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La crise de l’importation d’oignons à La Réunion : quand la relance de la production locale devient primordiale (Vidéos-Photos)

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La Réunion fait face à une crise d’approvisionnement en oignons importés, conséquence de la suspension des exportations par le gouvernement indien en vue de protéger son marché intérieur. Cette situation a engendré une pénurie sur le marché local et une augmentation significative des prix. Toutefois, cette crise présente également une opportunité cruciale pour la filière oignon locale de se développer et de répondre aux besoins des consommateurs réunionnais, habitués à des produits de qualité supérieure.

Actuellement, les oignons importés du Pakistan, principale alternative sur le marché réunionnais, ne répondent pas aux attentes en termes de qualité, ce qui renforce davantage la nécessité de privilégier la production locale.

Écoutez les propos de ce restaurateur :

La production d’oignons à La Réunion, qui s’étend généralement de septembre à janvier, possède un potentiel considérable pour atteindre l’autosuffisance. Cependant, certains intérêts économiques maintiennent cette production comme une niche, freinée par les importations massives.

Dans ce contexte critique, la Chambre d’Agriculture de La Réunion organise une initiative visant à relancer et soutenir les filières maraîchères locales. Cette action vise à présenter les dernières innovations, telles qu’un semoir de précision pour la plantation mécanique d’oignons, dans le but de renforcer la compétitivité de la production locale. La conférence de presse associée à ce sujet et présidée par le président de la Chambre d’Agriculture, a eu lieu le mercredi 17 avril 2024.

Production de l’oignon à La Réunion

Face à la décision du gouvernement indien de suspendre l’exportation d’oignons pour prioriser son marché local, La Réunion connaît une pénurie d’oignons importés, accompagnée d’une flambée des prix. Cette crise révèle une opportunité précieuse pour la filière oignon local de se distinguer sur le marché réunionnais, notamment en raison de la médiocre qualité des oignons du Pakistan actuellement disponibles, qui ne satisfont pas aux attentes des consommateurs réunionnais habitués à des produits de qualité supérieure.
La production locale, présente de septembre à janvier, possède le potentiel d’atteindre l’autosuffisance. Cependant, des intérêts économiques maintiennent certaines productions comme des niches, entravées par les importations massives.

Panorama de la filière oignon pei :

  • La production d’oignons à La Réunion est en perte de vitesse depuis quelques années.
  • Le marché de l’oignon à La Réunion représente 10.000 tonnes, dont 8 800 tonnes sont importées et 1 200 tonnes produites localement, dont 170 tonnes (en moyenne) collectivement par les organisations de producteurs.
  • Aujourd’hui, près de 90% des oignons consommés à La Réunion sont importés. Pourtant en
    1995, 5 000 tonnes d’oignons étaient produites localement tandis que 1 500 tonnes seulement étaient importées.
  • Les importations proviennent majoritairement d’Inde et de Madagascar, selon les saisons.
  • Face à ces deux origines, l’oignon péi peine à augmenter ses volumes. La production d’oignon est peu rémunératrice par rapport à d’autres cultures et donc peu attractive pour les producteurs locaux.

REDYNAMISER LES QUATRE FILIÈRES MARAÎCHÈRES FORTEMENT CONCURRENCÉES PAR LES IMPORTATIONS (exemple la filière oignon pei).

Analyse de la concurrence des filières légumières face à l’importation à La Réunion

À La Réunion, quatre principales filières de légumes subissent une forte concurrence des importations. Voici une synthèse détaillée de la situation actuelle par filière :

