Comme le rapporte le JIR de ce vendredi matin, le tribunal administratif (TA) de Saint-Denis a eu à examiner, hier, jeudi 25, une vingtaine de dossiers relatifs notamment aux contrats non renouvelés par l’actuelle majorité lors de sa prise de pouvoir en 2021. Rappelons qu’en juin 2021, Huguette Bello a accédé à la présidence de la Région en battant le sortant Didier Robert.

Comme dans de nombreuses collectivités, les lendemains électoraux sont souvent synonymes de ce que certains appellent « la chasse aux sorcières ». En clair, l’équipe majoritaire au pouvoir ne renouvelle plus certains contrats afin de les remplacer par d’autres, la plupart du temps puisés chez ses propres militants.

Depuis l’arrivée de la nouvelle majorité menée par Huguette Bello à la pyramide inversée, un peu plus d’une centaine de contrats n’ont pas été renouvelés notamment dans les lycées de l’île dont la gestion relève de la compétence de la collectivité régionale. Parmi les « non renouvelés », une vingtaine d’agents ont saisi la justice administrative, laissant entendre qu’ils n’ont pas été reconduits à leurs fonctions exclusivement pour des raisons politiciennes. Certains d’entre eux ont demandé à être dédommagés.

Dans la grande majorité des dossiers sur lesquels se sont penchés les juges administratifs, le rapporteur public n’a pas trouvé à redire, en dépit des arguments soutenus par les avocats des requérants. Selon le TA, tout a été fait dans les règles. En revanche, selon les conclusions du rapporteur public, trois dossiers sont mis à l’index pour « vice de procédure ». Parmi ces trois dossiers, figure le recrutement du neveu de la présidente Huguette Bello.

Me Jérôme Maillot, l’un des avocats des requérants, a relevé « une procédure de recrutement obscure ». Les avocats de la défense pointent notamment « des entretiens fantômes », c’est-à-dire des entretiens qui se sont faits par téléphone pour nombre de renouvellements. Pour justifier ces entretiens téléphoniques, les avocats de la Région mettent en avant « le contexte post-Covid » en 2022 alors que des entretiens en présentiel ont bien eu lieu en 2021 par le service des Ressources humaines. Il faut dire que pour environ 200 postes vacants (ou non renouvelés), la Région a reçu pas moins de 2000 demandes. Et selon ses avocats, « en présentiel, les entretiens auraient duré plusieurs semaines ».

Concernant ces dossiers de non-renouvellement de contrats par la nouvelle majorité régionale, le rapporteur public a considéré que la grande majorité d’entre eux est conforme à la loi, sauf trois dossiers pour lequel il demande l’annulation. Réponse des juges administratifs d’ici à un mois. En sachant que le 23 février prochain, le tribunal aura également à examiner une vingtaine d’autres dossiers de contrats non renouvelés. Sans compter que certains contractuels « virés » ont également saisi la justice pénale. A suivre !