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Sénatoriales, une histoire de gros sous !

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L’actualité est si triste, qu’il n’est pas toujours évident de parler politique politicienne ou autres malversations financières au sein de certaines sociétés publiques. Vous devez sans doute deviner où je veux en venir. Effectivement, je pense aux élections sénatoriales et au feuilleton SPL Estival. Mais avant de tomber dans le marigot de la politique, je ne peux m’empêcher, en tant que père de famille, d’avoir une pensée attristée pour ces parents qui viennent de perdre dans des conditions horribles leur fille tout juste âgée de 16 ans. Elle s’appelait Shana et a été retrouvée morte dans la cour d’une vieille usine à Pierrefonds. Une pensée également pour la famille de ce petit garçon, malade, de 2 ans, décédé. Et pour celle de ce jeune homme retrouvé dont le corps sans vie a été découvert dans un champ de cannes dans les hauts de Saint-Paul. Mes sincères condoléances à ces familles endeuillées. Je n’oublie pas non plus celle de René Robert, l’éminent géographe et géologue, grand militant et défenseur de notre patrimoine réunionnais que j’ai eu le plaisir de rencontrer en mars dernier au palais de la Source à Saint-Denis.

Venons-en à présent à la politique, plus précisément aux sénatoriales. Je ne vais pas vous répéter ce que j’écris depuis ces dernières semaines. Je ne vais pas non plus recommencer à vous expliquer les enjeux de ce scrutin qui se déroulera ce dimanche 24 septembre. Des enjeux politiques évidents dont je vous avais déjà fait part plus d’une fois dans mes Ti Kozman précédents. L’un d’eux était intitulé : « c’est qui le boss à la Réunion ? ». Huguette Bello ou Ericka Bareigts à gauche ? Michel Fontaine ou le clan Robert à droite ? Je vous avais également expliqué qu’il faudra attendre la fin du dépouillement pour connaître la réponse. Car si les trois grosses écuries politiques sont quasiment sûres d’avoir chacune un sénateur, en l’occurrence une sénatrice, l’enjeu de cette élection de dimanche à la Réunion est surtout de savoir qui décrochera le 4ème poste.

En effet, outre Viviane Malet pour la liste Fontaine/Melchior/André Thien-Ah-Koon, c’est-à-dire la liste de la droite et des centres, Audrey Belim pour la liste d’Ericka Bareigts/Gironcel/Selly/Olivier Hoarau, à savoir PS/PCR/Banian/Ansam/EELV, Evelyne Corbière pour la liste Bello/Lebreton/Ratenon (PLR/Progrès/LFI et d’autres petits mouvements de gauche), qui sera le quatrième sénateur ou la quatrième sénatrice ? Michel Vergoz (Trait-d’Union relais local de Renaissance), Jean-Jacques Morel (sans étiquette), Mario Lechat (le candidat de la mairie de Sainte-Marie, le Dr Von Théobald (société civile) ou Florence Chane-Tune (Parti Croire et Oser) ?

A moins que ça soit un second d’une des listes des trois grosses écuries. Sur papier, je dis bien sur papier, c’est la liste pilotée par Fontaine/Melchior/Tak qui réunit le nombre majoritaire de grands électeurs (Civis, Casud, Département et une dizaine de municipalités, surtout depuis qu’Eric Ferrère des Avirons, Bachil Valy de l’Entre-Deux et Daniel Pausé de Trois-Bassins, anciennement soutiens de Jacques Tillier, ont rejoint la famille de la droite et des centres). Sur papier, Stéphane Fouassin, maire de Salazie et président du SDIS, semble ainsi avoir toutes ses chances de siéger, à partir de la semaine prochaine, au palais du Luxembourg. Mais on le sait tous, politique ne rime pas toujours avec arithmétique. Attendons donc dimanche soir !

