Ariège : la colère des agriculteurs plus grande après la mort de l’agricultrice et sa fille dans un barrage

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Une procédure judiciaire a été initiée pour enquêter sur des chefs d’homicide involontaire aggravé et de blessures aggravées, alors que les trois individus présents dans le véhicule ont été soumis à une mesure de garde à vue.

L’agricultrice Alexandra Sonac et jeune fille de 12 ans sont décédées dans un accident dans un barrage agricole à Pamiers, en Ariège..

Une enquête pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées est en cours.

Les occupants de la voiture, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, sont en garde à vue.

Le père a été grièvement blessé.

Le procureur de la République de Foix a confirmé la nouvelle, rectifiant une annonce antérieure fondée sur une information erronée.

Le préfet de l’Ariège a assuré que le dispositif de sécurité était conforme, soulignant que l’occupation de la route était dans le cadre d’une manifestation déclarée. Une autopsie des deux personnes décédées sera réalisée, et trois personnes en garde à vue sont interrogées.

La garde à vue sera prolongée en raison des enquêtes en cours.

Le président Emmanuel Macron a exprimé sa profonde émotion face au décès d’une agricultrice sur un barrage en Ariège, qualifiant la situation de « drame qui nous bouleverse tous ». Il a demandé au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour répondre aux difficultés de la profession, en pensant aux victimes et à leurs proches endeuillés.

 

Jean-Baptiste Gibert, président des Jeunes agriculteurs du Tarn-et-Garonne, exprime sa consternation face au décès de la jeune agricultrice en Ariège ce mardi matin. Il prévoit que cet événement tragique intensifiera les réactions politiques. Pour l’instant, ni lui ni Damien Garrigue, président de la FDSEA, n’ont obtenu de réponse à leur demande de rencontre avec le chef du gouvernement. Jean-Baptiste Gibert déplore l’absence de réaction de l’État et l’attente de la venue du Premier ministre Gabriel Attal. Depuis l’accident, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place sur tous les points de blocage, et une vigilance accrue a été demandée à tous.

 

©Photos postées en mode publique compte Facebook Alexandra Sonac

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https://www.facebook.com/photo?fbid=7046110025477515&set=a.470526216369295

 

Au nom de la Terre !

Génération Écologie exprime son émotion après le décès d’une agricultrice (et de sa fille) dans des circonstances tragiques sur un barrage routier.

Plus largement, nous témoignons de notre soutien à la colère du monde paysan. Le modèle productiviste détruit la nature tout autant que les femmes et les hommes qui sont des travailleuses et travailleurs de la Terre.

En France, près du tiers des agricultrices et agriculteurs ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. 

Comme le souligne Nina Géron, membre du Collège Exécutif de Génération Ecologie, le modèle productiviste épuise les sols, provoque l’effondrement de la biodiversité et tue les humains. Celles et ceux qui nous nourrissent et produisent notre alimentation exercent la profession où il y a le plus de burn-outs, où se produisent deux suicides par jour, où les maladies professionnelles liées aux pesticides sont, pour la plupart, non-reconnues. Ils sont victimes de la course folle à la croissance, à la dérégulation mondiale, à la mise en compétition des agricultrices et agriculteurs du monde entier, à la disparition des cultures vivrières au profit du culte de la malbouffe.

S’y ajoute l’incompétence du gouvernement : retards de versement des aides PAC, absence de compensation des pertes liées au réchauffement climatique (sécheresseinondationsdégâts dus aux cyclones à La Réunion…), complaisance à l’égard de la profitation des oligopoles de l’agroalimentaire, complexité administrative et abandon de la ruralité. Le pouvoir actuel a aussi tourné le dos à tous les engagements pris lors des États généraux de l’alimentation et organisé la liquidation des soutiens publics à l’agriculture biologique qui représente la seule perspective d’avenir.

Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre du gouvernement et des habituels promoteurs de l’agrochimie, adeptes des traités de libre-échange, qui cherchent à orienter les revendications légitimes sur le revenu agricole, la régulation du marché et les conditions de travail, vers un mouvement de dénonciation de la « contrainte écologique ».

Il existe au contraire une communauté d’intérêt entre les citoyennes et citoyens qui aspirent à une alimentation saine, produite localement, accessible à toutes et tous, et les planteurs et les éleveurs. La France et ses Outre-mer doivent relocaliser leurs alimentations, dénoncer les accords de libre-échange, plafonner les marges de l’agro-alimentaire, créer des milliers d’emplois agricoles par le changement des pratiques et la sortie des pesticides et des engrais pour s’adapter au changement climatique par des solutions fondées sur la nature. L’ambition doit être de réconcilier nature et agriculture. 

Pour reprendre les termes de Bruno Latour, il est temps pour notre société d’« atterrir » et de redevenir terrestre par la reconnaissance due au monde agricole !

Vincent Defaud, Responsable Outre-Mer pour le Conseil National de Génération Ecologie

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