.
En clair, l’ancien président de Région via ses « petites mains » est en train de restructurer « Objectif Réunion » dans l’île en réactivant ses réseaux à Saint-Leu où il pourra compter sur Bruno Domen. A Saint-Leu où Vincent Bègue, l’ancien directeur de cabinet de Région et bras droit de Didier Robert, prendra prochainement ses fonctions de DGS (Directeur général des services) à la mairie. Certains anciens de la Région, qui ont été placardisés depuis l’arrivée de Bello en 2021 à la tête de la pyramide inversée, devraient être recasés à la mairie de Saint-Leu aux côtés de Vincent Bègue, qui est proche de Jean-Luc Poudroux. L’objectif étant de ramener les militants de Poudroux vers Bruno Domen aux municipales de 2026. Didier Robert qui compte également sur le Tampon et son ami André Thien-Ah-Koon, sur Saint-Louis où des approches sont en cours avec la maire Juliana M’Doihoma, sur Jean-Marie Virapoullé à Saint-André, sur l’opposition à Saint-Denis, sur Saint-Philippe d’Olivier Rivière, sur une partie de l’opposition à Saint-Paul. Didier Robert qui serait même prêt à refaire la paix, dit-on, avec l’ancien patron du JIR qui, rappelez-vous, l’avait dézingué un mois avant les régionales de 2021, en dépit des millions (subventions et pub) qu’il avait donnés au JIR en tant que président de Région. Le but étant « d’éliminer » Michel Fontaine de la scène politique Saint-Pierroise et locale. D’aucuns pensent que ce serait un calcul risqué dans le sens où les jours de Tillier seraient peut-être comptés à la tête du JIR où certains actionnaires ne seraient plus en odeur de sainteté avec l’éditorialiste du samedi. D’autant qu’un d’eux souhaite vendre à la Région d’Huguette Bello son hôtel à Bellepierre, qui subira prochainement la concurrence du Radisson au Barachois et, un peu plus tard, celle du Hilton près de l’aéroport Roland-Garros. La Région pourrait l’acquérir pour – pourquoi pas ? – en faire une école d’infirmières ? Mais tout achat suppose des conditions, si vous voyez ce que je veux dire ! Retenez en tout cas que ces sénatoriales s’annoncent folkloriques !
Sainte-Marie : la préfecture n’est pas pressée
Un petit mot sur Sainte-Marie pour terminer. Un conseil municipal se tiendra ce vendredi soir 2 juin avec à l’ordre du jour le renouvellement des élus (en remplacement des démissionnaires), le rapport de la Chambre régionale des comptes pour les exercices de 2017 à 2021 et l’avis budgétaire de la CRC. J’ai lu dans le JIR qu’il fallait devoir attendre 2026 pour un rééquilibrage des comptes actuellement déficitaires (-10 millions d’euros) de la commune. Deux jours plus tard, le même journaliste a écrit que les comptes devraient finalement être équilibrés en 2023. A la veille du conseil municipal, comme par hasard. Histoire de faire comprendre que le maire Richard Nirlo reste maître la situation et que tout va bien. Si c’est le cas, tant mieux ! L’avenir nous le dira. Ce qui est sûr, c’est que la population de Sainte-Marie en a marre de cette instabilité politique et qu’elle aspire à un peu de sérénité.
Rappelons simplement que les exercices comptables concernés vont de 2017 à 2021, que Richard Nirlo a été maire par intérim de 2018 à 2020 avant de devenir maire par le suffrage universel. Rappelons aussi qu’il a été le 1er adjoint de l’ancien maire Jean-Louis Lagourgue durant plus de 20 ans. Il ne découvre pas le déficit aujourd’hui. Quant aux emplois de collaborateurs cabinet, à qui la CRC demande aujourd’hui à certains d’entre eux de rembourser le trop perçu suite à une erreur de calcul, c’est Nirlo, maire, qui les avait embauchés, malgré le déficit budgétaire.
Côté préfecture, toujours aucune décision du préfet concernant la vague de démissions du 14 avril dernier à la mairie de Sainte-Marie. Il y a plus d’un mois, le préfet déclarait sur Antenne Réunion qu’il lui restait encore un mois pour décider. Le délai est passé. La préfecture ne semble pas pressée concernant Sainte-Marie. Céline Sitouze, la conseillère municipale de l’opposition et conseillère régionale de la majorité, doit visiblement avoir des infos que je n’ai pas encore : elle est déjà en campagne électorale et « tracte » dans les marchés forains du samedi. Une dissolution du conseil municipal en vue après les sénatoriales de septembre ? Sinon, pourquoi aurait-elle démarré une campagne 3 ans avant les municipales de 2026 ? Allez savoir !
Ericka Bareigts est contente. Elle a pu décrocher vendredi dernier, via la commission permanente de la Région, la subvention européenne pour mener à bien le chantier, qui a déjà commencé, de l’aménagement du square Labourdonnais à Saint-Denis. Une subvention de 2,9 millions d’euros. Dès l’après-midi du vendredi 26 mai, elle a tenu à organiser une conférence de presse sur le site près de la préfecture, entourée de quelques élus dionysiens, pour remercier, non pas la Région, mais « la solidarité européenne ». Un vrai « foutan ». Je vous l’ai dit, elle a du caractère cette petite dame !
Je termine en souhaitant une bonne fête du Cavadee à la communauté tamoule de l’île, plus précisément aux coreligionnaires des temples de Saint-Benoit et de Saint-Paul. Un moment spirituel important pour les fidèles. Les élus l’ont bien compris.
Sur les photos ci-dessous Patrice Selly, maire de Saint-Benoit et quelques uns de ses élu.es, appréciant un riz-pois massalé-cari légumes au temple de la Marine à Saint-Benoit. Et Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul, en présence du prêtre Serge Ajaguin-Soleyen. Politique et religion, ce n’est pas incompatible !
Y.M.