Quand Johnny Payet, le colistier de Jean-Jacques Morel, vole au secours d’Huguette Bello à la Région

Ce qui est sûr, et ça aussi je vous l’ai déjà expliqué, ce scrutin laissera obligatoirement des traces au sein de certaines majorités. A la Région, par exemple, où la majorité vivote déjà sérieusement et où les relations, déjà bien écornées depuis l’affaire du déplacement (ou du déboulonnement) de la statue Mahé de Labourdonnais à Saint-Denis, ne seront plus jamais comme avant entre la présidente (PLR/Pour La Réunion) Huguette Bello et sa vice-présidente (PS/Parti Socialiste) Ericka Bareigts. Pas plus tard que le mois dernier, lors d’une commission d’appel d’offre, deux élus de la majorité régionale, à savoir le socialiste Christian Annette et le vice-président Jacques Técher, maire de Cilaos et soutien de la liste Bareigts aux sénatoriales, ont refusé de voter l’avenant présenté par la présidente de Région pour la réalisation du deuxième viaduc de la Nouvelle Route du Littoral (NRL).

Johnny Payet (à l’extrême gauche sur notre photo) est secrétaire départemental du Rassemblement National et conseiller régional de l’opposition où il siège, entre autres, avec Jean-Jacques Morel dont il est le colistier aux sénatoriales, ainsi qu’avec Michel Vergoz, Richard Nirlo…

Une commission d’appel d’offre qui, faut-il le rappeler, est présidée par Jacques Técher. C’est Johnny Payet qui, tel Zorro, a dû voler au secours de la majorité régionale version Bello pour faire passer ce rapport qui figurait donc à l’ordre de la CAO. Vous avez bien lu : Johnny Payet, maire de la Plaine-des-Palmistes, patron du Rassemblement National à la Réunion et conseiller régional de l’opposition. A noter aussi qu’il est colistier de Jean-Jacques Morel aux sénatoriales et qu’il siège dans le même groupe que Morel et Michel Vergoz à la Région. Lesquels Vergoz et Morel qui ne cessent de crier – c’est devenu quasiment leur argument principal de campagne – que « Michel Fontaine a trahi la droite en vendant la Région à la gauche, à Huguette Bello ». A leur place, je demanderai à Johnny Payet, également soutien de Stéphane Fouassin (centriste) lors du premier tour des législatives de 2022, puis celui de Jean-Hugues Ratenon (La France Insoumise/Mélenchoniste), lors du deuxième tour de ces mêmes législatives, qui a vendu quoi à qui ?

Jacques Técher, maire communiste de Cilaos, vice-président de la majorité régionale depuis juillet 2021 avec Huguette Bello; Il a soutenu le candidat Patrice Thien-Ah-Koon aux législatives de 2022 dans la 3ème circonscription et se retrouve avec la liste de la socialiste Ericka Bareigts en 2023.

Vergoz et Morel en veulent à mort à Michel Fontaine qu’ils accusent d’avoir « tuer » Didier Robert lors des régionales de 2021. Personnellement, je pense que Didier Robert, au stade où il en était arrivé, c’est-à-dire à planer comme sur un nuage et en n’écoutant ses mauvais conseillers du cabinet, n’a eu besoin de personne pour s’auto-dégommer. En clair, il s’est tué lui même. Comme un grand !

A ce propos, s’il continue à suivre aveuglément les conseils de son avocat, à aller ravager « guêpes dan’ nid », à se moquer, à provoquer l’institution judiciaire et à aller narguer la procureure de la République sous sa fenêtre, comme ce fut le cas vendredi dernier au tribunal de Saint-Denis, j’ai comme l’impression qu’il risque de « goûter » lors des prochaines comparutions prévues dans le cadre de l’affaire des emplois dits de cabinet.

