« 130 millions d’euros en 4 ans », précise d’emblée, tout sourire, Joé Bédier. « 130 millions d’euros investis depuis 2020 pour transformer la ville », dont il est maire depuis 4 ans. Jean-Marie Virapoullé, l’opposant, y voit au contraire « un budget au bord du précipice » et « un maire que lé en train de dégrène Saint-André, une ville en déclin ». Voilà pour la tonalité de ce conseil municipal qui s’est déroulé au Parc du Colosse et où il était question du budget de la ville.

Un budget dont le 1er adjoint, Jean-Marc Péquin a fait la lecture détaillée. Un des membres de l’opposition, M. Barbe, a interpellé la majorité sur « l’augmentation des charges du personnel, des charges financières, l’indemnisation des commerçants, la condamnation de la mairie à payer 170 000 € à l’Urssaf. C’est le DGS (Directeur général des services) Clément Padre qui lui a apporté les réponses en lui rappelant notamment que « concernant l’Urssaf, il s’agit d’un redressement de la Sécurité Sociale sur une vieille affaire datant d’avant 2020 ». Autrement dit, avant bien avant l’élection de Joé Bédier.

Juste avant, le maire a tenu à faire part d’une discussion qu’il avait eue récemment avec un responsable de la GTOI, entreprise qui avait réalisé le bassin de baignade du Parc du Colosse, « parc à dimension régionale » et qui lui a promis que « tout fonctionnera en septembre prochain ». Rappelons que ce bassin n’a jamais réellement fonctionné, alors qu’il a coûté très cher.

Jean-Marie Virapoullé, chef de file de l’opposition, a ensuite pris la parole, d’abord pour se faire le porte-parole de l’OGEC (qui gère les deux établissements scolaires privés de la ville) suite à un retard dans le versement de la subvention communale, puis il a vertement critiqué le budget de la majorité municipale. « Des investissements qui chutent fortement par rapport à l’année dernière passant de 81,7 millions d’euros à 47,7 M€; Le budget de l’ANRU qui est à -45%. Le déclin des investissements est inquiétant alors que vous êtes en pleine phase des travaux dans le cadre de l’ANRU, qui diminue de 10 M€; Les travaux sont en retard ».

Jean-Marie Virapoullé parle de « fragilité financière » en analysant ce budget 2024 et notamment des dépenses de fonctionnement. « Augmentation de 8 millions d’euros ds dépenses de personnel, augmentation des charges de personnel de 20%; Les arrêts de travail explosent, le personnel est en souffrance; Augmentation de 500 000 € des charges à caractère général; Sur le 1 million d’euros que vous avez prévu pour indemniser les commerçants impactés par les travaux du centre-ville, vous avez déjà utilisé près de 800 000 € alors que les travaux ne sont pas terminés ».

L’opposant estime par ailleurs que « le montant des subventions aux associations a baissé de 500 000 €; L’Epargne nette fond comme neige au soleil : 2,8 M€ au compte administratif de 2023 contre 232 000 € en 2024 ». Il ajoute : « en revanche, il y a une ligne budgétaire qui est bien fournie chez vous, c’est celle correspondant aux catalogues et imprimés qui passe de 136 000 € à 316 000 €, soit une augmentation de 240% ». Ce qui lui fait dire : « vous maquillez la dégradation de la commune en faisant de la Com. Les gens me disent que Monsieur Bédier lé en train de dégrène Saint-André ».

Joé Bédier : « les finances de la ville sont au vert; Moi je ne cause pas, je fais »

Après avoir attentivement écouté son opposant, le maire a répondu : « il y a ceux qui causent et ceux qui font; Avec mon équipe, nous faisons partie de la deuxième catégorie. La population de la Saint-André nous a confiés une mission jusqu’en 2026, nous la mènerons jusqu’à son terme en faisant de notre mieux possible. Et en 2026, la population choisira. Je n’ai jamais eu la prétention de tout faire en un mandat de 6 ans. Je n’ai pas de baguette magique. Votre papa n’a pas pu tout faire en 50 ans… ». Applaudissements au sein de l’assistance.

Pour revenir aux différents évoqués par Jean-Marie Virapoullé, Joé Bédier a répondu  que « la ville confirme son ambition de poursuivre la transformation de la commune de Saint-André en posant les bases solides nécessaires au développement du territoire. 26 millions d’euros supplémentaires vont, en 2024, être injectés afin de poursuivre les travaux suivants : la phase 2 de réhabilitation des écoles et des structures de la petite enfance; Les travaux de voirie de l’Avenue Principale et dans les quartiers; Les projets culturels tels que la Salle Jeanne d’Arc, la réhabilitation de la Maison Valliamé etc; La réhabilitation du Gymnase Debré; Les aménagements sportifs tels que le boulodrome du Colosse; Les réhabilitations des cases et des équipements de proximité.

« Nous poursuivons nos efforts pour changer l’image de Saint-André et pour poursuivre l’amélioration des services publics communaux afin que l’entreprise municipale soit plus efficace et efficiente » a précisé Joé Bédier, avant de souligner que :

• « le taux d’imposition des taxes locales n’augmente pas, l’objectif poursuivi est bien entendu de protéger les ménages Saint-Andréens alors que le contexte local, national et mondial se tend notamment au regard de l’inflation et des crises.

« L’objectif est de gérer de manière rigoureuse les deniers publics et cela implique de faire du contrôle et des économies afin que les politiques publiques et les arbitrages pris aillent toujours dans le sens du développement du territoire qu’il soit économique, humain ou environnemental » a indiqué le maire de la commune.

• Une enveloppe de 2 millions d’euros versés aux associations du territoire soit plus de 103 projets associatifs qui ont été choisis au regard de l’impact social sur la commune. Cette enveloppe est répartie par thématiques telles que la culture, le sport, l’insertion, le développement local etc.

« La commune accompagne les associations du territoire et la politique publique associative se veut cohérente avec les enjeux et les défis de Saint-André. Le dynamisme associatif est réel et nous allons redoubler d’effort pour accompagner techniquement et financièrement les associations. Cela implique également de travailler sur des appels à projets afin de coordonner notre action» confirme Joé Bédier.

Le Maire a conclu le conseil en indiquant qu’il poursuit sereinement les projets de développement territorial global inscrit dans son programme municipal avec pour trajectoire « Saint-André 2030 ». Cela fait référence aux 10 années (2020-2030) de transformations nécessaires au renouveau pour la commune de Saint-André, porte d’entrée de la micro-région Est