Extinction Rebellion Réunion découpe un panneau publicitaire pour interpeller les élus de St-Paul

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Ce dimanche 19 novembre, Extinction Rebellion Réunion a découpé un panneau publicitaire grand format de l’entreprise SAMSAG, sur le secteur de l’ÉPERON, afin d’interpeller les élus de Saint-Paul sur le projet de Règlement Local de Publicité porté par la commune.

Le communiqué :

En effet, le dossier rendu public en septembre prévoit deux zones urbaines traitées de manière très inégalitaire. À savoir, la zone balnéaire allant de Trou d’eau jusqu’au centre-ville de Saint-Paul, qui sera très préservée de la publicité dans la mesure où les dispositifs scellés au sol seront interdits, et une zone englobant tous les bourgs des hauts en passant par St-Gilles-les-Hauts – La Saline les Hauts – L’Éperon – Le Bernica – Fleurimont – Plateau Caillou – Bois Rouge – Bellemène – Crève-cœur – La Plaine Saint-Paul, dans laquelle il est prévu de maintenir une forte présence publicitaire avec des dispositifs scellés au sol autorisés jusqu’à 10,5 m² par terrain.

Si nous accueillons très favorablement l’interdiction de publicité scellée au sol sur la zone balnéaire, cette différence de traitement entre ces deux secteurs donne l’impression que la commune privilégie les habitats des bas, plutôt aisés et très touristiques, au détriment des habitats des hauts qui sont pourtant à proximité d’espaces naturels remarquables (Savane – Forêts des hauts) qu’il faudrait davantage protéger.

Nous demandons donc à tous les élus et au maire la même considération pour les habitants des hauts que pour les habitants des bas.

Nous constatons actuellement une défiguration galopante des secteurs des hauts par une publicité grand format, alors qu’il y a très peu d’activités économiques dans ces zones. Nous avons, par exemple, recensé 99 panneaux grand format entre le rond-point de l’Éperon et celui de Fleurimont sur une distance de seulement 3,6 km, soit 1 surface publicitaire tous les 36 mètres ! Du côté de la Plaine Saint-Paul, ce ne sont pas moins de 44 publicités géantes qui ont été relevées sur 4,4 km, soit 1 dispositif tous les 77 mètres !

Au total, on estime à environ 200 le nombre de dispositifs publicitaires grand format présents dans les hauts de la commune. La publicité grand format étant à 80% le fait des multinationales ou des grandes surfaces locales, maintenir une telle présence publicitaire participe à attirer les consommateurs des hauts vers les bas, où sont implantés les annonceurs, au détriment des petits commerces de proximité.

De plus, nous avons constaté que le projet de RLP prévoit d’autoriser l’éclairage nocturne des dispositifs publicitaires jusqu’à 22h. Or, c’est en tout début de nuit (de 19h00 à 22h00) que l’impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité est maximal : c’est notamment le cas des Pétrels et Puffins qui sont des milliers à s’échouer chaque année sur l’île du fait de nos éclairages, et ce dans les premières heures suivant le coucher du soleil. Une extinction à 22h est ainsi beaucoup trop tardive pour limiter l’impact sur la biodiversité : pour être efficace, cette extinction devrait intervenir dès 19h30. Cela serait d’autant plus pertinent étant donné que l’éclairage nocturne des dispositifs publicitaires constitue également un gaspillage énergétique incompréhensible alors qu’on appelle la population à une plus grande sobriété énergétique.

Enfin, le RLP prévoit d’autoriser la publicité numérique jusqu’à 4m² dans les zones d’activité de Savannah et de Cambaie, un type de dispositif fortement consommateur d’énergie et qui génère une perturbation encore plus importante, dans la mesure où il diffuse des vidéos et autres images animées qui distraient l’attention. Des études récentes aux États-Unis et en Suède ont mis en évidence une sur-accidentalité de 30% à proximité de secteurs équipés de tels dispositifs. Ceux-ci sont d’autant plus à proscrire qu’ils émettent une très forte pollution lumineuse, leur lumière n’étant pas dirigée vers le sol comme pour les lampadaires mais au contraire diffusée en grande partie vers le ciel. Connaissant l’impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité à La Réunion, notamment avec l’échouage de milliers de Pétrels et Puffins chaque année, la publicité numérique est ainsi à proscrire. Sans oublier les effets désastreux de toute lumière artificielle sur les insectes (deuxième cause d’extinction des insectes après les pesticides), sur les amphibiens, les chauves-souris. Sachant les efforts qui sont réalisés en parallèle sur l’éclairage public pour réduire la pollution lumineuse, il serait d’autant plus contradictoire de laisser de tels dispositifs se développer.