C’est bizarre qu’un homme comme lui, instruit (diplômé de Sciences Po, ancien président de Région, ancien maire, ancien sénateur), puisse se comporter de la sorte, un peu comme s’il avait oublié, grand politicien qu’il a été, que le temps judiciaire n’est pas le temps politique. Il aurait dû demander conseil à son ami Cyrille Hamilcaro que la cour d’appel de Saint-Denis n’a pas suivi dans l’affaire dite du « maire-bis » à Saint-Louis. Peine aménagée de prison et inéligibilité. Si vous croisez prochainement l’ancien maire dans les rues de Saint-Louis et que vous voyez que sa cheville a enflé, ne le moucatez pas s’il vous plaît. C’est tout simplement l’effet de son bracelet électronique. Didier Robert aurait pu également demander conseil à Jean-Paul Virapoullé, l’ancien maire de Saint-André, dont le pourvoi en cassation a été rejeté. Dans l’affaire Moutien (vente d’une maison appartenant à une de ses cousines au 5ème degré au prix de 1,4 million d’euros), Virapoullé père a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 € d’amendes et 10 ans d’inéligibilité. 10 ans d’inéligibilité pour un « gramoune » de 80 ans qui dialyse 3 fois par semaine. Sans commentaire ! En tout cas, ce sont des affaires qui duraient depuis quelques années déjà, pas comme celle impliquant Didier Robert qui, lui, est pressé d’en finir et pour laquelle son avocat, Philippe Cressein, souhaite dicter son calendrier au parquet. MDR !

Retrait des délégations à Isaline Tronc à l’Etang-Salé, mardi prochain ?

Mais revenons aux sénatoriales. Je vous l’ai dit, ce scrutin sème la zizanie un peu partout. Au seine de la majorité régionale certes, mais également au sein de la majorité municipale à l’Etang-Salé. Je ne vais pas là non plus vous refaire le film Isaline Tronc-Mathieu Hoarau, le bèsement entre le maire et sa deuxième adjointe qui a décidé de rejoindre la liste de Florence Chane-Tune « le meilleur pour la Réunion ». Après la guerre des communiqués, une réunion des élus de la majorité municipale a été fixée à mardi prochain, soit deux jours après le scrutin des sénatoriales. Au terme de cette réunion, une décision sera prise à son encontre.

Isaline Tronc (en robe blanche sur la photo) est 2ème adjointe au maire de l’Etang-Salé qui, lui, n’a pas donné publiquement de consigne de vote aux sénatoriales même si tout le monde sait qu’il a promis à Michel Fontaine de faire pour la droite et les centres.

Un retrait de ses délégations ? D’après mes informations, c’est tout à fait possible ! A elle de trouver des arguments qui tiennent la route pour expliquer son choix «légitime » d’avoir décider de figurer sur une liste en passant outre la consigne du maire et du groupe majoritaire. Sans doute s’est-elle déjà expliquée dans la petite vidéo de 3 minutes qu’elle a posté récemment sur You Tube. Est-ce que cela suffira au maire (qui était en métropole avec son épouse cette semaine) et aux autres élus du groupe ? Réponse mardi soir. L’entourage du maire craint, après le coup des législatives lors desquelles Isaline Tronc avait été également candidate contre l’avis du conseil municipal, façon sénatoriales 2023, qu’elle puisse également candidater aux européennes en 2024 en ne faisant qu’à sa tête.

Puisqu’on est à l’Etang-Salé, je profite pour corriger une erreur (qui est humaine). Je vous avais dit, la semaine dernière, que le DGS (Directeur Général des Services) Dominique Deurveilher, venait de se payer une nouvelle bagnole de fonction (une Renault) au prix de 60 000 €. Je pense que la personne qui m’avait informé a confondu le prix (plus de 30 000 €) avec le nombre de kilomètres étant donné que la voiture a été achetée en leasing (voir facture ci-dessous).

Toujours à l’Etang-Salé, on m’a dit qu’Audrey Fontaine, employée au Département et élue de l’opposition au conseil municipal de Saint-Paul avait postulé au cabinet de Mathieu Hoarau. Je me suis renseigné. Il y a eu effectivement deux entretiens, l’un en octobre 2022 et l’autre en mars 2023, pour un poste de DGA (Directrice générale adjointe). L’entretien a été mené par la DGA Martine Hoarau (ancienne fonctionnaire de la mairie de Saint-Paul), qui souhaitait occuper le poste vacant de DGS à l’Etang-Salé. Tout compte fait, le maire a recruté Dominique Deurveilher à la direction générale des services ; Martine Hoarau a donc gardé sa direction générale adjointe, et Audrey Fontaine est restée au Département.

Audrey Fontaine (chemisier blanc sur la photo) agent du Département, conseillère municipale de l’opposition à Saint-Paul. ici aux côtés de Cyrille Melchior, de Béatrice Sigismeau, d’Adèle Odon, de Julien Hoarau, de Mathieu Hoarau et de bien d’autres encore lors de la campagne des législatives de juin 2022 dans la 2ème circonscription.

