Journée mondiale sans tabac le 31 mai 2023

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Chaque année, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) impulse la journée mondiale sans tabac. Le thème de cette année est « Cultivons des aliments, pas du tabac »

« La culture du tabac nuit à notre santé, à la santé des agriculteurs et de la planète. L’ingérence de l’industrie du tabac se manifeste par les tentatives de remplacement de la culture du tabac, contribuant ainsi à la crise alimentaire mondiale.

Cette campagne encourage les gouvernements à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac et à utiliser les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition.

Objectifs de la campagne

  1. Mobiliser les gouvernements afin qu’ils mettent fin aux subventions accordées à la culture du tabac et qu’ils utilisent les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition.
  2. Sensibiliser les communautés de cultivateurs de tabac aux avantages que présente l’abandon de cette culture au profit de cultures durables ;
  3. Soutenir les efforts de lutte contre la désertification et la dégradation de l’environnement en réduisant l’agriculture du tabac ;
  4. Dénoncer les efforts déployés par l’industrie pour entraver la recherche de moyens de subsistance durables.

La mesure clé du succès de la campagne serait le nombre de gouvernements qui s’engageraient à mettre fin aux subventions à la culture du tabac. »

En savoir plus : site de l’OMS

En France, le tabac reste la première cause évitable de mortalité, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique. À La Réunion, ce sont plus de 500 décès qui peuvent être attribués au tabac chaque année.

Si on a pu observer une baisse continue du tabagisme entre 2014 et 2019, les résultats du Baromètre de Santé publique France publiés en mai 20211 montrent que le tabagisme s’est stabilisé en 2020. L’enjeu est de réinstaller une tendance à la baisse, notamment parmi les populations les plus précaires, les inégalités sociales étant très marquées en matière de tabagisme.

A La Réunion

Même si « La production réelle de tabac ne se fait plus à La Réunion depuis 1994 », « 720 tonnes de produits du tabac déclarés sont mises à la consommation, soit près d’un kilo de produit du tabac par Réunionnais de 15 ans et plus par an.2

À La Réunion, on comptabilise toujours plus de 150 000 fumeurs quotidiens.

S’agissant plus particulièrement des jeunes, si la prévalence du tabagisme diminue sensiblement depuis quelques années, les dernières enquêtes réalisées auprès des lycéens montrent à l’inverse que l’usage de la chicha a tendance à croître (Usages de drogues chez les adolescents à La Réunion Résultats de l’enquête EnCLASS 2021. Rapport de l’ORS. Septembre 2022), avec un niveau d’usage dans l’île bien supérieur à ce qui peut être observé en métropole.

Il est important de rappeler qu’une séance de chicha correspond à l’équivalent de 30 à 40 cigarettes. Plus globalement, le principal danger du tabagisme réside dans la combustion, ce qui concerne l’ensemble des produits chauffés (cigarette, tabac à rouler, cannabis, chicha, tabac chauffé,…).

Actions à La Réunion

A l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’équipe de liaison et de soins en addictologie (ELSA)  du CHOR, en partenariat avec la pharmacie du CHOR, invite les agents, les soignants et les médecins de l’établissement à tenter l’expérience d’une journée sans tabac.

Plus d’information en ligne en suivant ce lien

Données épidémiologiques complémentaires

Extraits du rapport de l’ORS, Usages de drogues chez les adolescents à La Réunion

Résultats de l’enquête EnCLASS 2021 – https://www.ors-reunion.fr/IMG/pdf/ors_rap_addiction_enclass_2022.pdf :

« D’autres constats en lien avec l’accessibilité aux produits par les jeunes posent question. Dans un contexte où les interdictions de vente et d’offre de boissons alcoolisées, de tabac, de produits de vapotage et autres produits psychoactifs aux mineures sont des priorités du plan national de mobilisation contre les addictions 2018- 2022, les résultats en région révèlent le non-respect de ces interdits protecteurs, particulièrement chez les lycéens, qui s’approvisionnent sans difficulté auprès des débitants et commerçants. Un constat préoccupant au vu de l’importance de ces interdits dont le but est de protéger les adolescents des expérimentations précoces et des risques sanitaires, sociaux et familiaux ultérieurs. »

1 Pasquereau A et al. Consommation de tabac parmi les adultes en 2020 : résultats du Baromètre de Santé publique France. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(8):132-9
2 Source : fiche offre de tabac, ORS La Réunion – Tableau de bord sur les comportements addictifs – Mai 2022 https://www.ors-reunion.fr/IMG/pdf/ors_tb_addictions_1.1_offre-tabac_mai_2022.pdf

L’usage de la chicha est aussi répandu que celui des cigarettes avec respectivement 19,4% et 18,0% des expérimentations chez les collégiens. L’expérimentation de la chicha et son usage dans l’année sont des pratiques davantage masculines, les écarts sont significatifs.

 

 

6 Commentaires

  1. La cigarette, une « usine chimique » merci déficiter l assurance-maladie et hypocrisies des politiques
    Le tabagisme reste toujours la première cause de mortalité évitable avec plus de 75 000 décès1 estimés en France en 2015 et les cancers la première cause de décès attribuable au tabagisme. Depuis 2016, Santé publique France publie des estimations de la mortalité attribuable au tabagisme en France qui n’avaient pas encore été déclinées au niveau régional, encore une inconscience de l’humanité,,,,
    La fumée de tabac est un aérosol, c’est-à-dire un mélange de gaz et de particules. Ce mélange se forme à une température pouvant atteindre 1 000° à 1 500 °C. La cendre apparaît, tandis que la fumée se forme. C’est à ce moment que les 2 500 composés chimiques contenus dans le tabac non brûlé passent à plus de 4 000 substances dont beaucoup sont toxiques.
    La fumée se refroidit très rapidement avant d’atteindre la bouche du fumeur. Sa composition n’est pas constante et sa nature varie en fonction du type de tabac, de son mode de séchage, des traitements appliqués, des additifs, etc. On y retrouve toujours la nicotine, les goudrons et les agents de saveur mais il en existe beaucoup d’autres, telles que des gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique, ammoniac) et des métaux lourds (cadmium, plomb, chrome, mercure). La nicotine est la substance (un alcaloïde puissant) qui entraîne la dépendance. Celle-ci est très forte : elle apparaît dès les premières semaines d’exposition et pour une faible consommation de tabac.

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