Nous sollicitons donc l’équipe municipale afin de corriger certains aspects du projet de RLP, en intégrant les 5 propositions ci-dessous qui permettront à la commune de mettre en place l’un des règlements les plus ambitieux de France :

  1. Avoir un traitement identique entre les zones résidentielles des bas et des hauts, et donc une zone 2 dans laquelle la publicité scellée au sol est interdite. Si elle devait être autorisée, la limiter à 1 dispositif mural de 2m² par unité foncière.
  2. Augmenter la plage d’extinction nocturne des publicités de 19h30 à 7h, pour préserver la nuit noire et la biodiversité de la commune.
  3. Interdire la publicité numérique dans les zones d’activité de Savannah et de Cambaie. Elle n’est pas nécessaire, elle constitue une source de pollution lumineuse, visuelle et énergétique. Ce type de dispositif n’étant actuellement pas présent sur le territoire, il serait très dommageable de le laisser s’y développer.
  4. Interdiction de tout éclairage nocturne lors des périodes d’envol des Pétrels et Puffins (Avril – début mai pour les pétrels juvéniles, et 1 à 2 semaines autour des nouvelles lunes de Novembre à Mars, pour les puffins et pétrels adultes en période de nourrissage).
  5. Interdire toute possibilité d’apposer du mobilier urbain publicitaire aux abords de monuments historiques présents sur le périmètre communal, ce qui serait à la fois une insulte à notre patrimoine historique, et une défiguration supplémentaire de notre ville.

En intégrant ces 5 propositions, la ville de Saint-Paul serait exemplaire, et sa sanctuarisation contre la pollution visuelle en ferait un atout majeur au niveau local, national et international pour sa vocation touristique. Vous avez, par un geste fort, repoussé l’implantation de deux nouveaux fast-food sur la commune. Cette décision face à la publicité confirmerait une politique volontariste allant dans le sens de l’intérêt général face aux profits des grandes firmes, et de la consommation superflue et souvent contraire à la santé publique qui représente la quasi-totalité du marché des afficheurs.

On a ciblé l’entreprise SAMSAG car c’est le premier afficheur publicitaire de l’île en nombre de panneaux et plus de 50% de ses panneaux sont illégaux (trop grands – trop nombreux sur une parcelle – trop proche du voisin…).

19 Commentaires

    • jemenfou il aime bien les pub qui lui annoncent le prix du whisky et du rhum pour qu’il puisse aller remplir régulièrement son caddy à ras bord et au moindre coût . Alors forcément ça le met en colère ces actions, il n’a plus ses infos… Tiens au fait, faudra lui installer un panneau juste devant sa fenêtre, ça lui fera plaisir… . Sans compter que ces panneaux ramènent un peu de pognon aux propriétaires des terrains où elles sont installées.

  1. La pub sert à donner l’envie d’acheter ce dont on n’a pas besoin et à écraser les concurrents qui n’ont pas les moyens de rentrer dans la danse. Extinction Rebellion est bien trop mal modéré dans ses revendications. Avec Internet, aujourd’hui, tout le monde peut informer et s’informer. Il n’y a plus besoin de pub papier, de panneaux publicitaires : il faut interdire tout ça. Outre les enjeux environnementaux, imaginez les investissements utiles ou les baisses de prix de vente que les entreprises pourraient réaliser si elles n’avaient plus à participer à cet attrape couillon qu’est le jeu publicitaire.

  2. La pub sert à donner l’envie d’acheter ce dont on n’a pas besoin et à écraser les concurrents qui n’ont pas les moyens de rentrer dans la danse. Extinction Rebellion est bien trop mal modéré dans ses revendications. Avec Internet, aujourd’hui, tout le monde peut informer et s’informer. Il n’y a plus besoin de pub papier, de panneaux publicitaires : il faut interdire tout ça. Outre les enjeux environnementaux, imaginez les investissements utiles ou les baisses de prix de vente que les entreprises pourraient réaliser si elles n’avaient plus à participer à cet attrape couillon qu’est le jeu publicitaire.

  3. La pub sert à donner l’envie d’acheter ce dont on n’a pas besoin et à écraser les concurrents qui n’ont pas les moyens de rentrer dans la danse. Extinction Rebellion est bien trop mal modéré dans ses revendications. Avec Internet, aujourd’hui, tout le monde peut informer et s’informer. Il n’y a plus besoin de pub papier, de panneaux publicitaires : il faut interdire tout ça. Outre les enjeux environnementaux, imaginez les investissements utiles ou les baisses de prix de vente que les entreprises pourraient réaliser si elles n’avaient plus à participer à cet attrape couillon qu’est le jeu publicitaire.

  4. Bravo à ces traînes savatte comme dit l autre troutki ! Eux au moins bouge leur boyo afin que la reunion ne soit pas un business publicitaire gérer par des gouyaves !!! Faut tout couper ,les touristes et même nous seront heureux de voir disparaître cette pollution visuelle !!! Toit comme les gourou, et autres street art de M.rde !

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