C’est une mesure pour le pouvoir d’achat des familles réunionnaises mais aussi une réponse à un enjeu majeur de santé publique. Cette rentrée scolaire est marquée par la mise en place du dispositif « Kantine à 1 euro », proposé par la Région Réunion dans tous les lycées publics de l’île.

Pour les familles, ce nouveau dispositif représente un gain de plus de 300 euros par an et par enfant scolarisé dans un lycée. L’ambition de la collectivité régionale est aussi d’accorder une place plus importante à la production locale dans les cantines. Dès cette rentrée, et grâce à la signature de conventions avec plusieurs filières, les lycéens se verront proposer plus de produits locaux dans leurs assiettes.

Pour marquer le lancement de ce dispositif, et aussi permettre à l’ensemble des lycéens de découvrir la cantine, les repas seront gratuits pour tous du lundi 21 août au jeudi 31 août 2023.

La cantine à 1€, ce sera dès la rentrée scolaire

C’est un dispositif régional qui est effectif à partir de ce 17 août, jour de la rentrée scolaire. Il faut savoir que la Réunion compte près de 41 000 lycéens. Sur ces 41 000 lycéens, seulement 12 000 sont demi-pensionnaires, soit 25% contre environ 60% dans l’hexagone. L’objectif de la Région est donc d’augmenter ce pourcentage, c’est-à-dire, dans les faits, inciter plus de lycéens à déjeuner à la cantine. D’où la décision de baisser le tarif et de proposer un repas à 1 €. Huguette Bello a tenu une conférence de presse au mois de juillet à la Région pour expliquer ce dispositif.

« Nous sommes fiers de présenter aujourd’hui ce dispositif. Oui, 1 euro, ce sera le prix tous les jours de l’année d’un repas équilibré pour chaque lycéen comprenant une entrée, un plat et un dessert ! Ce dispositif poursuit trois objectifs prioritaires et fondamentaux : permettre à nos lycéens de mieux manger pour mieux apprendre à l’école, réduire les inégalités alimentaires et répondre à la question majeure du pouvoir d’achat des familles réunionnaises. »

La présidente a ajouté : « pour la famille, payer la cantine à un tarif réduit, c’est un moyen de préserver son pouvoir d’achat face à l’inflation et notamment à l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Notons qu’à La Réunion,un enfant sur deux est rattaché à un ménage qui vit en-deçà du seuil de pauvreté. Par exemple, la consommation de fruits et légumes est plus courante parmi les ménages les plus aisés : seuls 32 % n’en mangent pas quotidiennement, contre 48 % pour les autres ménages (Insee –
Opus cité). La restauration scolaire contribue ainsi à la réduction des inégalités sociales en assurant à tous les demi-pensionnaires des aliments sûrs, sains, en quantité suffisante et, du mieux possible, à leur goût ».

Huguette Bello était entourée  de Céline Sitouze, vice-présidente déléguée à l’éducation et du député Frédéric Maillot, également conseiller régional. La présidente a ensuite passé la parole à sa vice-présidente. Ecoutez Céline Sitouze, qui explique à notre journaliste Yves Mont-Rouge les détails de ce dispositif régional :

« Travailler avec des chefs pour proposer des repas de qualité aux élèves »

La restauration scolaire a aussi des objectifs d’éducation alimentaire, à savoir la découverte des produits locaux et des filières locales; L’apprentissage de l’équilibre nutritionnel; La lutte contre le surpoids et l’obésité; La mise en place de concours de recettes « lontan »; La transmission culturelle, la valeur des aliments; La lutte contre le gaspillage alimentaire. La collectivité régionale fera même appel à des chefs pour concocter des repas de qualité en faveur des lycéens, comme le signale Céline Sitouze :

Pour l’année scolaire 2023/2024, le coût sans l’aide de la Région s’élève à : 249,60 + 124,80 + 169,60 = 544,00€ à la charge de la famille. Le coût à la charge de la famille avec l’aide régionale cette fois, est de : 78€ + 39€ + 53€ = 170€ à la charge de la famille. Le gain par la famille pour l’année scolaire par lycéen est donc de : 544,00€ – 170,00€, soit 374,00€ / an.

A noter par ailleurs que pour améliorer la restauration scolaire dans l’île, la Région agit ainsi : pour la production globale de 3 700 000 repas/an (pour les lycées et les collèges) la collectivité mobilise : 13 unités de production (8 cuisines centrales + 5 cuisines autonomes), 42 restaurants dans les lycées, 5 restaurants mutualisés avec le Département, 250 emplois à temps plein.
Chaque jour, les lycéens consomment 13 502 repas, soit environ 2 295 340 repas/an. Le coût du repas étant en moyenne de 10€ (incluant le coût du personnel), l’effort net de la collectivité est de : en 2022, 2 295 340 repas * (10 -3,20€) = 15 608 312,00€ (3,20€ est le prix de vente moyen aux familles).
➜ à partir de la rentrée scolaire 2023/2024, sur la base de 2 295 340 repas par an augmentés de 15 % la première année de mise œuvre, est donc de : (10 -1 euro) x (2 295 340 + 344 301 repas), soit 23 756 769,00€ par an.
➜ l’effort net de la Région, lié à la mise en place du dispositif à 1 €, est donc de
23 756 769,00€ – 15 608 312,00€ = 8 148 457,00 €.
« Au delà de ces moyens humain et financier, la Région s’évertue à impulser une politique volontariste forte, visant à soutenir la production locale, à valoriser le patrimoine agricole et culinaire local et à lutter contre le gaspillage alimentaire. Tout cela, dans le respect de la réglementation alimentaire en vigueur », a insisté la présidente Huguette Bello.

(Crédit photo de Une : service Com’ de la Région)