Sénatoriales toujours, et encore un « bèsement », cette fois à Saint-Joseph, au sein du groupe de l’opposition. Une fronde de certains élus de l’opposition (Thérésien Acar, Dominique Law Lee, Loïc Bois…) contre leur camarade Jeannot Lebon, 2ème sur la liste de Florence Chane-Tune et opposant de Patrick Lebreton à la mairie de Saint-Joseph. Lesquels ne le reconnaissent plus comme leur leader.

Un retrait de candidature aux sénatoriales contre un chèque de 1,5 million d’euros ?

Mais rassurez-vous, les sénatoriales ne sont pas uniquement synonymes de « bèsement ». A Saint-Paul, côté opposition, c’est plutôt l’union, plutôt un morceau d’union. Quelques élus de l’opposition (Patricia Hoarau, à ne pas confondre avec celle qui est colistière de Mario Lechat, Audrey Fontaine, Tristan Floriant, Guylain Moutama, Mélissa Centon-Palama, Sébastien Ibar, Paula Lucie, Isabelle Cadet, Eglantine Victorine) ont adressé, avant-hier, un communiqué à la presse pour souligner leur soutien à Cyrille Melchior aux sénatoriales. Ils soutiennent plus la queue que la tête de liste. Rappelons que Cyrille Melchior est 6ème sur la liste de la droite et du centre conduite par la sénatrice sortante « LR/Macron-compatible » Viviane Malet. Le communiqué est sans queue ni tête : « à Saint-Paul, la droite d’opposition unie et ses grands électeurs font bloc, avec la participation du président Cyrille Melchior, pour voter utilement dimanche prochain et défendre le statut d’une Réunion forte, libre qui doit rester un département résolument français ». Pas une seule fois, le communiqué de la petite poignée d’élus de l’opposition Saint-Pauloise ne mentionne le nom de Viviane Malet. J’ai plus l’impression que c’était plus en solidarité avec Cyrille Melchior qu’avec Michel Fontaine ou Viviane Malet.

En parlant des sénatoriales et de Cyrille Melchior. On me dit que le président du Département doit se rendre prochainement, après le scrutin de dimanche, à Paris pour discuter avec des ministres d’une aide à la presse en faveur… du JIR. On me dit que c’est le deal passé pour le retrait de Jacques Tillier de la compétition des sénatoriales. En clair, un retrait contre une aide de 1,5 million d’euros.

Faut-il relier cette rumeur à ce qu’a écrit récemment le patron du JIR dans un de ses éditos : « je me retire des sénatoriales pour sauver le canard » ? Je me suis renseigné, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé certains ministères à Paris; Lesquels ont démenti tout « deal » mais qui ont bien confirmé la venue prochaine de Cyrille Melchior dans l’hexagone, au Havre et à Dunkerque dans un premier temps où il rencontrera Edouard Philippe, puis à Paris où il essaye de caler un rendez-vous avec Aurore Berger, la ministre de la santé. Paris m’a expliqué par ailleurs qu’une avance pourrait être accordée au JIR (et sûrement au Quotidien aussi ?) avant la fin de cette année, dans le cadre des aides à la presse de la PQR (Presse Quotidienne Régionale) comme cela se fait dans l’hexagone.

Pourquoi une avance avant la fin de l’année ? Réponse de Paris : « parce que la situation financière et économique des deux journaux à la Réunion est catastrophique. Sans une aide publique d’urgence, la situation pourrait devenir préoccupante et les emplois seraient menacés ». Paris m’a précisé par ailleurs que des discussions ont lieu entre les directions des deux journaux sous l’égide du préfet pour une mutualisation des moyens industriels (impression etc…) et pourquoi pas une fusion, à terme.

