Un quart des Réunionnais considère avoir subi une dégradation de leur situation financière au cours du confinement du 2ᵉ trimestre 2020. C’est un peu moins que les habitants de la France métropolitaine et des Antilles. Les ménages jugeant difficile ou très difficile leur situation financière avant le confinement se sentent logiquement les plus touchés. En revanche, à La Réunion, la part de personnes exprimant une dégradation de leur situation varie peu selon le niveau de revenu initial. En particulier, les ménages les plus pauvres, dont les revenus sont davantage issus de prestations sociales préservées, sont un peu moins nombreux que ceux de métropole à percevoir une dégradation de leur situation. Comme dans l’Hexagone, les artisans-commerçants et les ouvriers déclarent plus que les autres professions avoir vu leur situation financière se dégrader.
En 2020, la crise sanitaire entraîne une forte baisse de l’activité économique en France. Toutefois, les dispositifs publics d’aides mis en place ont permis de maintenir le pouvoir d’achat en moyenne sur l’ensemble de l’année 2020. En outre, la baisse d’activité durant le confinement du 2e trimestre 2020 a été moins marquée à La Réunion qu’au niveau national.
Un peu moins de ménages touchés par une dégradation de situation financière pendant le confinement à La Réunion qu’en métropole
Au cours du confinement du 2e trimestre 2020, 25 % des Réunionnais de 15 ans ou plus hors retraités considèrent avoir subi une dégradation de leur situation financière (figure 1). C’est un peu moins qu’en France métropolitaine (29 %) et qu’aux Antilles (environ 30 %). En effet, les revenus des Réunionnais sont composés plus qu’ailleurs de minima sociaux, source de revenu stable. En outre, les Réunionnais en emploi travaillent moins souvent dans des secteurs durement touchés par le confinement.
Les Réunionnais jugeant leur situation financière habituelle difficile sont les plus touchés par la crise
Interrogés sur leur appréciation de leur situation financière en temps normal, 22 % des Réunionnais indiquent avoir des difficultés à « joindre les deux bouts » : ils estiment que leur situation financière était difficile, voire très difficile, avant même le début du confinement. En métropole, les ménages déclarent moins souvent qu’à La Réunion avoir du mal à s’en sortir en temps normal : la pauvreté y est effectivement près de trois fois moins prégnante.
Parmi ces Réunionnais qui font face habituellement à des difficultés financières, 46 % estiment avoir subi une dégradation de leur budget au cours du confinement. Comme en métropole, le risque d’avoir vu sa situation financière se dégrader pendant le confinement est ainsi d’autant plus grand que la situation financière habituelle est ressentie comme fragile (figure 2). En effet, le niveau de vie ressenti dépend non seulement des revenus effectivement perçus, mais au moins autant du niveau de dépenses, en particulier celles qui sont pré-engagées ou contraintes et qui peuvent être très variables selon les ménages (prêt à rembourser, pension alimentaire à verser, aide financière d’un parent âgé, etc.). Moins on est à l’aise financièrement, plus les chocs sur les revenus ou les dépenses sont perçus comme une dégradation significative de la situation financière.
Contrairement à l’Hexagone, l’impact ressenti de la crise n’est pas directement lié au niveau de revenus
En revanche, la perception qu’ont les Réunionnais d’une dégradation de leur situation financière pendant le confinement du 2e trimestre 2020 varie peu selon leur niveau de vie réel : entre 20 % et 25 % estiment avoir subi une dégradation, quel que soit leur niveau de vie. En métropole, au contraire, plus les personnes sont aisées, moins elles ont le sentiment d’avoir subi une dégradation de leur situation financière : de 38 % des plus défavorisés à 21 % des plus riches (figure 3).
De fait, exception faite des plus aisés et à niveau de vie comparable, les Réunionnais perçoivent moins souvent que les habitants de la métropole que leur situation financière s’est dégradée pendant le confinement du 2e trimestre 2020. C’est le cas en particulier des plus modestes, dont le niveau de vie est inférieur à 958 € par mois et par unité de consommation (UC) : seuls 22 % d’entre eux déclarent avoir subi une dégradation de leur situation contre 38 % des habitants de l’Hexagone au niveau de vie similaire. En effet, leurs revenus sont davantage constitués de prestations sociales, dont les montants versés sont préservés, et moins de revenus d’activité, notamment ceux issus d’emplois de courte durée, les plus touchés pendant le confinement (contrats à durée déterminée et intérim). En dessous de 958 € par UC et par mois, se situent 30 % de Réunionnais et 10 % de résidents de l’Hexagone. Ils vivent sous le seuil de pauvreté métropolitain (1 063 € par mois en 2018).
