Convention canne 2022 : la Chambre d’agriculture appelle « à l’union, à la transparence et à la vigilance » (VIDÉOS)

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A moins de dix mois de la prochaine campagne sucrière, le président de la Chambre d’agriculture de la Réunion, Frédéric Vienne, estime « qu’il faut anticiper et commencer, dès maintenant, à préparer les négociations tripartites ». Il a tenu une conférence de presse ce lundi matin, 23 août 2021, à l’antenne Est de la Chambre verte à Beaufonds (Saint-Benoit) pour lancer justement « un appel à l’union de tous les agriculteurs de la Réunion », à qui il demande aussi de « faire preuve de vigilance ».

Frédéric Vienne, à l’instar de nombreux autres, agriculteurs de la Réunion, croit fermement en l’avenir de la filière cannes « mais à condition, dit-il, de faire des propositions d’évolution de ladite filière à l’Etat qui, globalement, la finance à hauteur d’environ 128 millions d’euros Outre-mer». Frédéric Vienne a rappelé ce matin que les usiniers, notamment Tereos à la Réunion, bénéficient d’une aide de 28 millions d’euros de la part de l’Etat.

Le président de la Chambre verte insiste sur le fait que « l’industriel devrait davantage privilégier le développement des sucres spéciaux et des alcools ». Frédéric Vienne a constaté que le Zimbabwé a exporté 200 000 tonnes de sucres spéciaux vers l’Europe. «  Nous devrions faire preuve de vigilance pour protéger le sucre de l’Outre-mer », dit-il, en rappelant que la filière canne qui occupe 22 000 hectares du foncier de l’île, fait vivre pas moins de 3000 familles et représente environ 10 000 emplois directs et indirects. « Au lieu de se laisser diviser par l’industriel, nous devrions nous serrer les coudes et parler d’une même voix face aux décideurs publics en leur montrant ce que représente réellement cette filière. Il en va de notre avenir », précise Frédéric Vienne.

Bruno Robert, 1er vice-président de la Chambre d’Agriculture, abonde à 100% dans le sens de son président et lance lui aussi un appel à l’union de tous les syndicats de la profession. Ecoutez Bruno Robert, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Notons que l’objectif des planteurs locaux est d’atteindre les 2 millions de tonnes de cannes par an. Un objectif pas encore atteint. La Réunion a récolté 1,4 MT de cannes en 2018, 1,7 MT en 2019 et 1,5 MT en 2020, soit une moyenne de 75 tonnes à l’hectare. Il faudrait que chaque agriculteur puisse en faire 10 de plus à l’hectare pour atteindre les 2 millions de tonnes et dépasser ainsi les 200 000 tonnes de sucre.

« Ce qui n’est pas impossible », considère Olivier Fontaine, le secrétaire de la Chambre, si « au lieu de s’étriper, les agriculteurs acceptaient de se donner la main et de jouer le jeu d’autant que l’Etat est prêt à nous aider, à en juger par le rapport interministériel ». Ecoutez Olivier Fontaine :

Tant le président Vienne que son 1er vice-président Robert et le secrétaire Fontaine appellent par ailleurs « à la transparence de la filière ». Selon eux, « pour de bonnes négociations, tout le monde, syndicats, industriels et Etat doivent mettre carte sur table ». La Chambre se dit prête à « faire un travail de liaison avec tous les syndicats réellement soucieux de l’avenir de la filière en ne regardant que l’intérêt collectif, et ne pas se laisser distraire par l’industriel qui ne voit que son intérêt personnel ».

Et Bruno Robert de préciser : « il faut anticiper et demander à ce que les négociations pour la campagne sucrière 2022 se fassent bien avant l’année prochaine car nous allons entrer dans une campagne électorale pour la présidentielle qui aura lieu le 10 avril 2022. Lors de la dernière convention, Tereos a volontairement joué la montre jusqu’au dernier moment, et la campagne sucrière a démarré avec 21 jours de retard. Pas question, cette fois-ci, de tomber dans le piège de l’industriel ! ». A suivre !

Y.M.

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Yves Mont-Rouge

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