Voilà ce que je peux vous dire suite à ma petite et rapide enquête sur le sujet. De là à dire que Tillier a négocié son retrait des sénatoriales au profit de la droite locale, pour que celle ci, via notamment Melchior, l’aide à trouver très rapidement de l’argent frais pour sauver son journal (ce qui ferait très cher le bulletin de vote, si c’était vrai !), je ne préfère pas m’aventurer sur ce terrain là. En tout cas, si une aide devait tomber du gouvernement en faveur du JIR, d’ici à la fin de cette année, le Quotidien (grâce à moi) pourrait en revendiquer la même. Il n’y a pas de raison à ce que cette aide gouvernementale qui existe dans l’hexagone ne puisse pas profiter aux médias locaux, que leurs patrons soient ou non candidats aux élections sénatoriales.

SPL Estival : sexe, mensonges et vidéos

Autre sujet sur lequel je voulais revenir, après les sénatoriales, c’est le feuilleton de la SPL Estival. Si vous suivez cette affaire, vous avez dû voir comme moi l’interview accordée par Ludovic Alamélou, l’ancien Pdg de la SPL Estival à notre confrère Zinfos 974. Un beau coup journalistique d’autant que depuis les révélations faites notamment par le Quotidien de la Réunion sur les dérives financières de la SPL et les dépenses somptuaires de son Pdg, ce dernier avait complètement disparu des écrans radars. Pierrot Dupuy, le patron de Zinfos 974, a réussi à le faire sortir de son silence. Confraternellement, je dis bravo !

Ludovic Alamélou, ancien Pdg de la SPL Estival. (Capture d’écran de Zinfos 974)

Mal rasé, les yeux cernés, le visage un tantinet bouffi, bref visiblement pas bien dans son assiette, Ludovic Alamélou a donc décidé de se confier au patron de Zinfos 974. C’est son droit le plus absolu. Alamélou est un homme libre (pour l’instant), libre de répondre comme il le souhaite aux questions du journaliste. Mais là où je m’inscris en faux, c’est quand il dit : « non, aucun journaliste ne m’a appelé ». C’est faux ! J’en connais au moins trois qui n’ont pas cessé de l’appeler. Le premier, Edouard Marchal (du Quotidien) qui est à l’origine des révélations sur la SPL;  Le second, c’est Philippe Madubost (JIR), qui suit également cette affaire. Et, bien évidemment, moi même, qui ai essayé plus d’une fois de contacter Alamélou, un garçon que je connais bien et qui, comme moi, habite Bras-Panon. Je connais également son papa, un homme respectable, agent communal, parti récemment à la retraite. J’ai même envoyé un SMS à Alamélou. Voir ci dessous :

 

Donc, quand il dit qu’aucun journaliste ne l’a contacté, c’est archi faux. Idem pour les dysfonctionnements et autres dérives problèmes financiers de la SPL Estival. Alamélou a changé de version. En effet, dans l’interview sur Zinfos, il explique que le déficit n’est pas de son fait mais découle de la décision de la Cirest et plus particulièrement de Pierre Catapoulé et de Jérémy Sheickmeera, respectivement DGS et directeur de cabinet de la Cirest, d’avoir privé la SPL de 1,5 million d’euros. Faux ! Ludovic Alamélou a toujours juré « qu’il n’y avait aucun dysfonctionnement et aucun problème financier à la SPL Estival ». Ecoutez la vidéo ci-dessous, que j’ai faite de lui, dans son bureau qui n’avait pas encore brûlé, le 3 juillet dernier.

Ce même jour, je lui avais demandé s’il avait effectué un voyage en Turquie, payé par la SPL. Il m’avait répondu « non », en me regardant dans les yeux. La suite, vous la connaissez. Il s’était, avec deux ou trois collaborateurs, rendu en Turquie. Coût du voyage et du séjour : près de 30 000 €.

Dans cette interview accordée à Zinfos 974, Ludovic Alamélou explique encore que les incendiaires du siège de la SPL Estival à Saint-Benoit sont à rechercher du côté des jeunes de quartier, qui apprécieront, soit dit en passant. Or, le jour de l’incendie, il me confiait ne pas savoir si « c’était accident ou criminel ». Voir vidéo ci-dessous enregistrée le 18 juillet dernier au lendemain de l’incendie :

Je le dis et le répète. Je n’ai rien contre Ludovic Alamélou. Je ne suis ni juge d’instruction, ni Procureur de la République. Tout simplement, un journaliste qui commente des faits. En parlant des faits, j’ai sous les yeux l’audit financier de la SPL Estival commandé par la Cirest et réalisé par un cabinet d’expertise comptable. J’ai relevé trois mots qui reviennent souvent au fil des pages concernant la gestion du Pdg Alamélou : « ne respecte pas la réglementation ».