De leur côté, les ménages aux revenus médians, c’est-à-dire aux niveaux de vie un peu supérieurs au seuil de pauvreté pour la plupart, sont un peu plus sensibles à une diminution même minime de leurs revenus que ceux aux revenus inférieurs. En effet leurs revenus sont moins préservés, car ils proviennent souvent d’emplois de courte durée qui ont chuté pendant le confinement.
La situation financière des artisans-commerçants et des ouvriers plus impactée, comme ailleurs
Directement frappés par les restrictions durant le confinement, les artisans et commerçants réunionnais sont, comme au niveau national, la catégorie sociale déclarant le plus souvent avoir subi une dégradation de leur situation financière pendant le confinement (58 %). Pourtant, ces chefs d’entreprises et indépendants ont pu bénéficier d’aides publiques, qui n’ont pas toujours permis de couvrir entièrement le manque à gagner occasionné par les restrictions imposées dans certains secteurs d’activité durant le confinement.
Un tiers des ouvriers réunionnais déclarent que leur situation financière s’est dégradée. Les ouvriers ont été les plus concernés par l’activité partielle pendant le confinement (56 % contre 33 % en moyenne pour les Réunionnais en emploi). De fait, leur rémunération s’est réduite, exception faite des salariés au Smic. Quant aux employés, 24 % ont ressenti une dégradation de leur situation financière, soit un peu moins que dans l’Hexagone. Ils ont été également concernés de manière importante par le passage à une activité partielle (39 %).
Des impacts différenciés selon les situations individuelles
Les chômeurs réunionnais ne sont pas plus nombreux que l’ensemble des Réunionnais à déclarer avoir subi une dégradation de leur situation financière ; c’est le contraire des chômeurs de l’Hexagone (23 % contre 35 %). Pour un chômeur, la principale raison de la dégradation de sa situation financière est l’épuisement de ses droits, dans le contexte de la crise sanitaire où retrouver un emploi est particulièrement difficile. Or les chômeurs réunionnais, moins souvent indemnisés car il y a davantage de chômeurs de longue durée, sont de fait moins sujets à une dégradation de leur situation.
De leur côté, 16 % des étudiants vivant à La Réunion déclarent avoir subi une dégradation de leur situation financière, contre 22 % des étudiants résidant en métropole. Toutefois, un tiers des étudiants de l’île n’étaient pas en mesure d’évaluer comment leur situation financière avait évolué au cours du confinement, traduisant ainsi le climat d’incertitude causé par la crise sanitaire.
En comparaison, les retraités ont nettement moins souvent subi une dégradation de leur situation financière que le reste de la population. Seuls 4 % d’entre eux sont dans ce cas à La Réunion, contre 6 % des retraités habitant en métropole. Les pensions et rentes sont en effet protégées des conséquences de la crise. Les retraités réunionnais sont cependant dans une situation plus difficile que ceux de métropole : ils sont 3,5 fois plus souvent en situation de pauvreté.
Moins de recours au télétravail durant le premier confinement à La Réunion
Le confinement du 2e trimestre 2020 a bouleversé les conditions de travail, en particulier avec l’essor du télétravail. La semaine précédant l’enquête (Source), 36 % des Réunionnais en emploi ont télétravaillé : la moitié exclusivement, l’autre partiellement. C’est un peu moins que dans l’Hexagone (44 %). En effet, les cadres, qui ont le plus recours au télétravail, sont moins nombreux sur l’île. De plus, les cadres travaillant à La Réunion ont moins eu recours à cette forme de travail : 64 % contre 80 % en moyenne en France. Dans une moindre mesure, les employés réunionnais sont moins nombreux qu’au niveau national à avoir eu recours au télétravail (30 % contre 35 % en moyenne).
Doucement, c’est partout pareil, que les créoles arrêtent de se plaindre et lisent l’article ci dessous, y a des plus mal lotis que eux dans l’histoire, un peu de dignité donc :
https://www.ladepeche.fr/2021/05/05/avec-3-000-euros-je-narrive-pas-a-vivre-les-propos-de-lancien-ministre-luc-ferry-ne-passent-pas-9528038.php
Ces gens -là doivent sûrement dépenser sans mieux compter et parlent de « dégradation » ???
Il n’y a pas que la situation financière, le quotidien est impacté considérablement, la vie sociale est devenue inexistante et pour les personnes, âgées, isolées, c’est tragique; le pire c’est de se faire jeter, c’est le mot par ceux qui sont censés leur apporter de l’aide. Parler aux gens comme si c’étaient des mendiants alors qu’ils s’informent juste c’est inacceptable;
Il faut vraiment que les maires se penchent sur la question. On ne peut pas mettre quelqu’un qui ne connait pas la bienveillance , le respect à ces postes là