La signature de la convention relative à la création à venir de cet IRECI (Institut régional d’enseignements et de civilisation indienne) a eu lieu ce lundi matin, 24 avril, au parc du Colosse à Saint-André. Le document a été paraphé par Joé Bédier, maire de Saint-André, Jean-Luc Amavarady, président de la Fédération tamoule de la Réunion et par Huguette Bello, présidente de Région, en présence des députés Jean-Hugues Ratenon (5ème circonscription) et Frédéric Maillot (6ème circonscription). Sans oublier d’autres personnalités parmi lesquelles des présidents et présidentes d’associations tamoules.

C’est un projet conçu depuis quelques années déjà par la Fédération tamoule de la Réunion. Il avait été soumis à plusieurs municipalités dont celle de Saint-André en 2017, mais personne n’y avait accordé une importance particulière jusqu’à présent. En tant que maire de Saint-André, élu depuis 2020, Joé Bédier a été sollicité fin de l’année dernière.

Après avoir étudié le dossier avec ses services, il n’a pas hésité à donner son feu vert pour l’implantation de cet institut à rayonnement régional sur le territoire de Saint-André. La municipalité, qui apportera le foncier, a sollicité la Région pour le financement. Huguette Bello a dit « banco » car elle croît en ce projet, comme elle l’explique au micro d’Yves Mont-Rouge :

La Fédération tamoule de la Réunion est évidemment satisfaite d’une telle décision prise par les deux collectivités locales qui vont permettre la concrétisation de ce « projet réunionnais » et « non pas seulement tamoul ou malbar », comme l’a précisé le président Jean-Luc Amavarady :

Au cours de son intervention, le maire Joé Bédier a déclaré que « ce lundi 24 avril est et sera pour nous tous une date historique et symbolique. J’attendais un tel projet pour Saint-André, capitale malbar, l’une des villes de France qui accueille le plus d’habitants d’origine tamoule (…) La ville de Saint-André vit et respire ces traditions et ces influences indiennes héritées de notre histoire réunionnaise », a-t-il encore précisé.

Avant d’ajouter : « ce projet porte une ambition importante qui consiste à proposer un lieu où l’enseignement, la transmission et les valeurs universelles seraient apprises. Il a vocation à toucher toute la population réunionnaise ». Joé Bédier a également attiré l’attention sur le fait que « la Réunion a une carte à jouer au regard de sa localisation stratégique dans l’océan Indien et de par l’histoire de son peuplement intrinsèquement liée à celle de l’Inde ».

Le maire de Saint-André insiste sur cette « date historique » pour la « capitale Malbar » qui, par ailleurs, avec le projet de l’université de l’Est, se veut une ville à vocation éducative :

Selon le député Frédéric Maillot, « si ce projet l’était un coco, li aurait cassé en lampe aujourd’hui ». Jean-Hugues Ratenon s’est dit lui aussi « très fier » de ce projet « car du sang indien coule dans les veines de chaque réunionnais ».

A noter également l’intervention très instructive de Daniel Minienpoullé, qui a longtemps présidé la Fédération tamoule de la Réunion avant de céder sa place à Jean-Luc Amavarady. Il occupe aujourd’hui le poste de 1er vice-président de la Fédération. Daniel Minienpoullé a rappelé que dans ce futur IRECI, on apprendra les langues, la civilisation mais aussi l’artisanat et la gastronomie indienne. Un centre qui, de par ses enseignements multiples, rapprochera un peu plus notre île de l’Inde d’où viennent nos ancêtres.

Si tout va bien, l’IRECI devrait sortir de terre d’ici à 2026. Il verra le jour sur l’espace de la Maison Valliamé où devraient s’implanter d’autres équipements structurants selon la feuille de route de la nouvelle majorité municipale.