Dernier jour du procès pour le meurtre du réunionnais Camille Abrantes

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Le procès de Serge H. s’est ouvert ce jeudi 15 février 2024, devant la cour d’assises de l’Indre. Il est accusé d’avoir tué Camille Abrantes, Castelroussin originaire de l’île de la Réunion, en mai 2022. Le procès s’achève ce vendredi et l’accusé risque 30 ans de réclusion criminelle. il sera fixé sur son sort aujourd’hui.

Camille Abrantes, 52 ans, a perdu la vie rue de la Poste à Châteauroux, dans la nuit du 21 mai 2022. Il a été poignardé à plusieurs reprises lors d’une altercation avec un autre homme peu après minuit, dans un contexte de « très forte alcoolisation », confirmait le parquet de Bourges, lors des premières investigations. Le suspect a été arrêté deux jours plus tard. Serge H. sera jugé devant la cour d’assises de l’Indre à partir de jeudi 15 février. Les enfants de Camille Abrantes seront sur le banc des parties civiles « du début à la fin », défendus par Me Aurélie Carré.

« Des jours où les larmes ne cessent de couler »

« Nous attendons que justice soit rendue même si ces deux jours de procès vont être douloureux pour nous, confie Sabrina, une trentaine d’années et aînée de la fratrie de cinq enfants. Rien ne ramènera notre père mais ce crime ne doit pas rester impuni. Peu importent les soi-disant motivations, personne ne mérite de se faire ôter la vie. Ce sera une cicatrice ouverte pour toujours. Il y a des jours où je souris en pensant à mon père et d’autres où les larmes ne cessent de couler.

Camille Abrantes a été inhumé dans l’Hexagone. La question s’était posée de rapatrier son corps sur l’île de la Réunion, où il est né et a grandi jusqu’à ses 18 ans. Une cagnotte avait été ouverte dans ce but. « Toute sa vie était là-bas (en métropole). On comprend la décision de ses enfants », partage Johanna, sa nièce, qui habite Saint-Pierre. À 9.000 km de Châteauroux, par écrans interposés, les proches de Camille Abrantes ont suivi les obsèques de leur frère, de leur oncle, en visioconférence. « Nous n’avons pas pu nous recueillir, nous n’avons pas fait notre deuil. Le dimanche avant son décès, il a appelé ma mère, sa grande sœur, pour lui dire qu’il rentrait à La Réunion en juin. Il sera toujours dans notre cœur. »

Johanna, hébergée dans l’Hexagone chez son oncle, Camille Abrantes, en 1999.
Johanna, hébergée dans l’Hexagone chez son oncle, Camille Abrantes, en 1999.
© (Photo de famille)

 

Jusqu’à trente années de réclusion

Lundi matin, le 12 février, à quelques jours du procès, Johanna écoutait une chanson du groupe Baster, l’un des préférés de Camille Abrantes, et a pensé à son oncle comme à chaque fois. En mai 2022, le leader du groupe, Thierry Gauliris, lui avait dédicacé une chanson. « Un petit son pour Camille Abrantes dit Ti Kok. Camille Abrantes qui est mort en France, là-bas ». Il aimait la musique, faire des blagues, « on disait souvent qu’y aime casse lè cuit », partage sa nièce. Il était salarié dans une entreprise de travaux de peintures.

À distance, toujours, ils suivront le procès dans la presse, par les récits de leurs proches et les retours de leur avocate : « On attend la vérité, insiste Johanna, même si vivre ce procès, c’est revivre la mort de notre oncle. » Serge H. devra répondre de meurtre et encourt jusqu’à trente années de réclusion criminelle. Il sera défendu par Me Pierre-Alexandre Narcy, du barreau d’Orléans, son avocat depuis le premier jour de sa garde à vue.

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