L’audit est daté du 30 juillet. Ludovic Alamélou avait déjà été révoqué de ses fonctions de Pdg car la Cirest avait déjà découvert le pot aux roses, à savoir des chèques émis par son ancien Pdg. De nombreux chèques sans justificatifs. Tant l’expert-comptable que les cadres de la Cirest, y compris le président Selly, ont tenté d’avoir des explications sur ces chèques. En vain ! A chaque fois, Ludovic Alamélou trouvait un motif pour éviter la confrontation.

J’ai également en ma possession la liste des salaires de la SPL Estival. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les 140 salariés sont bien payés. Tant mieux pour eux. Leur Pdg accordait des primes et des augmentations sans aucun respect des lois. Idem pour l’attribution des marchés ou les paiements par chèques. Idem encore pour certaines embauches, celle notamment d’un certain monsieur V. par ailleurs chef d’entreprises, qui émargeait à 4 800 € bruts mensuels, sans compter les marchés de gardiennage et de sécurité dont bénéficiaient ses sociétés, sans appel d’offres. Dans la vidéo sur Zinfos, Alamélou précise que les embauches étaient dictées par Catapoulé et Sheickmeera (arrivé à la direction du cabinet de la Cirest en 2022). Mais il oublie de dire qu’il a embauché sa cousine, son beau-frère, sa m… etc… Il explique que le président Selly et Jeannick Atchapa n’étaient au courant de rien.

Il rappelle que tous les mardis, se tenait une réunion entre lui même, Patrice Selly, Pierre Catapoulé et Jérémy Sheickmeera sur les dossiers de la SPL mais il prétend dans le même temps que Selly n’était au courant de rien. Ça veut dire quoi, que Selly dormait sur la table au moment où les décisions étaient prises ? Des arguments qui ne tiennent pas la route.

Vous l’aurez compris, Alamélou charge Catapoulé et Sheikmeera, l’administratif et le dir-cab, mais essaye tant bien que mal d’épargner Selly et Atchapa. Il le fait de façon tellement « gros doigt » qu’on a presque l’impression, en regardant son interview, qu’il a été envoyé par les deux élus. Sa ligne de défense est pitoyable pour ne pas dire pathétique. C’est celle d’un jeune homme perdu, qui s’est laissé prendre dans la spirale diabolique : pouvoir, argent et sexe. Des soirées bien arrosées et jouissives du côté de Saint-Denis (j’ai l’adresse), avec des chèques en veux-tu en voilà aux copains, copines (entreprises de construction, d’informatique…). Des chèques de 2500 €, de 7000 €, de 12 627, 23 €, de 25 373,81 €, de 6750 €, de 4600 €, de 17 765,40€, de 24 032,75 € et j’en passe et des meilleurs. Une liste entière de chèques datant de mars 2022 à août 2023 avec des sommes allant de 48 € à 48 000 € pour un montant total de près de 400 000 €.

Il ne reste plus à espérer qu’il se montre beaucoup plus convaincant face aux juges qu’il ne l’a été face à la caméra de Zinfos. J’ai presqu’envie de dire que celui qui l’a incité à sortir de son silence pour s’enfoncer ainsi publiquement et ridiculiser par la même occasion Patrice Selly et Jeannick Atchapa ne doit certainement pas être son ami. A la place d’Alamélou, je me serai fait tout petit, silencieux, et j’aurai économisé le peu d’énergie qui me reste pour face à l’ouragan judiciaire qui risque de s’abattre sur lui prochainement. Il devrait choisir une ligne de défense plus crédible que celle qui consiste à jeter à la vindicte populaire le DGS et le dir-cab de la Cirest. Il oublie qu’il était président certes, mais aussi et surtout directeur général de la SPL Estival, c’est-à-dire pénalement responsable de la gestion (catastrophique pour le cas) de cette société publique subventionnée avec l’argent des contribuables.