  • Oignon : Avec 8 800 tonnes importées contre 1200 tonnes produites localement (dont 170 tonnes transitant par les Organisations de Producteurs, OP), l’oignon local est fortement concurrencé. Malgré une qualité supérieure des oignons locaux durant le second semestre, la concurrence des importations indiennes de premier semestre et malgaches de petit calibre reste forte.
  • Carotte : La production locale estime à 1 500 tonnes fait face à près de 3 000 tonnes importées, avec seulement 30 tonnes issues des OP. La différence de qualité représente le principal défi, exacerbant le déséquilibre entre production locale et importations, qui dominent désormais deux tiers de la consommation locale.
  • Ail : Importé principalement de Chine, 1 500 tonnes d’ail étranger concurrencent les 200 tonnes locales, qui ne passent pas par les OP. La production locale d’ail reste une niche, couvrant
    environ 15 % du marché local.
  • Pomme de terre: Moins affectée par les importations, la production locale est estimée à plus de 10 000 tonnes, avec seulement 1 000 tonnes importées. La pomme de terre locale, représentant 90 % de la consommation locale, offre fraîcheur et qualité satisfaisante, mais nécessite un suivi rigoureux pour maintenir sa compétitivité face aux importations croissantes.
  • La majorité de la production locale est valorisée par des circuits courts de commercialisation, assurant aux consommateurs des prix justes pour des produits frais et locaux. Cependant, cette indépendance vis-à-vis des intermédiaires, bien que bénéfique pour les maraîchers, nécessite un accompagnement technique continu pour améliorer la qualité des produits.

Perspectives et Actions Proposées : La Chambre d’Agriculture reconnaît la nécessité d’un soutien accru pour ces filières. Elle propose de redynamiser et de développer des stratégies pour améliorer la qualité, augmenter la production locale et réduire la dépendance aux importations. Des projets de transformation sont également à l’étude pour répondre efficacement aux défis de quantité et de qualité. Cette initiative est cruciale pour atteindre l’autosuffisance et renforcer la résilience des filières maraîchères de l’île.
Les objectifs principaux définis pour soutenir et développer l’agriculture locale sont les suivants :
Développer la mécanisation : La mécanisation, facilitée par le transfert d’outils éprouvés et validés par l’ARMEFLHOR, est essentielle pour dynamiser les réseaux de producteurs. Bien que cela nécessite un investissement important en termes de programmation, planification, suivi de chantier et entretien du matériel, l’expérience de la CUMA POP montre qu’une telle approche peut conduire à d’excellents résultats techniques tout en favorisant une dynamique de groupe positive.

Assurer un suivi technique : Un accompagnement technique est crucial pour garantir le succès des cultures. Ce suivi, réalisé par un technicien spécialisé, est non seulement apprécié par les producteurs, mais il est également un facteur de réussite et de réassurance dans leurs choix techniques.

Acquérir des références : Il est vital pour chaque producteur d’évaluer l’impact de sa culture sur son revenu. Pour la filière, cela implique la collecte et l’analyse de données chiffrées qui serviront à un observatoire dédié à suivre l’évolution des différentes filières.

Intégrer dans le réseau épidémio-surveillance : L’ajout des trois nouvelles cultures – ail, carotte et oignon — dans le réseau de surveillance aidera à informer les producteurs des problèmes phytosanitaires rencontrés et à soutenir la réduction de l’utilisation de pesticides. Cela inclut la diminution des indices de fréquence de traitement (IFT) et l’encouragement des méthodes alternatives.

Mettre en place un observatoire indépendant pour chaque filière : Cet observatoire collectera et analysera des données précises sur les superficies cultivées (avec localisation SIG), les volumes produits localement et importés, ainsi que les coûts de production locale et d’importation. L’observatoire permettra également de suivre les flux entre opérateurs et sera un outil décisif pour la prise de décisions stratégiques au sein des filières.

Vision à long terme : L’objectif ultime est de créer, à travers ces réseaux émergents, des groupements plus structurés tels que des groupes de produits, des CUMA, des GIEE ou autres. Cette structuration vise à renforcer la cohésion et l’efficacité au sein des filières agricoles locales, contribuant ainsi à une agriculture durable et résiliente à La Réunion.

7 Commentaires

  1. ou est le temps où on mangeait sainement , ?aujourd’hui beaucoup de produits sois disant frais arrivent ici congelés , les salades bourrés d’engrais les tomates qui n’ont plus le goût comme d’autrefois , bref … normal que les gens tombent malades il y à trop de produits chimiques dans tout ce que nous consommons et cela va s’aggraver. finalement on étaient pauvre mais on mangeait sainement autrefois même en petite quantité.

  2. Ce président Vienne veut faire croire qu il défend les agriculteurs et en l occurrence les consommateurs mais c est un leurre c est un vrai macro magieux, depuis qu’il est président tout va de travers, une vrai merde inutile

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