Semaine d’information sur la santé mentale : on a parlé de quoi jusqu’à maintenant ?

5 min de lecture

Les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) s’adressent au grand public. Chaque année, citoyens, associations, professionnels organisent des actions d’information et de réflexion dans toute la France. L’OMS estime qu’une personne sur 4 est confrontée au cours de sa vie à une problématique de santé mentale soit de la souffrance psychique soit une pathologie psychiatrique. Cette semaine d’information concerne tout le monde.

Pour la Réunion, l’Etablissement Public de Santé Mentale Réunion a choisi de l’organiser cette semaine du 03 au 07 octobre. A mi-parcours de l’événement retrouvez un récapitulatif de ce qui s’est dit depuis lundi.

 Ouverture avec la thématique de la « Culture à l’hôpital »

 

Lundi 03 octobre, l’ouverture de la SISM s’est faite sur la thématique de la « Culture à l’hôpital ». Depuis deux ans, grâce aux différents dispositifs mis en place par l’ARS et la DAC Réunion, avec le programme ‘Culture et Santé, par la Région Réunion avec le programme ‘GUETALI’ et le TCO par le biais de l’Ecole Intercommunale de l’Ouest, l’EPSMR a pris l’engagement fort d’intégrer pleinement et développer une politique culturelle au sein de l’établissement.

Gérard Cotellon, DG de l’ARS Réunion, présent à l’ouverture, a même rappelé une phrase d’Edouard Herriot: « La culture est ce qu’il reste à l’homme quand il a tout oublié ». Il était donc essentiel pour l’EPSMR d’ouvrir cet événement sur la thématique culturelle.

La table ronde a été composée de :

  • Guylène Tacoun, Directrice de la Direction des Affaires Culturelles de la Réunion (DAC Réunion)
  • Marie Hamon, Responsable de la mission Prévention, Culture & santé à l’ARS
  • Olivier Mussard, Responsable pédagogique et artistique à l’Ecole Artistique Intercommunale de l’Ouest (EAIO)
  • Lydie Delgard, Responsable du dispositif Guetali à la Région Réunion
  • Jérome Sachet, professionnel de l’Equipe d’Activités Occupationnelles de l’EPSMR
  • Diane Payet et Franck Saint Lambert, cadres des unités Vanille et Zevi de l’EPSMR
  • Yann Brassoud, cadre de la Maison des adolescents
  • Dr Ernould, pédiatre du CHOR
  • Des artistes :
    • Kafmaron, atelier maloya
    • Gael Velleyen, atelier de musique et d’écriture
    • Elodie Beucher, manager d’une compagnie de danse et de dessin

« La culture donne une pulsion de vie aux patients » déclare Diane Payet. En effet il est ressorti de la table ronde tous les bienfaits des activités culturelles sur les patients en santé mentale. « Par exemple la musique, cela touche le patient par les mots, par les harmonies, par les émotions… » …  « L’art, la musique, la danse ou le chant sont des techniques thérapeutiques qui donnent une affirmation de soi aux jeunes ou adultes qui sont en difficultés. On a pu voir par exemple des adolescents changer positivement au fil des ateliers » explique Dr Ernould.

C’est enrichissant aussi pour les artistes « les intervenants ressortent à chaque fois touchés et s’enrichissent énormément dans l’évolution de la leur discipline » relate Elodie Beucher. Idriss de Kafmaron raconte lui : « L’expérience a été surprenante pour moi la première fois car le public est intergénérationnel et diversifié. La santé mentale touche tout le monde. Le jour de mon concert donné en intra à l’EPSMR, les patients sont venus sur scène, et ont commencé à diriger les musiciens. Ma la assiz ek toute de moun é ma la assist à mon prop konser. »

La table ronde a été très enrichissante et surtout concluante. En effet, il a été conclu que le travail partenarial était indispensable pour faire évoluer les projets. Il sera d’ailleurs envisagé de monter une maison de la culture à l’intérieur des murs de l’EPSMR où pourront se produire des résidences d’artistes. La DAC Réunion a aussi rappelé l’objectif de mettre en place un label Culture. « On construit ensemble pour l’autre » a déclaré Guylène Tacoun.

 

Jour 2 : Les jeunes en santé mentale

 

Mardi 04 octobre, la table ronde portait sur la thématique des jeunes en santé mentale, tout en raccrochant au fil conducteur de la semaine, la culture.

Cette thématique représente un enjeu important à aborder car les jeunes sont les adultes de demain et c’est l’avenir de notre société est en jeu à travers le bien être des jeunes. Pour traiter de cette question ont été présents :

  • Les artistes :
    • Zanmari Baré : atelier de musique, maloya et écriture
    • Eric Naminso : atelier d’écriture fonnker
    • Olivier Néry : atelier street art et graph
  • Dr Jean Baptiste : psychiatre de l’EPSMR
  • Prisca Vidot : psychologue de la Maison des ados
  • Dominique Koytcha : assistante sociale de la maison des ados
  • Yoann Briand : infirmier du dispositif Kozé Jeunes

« La musique est une clé universelle pour entrer dans l’univers de l’adolescent. Les jeunes avec qui j’ai travaillé m’ont donné la place de travailler avec eux » explique Zanmari Baré. « la musique donne l’occasion aux patients de s’ouvrir à l’autre ». Eric Naminzo lui raconte « j’interviens avec le mot et le son, et surtout avec un ancrage local. La puissance du mot dans son coté poétique et artistique. Quand on met la musique, on arrive à créer du lien. »

Olivier Néry, grapheur est lui intervenu dans des ateliers de street art à la Maison des adolescents. «J’essaie de faire ressortir leur personnalité à travers leur dessin, l’idée est de travailler ainsi la valorisation de soi, la confiance par rapport à soi-même et ‘l’ouverture à l’autre »

Du côté des professionnels de la MDA, « l’art fait partie de la vie et l’art est un moyen fondamental pour aider les gens en général. Il faut savoir que l’art thérapie est le traitement numéro 1 auprès des jeunes, bien avant les médicaments » explique Dr Jean Baptiste. En effet une patiente adolescente présente a témoigné : « j’ai participé à des ateliers avec la MDA ; j’ai beaucoup appris sur moi en tant qu’adolescente et cela m’a aidé dans ma construction. Cela a été un soutien pour apprendre à gérer mes émotions. A travers ces ateliers j’ai découvert une nouvelle passion, c’est l’écriture en créole pour écrire mes émotions. »

Enfin, l’angle de la prévention a été abordée, car la question du repérage chez les jeunes sont primordiaux. Un des dispositifs de l’EPSMR est la ligne d’écoute et d’orientation santé Koze jeunes pour les 12 à 25 ans. « Il est important d’aller à la rencontre des jeunes et par exemple de faire appel aux artistes connus pour impliquer les jeunes dans le dispositif », explique Yoann Briand. Le projet est de travailler l’accroche et sera donc de créer une chanson sur Kozé jeunes avec un artiste et de créer un lien plus fort avec les jeunes en étant présent sur les réseaux sociaux.

Jour 3 : Les usagers et leurs droits

 

La table ronde abordera le sujet sur l’angle de : ‘La culture est un droit fondamental de l’être humain. Au-delà du droit commun, c’est un droit humain.’

 

Jour 4 : Aller vers et à la ville

 

La problématique du logement, du retour à la maison après l’hospitalisation et de la précarité sera discutée.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Article précédent

Incendie dans le secteur du Port : un conteneur réduit en cendres (PODCAST)

Article suivant

Installation de vidéoprotection : 13 caméras à Saint-Paul et 9 à Saint-Gilles-les-Bains

Free Dom