Pour finir, un petit mot sur le CCAS de Sainte-Marie qui semble être en perdition depuis que les tarifs du périscolaire ont « explosé » et engendré la colère des parents d’élèves. Même Richard Nirlo, le maire qui s’est déplacé hier soir pour le conseil d’administration, n’arrive plus à mettre de l’ordre dans cette boutique confiée depuis peu à Eric Thiburce (vice-président). Lequel n’a pas assisté au CA d’hier. Pour bien comprendre, il faut savoir qu’un conseil d’administration était prévu la semaine dernière pour régler le problème des tarifs du périscolaire. Faute de quorum, ce CA n’a pu délibérer. Un autre CA a dû être convoqué et aurait pu se tenir sans quorum. Or, l’ordre du jour a changé. Il fallait donc de nouveau le quorum qui a pu être atteint grâce à la présence de Richard Nirlo, de Mathias Dassot, de Taombé, Jatob, Didelot, Sitouze et Chérimont.

Il faut un minimum de 7 élus pour qu’il y ait quorum. Sauf que, face au manque flagrant d’éléments concernant la nouvelle grille de tarifs, Sitouze et Chérimont se sont barrés. Donc, plus de quorum. Sans compter que des parents attendaient à l’extérieur sur le parking. Du coup, le CA d’hier soir n’a rien voté du tout. Le jeune Dassot s’est contenté d’aller sermonner les parents mécontents qui n’ont pas apprécié la sortie du Dassot en question. Des parents qui attendent maintenant le prochain conseil d’administration pour être fixés sur les deux grilles qui se battent actuellement en duel, à savoir celle de mai dernier et celle qui leur a été présentée, hier soir, mais qui ressemble beaucoup à la grille de mai. Une affaire gérée par dessus par la jambe par l’actuel bureau, qui attend toujours la réponse du préfet concernant le courrier de Céline Sitouze sur la légalité de la nomination d’Eric Thiburce au CCAS de Sainte-Marie.

Y.M.

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Yves Mont-Rouge

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25 Commentaires

    • Le directeur exploitation i monte descendre en journée avec loto SPL et personne i bouge pas meme?Arret maladie ou bien Arret menteur en plus toute demoune i connais out viré tourné! Donc la pendant toute out arret ou mette l ‘essence pour allez mangé st denis SPL i paye alor ! comment un entreprise i tourne toute directeur i prend l arret maladie té !

      Quand zot gagne pu allez pointe pole emploi!

        • la Dir comm est quand même la seule des responsables a ne pas avoir de voiture de fonction (juste un forfait) – si les autres avaient fait comme elle, la boite aurait fait quelques économies – je dis ca , je dis rien – Plus quelques mois, et bye bye !!!!
          En tous les cas, je rappelle qu’elle a été la seule é monter au créneau il y a 2 ans – aster , tout le monde récolte, même les innocents ! et si on pleurait tous ensemble ……..

  1. Dois-je en déduire que Didier n’était pas le premier de la classe à sciences po ? Ou dois je en déduire que Didier était un conseiller municipal de seconde zone qui a su se servir des réseaux ? Il serait peut être temps que la politique soit moins “dagalasse”. Voire que les grandes écuries reviennent à l’ancien temps : recrutement sur procédure et non via photo en maillot de bain ….. Ceux qui sont issus de cette époque sont encore là, eux.

  2. avec la politique de corrompu que n’é n’a dans l’est alamelou,selly,atchapa, et tt les élus corrompu de l’est vont ressortir blanc comme neiges, la région est est la région la plus détestable, alamelou doit rembourser les millions d’euros que li la volé au profit de sa famille

  3. avec la politique de corrompu que n’é n’a dans l’est alamelou,selly,atchapa, et tt les élus corrompu de l’est vont ressortir blanc comme neiges, la région est est la région la plus détestable, alamelou doit rembourser les millions d’euros que li la volé au profit de sa famille

  4. avec la politique de corrompu que n’é n’a dans l’est alamelou,selly,atchapa, et tt les élus corrompu de l’est vont ressortir blanc comme neiges, la région est est la région la plus détestable, alamelou doit rembourser les millions d’euros que li la volé au profit de sa famille

