Quand on demande à Jacqueline Atchapa le secret de longévité d’un couple, comme le sien en l’occurrence, elle répond aussitôt : « l’amour et la foi ». Et elle ajoute : « une grâce de Dieu ». Vous l’aurez compris, Jacqueline Atchapa est une croyante. D’ailleurs, elle le dit : « l’église est ma deuxième famille ». Parmi la centaine d’invités aux noces de diamant, ce dimanche 4 février, au restaurant « Le Beau Rivage » à Champ-Borne (Saint-André) figuraient des membres de sa « famille spirituelle », outre bien sûr ceux des deux familles respectives (Atchapa et Lo-Song) ainsi que les enfants et amis des enfants du couple octogénaire.

En ce dimanche 4 février, les époux Jean et Jacqueline Atchapa ont renouvelé leurs vœux de  mariage à la mairie dans le cadre d’une cérémonie empreinte d’émotion. 60 ans plus tard, les époux Atchapa se sont donc redits « oui » devant Monsieur le maire. Et pas n’importe quel maire puisqu’il s’agit de leur fils Jeannick, devenu premier magistrat de la commune de Bras-Panon depuis juin 2020. Le « petit » Jeannick (grand par la taille) qui, comme le rappelle sa maman, suivait son père Jean partout. « Il a baigné dans la politique; Lorsque son papa, très engagé politiquement, effectuait ses tournées pour aller à la rencontre des administrés, Jeannick était toujours à ses côtés ».

Rappelons que Jean Atchapa, enseignant de profession, directeur d’école, a été 1er adjoint du maire feu Paul Moreau à Bras-Panon durant cinq mandats (près de 30 ans). Il a pris sa retraite de l’éducation  nationale à l’âge de 55 ans. Il a fêté ses 87 ans en octobre 2023. Jacqueline, quant à elle, a soufflé ses 80 bougies en novembre dernier.

Après le renouvellement des vœux et la relecture de l’acte de mariage, ce dimanche, le curé de la paroisse a procédé à la bénédiction des alliances. Jean et Jacqueline Atchapa, respectivement originaires de Saint-Benoit et de Saint-André résident à Bras-Panon depuis leur mariage, il y a  60 ans. L’histoire de leur rencontre fut assez comique. C’est Jacqueline Lo-Song (son nom de jeune fille) qui la raconte non sans sourire : « J’étais en 3ème au collège Joseph Bédier à Saint-André; A chaque fois que j’allais au collège, je voyais qu’un monsieur me regardait. Il était enseignant à l’école primaire, pas très loin du collège. Il me regardait passer du haut de la fenêtre de son école. J’ai appris plus tard, qu’il avait fait un pari avec un de ses collègues, Monsieur Gaudens, en disant que cette petite mamzelle me plaît. Mais son collègue lui avait dit de ne surtout pas faire ça car le papa de cette jeune fille n’est pas très commode et ou va gagne coup d’ fusil si ou cherche à elle… ».

Le temps est passé, Jean Atchapa est resté déterminé dans sa conquête amoureuse. « Un jour , en passant devant l’école, après la fin des cours, il m’attendait dans sa voiture. Lorsque son regard s’est posé sur moi, j’ai tremblé et j’ai couru. C’était peut-être ça le coup de foudre… ». Quelques temps plus tard, les parents de Jacqueline reçoivent par courrier une demande en mariage en bonne et due forme. Il n’y avait pas encore de SMS ni de réseaux sociaux à l’époque.

« Il m’a envoyé sa demande en mariage le jour de son anniversaire »

« Mon papa ne savait pas lire; Il est allé voir un voisin pour répondre favorablement à la lettre ». Jacqueline précise que Jean avait envoyé sa demande en mariage le 27 octobre, date de son anniversaire. Les Atchapa et Lo-Song n’ont pas tardé à marier leurs enfants. « C’était dans une salle verte dressée dans la cour des parents », se rappelle Jacqueline.

Jean et Jacques se sont dits « oui » devant Mr Morin, adjoint au maire de Saint-André , Jean Ramassamy. Le mariage s’est déroulé à la mairie, puis à l’église le 29 janvier 1964. Jean avait 27 ans et Jacqueline, 20 ans. Jean a été instituteur. Jacqueline est restée femme au foyer pour élever « avec affection et amour » leur quatre enfants : Isabelle, Jacques, Martine et Jeannick. Les Atchapa comptent 9 petits-enfants. « Mes enfants et mes petits enfants ont tous réussi, ils sont diplômés, ils travaillent, les plus jeunes font des études. C’est ma fierté, mon bonheur. Je suis une femme, une maman et une grand-mère comblée.  Je remercie le bon dieu », souligne Mme Atchapa.

Outre ses tâches ménagères, Jacqueline, une femme très active, a aussi donné beaucoup de son temps à la vie associative (présidente du comité des parents d’élèves du collège de Bras-Panon du temps d’André Marimoutou, Casec et autres associations) ainsi qu’à l’église en tant que catéchèse ou pour la décoration florale. Une vie bien occupée. « Le plus dur n’est pas de tomber, mais de savoir se relever ». C’est sa devise. « Car la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des hauts et des bas. D’ailleurs, quand on se marrie, il est bien précisé que c’est pour le meilleur et pour le pire. Il faut savoir surmonter le pire et se concentrer sur le positif afin d’avancer », insiste Jacqueline en se tournant notamment vers les plus jeunes et en rappelant deux mots qui lui tiennent à cœur : « l’amour et la foi ». Free Dom présente toutes ses félicitations à Jacqueline et à Jean Atchapa.