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Temple du Colosse : une stèle pour graver dans le marbre l’acte de propriété (VIDÉOS)

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Une date plus que symbolique : le vendredi 14 avril 2023, jour de l’An tamoul 5 124. C’est cette date que Pascal Ponapin, président de l’association Pandialee du Colosse, a choisie pour inaugurer une stèle dans la cour du temple. Une stèle afin de graver dans le marbre l’acquisition, par l’association, du foncier du temple du Colosse. L’acte de propriété a été officiellement signé le 13 août 2012.

Autrement dit, depuis ce 13 août 2012, à l’exception de l’association Pandialee du Colosse, plus personne ne peut revendiquer la propriété de ce foncier.

En présence du maire de Saint-André et d’autres personnalités dont l’anthropologue Christian Barat, sans oublier les nombreux fidèles qui ont assisté aux cérémonies du Jour de l’An tamoul, Pascal Ponapin,  l’officiant André Latchaya et le 1er vice-président de l’association Nicolas Savri, bras droit de Pascal, ont levé le voile sur la stèle.

Pascal Ponapin a rappelé l’histoire du temple jusqu’à la signature de l’acte de propriété. Il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Le maire Joé Bédier a félicité l’association Pandialee du Colosse pour « ce travail de sauvegarde de la mémoire des anciens, des traditions ancestrales et du patrimoine de la commune ».

L’universitaire Christian Barat a lui aussi prononcé quelques mots. A l’époque de la préparation de sa thèse, il s’était longuement entretenu avec Adrien Ponapin, le père de Pascal, qui a officié durant près de 50 ans au temple du Colosse :

Toutes les personnes présentes ont été ensuite conviées à prendre un pot de la fraternité en ce premier jour de la nouvelle année tamoule.

Le maire Joé Bédier en compagnie de Mme Adrien Ponapin. (Crédit photos : Y.M.)

Pour bien comprendre toute la chronologie de ce dossier, voici ci-dessous l’article que j’avais écrit à l’époque et publié le 13 août 2012 :

« Le temple du Colosse détient (enfin) son titre de propriété

Plus personne ne pourra dorénavant revendiquer la propriété de l’édifice religieux. Le temple du Colosse n’appartient à personne en particulier mais à tous les fidèles, sans exception, comme l’atteste l’acte notarié signé, hier, à Saint-Denis par Pascal Ponapin, président de l’association Pandialee du Colosse en présence de Maître Nathalie Chan Khu Hine, notaire.

« C’est un évènement historique pour le temple et pour toute la communauté tamoule de l’Est », se réjouit Pascal Ponapin qui, grâce à la signature de ce titre de propriété, met fin à plusieurs décennies de conflit au sein de ce lieu de culte. Le président de l’association Pandialee du Colosse en poste depuis février 2011 espère de tout cœur que cet acte notarié permettra de calmer les ardeurs des uns et des autres. Ceux notamment qui, jusqu’ici revendiquaient la propriété du temple en se basant sur un jugement datant de 1950. Il espère surtout que ce document qui ne souffre d’aucune ambiguité quant à sa valeur légale et juridique permettra enfin de ramener au temple la sérénité tant souhaitée par l’ensemble des fidèles.

En dépit de tout ce qui pouvait être raconté jusqu’à présent, le temple était jusqu’à hier encore la propriété de Quartier-Français, la société sucrière. En réalité, en 1827, le futur député de la colonie, M. Jean-Pierre François Nicole de la Serve a fondé et construit une usine sucrière sur le domaine du Colosse, autorisant toutefois les ouvriers engagés indiens à poser une pierre sacrée dans un petit local installé sur une parcelle du domaine afin de pouvoir perpétuer leur tradition cultuelle. Ce domaine a été par la suite vendu successivement à d’autres propriétaires mais aucun d’eux n’avait fait valoir leur droit, laissant ainsi aux pénitents tamouls célébrer les festivités sacrées. En 1938, le groupe Quartier Français achète la parcelle au dernier propriétaire en date, M. Singabrayen Latchoumaya dit « Barbou Latchoumaya ». Les cérémonies tamoules sont provisoirement compromises. Mais en 1950, un jugement autorise les tamouls à honorer leurs divinités sur la parcelle même s’ils ne possèdent pas le titre de propriété. L’association Pandialee du Colosse est officiellement créée en 1971. Et elle continue jusqu’à aujourd’hui à perpétuer la tradition religieuse indienne. Avec cependant, depuis ces dernières années, des hauts mais surtout des bas. Depuis qu’un des membres de la communauté s’est mis en tête à revendiquer la paternité du terrain. Depuis les années 90, tous les présidents qui se sont relayés à la tête de l’association pandialee du Colosse ont été agressés aussi bien verbalement que physiquement, en raison de cette histoire de propriété.

Pascal Ponapin souhaite passer la main

Pascal Ponapin, élu en février 2011, en a fait lui aussi les frais en février 2012 lors d’une réunion dans la cour du temple. Pour mettre fin à ces ralés-poussés qui auraient mal se terminer un jour, il a pris en février dernier la décision de fermer provisoirement le temple, le temps pour lui et certains membres de son bureau, plus particulièrement le sécrétaire de l’association, Philippe Sidambarompoullé, de régler une bonne fois pour toutes cette affaire de terrain. Suite à des rencontres et des discussions régulières entre les deux parties, le groupe Quartier Français a accepté la proposition de l’association Pandialee du Colosse, à savoir l’achat de la parcelle de 6 249 m2 qui abrite le temple pour un montant de 100 000 euros payable sur 15 ans à raison de 6 666,67 euros tous les mois. « Après plus de 180 ans d’existence, l’association Pandialee du Colosse détient enfin son titre de propriété. Je remercie le groupe Quartier Français (Téréos). Ce terrain qu’il nous vend aujourd’hui à 100 000 euros vaut réellement plus de 2 millions d’euros », explique Pascal Ponapin, qui a une pensée pour Nicolas Sidambarompoullé, président-fondateur de l’association en 1971 qui, avec d’autres membres, ont construit le premier temple en béton ainsi que pour le président Hervé Sidambarompoullé, qui a reconstruit toujours avec les membres et les fidèles de Colosse les quatre temples actuels selon l’architecture dravidienne. Il n’oublie pas non plus tous les ancêtres, tous les officiants et anciens membres actifs qui ont marqué de leur empreinte ce temple, parmis lesquels son père Adrien, décédé il y a 2 ans après avoir officié à Colosse pendant 54 ans. Pascal Ponapin se félicite d’avoir pu mener à terme, avec toutes les bonnes volontés de l’association, les négociations pour l’achat du terrain. Après 18 mois passé à la tête de l’association, l’élu de la CCIR et du Conseil économique et social estime avoir fait son travail de président. Et pense que le moment est venu pour lui de passer la main à un « enfant du Colosse » (vraisemblablement Nicolas Savri, l’actuel 1er vice-président), histoire de montrer par ailleurs qu’il ne cherche aucunement à tirer un quelconque profit personnel de cet « évènement historique ».

Yves Mont-Rouge

 

Yves Mont-Rouge

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2 Commentaires

  1. Jeté dans l’oubli Govindin Ramsamy, fondateur du temple Colosse, Maurice Goumane et consorts. Une stèle dédiée à des opportunistes, dont un « président  » qui a la tête qui gonfle au lieu de faire preuve d’humilité. Et je suis resté poli.

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