  5. avec la politique de corrompu que n’é n’a dans l’est alamelou,selly,atchapa, et tt les élus corrompu de l’est vont ressortir blanc comme neiges, la région est est la région la plus détestable, alamelou doit rembourser les millions d’euros que li la volé au profit de sa famille

  6. Comme avocat…..mi prendrais jamais selly pour me défendre……parce que la!!! Alamelou ce vraiment du gros doigts…..le gros problème ce dans la manière zot piur essayer défendre à zot…..
    Zot pour fe rouvre les yeux procureur sue zot….
    Pas trop malin zot communication…..

  7. Cyril Melchior prend le même chemin que Didier ROBERT. Auto promotion à gogo, jeu de postule à trait forcé et costume toujours trop grand pour le bonhomme qui est dedans. Bon les réseaux, ca serait pas mieux d’arrêter de jouer à Godorak en loges et de laisser faire la nature ? Y’en a marre des politiciens qui sont pas respectés à Paris vu leur niveau de françaisn ca nous fout la honte à tous les mecs !

  8. J’espère bien qu’à l’Etang Salé le maire retire les délégations à Isaline Tronc parcequ’ elle le manipule depuis le début. Et en même temps elle devrait suivre le chemin de Gilles Clain et démissionner car comme pour les législatives elle n’a aucun soutien de la part du maire et des élus de l’Etang Salé.

  9. Euh.!!! mi lé choqué, 884.03/mois de location de voiture du DGS de la mairie de l’étang salé???.
    la gars i roule dans un loto pas loin un smic. Quand on veut faire des économies , c’est peut-être ce genre de dérive qu’il faut bannir. Sans être économiste en deux ans on peut s’acheter une voiture à plus de 20000€.
    En étant plus pragmatique, mi dirait ou peut même avoir un contrat de leasing pour deux petits lotos à 440€/mois.
    Même si c’est un catégorie A ce Boug là , arrête avec ça!. une voiture FULL HYBRID : super, mais ici la production d’Energie électrique en grande partie est assurée par combustion, Un peu de sérieux!

  10. Concernant Tilier, si c’est vrai, il est malin et a réussi un bon coup ! En faisant mine de se présenter aux sénatoriales et risquant de faire de l’ombre aux écuries de la droite, il a vendu chèrement son retrait pour la survie économique de son journal. Un vrai patron et un vrai stratège en somme ! Chapeau l’artiste !

    • Si ça se trouve aussi, il n’y a jamais eu de candidature et donc de retrait mais le type se retrouve avec 1.5 millions d’euros et des soutiens politiques d’un bout de la droite (vu que le gros coeur de Morel s’est jeté dans les bras du RN de J. Payet, maire de la Plaine des palmistes). Donc, les éditos vont être encore plus saignants contre une certaine gauche, celle du PLR (les parlementaires majoritairement de gauche, la présidente de Région, le maire de Saint-Paul, le maire de Saint-Joseph. Le service commandé va fonctionner à fonds la caisse, plus encore que maintenant.
      Les axes Melchior-Fontaine-TAK en lien avec l’axe Bareigts-ELLV-Olivier Hoareau-Selly vont être étrangement préservés comme Didier Robert en son temps. On a vu aucune critique contre Viviane Malet durant ses 6 ans de mandat alors qu’on cherche encore où est son bilan, aucune aussi contre le journaleux député européen sponsorisé Renaissance, S. Bijoux, lui aussi, on cherche son bilan, de même que pour J. L Lagourgue, étrangement préservé malgré ces nombreuses casseroles. Voilà 3 parlementaires pour lesquels on se demande ce qu’ils ont fait ou font pour la Réunion.
      Morel qui a eu le culot de dézinguer Fontaine va continuer à morfler mais pas le maire de Sainte-Rose puisqu’il est Renaissance.
      Ces postures politiques du tout pour ma gueule et ma poche sont à vomir. Messieurs -dames, n’oubliez pas de voter en 2026 car ce petit spectacle minable qui se joue sous nos yeux donne déjà un aperçu du grand cirque qui se profile.

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